Entrecoupée par le confinement du Covid-19, la saison 2019-2020 de la réserve de la SIG Strasbourg en Nationale 3 (NM3) fut marquée par l’éclosion d’un talent brut : Nadir Hifi. À ce moment-là, rien ne prédestinait le meneur de seulement 17 ans, en cinquième division, à éclore aussi vite chez les professionnels. Tous les ingrédients étaient déjà là : des tirs à 3-points de folie, une confiance à toute épreuve... Mais il y avait aussi des problèmes scolaires, des doutes... Ses coéquipiers, son coach de l'époque et son meilleur ami d’enfance racontent le phénomène pour Basket Europe.
« Pendant le confinement, on était chez un ami. Tout le monde jouait à la console, il devait être 2h du matin et d’un coup Nadir monte à l’étage et je me dis : "Il va appeler une fille ou quelque chose comme ça". On monte, et on le voit qui était en train de faire des pompes et des abdos ! »
Quelles ont été vos premières impressions lorsque vous avez joué avec Nadir Hidi pour la première fois ?
Younes Abidallah, son coéquipier à la SIG Strasbourg en 2019-2020 :
"Nadir, je l’ai rencontré à la citadelle, le terrain où se rejoignent tous les basketteurs de Strasbourg l’été. C’était un petit jeune comme tout le monde, pas forcément meilleur que les autres, à ce moment-là en tout cas. Lorsque j'arrivais, il jouait déjà, et quand je partais il jouait encore. Puis il est parti en centre de formation à Lille et quand il est revenu, il avait énormément progressé, surtout pendant l’été. À partir de cet été-là, tous les étés il progressait. Lorsqu’il est arrivé en Nationale 3, il était déjà très très bon techniquement. Il était très jeune mais je m’en souviens, il a fait des gros matchs à plus de 30 points, il portait l’équipe. Il avait ce petit grain de folie, cette vitesse et ce talent technique."
Charles Mba Tankou, coéquipier à la SIG Strasbourg en 2019-2020 : "Ce qui m’a marqué, c’est son agressivité sur le terrain. Sa qualité première, c’était d’être très bon sur les drives, sur le jeu de percussion et sur le jeu rapide. C’était agréable de jouer avec lui, il était aussi bon sur pick and roll, moi je joue intérieur donc il me faisait de très bonnes passes. Avec lui, je savais que j’allais avoir des ballons."
Antoine Marx, coéquipier à la SIG Strasbourg en 2019-2020 :
"Lorsque j’étais en NM3, lui il était dans l’équipe 2, et il jouait quand il avait des opportunités avec les blessés de notre équipe (la 1). À la base, il était encore en cadet mais le coach lui faisait confiance, il lui a donné sa chance petit à petit."
Daniel Meyer, coach de l’effectif NM3 de la SIG Strasbourg en 2019-2020 : "J’étais son coach en U15 et lorsqu’il a commencé à jouer avec les séniors. La première fois que je l’ai vu joué, il était benjamin, ça se voyait qu’il avait du talent. Il fait des choses que d’autres ne font pas, il avait une facilité à s’adapter aux situations."