Sarunas Jasikevicius (1m93, 35 ans) n’avait plus porté le maillot de la Lituanie depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2008.
Mais avec l’Eurobasket organisé chez lui et la perspective de participer une quatrième fois aux JO, le champion d’Europe 2003 ne pouvait faire autrement que de revêtir le maillot vert. Jasikevicius sait toutefois que la route pour Londres est encore longue et qu’il reste encore de nombreux matches importants à jouer.
À commencer par la France, ce soir.
Vous restez sur un gros match contre la Serbie ?
C’est vrai, ça a été une grande victoire face à une super équipe qui fait partie des candidats au titre. On a été très bon en attaque, moins bon en défense. Il faut qu’on corrige certaines choses. Mais peu importe la compétition, il faut toujours être ravi de battre la Serbie car c’est un grand pays de basket.
Quel effet ça fait de jouer devant ce public et dans votre pays ?
C’est très spécial. Les Lituaniens adorent le basket vous savez. En même temps, on n’est toujours que cinq sur le terrain, ce n’est pas comme si on était onze mille contre cinq. Il faut assurer sur le parquet. Mais c’est un super sentiment. C’est la première fois qu’on vit ça car il n’y a jamais eu de championnat organisé dans notre pays. On sait que tout ces gens souffrent avec nous.
Parlez-nous de cet amour qu’ont les Lituaniens pour le basket…
Il faut plusieurs jours pour en parler ! Les gens adorent le basket, c’est notre football, c’est notre religion. On peut sentir la ferveur des fans, on veut gagner pour eux. Et ce n’est pas un cliché quand je dis ça, il y a une vraie communion.
À quoi vous attendez-vous contre la France ?
On s’attend à un autre match très difficile. Le tirage au sort a été très cruel pour notre équipe. Cette partie de tableau est vraiment brutale. On a battu la Serbie, mais l’équipe qui suit c’est la France ! C’est une très forte équipe avec des joueurs qui commencent à bien se connaître car ça fait plusieurs compétitions qu’ils jouent ensemble. Ses meilleurs joueurs sont au top de leur forme, ils sont très athlétiques, ils ont le même coach depuis deux ans, ce qui veut dire qu’il y a de la continuité dans ce qu’ils font. Et s’ils ont des problèmes, ils ont Tony (Parker) ou Batum qui peuvent trouver de nombreuses solutions. Il faudra qu’on joue en équipe et qu’on fasse un gros match pour les battre. Eux aussi sont des candidats au titre.
Vous vous attendez à avoir un beau duel contre Tony Parker ?
Oh non, je ne vais pas défendre sur Tony, je suis trop lent et trop vieux. Quelqu’un d’autre va s’en occuper.
Sur qui allez-vous défendre alors car les autres joueurs aussi sont rapides ?
Je ne sais pas, le coach va bien trouver quelqu’un. (rires)
Vous avez connu la joie d’être champion d’Europe en 2003. Qu’est-ce que ça vous ferait de l’être à domicile ?
Le prochain match, c’est la France. Ça ne sert à rien de regarder plus loin. Si vous le faites, vous êtes mort.
Propos recueillis par Romain Brunet