Entre deux manches de quart-de-finale de Basketball Champions League, Nanterre 92 a vaincu samedi Strasbourg (92-86) dans les Hauts-de-Seine au cours d’un match intense. Mercredi, les Nanterriens ont une fois de plus rendez-vous avec l’histoire européenne qui leur a tant de fois fait des sourires par le passé. Objectif : conserver un minimum de 7 points en Italie après leur victoire à l’aller sur Segafredo Virtus Bologne, 83-75. Le point avec leur coach, Pascal Donnadieu.
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Est-ce compliqué d’aborder un tel match contre Strasbourg entre deux manches de coupe d’Europe ?
C’est forcément compliqué car quand on joue une équipe comme Strasbourg, il faut bien sûr essayer de se préparer le mieux possible tactiquement et physiquement. Physiquement, vous avez vu le match que l’on a dû faire contre Bologne. Tactiquement, il faut essayer de travailler en qualité. On a eu pour ça deux entraînements vendredi pour faire le mieux possible pour contrecarrer cette équipe de Strasbourg. Forcément, ce n’est pas la meilleure des préparations mais les joueurs de semaine en semaine m’impressionnent par leur faculté à rebondir, à répondre présents tous les trois jours avec un effectif un peu limité. Chapeau bas à cette prestation. Je pense que l’on a assisté à un gros match des deux côtés car, sans être démago, après un premier quart-temps un peu en-dedans, ils ont haussé leur niveau et ils ont été dominants au deuxième et troisième quart-temps et on a su faire ce qu’il fallait pour s’imposer. C’est une victoire très importante ce soir (NDLR : à la faveur de la défaite de Pau à Levallois, Nanterre partage désormais la deuxième place avec le club du Béarn, à deux victoires de Villeurbanne). On est bien rentré dans le match, on était très en rythme. C’était dans la continuité du match de Bologne. Après on a un peu souffert car bien évidemment Strasbourg a haussé son niveau de jeu. Cette équipe a la faculté de bien gérer les money time. Tactiquement, notamment offensivement, on essaye de proposer des choses pour ne pas paniquer quand on est juste derrière comme ça s’est passé. En plus de la défense, c’est à nous de trouver les ajustements avec les joueurs qui doivent jouer les pick and rolls, telle ou telle situation. C’est comme ça que l’on a bien négocié le money time avec un (Adas) Juskevicius ultra dominant dans ses choix et dans sa lecture de jeu. Je pense que c’est lui qui a été l’acteur décisif du money time après que (Demetrius) Treadwell ait été l’acteur majeur du match sur la durée.
Pourquoi avez-vous positionné Adas Juskevicius en meneur ?
Justement parce que ce n’est pas un Lituanien pour rien. Il a cette faculté à lire le jeu et sur des systèmes comme Cornes a bien analyser les aides défensives, où et comment ça vient. On sait aussi qu’il a un toucher de balle intéressant. Avec le basket de haut niveau, on ne peut pas se permettre de faire jouer tous les picks and rolls et toutes les situations à un garçon comme Jeremy Senglin. Il faut cette alternance et on a la chance de posséder Adas. Dans une équipe, plus il y a de joueurs qui maîtrisent les situations offensives notamment sur la lecture de jeu et plus c’est facile de jouer au basket.
Qu’avez-vous pensé de votre secteur intérieur ce soir ? Demetrius Tradwell a été excellent contre Strasbourg ?
Quand j’ai recruté Demetrius Treadwell, j’avais observé sa saison en Israël. Il avait été très impactant avec beaucoup d’intensité et de qualités défensives. Malheureusement, il s’est fait opérer au mois de juin. On a fait le choix de le conserver dans l’effectif. Il a mis longtemps à retrouver son jump. Je ne suis même pas sûr qu’il l’ait totalement retrouvé car je peux vous dire pour l’avoir observé en Israël que c’est un jumpeur de folie. Par contre, la dureté, l’agressivité, l’impact, tout ça il sait faire. Forcément, quand vous avez un 5 défensif comme ça et qui en plus met 20 points comme ce soir, ce n’est que du bonheur. Comme ça, on peut utiliser (Julian) Gamble sur des séquences un peu plus courtes. J’ai ragé sur deux ou trois alley oops qu’il aurait pu mettre mais Gamble a fait aussi un match qui n’était pas inintéressant. Un peu dans le même contexte de ce qu’il avait proposé contre Bologne. Les rotations sont assez claires et j’ai l’impression que l’on est bien en place depuis plusieurs semaines, les joueurs ont l’air de bien connaître leur rôle, ce qu’ils sont capables de faire. Un garçon comme Lahaou Konaté nous a transportés la première saison avec des performances où il jouait 40’ et où il mettait 20 points en prenant le meilleur joueur adverse. Aujourd’hui, de par le fait que le collectif s’est amélioré et que les joueurs ont haussé leur niveau, on peut ménager un peu Lahaou, on le voit un peu moins. Ça ne veut pas dire qu’il est moins bon mais que les joueurs autour de lui sont devenus meilleurs, et le collectif aussi.
