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Faut-il en vouloir à l’Equipe de France ?

Le basket français ne fait pas souvent parler de lui, mais là, on s’en souviendra. Au lendemain du non-match des Bleus face à l’Espagne, les commentaires de la presse internationale, notamment espagnole et lituanienne, sont très sévères. Les critiques liées aux valeurs du sport et à l’intérêt du spe

Le basket français ne fait pas souvent parler de lui, mais là, on s’en souviendra. Au lendemain du non-match des Bleus face à l’Espagne, les commentaires de la presse internationale, notamment espagnole et lituanienne, sont très sévères.

Les critiques liées aux valeurs du sport et à l’intérêt du spectacle pour les spectateurs et téléspectateurs sont parfaitement compréhensibles. Mais même si regarder, commenter et analyser ce match n’a pas été très plaisant, les Bleus ont fait le bon choix.

Car quel est l’objectif principal pour cet Eurobasket ? Les Jeux olympiques ! Les Jeux olympiques ! Et les Jeux olympiques ! Or, seuls les deux finalistes du championnat d’Europe gagneront un ticket direct pour Londres 2012. Les Français le savent et en perdant face à l’Espagne, ils finissent à la deuxième place du groupe E, s’ouvrant un chemin plus aisé vers la finale puisque ni l’Espagne, ni la Lituanie ne seront au programme.

La fin justifie(ra) les moyens

Attention, comme le rappelle Ronny Turiaf, cela ne signifie pas qu’il sera facile de passer la Grèce, en quart de finale, et la Russie ou la Serbie, en demi-finale. Mais au moins, cela paraît plus abordable que d’affronter des Lituaniens revanchards après leur défaite face aux Français, lors du deuxième tour, et qui seront soutenus par 17 000 personnes à Kaunas.

La France n’a pas encore le statut de l’Espagne qui, elle, joue tous ses matches sans faire de calculs. Les Espagnols devront battre la Lituanie pour aller en finale ? Soit. « De toute façon, nous sommes champions d’Europe, nous sommes les meilleurs », doivent-ils penser. Souhaitons que nos Bleus raisonnent de cette façon un jour, mais pour l’instant, leur statut a beau avoir changé aux yeux des observateurs, il n’a pas évolué totalement dans la tête des joueurs et de leur entraîneur.

Pourquoi ne pas l’assumer ?

Ce qui est plus dérangeant, en revanche, c’est le fait de ne pas assumer.

« Non, on n’a pas clairement décidé de perdre » (Nando De Colo).
« Oui, on voulait gagner ce match quand même » (Ali Traoré).
« Personnellement, quand je suis sur le terrain, je joue toujours pour gagner » (Nicolas Batum).
« On n’a pas calculé, on voulait être premier de notre groupe, on a peur de personne et on veut aller jusqu’au bout » (Andrew Albicy).

Vraiment ? Il n’y a en tout cas pas grand monde pour avaler ça. Comme en politique, nos basketteurs usent donc de ce qu’on appelle des « éléments de langage ». Un sportif ne peut visiblement pas avouer qu’il est entré sur le terrain avec la ferme intention de perdre. Un entraîneur ne peut pas dire aux journalistes qu’il a demandé à ses joueurs de laisser filer le match.

Vincent Collet n’a d’ailleurs peut-être même pas eu à le faire.

Ayant déjà vécu des expériences similaires – contre la Grèce en 2009 et contre la Nouvelle-Zélande en 2010 – qui s’étaient mal finies pour les Bleus, staff technique et joueurs étaient probablement tous sur la même longueur d’ondes sans avoir à se dire le moindre mot. Et puis comme les stars devaient se reposer, toutes les chances ont été mises du côté français pour atteindre l’objectif inavouable.

Vincent Collet ne veut plus en parler

Lundi midi, lors du point presse organisé à l’hôtel de l’équipe de France, Vincent Collet ne tenait pas vraiment à revenir sur le sujet. Interrogé sur les critiques des médias étrangers et sur l’impact négatif qu’a pu avoir le match des Bleus, le coach français a botté en touche, estimant que ses joueurs avaient « déjà fait pas mal » pour l’image de l’équipe de France « depuis le début de cet Euro ».

Une seule chose est sûre, finalement : tout ceci sera très vite oublié si Tony Parker et compagnie battent la Grèce, jeudi soir. En revanche, une défaite en quart de finale entraînerait assurément un retour de porte assez violent. Il sera alors temps d’assumer.

Crédit : JF Molliere / FFBB

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