Au moment d’entamer le championnat d’Europe 2011, Tony Parker sait qu’il s’agit peut-être de sa dernière chance d’arracher une qualification pour les Jeux olympiques.
Il dispose cette année d’un renfort de poids en la personne de Joakim Noah, mais a conscience que la tâche sera rude.
Ce n’est pas le premier Eurobasket que vous allez jouer. Comment l’abordez-vous ?
C’est clair, ça va être le sixième ! Je l’aborde comme tous les autres, avec beaucoup d’envie et un état d’esprit positif. Malheureusement, on n’a pas eu de chance lors des précédentes compétitions. J’espère que la roue va tourner et que ça va enfin nous sourire. J’ai l’impression qu’on a fait une bonne préparation et qu’on a été sérieux jusqu’au bout, même si je relativise et que je sais que ça ne veut rien dire. Maintenant, on sait que le chemin est long. Ce championnat d’Europe va être très dur et très compliqué, d’autant plus qu’on est tombé dans le groupe le plus dur. Notre chance, c’est qu’on va monter en puissance au niveau du calendrier. Donc à nous de bien entrer dans la compétition. On a toujours eu des équipes talentueuses, mais celle-ci est peut-être la plus forte depuis 2003. Alors à nous d’aller le plus loin possible.
Vous avez passé beaucoup de temps avec Joakim Noah durant la préparation pour lui apprendre les ficelles du basket européen. C’était important ?
On a essayé de lui donner la balle et de le mettre en confiance. Au début il était un peu perdu dans les systèmes, mais il s’est adapté très vite. Il a vraiment fait une bonne préparation. Il va nous apporter toute son énergie et toute la hargne qu’il a au rebond. C’est important d’avoir un intérieur comme ça, car pour gagner ce type de compétition, il faut un intérieur dominant.
Sa personnalité est également un plus pour l’équipe ?
C’est un caractère ! Il apporte une bonne ambiance tous les jours, il est différent, mais en positif. C’est bien dans un groupe d’avoir différentes personnalités. C’est aussi un grand compétiteur qui a une grande envie de gagner. C’est ce que j’aime chez lui. T’as envie d’aller à la guerre avec lui. Tu sais qu’il n’y aura pas de problème et qu’il te suivra toujours en te donnant tout ce qu’il a, que ce soit à l’entraînement ou pendant les matches.
Vous avez déclaré durant la préparation que c’était la première fois que vous défendiez autant en équipe de France. Est-ce le signe d’une motivation encore plus grande cette année ?
Non, moi je suis toujours motivé. Mais c’est vrai que le fait que Vincent [Collet] voulait cette année que l’on presse tout terrain, qu’on ait vraiment une identité défensive encore plus grande qu’avant, je fais les efforts. C’est bien tombé en même temps car cet été j’ai eu deux mois et demi de repos et j’ai pu arriver en pleine forme en équipe de France, ce qui n’a pas toujours été le cas pour moi. Quand tu fais 110 ou 115 matches dans une saison, c’est dur d’enchaîner après car on est physiquement et mentalement fatigué. C’est ce qui m’est arrivé en 2005 et en 2007. Mais cette année, comme on a été éliminé au premier tour des playoffs avec les Spurs, je suis frais.
Vous avez l’impression d’emmener vos coéquipiers dans votre sillage défensivement ?
La défense, ça commence avec moi. Je suis en haut de la défense alors si je donne tout ce que j’ai, mes coéquipiers vont en faire de même, c’est sûr.
L’équipe n’a aucune pression particulière au moment d’aborder ce premier match contre la Lettonie ?
Le premier match d’un championnat d’Europe, c’est toujours particulier, mais je pense qu’avec l’expérience qu’on a dans l’équipe, on sera prêt à gérer n’importe quelle situation. La Lettonie a fait un gros renouvellement en changeant presque toute l’équipe depuis l’Euro 2009. Donc pour être honnête, je ne connais personne. On va regarder la vidéo, mais on sait déjà que c’est une équipe de shooteurs et qu’il faudra être prêt à défendre haut sur eux.
Propos recueillis par Romain Brunet, à Siauliai (Lituanie)