Parmi les français expatriés, Adrien Moerman (2,02m, 31 ans) est sous contrat à l’Anadolu Efes, l’un des clubs d’Istanbul, en Turquie. Au chômage technique après l’arrêt de l’Euroleague et du championnat turc, l’international nous a donné de ses nouvelles. Il nous parle de son retour à la compétition, de l’Euroleague, de la ligue turque, de l’équipe de France, de son confinement à Istanbul, de son éventuel retour en France en mai et aussi… du Havre.
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Êtes-vous toujours en Turquie ?
Pour le moment, je reste en Turquie parce qu’on sait que la situation est catastrophique en France. On a décidé de rester ici avec ma famille car j’attends également les décisions de la ligue turque et de l’Euroleague. On sait que l’Euroleague a jusqu’au 15 mai pour annoncer si la saison va se poursuivre ou si c’est terminé et je pense qu’on aura aussi la décision de la ligue turque d’ici la fin du mois donc on fera en fonction.
Êtes-vous aussi confinés en Turquie ?
On a été confiné de jeudi à dimanche, lundi et mardi c’est libre et parfois on est confiné le week-end parce qu’il fait beau donc ça évite que les gens aillent dehors.
Quelles ont été les consignes du club ?
On peut toujours aller à la salle. On est par groupes de trois. J’y vais en avance pour faire mon cardio, ma musculation et mes shoots et après je pars. J’y vais avant tout le monde pour éviter d’être en contact avec trop de monde. Au total, on est cinq dans la salle, deux coachs et trois joueurs. Et en plus de ça on se sépare en deux groupes.
Quelle mesures prenez-vous pour vous protéger ?
Je n’en prends pas vraiment. Je sors sans masque et sans gants. J’évite juste d’être en contact avec des gens. Quand on discute, on reste à un mètre cinquante les uns des autres et on évite de se toucher. Quand je rentre à la maison, je me lave les mains et il y a des distributeurs de désinfectant à la salle donc je me désinfecte les mains plusieurs fois.
« Ça allait de mieux en mieux, le cardio revenait, je commençais à jouer de plus en plus de minutes »
Vous êtes encore en forme ?
Pour moi ça va pour le moment. En période de confinement je fais des exercices à la maison, mais quand je vais à la salle j’essaye d’en faire un peu plus parce qu’on ne sait jamais ce qui nous attend. Pour l’instant, il y a encore des doutes, mais je pense que ça va être compliqué pour tout le monde, même l’Euroleague, de continuer la saison. Ça va être très dur avec tout ce qui se passe dans le monde. On n’a pas de vaccin pour contrer ce virus et même si on est en sécurité chez nous, si on se déplace dans une ville pour un match, notre sécurité n’est pas garantie. C’est pourquoi je pense que ça va être compliqué pour le moment.
Où en étiez-vous de votre condition physique, cet arrêt est-il positif ou non pour revenir au top niveau ?
Je revenais bien ces dernières semaines que ce soit en Euroleague ou en championnat, mais c’est vrai qu’avec la suspension des compétitions, ça me manque. Après déjà cinq mois d’arrêt, c’est difficile d’avoir une nouvelle coupure comme ça, mais j’essaye de me renforcer musculairement. Ça tombe bien pour moi parce que ça me permettrait de revenir encore plus en forme si la saison était amenée à reprendre. Ça allait de mieux en mieux, le cardio revenait, je commençais à jouer de plus en plus de minutes, mais c’est vrai que du coup, là c’est un peu chiant, le jeu me manque. J’ai vraiment envie de jouer au basket.
« Je le sais d’autant plus qu’en tant qu’investisseur au Havre, on aura aussi du mal à redémarrer la saison avec le même budget »
Comment s’occupe-t-on quand on est confiné ?
Je dois m’occuper de ma petite fille, je regarde des séries, on fait la cuisine. Je fais beaucoup la cuisine, j’essaye de cuisiner de plus en plus pour passer le temps parce que c’est vrai que c’est chiant de rester à la maison à rien faire. Le temps ne passe pas vite et il faut qu’on essaye de trouver des occupations.
Quel est l’avantage à devoir rester chez soi ?
Je peux voir ma deuxième petite fille grandir. C’est vrai qu’avec la saison normale j’aurais raté des choses alors que là je peux partager plein de moments avec elle. Avec ma femme on peut la voir évoluer de jour en jour, je suis présent pour tout, même des petites choses comme les vaccins.
Que pensez-vous de la situation par rapport au reste de la saison ?
Je pense qu’il faut mettre un terme aux championnats. De toute façon, il y a deux semaines de quarantaine, puis deux à trois semaines de reprise, ce n’est pas suffisant. On est des sportifs, mais on n’est pas des machines, on ne se branche pas sur des secteurs et on repart. Ça va être très compliqué pour tout le monde de reprendre. Il faut en plus faire attention aux blessures si on veut pouvoir enchaîner sur une nouvelle saison après. Il ne faut pas faire la bêtise de reprendre les championnats et de risquer de blesser les joueurs. Ça va aussi être très compliqué de rappeler les Américains qui sont rentrés chez eux pour continuer la saison, surtout qu’on ne sait pas si les frontières seront ouvertes ou pas.
