La France s’est inclinée 77-53 contre l’Espagne pour son troisième match de préparation. C’est une défaite presque attendue contre un adversaire qui ne réussit pas aux Bleus, mais c’est surtout un avertissement sans frais du manque de dureté autant physique que mental de l’Equipe de France.
Un non match
[pub_300] On sait bien qu’il s’agit d’un match de préparation, les équipes sont encore en phase de chauffe, les Espagnols étaient à domicile, les arbitres un peu oublieux de la sacro-sainte neutralité, les Bleus un peu fatigués et certainement déjà un peu la tête aux trois jours de repos qui les attendent après la rencontre. Mais les faits sont ce qu’ils sont.
Une nouvelle fois, la France s’est pris les pieds dans le tapis d’entrée de jeu avec une mise en route ratée. Pris d’emblée par la grinta espagnole, les Bleus ont été pris de panique. Incapable de réagir, l’écart était quasiment creusé au bout de cinq minutes (16-4). Cela n’est pas digne d’une performance de haut-niveau.
Une attaque figée et stérile
Trop timorés en attaque, trop passifs en défense, les chefs d’accusation s’accumulent très tôt contre nos clients. Piégés dans un faux rythme d’attaque, les Parker, De Colo, Diot n’ont jamais su impulser un mouvement cohérent en attaque. Bien au contraire, le ballon circulait de mains en mains sans jamais porter le danger dans la défense espagnole.
De l’autre côté du terrain, les Ibériques ne se privaient pas quant à eux de développer leur jeu rapide. Avec Llull, Ricky, et un Pau Gasol incroyable d’efficacité (19 points avec un 2/2 à 3-points), la Roja écrasait littéralement les français de sa domination continentale. L’adresse insolente à trois points n’était qu’une dimension statistique de plus qui confirmait la tendance.
Gasol(s) – Ibaka, ces monstres
Dans la bataille des nouveaux arrivants, c’était logiquement Serge Ibaka qui se mettait en lumière avec une présence dissuasive aux contres d’abord, puis en seconde mi-temps, une présence offensive (9 points) qui fait déjà cauchemarder tous les coachs adverses quand on sait que si Gasol se repose, c’est ce bon Sergio qui vient reprendre le flambeau. De son côté, Joakim Noah n’a pas démérité mais dans le charabia de basket que nous proposaient les troupes de Vincent Collet, il était bien difficile de produire des chiffres.
Les enseignements sont donc nombreux, et en premier lieu, il s’agit de se regrouper mentalement autour de l’identité de jeu que la France se doit d’avoir. Le haut niveau exige une concentration maximale, une intensité totale, et la mentalité défensive qui doit habiter nos Bleus n’était pas encore suffisamment présente ce soir. Trop de balbutiements, d’hésitations, de gestes inachevés.
La France en « arrested development » ?
Alors, la route est encore longue, comme le soulignait TP après le match, mais d’ores et déjà, il convient de se construire une force mentale que la France ne possède pas. Ce match ressemblait à s’y méprendre à la fessée déjà reçue il y a deux ans des mains espagnoles. Une différence flagrante d’intensité, de concentration, de placement, d’allant. Il ne faut plus regretter. Sans vouloir accabler un joueur en particulier, l’exemple d’Antoine Diot qui se montre incapable de créer à son poste de meneur, qui fige le jeu offensif, et se trouve dépassé par Llull, exemplifie cet état d’ « arrested development » que l’on ne veut pas voir en Edf.
Le potentiel est bien réel, il faut se retrousser les manches et aller au charbon. Il n’y a pas de secret !