Aller au contenu

20 ans d’Euros de jeunes : les U20 français dans le bon wagon

Quels sont les meilleurs pays d’Europe en matière de formation ? Quel rang occupe la France dans ce concert des nations ? Ce sont les questions auxquelles nous nous sommes efforcés de répondre en dressant un bilan des championnats d’Europe de jeunes sur la période 2000-2019, autrement dit sur ces vi

Quels sont les meilleurs pays d’Europe en matière de formation ? Quel rang occupe la France dans ce concert des nations ? Ce sont les questions auxquelles nous nous sommes efforcés de répondre en dressant un bilan des championnats d’Europe de jeunes sur la période 2000-2019, autrement dit sur ces vingt dernières années, pour un total de 18 éditions (les Euros de jeunes n’ont lieu tous les ans que depuis 2004, ils se déroulaient auparavant sur un rythme bi-annuel). Après les U16 (voir ICI, ICI, ICI, ICI et ICI) et les U18 (voir ICI, ICI, ICI, ICI et ICI), place aux Euros U20, concernant les joueurs de moins de 20 ans. Avec dans cet article une analyse par pays, avant d’entamer une analyse des meilleurs joueurs de ces Euros.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Il faut bien l’avouer, les Euros U20 sont souvent « faussés » : bon nombre de jeunes joueurs ayant montré plus que des promesses lors d’un Euro U18 (ou d’un Mondial U19) ont sauté l’étape des U20, se retrouvant directement en équipe nationale senior ou en NBA (ou les deux). Si quelques grand noms comme ceux de Pau Gasol, Milos Teodosic ou Nikola Mirotic figurent dans les cinq majeurs de l’une ou l’autre des éditions de l’Euro U18 de ces vingt dernières années, il en manque tout autant d’aussi prestigieux, tels Tony Parker, Ricky Rubio, Jonas Valenciunas ou, plus près de nous, Luka Doncic.

Pour certains pays, l’absence d’un joueur majeur peut se faire lourdement ressentir alors que d’autres disposent d’un réservoir de joueurs suffisant pour compenser un forfait sans que les performances de la sélection s’en ressentent. C’est du reste ce qui ressort de la hiérarchisation que nous avons établie des 14 principaux pays ayant participé à ces Euros U20. Si certains ont brillé à l’occasion d’une édition grâce à la présence d’un joueur hors norme (ou d’une génération exceptionnelle) mais ont plus ou moins disparu des premiers rangs lors de nombreux autres tournois, d’autres pays ont fait preuve d’une régularité bien plus significative de la qualité de formation d’une nation. C’est pourquoi, si nous vous présentons ci-dessous le tableau des médailles de ces 20 dernières années d’Euros U20, c’est le classement moyen de chaque sélection qui nous sert pour établir cette hiérarchie.

Le tableau des médailles :

  Or Argent Bronze
Serbie 4 0 2
Grèce 3 1 0
Espagne 2 5 6
Israël 2 2 0
Slovénie 2 0 1
Lituanie 1 3 1
France 1 1 3
Turquie 1 1 2
Italie 1 1 1
Russie 1 0 0
Croatie 0 1 0
Lettonie 0 1 0
Allemagne 0 0 2
Monténégro 0 0 0

Quant au classement moyen des sélections (dont le mode de calcul consiste à additionner les classements d’un pays (un 20 étant attribué pour chaque édition à laquelle le pays n’a pas participé) et à diviser le total par 18 – plus le résultat est faible, meilleur est le classement moyen d’un pays), il est celui-ci :

1 Espagne 4,00
2 Lituanie 6,11
3 France 6,22
3e Serbie 6,22
5 Turquie 7,05
6 Grèce 8,11
7 Italie 8,72
8 Israël 9,72
9 Slovénie 10,00
10 Russie 10,27
11 Croatie 10,66
12 Lettonie 11,55
13 Allemagne 12,16
14 Monténégro 12,33

Où l’on peut voir que certains pays – notamment la Serbie, la Grèce, Israël et la Slovénie – reculent sérieusement dans la hiérarchie lorsque l’on tient compte de la régularité, au contraire de l’Espagne, présente 13 fois sur 18 sur le podium !

