L’équipe de France manque son entrée dans cet Euro. Elle est tombée sur des Finlandais qui, comme on pouvait le craindre, porté par leur public, ont montré un tout autre visage qu’en préparation. La prolongation a été fatale aux hommes de Vincent Collet (86-84) qui vont devoir se reprendre dès samedi face à la Grèce.
C’est devant 12 350 supporters finlandais brûlants, bigarrés et fair-play -contre environ 150 pour les Bleus- que l’équipe de France aborde cet Euro. Les hommes d’Henrik Dettmann ont une faim de loup et commencent à mettre les tirs ouverts. Dans ces moments là, il ne faut pas paniquer. C’est ce que font les Français dans ce début de premier temps avec un Thomas Heurtel (8 points dans le premier quart dont deux trois-points) tranchant.
Seulement, premier incident, Joffrey Lauvergne est pénalisé de deux fautes et est remplacé par Louis Labeyrie, qui fait donc une entrée rapide dans une compétition internationale. A cause d’un mauvais contrôle du rebond défensif et un nombre excessif de pertes de balles (8), la France est bousculée. L’ailier-fort Tuuka Kotti score huit points. Et sur une faute stupide de Thomas Heurtel sur Jamar Wilson presque au buzzer, les Finlandais mènent 23 à 15. Heureusement encore que les Scandinaves n’ont pas mis un seul de leurs quatre tirs à trois-points.
Que de balles perdues !
En sécurisant davantage le rebond défensif, avec un Louis Labeyrie très actif, qui ne laisse pas de liberté à Lauri Markkanen, et un Boris Diaw bien présent (7 prises en 17′), en durcissant globalement sa défense, en montant sur les shooteurs finlandais, la France refait surface, passant un 10-0 et aussi un 18-3 à leurs hôtes. Evan Fournier est en mode Orlando Magic. Seulement les Français réalisent un véritable feu d’artifice de balles perdues en fin de quart-temps (15 en vingt minutes, soit trois fois plus que les Finlandais) du fait d’être impatients et trop individualistes en attaque. Si bien que l’avance fond à 33-32 à la mi-temps. Dommage. Et les Finlandais -qui ont du mal à se dénicher de bonnes positions- n’ont mis qu’un seul panier primé sur onze tentatives.
14 points pour De Colo dans le 3e quart-temps
Tuuka Kotti remet le couvert en début de troisième quart-temps à des Bleus bien passifs et qui n’arrivent pas à courir en attaque. Les Finlandais infligent un 8-0 aux Bleus et même un 14-0 à cheval sur les deux quart-temps. Le meneur/arrière de Malaga Sasu Salin (14 points au total) fait mal. C’est avec du jeu rapide et un Nando De Colo de retour aux affaires (11 points consécutifs, 14 points au total dans le quart-temps) que la France revient à flots. Comme on pouvait s’y attendre, les Finlandais donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre.
Vincent Collet lance un cinq inédit dans le dernier quart et Edwin Jackson met la main à la pâte. Ce qui coûte cher aux Finlandais, c’est que leur maître à jouer Petteri Koponen (2/9 aux shoots, 3 balles perdues), qui a manqué l’essentiel de la préparation à cause d’un pépin au dos, est court physiquement alors que Gerald Lee vendange à l’intérieur.
Lauri Markkanen en feu
A 7’50 de la fin, les Bleus mènent 59-51. D’ailleurs l’écart oscille aux alentours de la demi-douzaine de points. Vincent Collet finit avec son cinq majeur mais c’est toujours très douloureux. La France mène 70-63 mais sur un trois-points de Lauri Markkanen (22 points et 7 rebonds) et un autre de Sasu Salin l’égalité est obtenu à 70. Evan Fournier marque mais Jamar Wilson égalise à 15 secondes. Etouffant. De Colo manque le panier de la gagne. Prolongations.
Anti-sportive méritée à Boris Diaw et grâce à Lauri Markkanen, qui n’a pas froid aux yeux du haut de ses vingt ans et Jamar Wilson qui prend aussi les choses en mains, la Finlande mène de trois points. Nando De Colo rate un lancer. Markkanen est en feu. C’est cuit? Non. Par Boris Diaw et Evan Fournier (25 points au total), qui chambre le banc finlandais, la France égalise à 25 secondes du buzzer. Comme il l’a fait tant de fois dans sa jeunesse américaine, Jamar Wilson joue le un-contre-un en isolation face à Léo Westermann. Et il marque. Il reste une poignée de secondes et Nando De Colo (21 points) ne peut ajuster sa dernière tentative.
« Le premier match, c’est un peu la rentrée des classes », a déclaré Boris Diaw à Basket USA. « Les équipes ont soit de l’euphorie, soit de l’anxiété. La Finlande avait pas mal d’euphorie en jouant à la maison. Nous, à contrario, il est possible qu’il y ait un peu d’anxiété sur ces matchs de rodage »
« Dans les dernières minutes, on avait le match en main et on peut s’en vouloir d’avoir mal négocié les trois dernières minutes alors qu’on avait huit ou neuf points d’avance », a détaillé Vincent Collet. « On avait beaucoup bataillé pour arriver à cet écart et, malheureusement, on n’a pas su le conserver, en grande partie à cause d’erreurs défensives. On avait pourtant bien défendu à partir de la fin du premier quart-temps, avec 26 ou 27 minutes consistantes sur le plan défensif, qui nous avaient permis de revenir puis de prendre les commandes. Au plus mauvais moment, on a relâché la garde et ils ont réussi quelques exploits, mais sur lesquels nous sommes le plus souvent fautifs. »
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Photo: FIBA Europe