L’avant-dernière fois que les deux équipes s’étaient affrontées, c’était en 2007. En quart de finale de l’Eurobasket. Un traumatisme (un de plus) pour les fans français de la première heure. Nos héros se détachent avant de s’écrouler dans les dernières minutes. L’arme du crime en l’occurrence : des lancers-francs ratés.
Aujourd’hui, les Bleus retrouvent la seule équipe encore invaincue du tournoi avec un double enjeu : se qualifier pour les Jeux Olympiques, et atteindre la finale d’un Eurobasket pour la première fois.
En face, une Russie qui avance tranquillement vers le but ultime. Portés par le duo de revenants, Kirilenko – Khryapa, les Russes rêvent de nous rejouer la chanson de 2007 pour remonter sur le toit de l’Europe.
ADVERSAIRE
No | Nom | Pos. | Taille |
4 | Andrey Vorontsevich | Ailier-fort | 2.04 |
5 | Timofey Mozgov | Pivot | 2.15 |
6 | Sergey Bykov | Arrière | 1.90 |
7 | Vitaliy Fridzon | Arrière | 1.95 |
8 | Aleksey Shved | Arrière | 1.95 |
9 | Nikita Shabalkin | Ailier-fort | 2.06 |
10 | Victor Khryapa | Ailier | 2.04 |
11 | Semen Antonov | Ailier-fort | 2.02 |
12 | Sergey Monya | Ailier | 2.02 |
13 | Dmitriy Khvostov | Arrière | 1.90 |
14 | Anton Ponkrashov | Meneur | 2.00 |
15 | Andrei Kirilenko | Ailier | 2.06 |
POINTS FORTS
Un collectif et un physique homogènes
Comme la France, la Russie est bien dotée en athlètes. Fréquente pourvoyeuse en talents NBA depuis de nombreuses années, que ce soit évidemment les actuels Kirilenko ou Mozgov ; ou les anciens Krhyapa, Monya ; ou les futurs avec Shved (voire Bykov ou Fridzon – 2ème meilleur scoreur de l’équipe avec 10 points de moyenne), la grande Russie présente un effectif long et talentueux à tous les postes. Les deux duels dans le match seront les oppositions entre Noah et Mozgov sous le cercle et entre Diaw et Kirilenko dans les ailes. La bataille du rebond, qui se jouera avec les acteurs précités notamment, sera un élément clé au moment des comptes finaux.
L’expérience 2007
C’est une forme de grinta « à la russe. » Depuis leur exploit de 2007, la Russie semble avoir pris goût à ce type de rencontre aux couteaux. Les retours de Kirilenko et de Khryapa dans la sélection viennent renforcer un groupe qui a beaucoup mûri par sa propre expérience l’an dernier. Il y a une certaine forme d’insouciance dans cette équipe qui surfe sur une superbe dynamique de 9 succès de rang. Le jeune Shved en est l’exemple vivant – et vivace. Les Russes sont une équipe qui joue sur la confiance. Il faudra d’entrée les sortir de leurs zones de confort et les forcer à prendre des shoots difficiles. Faire à la Russie ce que la France vient de subir contre la Grèce en quelque sorte.
Coaching
Ce David Blatt est un énergumène. Israélo-américain devenue star au pays du grand froid, son parcours n’est pas commun. Ses méthodes non plus. Il est un « players coach, » un de ces techniciens qui fonde sa réussite sur des relations privilégiées avec ses stars. Laissant par exemple libre cours au jeu peu orthodoxe de Kirilenko, il en tire un maximum sans pour autant ruiner les systèmes collectifs. Capables de gros coups, comme cette séquence de défense de zone press qui a complètement chamboulé l’ordonnancement de l’académie serbe (Teodosic en a encore la tête qui tourne : 9 balles perdues), Blatt sait mettre ses joueurs dans les meilleures conditions pour réussir. La marque des plus grands.
POINTS FAIBLES
Les lancers-francs
Avec 61% de réussite pour l’équipe, et des stars telles Khryapa qui traîne à 40%, Shved à 52%, voire Kirilenko à 66%, ce n’est pas peu dire que la Russie lâche des munitions sur la ligne de réparation. Alors, certes, cela ne constitue pas en soi un élément essentiel du plan tactique que Vincent Collet va élaborer. Mais dans l’absolu, et surtout dans ce type de match ultra-serré, l’adresse aux lancers-francs pèsera son lot de cacahuètes dans le final. A ce petit jeu là, la France est a priori supérieure. Reste que la Russie avait mis les siens en 2007 quand nos Bleus avaient dévissé… Basket et science exacte ne font pas bon ménage.
Une Kirilenko-dépendance ?