Ça doit être frustrant d’arrêter la saison maintenant étant donné que vous étiez notamment premiers en Euroleague ?
C’est clair car on était sur un très bon rythme. Et si on reprend, est-ce qu’on pourra retrouver ce rythme ? Je ne pense pas. Ça peut tout changer. Ils ont pensé à faire un Final Eight pour terminer la saison et imaginer être éliminer dès le premier tour ça aurait été encore plus rageant de terminer comme ça. On réalisait une saison extraordinaire en Euroleague et on était aussi très bien en ligue turque donc c’est vrai qu’il y a de la frustration, mais ça serait pire de la reprendre parce que ça m’étonnerait qu’on soit aussi performants après deux mois et demi sans match. L’entrainement c’est bien, mais ça n’a rien à voir avec les matchs.
Estime-vous que l’arrêt du championnat turc a été un peu tardif ?
Même si on a joué les derniers matchs à huis clos, c’est vrai que des risques ont été pris et les gens ont d’ailleurs râlé parce qu’il commençait à y avoir de plus en plus de cas en Turquie. Heureusement, ça a mis un peu plus de temps à atteindre la Turquie. On a joué deux matchs en quatre jours, à huis clos, donc je ne pense pas que ça a changé quelque chose. Ces deux matchs sont joués et ça nous a permis d’avancer un peu donc en cas de reprise du championnat, on aurait un peu d’avance.
Où en êtes-vous au niveau contrat ?
J’ai pu signer un nouveau contrat l’été dernier avec l’Anadolu Efes. Ça m’a permis de me faire opérer et de prendre soin de moi surtout pour l’année suivante. On sait que ça va être dur économiquement pour les clubs. Je le sais d’autant plus qu’en tant qu’investisseur au Havre, on aura aussi du mal à redémarrer la saison avec le même budget. Je comprends aussi les clubs qui vont avoir du mal à préparer la suite. On essaye de trouver la meilleure solution pour que ce soit gagnant-gagnant entre les clubs et les joueurs.
Comme ils sont reportés à l’année prochaine, est-ce que les Jeux olympiques sont un objectif pour vous ?
Oui, oui ! Comme je revenais bien, c’était cool de pouvoir avoir la continuité des JO, mais maintenant que mon tendon est guéri, que tout va bien, je touche du bois pour qu’il n’y ait pas de problème d’ici l’année prochaine pour arriver le meilleur possible aux JO. Ça c’est sûr !
« Déjà, on n’aura pas de vol jusqu’au 20 mai donc on ne pourra pas rentrer d’ici-là »
Vous êtes plusieurs Français en Turquie, avez-vous des échanges avec eux ?
J’ai eu Amath M’Baye, il voulait avoir mon avis sur le fait de rester en Turquie ou non. Il a une femme américaine donc c’est vrai que c’est compliqué de prendre la meilleure décision. Je lui ai dit de faire le choix qui lui permettra de prendre soin de sa famille le mieux possible. Rodrigue Beaubois a attendu une semaine avant de partir pour savoir si l’Euroleague reprenait ou pas et pour éviter de croiser trop de monde. Avec la France c’est plus compliqué parce que le pays est beaucoup touché et c’est dommage pour nous. Déjà, on n’aura pas de vol jusqu’au 20 mai donc on ne pourra pas rentrer d’ici-là. C’est chiant, mais finalement on est peut-être un peu mieux ici qu’en France pour le moment.
Si vous deviez garder un seul artiste pendant le confinement :
Je ne pourrais pas le dire… J’aime toute sortie de musique. J’écoute de tout, que ce soit, du rap français, du rap américain, du R’n’B, ou même de la musique française des années 80.
Une série à voir pendant le confinement :
Franchement, Game of Thrones. Je pense qu’à peu près tout le monde l’a vu, c’est vraiment l’une des meilleures séries pour moi.
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Êtes-vous toujours en Turquie ?
Pour le moment, je reste en Turquie parce qu’on sait que la situation est catastrophique en France. On a décidé de rester ici avec ma famille car j’attends également les décisions de la ligue turque et de l’Euroleague. On sait que l’Euroleague a jusqu’au 15 mai pour annoncer si la saison va se poursuivre ou si c’est terminé et je pense qu’on aura aussi la décision de la ligue turque d’ici la fin du mois donc on fera en fonction.
Êtes-vous aussi confinés en Turquie ?
On a été confiné de jeudi à dimanche, lundi et mardi c’est libre et parfois on est confiné le week-end parce qu’il fait beau donc ça évite que les gens aillent dehors.
Quelles ont été les consignes du club ?
On peut toujours aller à la salle. On est par groupes de trois. J’y vais en avance pour faire mon cardio, ma musculation et mes shoots et après je pars. J’y vais avant tout le monde pour éviter d’être en contact avec trop de monde. Au total, on est cinq dans la salle, deux coach et trois joueurs. Et en plus de ça on se sépare en deux groupes. [/arm_restrict_content]
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Photos : Euroleague