À 35 ans, Fabien Causeur va disputer ce vendredi son cinquième Final Four, ce que seul un autre Français - Nando De Colo - a réalisé dans l’histoire de l’Euroleague. L’année dernière, contre le même adversaire, le Breton avait inscrit 18 points en demi-finale et tué le FC Barcelone dans le moneytime. Il vit pour ces matches-là.
Vous rejoignez Nando De Colo avec 5 participations au Final Four…
« Oui mais lui en a gagné deux, moi une seule ! (Rires)
Collectivement, vous abordez ce Final Four dans des circonstances particulières, avec quelques joueurs en moins…
Ça fait partie du jeu. C’est comme ça. On a Guerschon (Yabusele) qui est suspendu, Gabi (Deck) qui est blessé... Mais sur ce genre de match, tout peut arriver. Peu importe le rival, il faut y aller à fond, avec le coeur. On l’a déjà démontré dans le passé, et encore dans cette série de playoffs. Arriver ici, c’est vraiment quelque chose d’énorme. Je suis là pour profiter et essayer de gagner.
Vous revenez de loin après la série contre le Partizan où vous étiez à 0-2. Ça doit vous donner de la confiance ?
Ça peut clairement nous donner des ailes. Mais, en même temps, il faut essayer de canaliser les émotions. Je pense qu’on arrive à un bon moment de la saison. Il nous manque des joueurs à un poste-clé puisqu’ils ont leur meilleur joueur, (Nikola) Mirotic, sur ce poste. Il va falloir pallier ça. Tactiquement, on a préparé des choses. Mais je reste persuadé que sur des matches comme ça, ça se joue sur des détails, les rebonds, les lancers-francs, l’adresse… En fin de compte, c’est du basket. On l’a montré contre le Partizan où on remonte une fois 15 points, une fois 18 points. On était presque dehors. Demain, il peut se passer la même chose.
À quel point la fin du match 2 a-t-il été un tournant ?
C’est une question compliquée à répondre dans le sens où ça a fait extrêmement polémique, surtout sur les décisions de l’Euroleague. Mais ce qui s’est passé dans notre groupe, d’une manière ou d’une autre, c’est que ça nous a soudés. On savait que des joueurs allaient être suspendus, d’autres blessés… ça nous a soudés. Soit notre saison allait très bien, soit elle partait complètement en vrille et on coulait. La pièce est tombée du bon côté et, on ne va pas se mentir, c’est un tournant dans la série. Au final, on est arrivés à notre fin.
Les Français au Final Four de l’Euroleague depuis 2001
Fabien Causeur : 2016, 2018, 2019, 2022, 2023
Guerschon Yabusele : 2022, 2023*
Vincent Poirier : 2022, 2023*
Petr Cornelie : 2023
Moustapha Fall : 2022, 2023
Elie Okobo : 2023
Yakuba Ouattara : 2023
Yoan Makoundou : 2023
Matthew Strazel : 2023
Livio Jean-Charles : 2022
Thomas Heurtel : 2022
Rodrigue Beaubois : 2019, 2021, 2022
Adrien Moerman : 2019, 2021, 2022
Léo Westermann : 2018, 2021
Nando De Colo : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019
Joffrey Lauvergne : 2019
Axel Toupane : 2018
Kim Tillie : 2016
Florent Piétrus : 2007
Comment vous sentez-vous avant cette demi-finale, vous, l’homme des grands matches ?
Je me sens bien. J’arrive en confiance, je sors de deux très bons matches en championnat. Il fallait donner un peu de repos aux joueurs qui avaient le plus joué dans la série contre le Partizan, qui était intense. Moi, je n’ai pas eu énormément d’impact sur cette série-là donc ça m’a permis de reprendre du rythme. J’arrive toujours en confiance sur ces matches-là dans un sens où j’attends ces matches un peu toute la saison. Je pense qu’une carrière, ça tourne toujours un peu autour de ça. Il y a toujours de l’émotion. Je vais tout donner. A la fin, ce qui compte, c’est la victoire collective.
Repensez-vous encore au Final Four de l’an dernier, où vous inscrivez 18 points en demi-finale contre le Barça, et vous finissez par perdre d’un point en finale contre l’Anadolu Efes ?
Oui et non. Dans un sens, on perd d’un point donc on pourrait penser que ça nourrit des regrets. Mais les deux équipes étaient sur les rotules physiquement, on était les deux meilleures attaques de la compétition et aucune de nous n’a inscrit 60 points… Ça faisait 10 ans qu’on n’avait pas vu ça dans une finale. On avait fait un très bon match défensivement mais on n’a pas mis les shoots. Un point, c’est toujours rageant parce que tu te dis que c’est un lancer-franc, un tir dans la raquette, mais eux aussi. Aujourd’hui, je suis surtout content de revenir ici. C’est une nouvelle opportunité de devenir champion d’Europe.
Quelle sera la clé pour battre Barcelone ?
Clairement, le rebond. À chaque fois qu’il nous ont dominés, c’est quand ils ont pris plus de rebonds que nous, surtout des rebonds offensifs. Contrôler le rebond et les pertes de balles, c’est primordial. Derrière, l’intensité, elle y sera, je n’ai aucun doute là-dessus. »
Le regard de Fabien Causeur sur l’AS Monaco, qualifiée au Final Four :
« C’est génial pour le championnat de France. Je suis très fier de Monaco, de leur parcours. C’est déjà génial d’avoir deux équipes françaises en Euroleague, alors en avoir une qui va au Final Four, ça faisait des années qu’on l’attendait. En plus, sur un weekend, ils ont des options énormes avec leur physique et leur manière de jouer… Si l’adresse est là, tout peut arriver. Pour moi, il n’y a pas vraiment de favori sur un Final Four. Les retrouver en finale, ce serait génial. J’en discutais hier (mercredi) encore avec Mike James (NDLR : avec qui il a disputé son premier Final Four en 2016 avec Vitoria). On aimerait bien jouer l’un contre l’autre. Parfois, il part en vrille mais ça reste un joueur exceptionnel avec un talent exceptionnel. Il a des très hauts et des très bas mais il est toujours là dans les grands matches, il l’a montré pendant ces playoffs, il était à 20 points à la mi-temps au match 5… C’est Mike ! »
https://www.basketeurope.com/livenews-fr/668451/elie-okobo-avant-monaco-olympiakos-maintenant-quon-est-au-final-four-il-ne-faut-pas-sen-satisfaire/
Photo : Fabien Causeur (Euroleague)