Par pays

1er : Espagne

Un chiffre fou : entre 2007 et 2016, soit dix années d’affilée, l’Espagne est montée sur le podium de l’Euro U20 ! En tout, elle a récolté 13 médailles en 18 éditions. Et son plus mauvais classement est une 11e place (par deux fois, en 2004 et 2006). Sinon, 14 fois en demi-finales, 15 fois en quarts. Tout est dit en matière de constance au plus haut niveau. Même si certains grands noms comme Ricky Rubio ont boudé les Euros U20, l’Espagne possède suffisamment de ressources pour briller de manière régulière.

2e : Lituanie

Plus que par ses cinq médailles, c’est par sa capacité à avoir figuré 13 fois en quarts-de-finale (sur 18 possibles) que le pays balte se doit d’être aussi bien placé dans la hiérarchie. La génération Maciulis-Seibutis-Kalnietis-Kleiza-Jankunas a évidemment bien contribué aux résultats obtenus en 2004 et 2005 (bronze puis argent).

3e ex-aequo : France

Hormis un gros trou d’air en 2004 (élimination lors du tour qualificatif), la France fait preuve d’une belle régularité dans les Euros U20 : 6 médailles, 9 fois en demi-finales, 13 fois en quarts-de-finale, il n’y a que la 13e place de 2016 pour faire baisser la moyenne générale. Une bonne continuité dans la formation.

3e ex-aequo : Serbie

Pour arriver à un classement identique à celui de la France, la Serbie (et avant elle la Yougoslavie puis la Serbie & Monténégro) a pris un chemin bien différent, s’appuyant bien plus sur des coups d’éclat suivis de périodes de disette que sur une homogénéité des résultats. Sous ses diverses appellations, le pays est le plus titré en U20 (4 fois champion) mais s’il a été 7 fois en demi-finales et 13 fois en quarts-de-finale, il a été également classé trois fois au-delà de la 12eplace (15e en 2019, notamment). Et la tendance n’est pas forcément positive : le pays, économiquement faible, n’arrive plus à retenir ses meilleures pousses au pays. Un phénomène qui n’est pas récent mais qui prend de l’ampleur avec le temps et même l’important réservoir serbe n’y suffit plus…

5e : Turquie

Assez peu performante dans la première moitié de la période de notre étude (2000-2010), hormis l’argent récolté en 2006 à domicile, la Turquie a bien progressé sur la dernière décennie, s’octroyant un titre et deux médailles en l’espace de trois ans (2014-2016) et en figurant 7 fois en quarts-de-finale sur la période. Une nation plutôt constante à haut niveau.

6e : Grèce

La Grèce a bien su profiter de quelques générations exceptionnelles : en 2002, Spanoulis-Zizis-Bourousis, en 2009-10, Pappas-Sloukas-Papanikolaou-Mantzaris. Celle titrée en 2017 (Charalampopoulos-Koniaris-Christidis) sera-t-elle aussi performante à l’avenir ? En tout cas, la tendance n’est pas très positive : hormis ce titre en 2017, la Grèce n’a pas fait mieux que 9e depuis 2014.

7e : Italie

L’Italie a du mal à rester au plus haut niveau sur les générations U20 présentes à ces Euros. Elle a certes remporté trois médailles (dont le titre en 2013), connu 5 fois les demi-finales et 9 fois les quarts-de-finale, mais elle a terminé 7 fois au-delà de la 10 place, dont deux fois 13e en 2017 et 2019. Une tendance peu encourageante…

8e : Israël

Des montagnes russes ! C’est ainsi qu’on peut qualifier le parcours d’Israël lors de ces 20 dernières années. Une médaille en 2004 grâce à une riche génération (Yotam Halperin, Raviv Limonad, Lior Eliyahu) puis une lente dégringolade jusqu’à trois non-qualifications successives (2010 à 2012), un retour chaotique jusqu’en 2016 (7e comme meilleure place). Et, depuis 2017 : argent, or, or ! Trois médailles glanées par le biais de joueurs de très haut niveau en devenir : Tamir Blatt, Yovel Zoosman, Deni Avdija, Yam Madar.

