A trois jours du lancement de l’EuroBasket, l’équipe de France a été épargnée par le Covid-19 qui a touché de plein fouet l’Espagne et s’apprête à assumer son statut de favori.
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C’est une deuxième saison exceptionnelle que nous vivons tous en raison de la pandémie de coronavirus qui est loin d’être éteinte et dont les ramifications s’étendent à toutes les strates du basket. Ainsi, la Belgique a dû annuler un ultime match de préparation face à la Grèce suite à des tests positifs de Serena-Lynn Geldoff et d’un membre du staff, mais ceux-ci se sont avérés… erronés. Après quelques heures de stress, les Belgian Cats ont reçu les résultats de deux nouveaux tests (un antigénique et un PCR) et ceux-ci se sont révélés cette fois négatifs. Toute la délégation a pu monter ce matin, lundi, dans un TGV pour Strasbourg.
Plus inquiétante est la mésaventure survenue à l’Espagne puisque Alba Torrens et Tamara Abalde ont été positives pour de bon lors de tests PCR effectués vendredi à Valence. Les deux joueuses sont asymptomatiques et sont isolées du reste du groupe jusqu’à ce que le corps médical en sache davantage sur l’évolution de leur cas. Torrens avait reçu la première dose de Pfizer -la seconde sera injectée après l’EuroBasket comme pour toute l’équipe- et Abalde les deux doses du vaccin russe Spoutnik. Tous les autres tests se sont révélés négatifs mais là aussi, le match de préparation face à l’Italie a été annulé.
Le forfait d’Alba Torrens pour l’EuroBasket serait une catastrophe et dégraderait les prévisions à propos de l’Espagne en amont de la compétition, car celle-ci est tout simplement la meilleure joueuse espagnole, et elle a tourné à 15,8 points (à 50% de réussite à trois-points), 4,4 rebonds et 2,5 passes lors des matches de préparation. Abalde avait aussi disputé les cinq matches de préparation, même si son rôle est secondaire vis-à-vis de celui de Torrens.
Le coach Lucas Mondelo a deux joueuses sous le coude, au cas où… Laura Quevedo et Paula Ginzo. « Au vu de la gravité de ce qui s’est passé, je veux vous envoyer un message de sérénité, car l’équipe continue de travailler au même niveau », a-t-il déclaré après un entraînement au cours duquel toutes les joueuses ont porté un masque par précaution. « L’équipe ne baisse pas les bras, l’équipe reste la même et maintenant plus que jamais nous avons besoin de votre soutien. C’est une année très difficile pour tout le monde. Des solutions ont été recherchées et nous avons réussi à faire avancer le basket. Nous allons faire un bon championnat et, au final, nous célébrerons tout cela et cela restera comme un moment de difficulté, une pierre de plus sur le chemin à franchir. Un défi. »
L’habitude du COVID
Cet EuroBasket est ainsi sans nulle autre pareil et de nouveaux rebondissements sont forcément à craindre. Pour l’instant -croisons les doigts-, l’équipe de France n’a pas été touchée et à les entendre, les Bleues ne ressentent pas comme une chape de plomb au-dessus de leurs têtes. « C’est quelque chose dont on savait que ça pouvait arriver, et que cet Euro est sous le signe de l’adaptation. Il ne faut pas que l’on s’en préoccupe mais de nous-mêmes, » répond Alix Duchet. « Au niveau de notre groupe, on n’a pas trop de soucis par rapport à ça », abonde Iliana Rupert. « On est dans une bulle et on respecte énormément tous les règles qui ont été mises en place. On essaye d’en faire plus pour que nous, dans notre groupe, on n’ait pas ce problème-là. On a déjà joué toute la saison avec le COVID, on sait ce que ça représente. On commence à avoir un peu l’habitude. »
Seule la compétition est en ligne de mire et n’évoquez pas avec les Françaises les Jeux Olympiques, chaque chose en son temps. « Depuis le début de la préparation, on n’a encore jamais parlé des JO. Comme l’a dit Valérie, on a deux mi-temps et là on est dans la première. Aucune fille ne se projette dans les quelques semaines à venir. Tout le monde est concentré sur le championnat d’Europe, » certifie Iliana Rupert, qui ajoute : « On a vraiment hâte que ça commence. La dernière compétition date du TQO et on a passé toute une saison sans public. Déjà ces deux points là, ça nous motive encore plus. On a envie de jouer devant notre public et de porter le maillot France et d’aller chercher ce titre. »
Le titre… Seule la victoire sera jolie pour les Bleues qui sont données hyper favorites par quasiment l’ensemble observateurs spécialisés comme par les bookmakers. Mais on sait que pour rejoindre les Filles en Or de 2001 et les Braqueuses de 2009, il n’y aura certainement pas un chemin bordé de roses. « Quand on joue la France, on veut forcément la battre. Il va falloir être prête le jour J, » prévient Alix Duchet.