« Hugo Invernizzi a franchi un gros cap. Les raisons de ce franchissement c’est d’abord sa réussite à lui »
A l’évidence, Hugo Invernizzi a passé un cap. On ne peut plus dire qu’il est soft ?
Il a franchi un gros cap. Les raisons de ce franchissement c’est d’abord sa réussite à lui. Il travaille beaucoup au quotidien en plus des entraînements collectifs. Philippe Da Silva est un ancien joueur, il a étoffé le staff technique et sa responsabilité est de faire travailler les joueurs individuellement. Il fait travailler Hugo tous les jours et pas que lui. J’ai toujours considéré que Hugo nous a apportés beaucoup les trois premières années, il nous a été très utile, mais son poignet, son adresse, il l’a toujours eu, mais s’il arrive à faire ce qu’il est en train de faire depuis deux ou trois mois, être plus intense, prendre des rebonds, défendre correctement, attaquer les intervalles, ça devient un joueur de très haut niveau. Comment s’explique notre montée en régime ? Elle s’explique parce que Hugo propose depuis décembre et ce que vous avez dit par rapport à Treadwell et le fait que le collectif se trouve de mieux en mieux. C’est pour ça que l’on progresse de semaine en semaine malgré la blessure de (Dominic) Waters.
Qu’avez-vous pensé de Nick Johnson (1,91m, 26 ans) qui vient d’arriver et du fait qu’il joue en championnat et qu’il n’a pas le droit d’être sur la feuille de match en Champions League ?
C’est malheureux qui ne puisse pas jouer en BCL (sourire). On est déjà limité en rotations. Je pense que c’est un joueur qui va nous apporter sur la durée des matches. C’est compliqué pour lui de rentrer sur un match de très haut niveau avec une grosse intensité. Il a fait un très bon passage en première mi-temps avec de l’activité défensive, deux, trois situations intéressantes en défense. On a tellement dû préparer le match de Bologne jusqu’à mercredi et jeudi on a fait récup. Bien sûr, il a participé à la préparation du match de Bologne mais on était concentré sur ce match. On est vite passé vendredi à l’observation de Strasbourg. Ça veut dire que les entraînements de 5×5, d’opposition, de mise en place pour lui afin qu’il trouve des automatismes, on n’en a quasiment pas eu. Comme c’est un garçon intelligent, il s’est adapté. Les quelques minutes où il a été sur le terrain, dix minutes, ça a permis de faire souffler nos arrières. Je ne suis pas déçu car le contexte était très difficile pour lui et je pense qu’il va nous apporter plus par la suite.
Qu’est-ce que Bologne a de plus que Strasbourg ? Est-ce une équipe encore plus physique ?
Non. Quand on voit la qualité du secteur intérieur et des arrières de Strasbourg… Nous, on n’a pas fait un moins bon match que contre Bologne et l’écart est quasiment similaire. Ce qu’il va falloir que l’on appréhende là-bas, c’est que là on vient de faire deux gros matches contre deux fortes équipes à domicile avec l’appui du public, cette adrénaline qui vous transcende. J’en suis conscient ! Il est clair que si ce soir le match avait eu lieu à Strasbourg, ça n’aurait certainement pas été la même chose. On a fait deux grosses performances sur les trois jours et le challenge est encore beaucoup plus fort contre Bologne car on sera devant 8 000 Italiens. Il va falloir que l’on reste calme. Ça sera encore plus compliqué. Il va falloir renouveler ce que l’on a fait sur le terrain avec cette faculté de ne pas avoir les Italiens transcendés par leur public et vivre quelque part ce que nous vivons par moments quand nous évoluons à Nanterre dans une salle comme ça.
https://www.facebook.com/Nanterre92Basket/videos/2297146267231152/
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Est-ce compliqué d’aborder un tel match contre Strasbourg entre deux manches de coupe d’Europe ?
C’est forcément compliqué car quand on joue une équipe comme Strasbourg, il faut bien sûr essayer de se préparer le mieux possible tactiquement et physiquement. Physiquement, vous avez vu le match que l’on a dû faire contre Bologne. Tactiquement, il faut essayer de travailler en qualité. On a eu pour ça deux entraînements vendredi pour faire le mieux possible pour contrecarrer cette équipe de Strasbourg. Forcément, ce n’est pas la meilleure des préparations mais les joueurs de semaine en semaine m’impressionnent par leur faculté à rebondir, à répondre présent tous les trois jours avec un effectif un peu limité. Chapeau bas à cette prestation. Je pense que l’on a assisté à un gros match des deux côtés car, sans être démago, après un premier quart-temps un peu en-dedans, ils ont haussé leur niveau et ils ont été dominants au deuxième et troisième quart-temps et on a su faire ce qu’il fallait pour s’imposer. C’est une victoire très importante ce soir (NDLR : à la faveur de la défaite de Pau à Levallois, Nanterre partage désormais la deuxième place avec le club du Béarn, à deux victoires de Villeurbanne). On est bien rentré dans le match, on était très en rythme. C’était dans la continuité du match de Bologne. Après on a un peu souffert car bien évidemment Strasbourg a haussé son niveau de jeu. Cette équipe a la faculté de bien gérer les money time.
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Photos: Jeremy Senglin et Hugo Invernizzi (FIBA)