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Rudy Fernandez : "La culture européenne du basket a gagné l'Amérique"

Le désormais quadragénaire Rudy Fernández a pris sa retraite de joueur l'été dernier et il livre quelques réflexions intéressantes sur l'évolution des moeurs dans le basket.

©FIBA

Avec le Real Madrid, l'Espagnol a remporté sept titres de champion, trois Euroleague, six Coupes et neuf Supercoupes en 13 saisons. Il a également laissé son empreinte en NBA : 267 matchs entre Portland et Denver. Avec l'Espagne, il a remporté 11 médailles et il est le seul joueur à avoir dans son armoire à trophées les six médailles d'or (quatre Coupes d'Europe et deux Coupes du monde) que l'équipe espagnole a remportées dans son histoire.

Rudy, comme l'appelle tout simplement en Espagne, sera bel et bien présent à l'EuroBasket mais comme ambassadeur de la FIBA. Le basket, c'est totalement terminé, il se consacre par ailleurs au golf. Le quotidien El Pais lui a demandé si comme le tennisman Rafa Nadal c'est son corps qui lui interdit désormais la pratique de la balle au panier.

 "Non. En réalité, j’ai terminé la saison en me sentant plutôt bien. À Madrid, je me sentais à l’aise et je comprenais bien mon rôle. En équipe nationale, j’étais plus un leader pour ce qui était de jouer plus de minutes. Dans les deux équipes, je me sentais important et physiquement, j’aurais pu continuer une année de plus. Maintenant, je me sens plutôt bien. Je n’ai rien forcé, mais je sentais que mes enfants étaient de plus en plus exigeants envers moi, et je voulais aussi laisser la place aux nouvelles générations, à qui je pouvais prendre du temps de jeu. Et je voulais bien terminer ma carrière, comme je l'ai ressenti lors du dernier match des Jeux Olympiques (NDLR : de Paris)."

 A propos des jeunes joueurs, l'Espagnol explique comment il perçoit le changement générationnel par rapport à son époque :

 "En termes de jeu, les jeunes joueurs d'aujourd'hui sont mieux préparés physiquement qu'avant. J'ai toujours été un joueur assez athlétique, mais à mon époque, il n'y en avait pas autant qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est normal. En termes de personnalité, je ne dirais pas qu'il y a plus de précipitation à réussir ou à atteindre le sommet, mais aujourd'hui, il est très difficile de rivaliser avec les universités américaines qui recrutent les meilleurs jeunes joueurs. Elles vous développent académiquement et vous paient très bien. Cela a marqué un avant et un après dans le sport de masse. J'ai débuté avec la Joventut à 16 ans et j'ai continué ma carrière jusqu'à 21 ou 22 ans, avant d'intégrer la NBA. C'est beaucoup moins fréquent aujourd'hui."

El Pais lui demande si la culture sportive américaine ne privilégie pas l'individu au détriment de l'équipe. Sa réponse :

 "Le jeu individuel ne permet pas de remporter des titres. Nous le savons tous en Europe, et les États-Unis s'y adaptent. La culture européenne du basket a gagné l'Amérique. De plus en plus d'Européens s'y rendent, et plusieurs des récents MVP NBA étaient des Européens. Le jeu ici est plus tactique, basé sur le groupe et l'équipe."

 

 

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