« Tout le monde va vouloir s’accrocher, performer, puisqu’en dehors de vouloir atteindre le Graal, il y a aussi les six premières places qui sont qualificatives pour participer au prochain championnat du monde »
La coach Valérie Garnier a fait ce matin un dernier point-presse avant le premier match de jeudi face à la Croatie.
Le début de l’Euro, c’est dans trois jours ?
Oui et là, on est face à la réalité car on croise toutes les équipes qui arrivent. La compétition commence d’autant que l’on a un dernier match test aujourd’hui avec la Slovénie, même si c’est un scrimmage que l’on a organisé entre les deux pays. C’était prévu dans la planification depuis le début d’organiser un match pour le 14. Très vite, on nous a dit que ce n’était pas possible de le faire dans la salle du Rhénus car on rentre dans la bulle, je passe les détails. Ce sont néanmoins des arbitres qui sont en stage pour préparer le championnat d’Europe qui vont nous arbitrer, on aura des OTM, ce sera un match réel. Il n’y aura pas de retransmissions du match mais nous, on va le faire de la meilleure des façons avec la Slovénie. Je pense qu’il y aura un score car les filles vont vouloir savoir si on est en train de gagner ou pas. C’est un scrimmage, qui ne sera pas médiatisé, comme on a pu le faire par le passé avec le Brésil, par exemple.
Quelle valeur accordez-vous au premier adversaire, la Croatie ?
En fait, il y a les matches de préparation et il y a la compétition, et souvent ceux de préparation ce n’est pas la réalité de la compétition où toutes les équipes se subliment quelque part. Effectivement, on a le roster de la Croatie, on travaille dessus au même titre que les autres équipes, et il faut considérer que le match à venir est le plus important et surtout respecter nos adversaires, même s’ils n’ont pas eu les mêmes oppositions que nous pendant leur préparation*. Toutes les préparations ont été très perturbées, des joueuses sont certainement arrivées en retard, et elles ont eu peut-être des fins de saison délicates. On ne peut pas tellement tirer des enseignements de ce qui s’est passé pendant les matches de préparation. Tout le monde va vouloir s’accrocher, performer, puisqu’en dehors de vouloir atteindre le Graal, il y a aussi les six premières places qui sont qualificatives pour participer au prochain championnat du monde. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait des équipes qui lâchent. Il faut être conscient de nos forces mais en respectant l’adversaire.
Diriez-vous que depuis le début de la préparation, tous les signaux sont au vert, notamment du fait que vous n’avez pas eu de cas de COVID ?
On sait aussi que l’on n’est à l’abri de rien pour demain, en ce qui concerne ce problème. On est vraiment dans un fonctionnement d’adaptation par rapport à tout ce qui peut nous arriver. La préparation s’est plutôt bien déroulée à tous les niveaux, mais je ne fais que le répéter : ce n’est pas la réalité de la compétition et il faut être le plus vigilant possible. Mais l’équipe aujourd’hui semble être prête avec des voyants plutôt au vert.
Avez-vous déjà eu un effectif aussi riche par le passé et comptez-vous avoir une hiérarchie avec un cinq majeur fixe ?
C’est vrai qu’il y a de la qualité. Ce sont des joueuses que j’avais déjà par le passé mais qui ont grandi en expérience, en qualité technique, dans tous les domaines. On travaille depuis longtemps ensemble et on peut jouer à douze joueuses. C’est compliqué, mais l’idée est de partager des responsabilités et pas seulement des temps de jeu. On a quand même une obsession, nous le staff, c’est d’avoir de la fraîcheur en fin de compétition. Il faut que l’on équilibre les temps de jeu pour ne pas trop impacter certaines joueuses physiquement. Il a six matches et on veut aller au bout et pour ça, il faut encore avoir de la fraîcheur. C’est un message qui a été passé aux joueuses. Je n’emploie jamais le terme de cinq majeur mais de cinq de départ. Si on veut parler de majeurs, il y en a 2-3 mais pas de 5. Et les 5 de départ seront faits en fonction des adversaires et des intentions que l’on veut mettre au match.
« Toutes les joueuses de l’équipe de France aujourd’hui ont du talent offensif »
Que pensez-vous de Iliana Rupert, qui semble toujours en avance sur son âge ? On connait le drame qu’elle a dû surmonter avec la mort de son père, est-ce dû à une force mentale exceptionnelle ?
