Le président de la Jeep Elite Pro A nous a accordé une interview pour réagir notamment à l’entrée de l’ACB, la ligue espagnole de basket, dans l’actionnariat de la Basketball Champions League. Un signe de reconnaissance de la qualité de la compétition européenne gérée par la FIBA.
On a appris cette semaine que la ligue espagnole de basket, l’ACB, entrait au capital de la Basketball Champions League en tant qu’actionnaire et rejoint dix autres ligues nationales, dont la Jeep Elite, dans ce tour de table. Quelle est votre réaction ?
C’est une décision qui me réjouit. C’était une anomalie de ne pas avoir la ligue espagnole avec nous. C’est une ligue très importante au niveau européen. La ligue espagnole hésitait au départ dans les premières discussions, même si elle était présente autour de la table. Elle n’a pas pu rentrer il y a trois ans parce qu’elle a connu en son sein un souci qui a empêché son entrée en tant qu’actionnaire. Mais c’était une anomalie et c’est très bien que ce ne soit plus le cas.
Quel est l’intérêt pour une ligue nationale d’être actionnaire d’une compétition européenne ?
C’est très important parce que les compétitions internationales sont la prolongation naturelle des compétitions nationales et donc il est très important que nous puissions, nous ainsi que les autres ligues nationales, être partie prenante des décisions. Parce qu’il y a des calendriers à gérer, par exemple. Mais pas seulement des contraintes. On s’est rendu compte au cours d’une grosse enquête auprès de notre public en France que les fans trouvent qu’il est important de valoriser le championnat national avec des résultats qui permettent de décrocher des qualifications aux coupes d’Europe. Et je suis persuadé que c’est la même chose dans les autres pays. Donc il est très important de pouvoir être de ceux qui décident. La Basketball Champions League est une « joint venture » entre les ligues et les fédérations avec un système qui ne prête pas à confusion. Le système de qualification est très clair, nous l’avons voulu très clair et il est basé sur la performance des ligues nationales. C’est une reconnaissance et chaque ligue veut être dans les meilleures. Voilà pourquoi il est très important de participer à cette administration.
Est-ce qu’on peut voir l’arrivée de l’ACB comme un signe de crédibilité acquis en deux saisons et demi par la BCL ? Les Espagnols ont sans doute attendu de voir avant de s’engager ?
L’ACB a connu en interne quelques éléments confusant au début de la BCL qui ont créé ce retard. Mais la BCL s’est créée une crédibilité par les premières années de compétition, qui malgré la jeunesse du système, ont été très très bien gérées, avec beaucoup de bons résultats, de belles images et une organisation parfaite. L’ACB je pense a aussi vu qu’elle ne pouvait pas ne pas participer à cette compétition qui est aujourd’hui une compétition prestigieuse et qui est menée de main de maître. Les deux parties y trouvent leur compte. L’ACB parce qu’elle fait maintenant partie d’une très très belle compétition européenne qui est justement le reflet d’une véritable ligue des champions, avec beaucoup de clubs champions inscrits dans cette élite. Et la BCL avait besoin de l’ACB aussi, qui est une des plus grandes ligues européennes. Il est hors de question de penser qu’elle reste en dehors.
Quand vous dites « menée de main de maître », vous pouvez préciser ?
Le travail mené par Patrick Comninos et ses équipes ont placé la barre très haut en termes d’organisation de la compétition. La première saison avait déjà été une première saison très réussie. Les objectifs sont clairs, l’équipe de la BCL a mis tout de suite la barre très haut et a réussi depuis à la faire grimper encore. En une saison, elle était très solide. Aujourd’hui, cette compétition est indiscutable. Ils sont bons, c’est clair.
Est-ce que le tour de table est complet désormais ? Ou faut-il aller chercher encore d’autres ligues ?
Ce sera complet quand il y aura toutes les ligues seront à bord. Aujourd’hui, nous avons quand même autour de la table toutes les ligues qui présentent les meilleurs champions et qui travaillent avec les fédérations pour qu’il y a une fusion non seulement des idées mais aussi des objectifs. Evidemment, on n’est jamais vraiment complet quand quelques ligues ne souhaitent pas être encore dedans parce qu’elles considèrent qu’elles ne sont pas assez fortes. Le message qu’on veut leur faire passer, c’est : travaillez, travaillez et vous serez bien accueillies.
Le public et les fans sont très sensibles au spectacle produit sur le terrain. Comment avez-vous vu évoluer le niveau de jeu et des équipes qui participent à la BCL ?
Il suffit de regarder les résultats des matches. La plupart des matches se jouent sur de très petits écarts, ce qui prouve la cohésion du système. Et quand on voit le nom des équipes prestigieuses qui participent aujourd’hui en BCL, on ne peut que s’en féliciter. Beaucoup de clubs et de joueurs s’engagent à fond dans cette compétition qu’ils jugent être un contexte très favorable pour leur image. C’est ce qu’ils recherchent. Et l’organisation de la compétition est solide et valorisante. Le niveau de jeu que je perçois est digne d’une ligue des champions.
Photo: LNB