Fréjus Zerbo est un homme et un joueur apprécié. Le colosse franco-ivoirien né au Burkina-Faso est un tâcheron qui mouille le maillot et son physique atypique plaît au public de Beaublanc qui scande des « Zerrrrbo !… Zerrrrbo ! » quand il fait de la chair à pâtée dans les raquettes.
Zerbo a rejoint le CSP en 2011 et a contribué à la montée en puissance du club. Son bâton de maréchal fut le Match 4 de la finale des playoffs 2015 contre Strasbourg : 16 points (6/8 aux shoots) et 5 rebonds. Pas mal pour un role player défensif ! Le CSP boucla un deuxième titre de champion de France et Fréjus Zerbo fut récompensé par un contrat de très longue durée, cinq ans.
Etait-ce justifié ? On pourrait longtemps discourir sur le sujet. Fréjus Zerbo est un prototype quasi unique en Pro A sans doute plus approprié à l’Euroleague sauf que l’Ivoirien souffre de fondamentaux vraiment trop frustres.
Zerbo a également un problème : il ne se situe pas forcément bien dans l’espace et cette saison ses approximations lui coute très cher. Il est sanctionné d’une faute personnelle 2,6 fois par match. Dis comme ça, ça ne parle pas forcément. C’est plus significatif quand on sait qu’il joue peu et qu’en fait cela représente un coup de sifflet toutes les 4 minutes et 15 secondes.
Invariablement 11 minutes de temps de jeu par match
Est-il victime de son gabarit qui le met dans l’oeil du cyclone arbitral comme l’était à une époque le Croate Mate Skelin (2,14m) peu à son affaire en Pro A alors qu’il était efficace quand il jouait la semaine en Euroleague ? Hier soir, alors qu’il a été introduit dans le cinq de départ par Dusko Vujosevic, Fréjus Zerbo s’est vu infliger 5 fautes en 9 minutes et elles sont apparues parfaitement méritées. Comme Obélix, trop souvent il ne connaît pas sa force.
Fréjus Zerbo est encore jeune surtout pour un pivot (27 ans), seulement son agressivité est pénalisée par ses infractions aux règles du jeu. Et cela fait cinq ans que son temps de jeu est toujours le même, 11 minutes par match. C’est faible. Et jamais son rendement offensif (1,5 pt, 35,5% aux shoots) n’a été aussi minime depuis qu’il a accédé au statut pro.
En fait, la dernière fois où l’Ivoirien a fait un match du même tonneau que le Game 4 des playoffs 2015, c’est contre le faible Rouen (16 points et 12 rebonds) et cela remonte à plus d’un an.
Photo : CSP Limoges