Euroleague : au bout du suspens, Monaco retourne au Final Four !

Quand Kevin Punter a remonté le terrain à -1 à 8 secondes de la fin, qu’il s’est retrouvé face aux 2,21 m de Georgios Papagiannis et qu’il a fini par dégainer à 3-points au buzzer, le temps s’est arrêté à Gaston-Médecin. Tout pouvait alors basculer, à la dernière seconde. Mais l'Américain du Barça n'a pas trouvé la mire et la pièce est retombée du bon côté pour l’AS Monaco, vainqueur du FC Barcelone au bout du bout du suspens dans un match 5 à couper le souffle (85-84). 

Un mano-a-mano qui a basculé dans la dernière minute lorsque Mike James a donné un point d’avance à la Roca Team sur une pénétration à 55 secondes du terme sans que le score ne rebouge d’un poil après ceci.

Un énorme soulagement pour Monaco, qui menait 2-0 dans la série avant de voir le club catalan revenir à 2-2. Et qui a pu compter sur ses patrons pour garder la main : Mike James (20 points à 8/12 aux tirs, 5 passes), clutch comme toujours dans les matches 5, mais aussi le facteur X Georgios Papagiannis, héroïque mardi soir (17 points à 7/8 aux tirs dont 3/3 derrière l’arc, 5 rebonds) alors qu'il n'avait pas joué une seconde d'Euroleague depuis le... 13 mars dernier (29e journée). Ainsi que les soldats Matthew Strazel (11 points, 4 passes), Jaron Blossomgame (9 points, 6 rebonds) ou encore Alpha Diallo (11 points, 3 rebonds).

Pour la deuxième fois en trois ans, l’équipe de la Principauté ira au Final Four de l’Euroleague (du 23 au 25 mai à Abu Dhabi). Où elle retrouvera l’Olympiakos d’Evan Fournier et Moustapha Fall pour une place en finale.

Sueurs froides au démarrage

En dépit de son changement de cinq de départ (James, Strazel, Diallo, Blossomgame, Theis) et de sa pression défensive des 120 premières secondes, l’équipe de Vassilis Spanoulis est pourtant restée - dans la lignée du match 4 à Barcelone - sur des bases offensives assez faiblardes en début de match. Raison pour laquelle les Catalans, grâce dans un premier temps à l’adresse de Justin Anderson (16 points, 4 passes) et Kevin Punter (19 points, 6 rebonds, 4 passes), ont très vite fait la course en tête (7-13, 4e).

Sans s’affoler, la Roca Team est revenue au petit train grâce à un Alpha Diallo toujours précieux, auteur de trois dunks dans les six premières minutes (13-13, 6e). Mais les remplaçants monégasques, maladroits et offrant des secondes chances aux hommes de Joan Pennaroya (4 rebonds offensifs en 10 minutes), ont ensuite laissé de largesses à Willy Hernangomez (16 points). Ce qui les a longtemps empêchés de prendre les devants (15-19, 10e).

Georgios Papagiannis, le facteur X

C’est au deuxième quart-temps que l’ASM a retrouvé sa grinta offensive sous la houlette de son facteur X… Georgios Papagiannis. Benché toute la série, l’intérieur grec a été propulsé sur le terrain dès le début du deuxième quart-temps (18-24, 12e) alors que le duo Theis - Jaiteh a rapidement été limité par les fautes. Dans son sillage, après un tir à 3-points et une belle présence défensive, Monaco est enfin passé devant en milieu de deuxième acte (32-31, 17e).

Malgré le numéro d’équilibriste de Kevin Punter, les coéquipiers de Jaron Blossomgame, agressifs des deux côtés du terrain (9 pertes de balles catalane à mi-parcours), ont enfin semblé prendre le dessus avant la mi-temps à l’image d’un Mike James très inspiré, auteur d’un 2+1 (40-34, 19e) puis d’un tir du parking pour retourner Gaston-Médecin au meilleur des moments (45-39 à la pause).

Un coup de chaud du meneur américain accompagné dès le retour des vestiaires par deux autres percussions bien senties donnant 10 points d’avance à Monaco pour la première - et seule - fois de la partie (49-39, 22e puis 51-41, 23e).

Quand le duo Hernangomez - Satoransky relance Barcelone

Touchée mais pas coulée, la maison catalane ne s’est pas avouée vaincue pour autant, profitant notamment de quelques largesses défensives mal venues des hommes de Spanoulis. Porté par Justin Anderson, Tomas Satoransky et surtout Willy Hernangomez, bien plus inspiré que Daniel Theis très vite sorti pour 4 fautes, le Barça est revenu sur les talons monégasques en un clin d'œil (54-54, 26e). 

Sans toutefois repasser devant, la faute en partie à un Matthew Strazel taille patron, auteur de deux tirs difficiles consécutifs pour redonner de l’air à Monaco (61-56, 28e). Qui a entamé le dernier quart-temps de sa saison avec une toute petite possession d’avance (65-62). 

Un moneytime irrespirable

Un bien maigre avantage effacé par le duo Brizuela - Fall (65-67, 32e). L’ancien pivot villeurbannais a même donné 3 unités d’avance après un eurostep particulièrement bien senti (68-71, 33e) mais le soldat Blossomgame et le leader Mike James ne lui en ont pas tenu rigueur en laissant leur cœur sur le parquet pour maintenir Monaco à flot (76-74, 35e).

Un duo suppléé par le héros du soir, Georgios Papagiannis, parfait à 3-points, pour reprendre l’avantage malgré le tir primé clutch de Jabari Parker (79-77, 36e) et, servi sur un plateau par Mike James, enchaîner dans la peinture (81-78, 38e). 

Mais le FC Barcelone n'a jamais abdiqué. La formation de Penarroya est même repassée devant sur un tir de Kevin Punter à 1’45 du terme qui faisait suite à une percée ratée de Matthew Strazel (81-82). Lequel s’est rattrapé sur l’action suivante pour remettre Monaco devant (83-82) avant que Kevin Punter n’en refasse de même sur la ligne pour les Barcelonais (83-84, 1’20).

Dans un suspens insoutenable, c’est le patron Mike James qui a donc inscrit le panier pour tout renverser à 55 secondes du buzzer (85-84). Justin Anderson a manqué le tir à 3-points à 30 secondes de la fin avant que le ballon ne tombe dans les mains d’Elie Okobo. Monaco a manqué une balle de match via Papagiannis mais le héros grec s’est rattrapé quelques secondes plus tard pour gêner Punter. Fin de l'histoire : direction Abu Dhabi !

Pas de club espagnol au Final Four, une première depuis 2004

Pour trois fois rien, la Roca Team valide ainsi son retour dans le carré final de la C1, deux ans après son premier (3e place à Kaunas). En revanche, il n'y aura pas de club espagnol au Final Four. Une première depuis 2004.

Boxscore Monaco - Barcelone