Je pense que ça l’a fait grandir beaucoup plus vite que d’autres. En plus, c’est quelqu’un qui est très intelligent, très mature, et qui s’adapte à toutes les situations, et c’est une très bonne basketteuse. On pense qu’elle a déjà du vécu par rapport à ses performances en club et en équipe de France, mais il faut se souvenir que c’est une joueuse de 19 ans, et qui représente aussi le futur de l’équipe de France.
L’image de marque de la France, c’est la défense, mais les années précédentes, parfois, c’était moins performant offensivement. Avec Alix Duchet et Gabby Williams en plus, vous pensez avoir une attaque plus fluide ?
Je pense qu’elles l’ont un peu prouvé durant les matches de préparation. Toutes les joueuses de l’équipe de France aujourd’hui ont du talent offensif. Ça sera peut-être plus le soir de l’une, le soir de l’autre. On essaye de jouer juste. Ce qui me plaît, c’est que les filles n’hésitent pas à faire une extra passe pour démarquer quelqu’un qui est en meilleure position. Elles mettent la balle à l’intérieur si on est dominé à l’extérieur, si on est trappé à l’intérieur, elles pensent à ressortir et à offrir des paniers à l’extérieur. Ce qui fait la force aujourd’hui offensivement, en dehors de l’intensité défensive que l’on veut mettre, c’est l’alternance entre le jeu intérieur et extérieur. C’est la complémentarité de toutes les joueuses qui fait leur force. On a des joueuses qui sont créatives dans les picks and roll, qui aime créer pour elles ou les autres.
Est-ce un avantage d’avoir un Euro avant les JO ou le contraire ?
Au début, il y a eu un petit moment d’interrogation et d’inquiétude pour les joueuses par rapport au fait d’enchaîner deux compétitions car on sait comment on sort d’une compétition, et puis quand on s’est vu en novembre 2020, on en a fait une opportunité de pouvoir peut-être performer sur deux compétitions. Pour les entraîneurs que nous sommes, on retirera des enseignements de la première compétition et on s’adaptera aux états de forme et de comment les joueuses sont sorties de cette première compétition pour pouvoir les rendre efficaces sur la deuxième. Quoiqu’il en soit, et en accord total avec les joueuses, on ne parle jamais de ce qui va se passer après l’Euro car on a un très fort objectif sur celui-ci et on met toutes nos forces à être concentrées. J’ai parlé effectivement de première mi-temps à réussir avant d’entamer la deuxième.
*En préparation, la Croatie a battu deux fois le Monténégro et la Bosnie, et deux fois la Slovaquie, la Grèce et la Pologne.
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C’est une deuxième saison exceptionnelle que nous vivons tous en raison de la pandémie de coronavirus qui est loin d’être éteinte et dont les ramifications s’étendent à toutes les strates du basket. Ainsi, la Belgique a dû annuler un ultime match de préparation face à la Grèce suite à des tests positifs de Serena-Lynn Geldoff et d’un membre du staff, mais ceux-ci se sont avérés… erronés. Après quelques heures de stress, les Belgian Cats ont reçu les résultats de deux nouveaux tests (un antigénique et un PCR) et ceux-ci se sont révélés cette fois négatifs. Toute la délégation a pu monter ce matin, lundi, dans un TGV pour Strasbourg.
Plus inquiétante est la mésaventure survenue à l’Espagne puisque Alba Torrens et Tamara Abalde ont été positives pour de bon lors de tests PCR effectués vendredi à Valence. Les deux joueuses sont asymptomatiques et sont isolées du reste du groupe jusqu’à ce que le corps médical en sache davantage sur l’évolution de leur cas. Torrens avait reçu la première dose de Pfizer -la seconde sera injectée après l’EuroBasket comme pour toute l’équipe- et Abalde les deux doses du vaccin russe Spoutnik. Tous les autres tests se sont révélés négatifs mais là aussi, le match de préparation face à l’Italie a été annulé.
Le forfait d’Alba Torrens pour l’EuroBasket serait une catastrophe et dégraderait les prévisions à propos de l’Espagne en amont de la compétition, car celle-ci est tout simplement la meilleure joueuse espagnole, et elle a tourné à 15,8 points (à 50% de réussite à trois-points), 4,4 rebonds et 2,5 passes lors des matches de préparation. Abalde avait aussi disputé les cinq matches de préparation, même si son rôle est secondaire vis-à-vis de celui de Torrens.
Le coach Lucas Mondelo a deux joueuses sous le coude, au cas où… Laura Quevedo et Paula Ginzo. « Au vu de la gravité de ce qui s’est passé, je veux vous envoyer un message de sérénité, car l’équipe continue de travailler au même niveau », a-t-il déclaré après un entraînement au cours duquel toutes les joueuses ont porté un masque par précaution. « L’équipe ne baisse pas les bras, l’équipe reste
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Photo d’ouverture : Valériane Ayayi, Marine Johannès et Alexia Chartereau