On sait que la Russie est homogène, que ses joueurs peuvent scorer à tous les postes, et que coach Blatt est un virtuose du pianotage sur le banc ; mais, dans le fond, le jeu russe dépend assez largement du rayonnement de leur ailier estampillé NBA. De la même génération que Parker, Kirilenko est le moteur de cette équipe. Sa capacité à être partout sur le terrain, au contre comme au rebond offensif, inspire tous ses coéquipiers. Le but, côté français, sera d’isoler au maximum cet électron libre en sorte que le système russe se dérègle.
Pas de véritable meneur
JR Holden n’est plus là. Vous savez, le héros naturalisé illico presto par Poutine, et qui miracle – ou ironie – de l’histoire avait inscrit le panier décisif pour renverser l’Europe du basket en 2007. C’était lui, le meneur de l’équipe russe. Un meneur scoreur, certes ; mais un meneur. Désormais, David Blatt doit faire avec Bykov qui est davantage un arrière (un peu à l’image de Nando De Colo pour nos Bleus) et le jeunot Shved. Et les deux n’ont pas encore complètement convaincu. Le premier peine encore à trouver son rythme (5 points de moyenne) tandis que le second est quasi-exclusivement scoreur (9 points de moyenne). Mais aucun des deux ne fait vraiment jouer les autres. Au contraire, c’est la technique du « point-forward » qui est mise en avant avec Khryapa en tête de raquette et en tête des passeurs (5 par match) et Ponkrashov également mis à contribution dans la création offensive. Pour nos Bleus, qui en sont capables (Albicy, Kahudi), il faudra mettre une grosse pression sur le porteur de balle pour désorienter et retarder la mise en place offensive des russes.
LA CLÉ DU MATCH
Meilleure défense du tournoi (64 points encaissés), énorme académie de basket (19 passes par match), grosse présence physique (36 rebonds de moyenne), la Russie est un gros morceau pour nos Bleus. Ils devront essayer de fissurer ce bloc en alternant leur jeu d’attaque, avec les pénétrations de Parker, Batum d’une part ; mais en impliquant très tôt Noah, Diaw voire Séraphin et Traoré. Comme en 2007, les lancers-francs devraient jouer un grand rôle.
STATS
France | Russie | |
Attaque | 79.1 | 74.8 |
% 2-pts | 51.5% (24.4/47.4) | 54.6% (22.9/41.9) |
% 3-pts | 35.7% (4.4/12.4) | 34.8% (6.1/17.6) |
% LF | 81.3% (16.9/20.8) | 61.9% (10.7/17.2) |
Rbd Off | 9.3 | 11.9 |
Rbd Déf | 24.8 | 24.3 |
Rbds | 34.1 | 36.2 |
Pds | 12.1 | 19.0 |
Bps | 12.1 | 14.2 |
Ints | 7.6 | 8.0 |
Cts | 2.4 | 3.6 |
Fautes | 21.0 | 22.0 |
OPPOSITIONS
DATE | LIEU | COMPETITION | SCORE |
29/05/1993 | ARLES-SUR-TECH | Amical | FRANCE b RUSSIE 91-78 |
30/05/1993 | ARLES-SUR-TECH | Amical | FRANCE b RUSSIE 87-85 |
22/06/1995 | ATHENES | Championnat d’Europe | RUSSIE b FRANCE 85-65 |
02/07/1995 | ATHENES | Championnat d’Europe | RUSSIE b FRANCE 108-89 |
29/06/1997 | GERONE | Championnat d’Europe | RUSSIE b FRANCE 93-80 |
10/07/1998 | BREME | Amical | FRANCE b RUSSIE 83-79 |
27/06/1999 | PAU | Championnat d’Europe | FRANCE b. RUSSIE 66-62 |
28/08/2000 | ANGERS | Amical | FRANCE b RUSSIE 84-79 |
24/08/2001 | LE MANS | Amical | FRANCE b RUSSIE 90-86 |
25/08/2001 | ANGERS | Amical | FRANCE b RUSSIE 92-70 |
09/09/2001 | ISTANBUL | Championnat d’Europe | RUSSIE b FRANCE 78-73 |
10/09/2003 | STOCKHOLM | Championnat d’Europe | FRANCE b RUSSIE 76-69 |
01/09/2005 | ISTANBUL | Amical | RUSSIE b FRANCE 73-69 |
19/08/2007 | PARIS | Amical | FRANCE b RUSSIE 92-56 |
13/09/2007 | MADRID | Championnat d’Europe | RUSSIE b FRANCE 75-71 |
09/09/2009 | GDANSK | Championnat d’Europe | FRANCE b RUSSIE 69-64 |
TELEVISION
Canal+ à 20h00 (en crypté) ; rediffusion Sport+ samedi à 13H30
Photo : JF Molliere / FFBB