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Un deuxième miracle à Berlin : La France sort l’Italie et s’en va en demi-finale

Comme en huitièmes de finale face à la Turquie, une sorte de miracle a permis à la France d’arracher la prolongation où elle s’est imposée (93-85). La voilà dans le dernier de l’EuroBasket.

Comme en huitièmes de finale face à la Turquie, une sorte de miracle a permis à la France d’arracher la prolongation où elle s’est imposée (93-85). La voilà dans le dernier de l’EuroBasket.

Les Français ont cette fois encore utilisé les montagnes russes, montrant plusieurs visages, et ils ont déraillé en deuxième mi-temps avant de se reprendre superbement dans le moneytime quand l’adrénaline prend le dessus sur tout le reste. Ils ont été une fois encore rongé par les balles perdues (18 à 10), et ils se sont montrés de longues minutes en panne d’inspiration en attaque. Fragiles dans leurs tête, surtout quand Evan Fournier était inopérant, ils ont montré aussi qu’ils en avaient dans le ventre.

Au rayon des individualités se dégage un quatuor avec un chef de file, Rudy Gobert et son superbe double double (19 points et 14 rebonds), Thomas Heurtel (20 points et 8 passes), qui nous a rappelé le Thomas Heurtel de la Coupe du monde 2014, Guerschon Yabusele (15 points et 7 rebonds), toujours aussi solide, et l’épatant M. Terry Tarpey, utilisé 34 minutes pour 8 points et 8 rebonds. On y ajoutera en accessit Timothé Luwawu-Cabarrot, qui se reprend bien après un début de tournoi difficile.

L’équipe de France affrontera le vainqueur de Slovénie-Pologne en demi-finale, vendredi. Le match sera retransmis sur Canal+ et en clair sur W9.

Favoris la France, mais…

Favorite la France ? Disons que les chiffres sur la durée lui donnaient une meilleure cote. Elle disputait son 13e quart de finale à l’EuroBasket, le deuxième meilleur total pour une équipe derrière l’Espagne (16), alors que l’Italie en affichait 10 avec des défaites lors des trois dernières éditions face à la Lituanie en 2013 et 2015, et contre la Serbie en 2017. Surtout, les Bleus de France demeuraient sur 10 succès d’affilée contre les Azzurri d’Italie.

Mais chacun avait ses armes au niveau des effectifs. L’équipe italienne n’a aucun joueur NBA après le forfait de Danilo Gallinari mais elle possède une solide ossature composée de cinq joueurs d’Armani Milan. Une équipe nationale made-in-Euroleague dont le moral était gonflé à bloc avec son exploit contre la Serbie.

Photo : Guerschon Yabusele (FIBA)

Une adresse à trois-points de gala

C’est dans une arena désertée – 6 324 spectateurs – que c’est déroulée cette troisième quart-de-finale, et le début de match des Blancs – les Français – était parfait avec une défense intense, et la réussite offensive d’Evan Fournier, en scorant de loin ou en slalomant. 11-3 en 3’30. Dommage que le joueur des Knicks chopait une technique. Un coast to coast de Terry Tarpey, un dunk de Rudy Gobert, tout allait pour le mieux. Les Italiens se rebiffaient via l’inévitable Simone Fontecchio aux bras musculeux (8 points dans le quart-temps, 21 au total), mais les Français connaissaient une belle adresse à trois-points (6/8), ce qui expliquait leur total record de 27 points en 10 minutes contre 20 aux Italiens.

Grâce aux trois trois-points de Timothé Luwawu-Cabarrot, l’équipe de France poursuivait un temps sa marche en avant (33-22, 13e). Seulement, les Français tombaient de nouveau dans leur péché mignon, les balles perdues (11 contre 5 aux Italiens sur 20 minutes), et cela freinait leur avantage à la marque. Evan Fournier était aussi pris en tenaille par la défense transalpine et était en cale sèche. C’est essentiellement par son adresse à trois-points (9/16) que les Blancs étaient en tête à la mi-temps (38-31).

Photo : Evan Fournier (FIBA)

Le fameux trou noir

Un rappel chiffré était positif pour les Français à ce moment-là : ils avaient gagné leurs 13 derniers matches à l’EuroBasket lorsqu’ils avaient encaissé moins de 32 points en une mi-temps.

Pas question pour les hommes de Gianmarco Pozzecco d’abdiquer. Ils comptaient plusieurs fois une dizaine de points de retard, mais en accélérant, profitant de temps faibles des Français, ils réapparaissaient à la surface (53-52, 28e). Sur une perte de balle d’Andrew Albicy dont profitait Nico Mannion, l’Italie passait pour la première fois en tête (56-57, 29e). Lequel Mannion profitait que les Français étaient dans le gaz pour donner un coup de fouet à son équipe : 56-62 ! 31 points encaissés dans le quart-temps.

Balles perdues, shoots forcés, une défense relâchée, et les Français prenaient un éclat (56-64). Avec un trois-points de Marco Spissu euphorique comme contre la Serbie (21 points au total) et deux autres de Simone Fontecchio, l’Italie avait 7 points d’avance à 2’15 de la fin (68-75).

Photo : Terry Tarpey (FIBA)

Thomas Heurtel égalise à 5 secondes du buzzer

Les Français sont alors revenus de l’enfer. Fontecchio a loupé deux lancers-francs, Rudy Gobert a gobé le rebond et Thomas Heurtel, qui avait pris les affaires en mains, a égalisé à 5 secondes du buzzer sur un layup. 77-77. Prolongations.

Evan Fournier commettait sa 5e faute puis c’était au tour de Nicolo Melli. Gianmarco Pozzecco prenait SA technique. Physiquement, les Italiens fléchissaient et les Français sortaient gagnants d’une bataille de lancers-francs. Une claquette de Rudy Gobert, royal, deux lancers-francs de Terry Tarpey, et un dunk de TLC et le dossier était classé. Epuisant.

La boxscore est ICI.

Photo d’ouverture : Rudy Gobert et Stefano Tonut (FIBA)

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