9e : Slovénie

La Slovénie présente un profil un peu différent d’Israël : entre 2000 et 2006, elle est montée trois fois sur le podium (dont deux titres, en 2000 et 2004). Mais, depuis 2008, elle n’est entrée qu’une fois en quarts-de-finale (2012), échouant même deux fois à se qualifier pour le groupe A de l’Euro U20. Difficile pour ce petit pays de retenir ses meilleures jeunes pousses au bercail… Et les prodiges comme Luka Doncic s’envolent vite en NBA.

10e : Russie

Comme la Slovénie, la Russie a (un peu) brillé au début du siècle avant de décliner. Titrée en 2005, elle figurait encore en demi-finales en 2011 et 2013. Mais, reléguée en groupe B en 2015, elle n’a pas réussi à remonter en groupe A depuis. Il y a un problème de formation en Russie…

11e : Croatie

S’il est un pays qu’on aurait supposé bien mieux classé, c’est bien la Croatie, pays de formation s’il en est. Mais, comme leurs voisins serbes et slovènes, les Croates voient partir leurs jeunes les plus prometteurs de plus en plus tôt, vers des écuries européennes peu préoccupées par les Euros de jeunes ou la NBA, qui s’y intéresse encore moins. Lorsqu’elle arrive à attirer ses meilleurs prospects en sélection, la Croatie obtient quelques résultats (4 places de demi-finalistes), mais elle a aussi dû jouer trois fois en groupe B. Dur…

12e : Lettonie

Petit pays, la Lettonie n’arrive pas à produire des prospects de haut niveau en grand nombre, d’où des résultats plutôt médiocres, hormis la belle surprise de l’argent en 2013. Mais la Lettonie a tout de même le mérite d’être le plus souvent présente, n’ayant manqué qu’une seule fois l’Euro U20 depuis 2004.

13e : Allemagne

L’évolution des résultats des sélections U20 allemandes est assez étonnant : jusqu’en 2008, l’Allemagne n’a participé que deux fois à l’Euro groupe A. Puis, jusqu’en 2015, deux places en quarts-de-finale mais aussi cinq fois entre 11e et 14e. Et, depuis 2016, un parcours incroyable, avec une 4e place, une 7eet deux médailles de bronze sur ces deux dernières éditions ! Petit à petit, l’Allemagne rattrape son retard en matière de formation. Ces résultats en sont un symptôme.

14e : Monténégro

Comme pour les U16 et U18, le Monténégro a souffert de sa scission d’avec la Serbie, une partie de ses jeunes ayant alors opté pour la nationalité sportive serbe. Pour un pays déjà peu peuplé à la base, cela n’a pas aidé. Et si les générations qui avaient grandi dans le cadre de l’ex-Yougoslavie (et de la Serbie & Monténégro) ont su tirer leur épingle du jeu dans les premiers temps de l’indépendance monténégrine, le manque de structures du pays et son faible réservoir se sont traduits par trois non-qualifications d’affilée entre 2015 et 2017. Mais le pays redresse un peu la tête depuis lors (11e et 12e).

x

[armelse]

Il faut bien l’avouer, les Euros U20 sont souvent « faussés » : bon nombre de jeunes joueurs ayant montré plus que des promesses lors d’un Euro U18 (ou d’un Mondial U19) ont sauté l’étape des U20, se retrouvant directement en équipe nationale senior ou en NBA (ou les deux). Si quelques grand noms comme ceux de Pau Gasol, Milos Teodosic ou Nikola Mirotic figurent dans les cinq majeurs de l’une ou l’autre des éditions de l’Euro U18 de ces vingt dernières années, il en manque tout autant d’aussi prestigieux, tels Tony Parker, Ricky Rubio, Jonas Valenciunas ou, plus près de nous, Luka Doncic.

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo d’ouverture : Israël 2019

Toutes photos : FIBA Europe

Commentaires

Fil d'actualité