La Meilleraie avait mis les petits plats dans les grands. Un tifo rouge et blanc géant, accompagné d'une banderole « Bienvenue dans l'enfer des Mauges » à la présentation des équipes. Un portrait grand format de Frédéric Fauthoux en train de pleurer, accolé à une banderole des Reds, le groupe de supporters de Cholet Basket, à l'attention du sélectionneur de l'équipe de France : « Freddy, tu arbitres ce soir ? # Vraiment Petit ». Une référence à la sortie médiatique du sélectionneur après le dernier match de saison régulière face à ces mêmes Choletais, la semaine dernière. « Si tout est accepté à Cholet, on ne pourra pas gagner », avait-il notamment déclaré.
Les Reds, le groupe des supporters de Cholet Basket, lancent le match contre la JL Bourg en quarts de finale de #PlayoffsBetclicÉLITE, avec un accueil chaleureux pour Freddy Fauthoux. pic.twitter.com/L4cGo9b5Bw
— Théo Quintard (@TheoQuintard) May 26, 2025
De la dramaturgie, deux équipes au coude-à-coude en saison régulière... Vraiment, tout était réuni pour que ces playoffs de Betclic Élite démarrent de la meilleure des manières. Tout, sauf peut-être le niveau de jeu affiché par CB sur ce premier match.
Sèchement battu sur son parquet par la JL Bourg, lundi soir (71-95), Cholet Basket n'a pas réussi à emballer le jeu, ni le cœur de ses supporters. Davantage focalisés sur le corps arbitral que sur leur basket, les Maugeois ont rapidement montré des signes d'énervement, de frustration, à mesure que les Bressans enchainaient les tirs.
Ballon perdu sur ballon perdu, coup de sifflet sur coup de sifflet, les Choletais n'affichaient pas les bonnes attitudes... « J'ai senti de la fébrilité de la part du groupe. Il y avait trop d'émotions », reconnaissait Fabrice Lefrançois, honoré pour son titre de meilleur coach de l'année, avant l'entre-deux.
Maksim Salash, top scoreur
Après un premier quart-temps interminable, long de 29 minutes (15-24), les Choletais ont enfin réussi à enchainé plusieurs actions positives pour passer en mode playoffs. Les Maugeois étaient peu à peu en train de gagner en contrôle et de grignoter leur retard, lorsque tous leurs efforts ont volé en éclat en toute fin de mi-temps... À quatre secondes du buzzer, Nathan De Sousa a percuté Brandon Jefferson sur un tir à 3-points, lui offrant trois lancers francs et reléguant de nouveau Cholet à dix longueurs de la JL, à la pause (30-40).
DÉJÀ DES SHOOTS INCROYABLES POUR DÉMARRER LES PLAYOFFS 😳🚨#PlayoffsBetclicELITE @JLBourgBasket pic.twitter.com/Nx7t19Iai0
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Si près et si loin de la Jeu, les Maugeois ont « trouvé moins de situations ouvertes que d'habitude » et « n'ont pas fait ce qu'[ils] souhaitaient », reconnaît Fabrice Lefrançois, sans en dire davantage. Ses hommes sont repassés péniblement sous la barre symbolique des dix points d'écart à trois reprises en deuxième période, avant de se faire punir à chaque fois. La bascule tant attendue n'a pas eu lieu : pas de tir primé clutch de T.J. Campbell, ni de dunk survitaminé de Jamuni McNeace pour donner un peu de peps à cette équipe qui en manquait tant.
« La Meilleraie a poussé deux, trois fois », note Frédéric Fauthoux. « On sentait que les mouches pouvaient changer d'âne mais on a plutôt réussi à trouver de bonnes solutions au bon moment : on a mis de gros shoots quand il fallait ».
À commencer par l'ailier-fort biélorusse Maksim Salash. Top scoreur de la Jeu et auteur de son record de points en Betclic Élite avant même la fin du 3e quart-temps (22 points à 7/10 aux tirs, au final), il a dominé les débats dans la peinture, aux côté de Kevin Kokila (13 points, 5 rebonds). « Il a surtout été très bien servi et les autres joueurs ont réussi à libérer des espaces autour de lui », appuie Frédéric Fauthoux.
« Se mettre dans le rouge »
Sans adresse longue distance (5/20), privé de jeu de relance qui caractérise pourtant cette équipe et trop dispendieux (20 ballons perdus, dont 13 en première période), Cholet Basket espère se servir de ce match comme « un apprentissage », dixit Fabrice Lefrançois, afin de prolonger encore un peu plus une saison déjà réussie.
Les demi-finalistes de la FIBA Europe Cup devront donc l'emporter dans l'Ain, mercredi, pour forcer un match d'appui, samedi, à la Meilleraie. « Mais tout le monde devra élever son niveau de jeu. Cela ne me fait pas peur, c'est déjà arrivé dans la saison », rappelle Gérald Ayayi, déçu mais pas abattu. Avant de faire passer un message à ses ouailles, au moment de quitter la salle de conférence de presse : « On n'a pas le choix, on va devoir se mettre dans le rouge. »
De notre envoyé spécial à Cholet (Maine-et-Loire).