Capitaine de l’impressionnante équipe de LDLC ASVEL, Charles Kahudi (1,99m, 34 ans) a été interrogé par l’Equipe à quelques semaines de la reprise du championnat, en vue de cette nouvelle saison.
Alors qu’il attaque sa sixième saison sous les couleurs du club villeurbannais, L’Homme ne cache pas qu’il voit son équipe comme la plus forte en France pour l’exercice 2020/21. Il est vrai qu’avec plus de 10 millions d’euros de budget, l’ASVEL peut se permettre de monter une équipe un cran au-dessus de ses adversaires en Jeep Elite. Cette saison, TJ Parker pourra compter sur un effectif de treize joueurs professionnels.
« C’est l’équipe la plus forte… sur le papier. On a des individualités fortes, expérimentées, des jeunes qui ont faim. Mais ça ne veut rien dire. Il faut créer un esprit de sacrifice. On pourrait faire plus de 80 matches. Si tout le monde pense qu’il jouera 25 minutes et marquera 15 points, si on oublie qui on est et qu’on se focalise sur les bruits de couloir, on va dans le mur. Il faudra comprendre qu’on peut scorer vingt points un soir, deux le lendemain. L’objectif, c’est les trophées. On va être scruté encore plus que d’habitude. »
Avec un arrêt forcé de près de six mois, Charles Kahudi n’a pas perdu son temps pendant qu’il était confiné chez lui, ni même avant de pouvoir retrouver ses coéquipiers.
« On a vécu une période historique, qui a mis à mal tout ce qu’on connaissait. Le sport peut être une partie de la solution, une échappatoire par rapport à cette nouvelle réalité. J’ai profité de ma famille, poursuivi mes études (master en management des entreprises à l’EM Lyon), et je me suis entraîné. Cette interruption m’a fait retrouver le plaisir simple de toucher le ballon, de l’écouter rebondir sur un parquet, comme quand tu es gamin. Retrouver le jeu, la compétition, c’était une libération. »
Vétéran dans cet effectif plein de talent taillé pour le titre et pour performer un maximum en Euroleague, l’ancien joueur du MSB se sent en pleine forme et est prêt à prendre son rôle en main, voire même en faire plus.
« Je ne me suis pas senti aussi bien physiquement depuis quatre ans, j’ai pu axer mon travail sur mes faiblesses, me vider la tête. On a fait du travail spécifique à la reprise, car dans beaucoup de sports, les athlètes se blessent, se pètent des tendons… Je sais qu’on m’attendra comme chaque année sur le leadership, le scoring dans le shoot, la défense. Mais si je peux en faire davantage, je ne me priverai pas. »
Alors que la pandémie de Covid-19 a fait mettre un terme prématurément à la saison, elle a aussi obligé le report des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo à 2021. Une échéance à laquelle pense Charles Kahudi, lui, qui est international tricolore depuis 2010 mais qui n’a pas eu l’occasion de prendre part aux JO en 2012, ni en 2016.
« Je reste disponible. J’ai toujours des choses à apporter. Je ferai le maximum pour être au niveau et au-dessus de la concurrence. Je rêve des prochains JO. »
Photo : ASVEL Basket