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Guide Jeep Élite 2020-21 : Nanterre voit toujours grand

Photo d’ouverture : Nanterre 92 Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe et de chaque joueur et coach de Jeep Élite. Aujourd’hui, Nanterre 92. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

Photo d’ouverture : Nanterre 92

Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe et de chaque joueur et coach de Jeep Élite. Aujourd’hui, Nanterre 92. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

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Ce n’est pas parce que, depuis des années, l’on est un « Petit Poucet » de la Jeep Élite que l’on doit s’interdire de voir haut. Et Nanterre continue de manifester de grandes ambitions. Après une saison plutôt réussie en championnat de France malgré un départ laborieux, le club de la préfecture des Hauts-de-Seine, qui a comme pratiquement tous les ans revu dans les grandes largeurs son effectif, veut viser les sommets et s’est armé en conséquence.

On ne peut pas dire que la saison 2018-19 du club de la famille Donnadieu ait commencé de la meilleure des manières : au bout de neuf matchs disputés, Nanterre 92 présentait le peu brillant bilan de 2 victoires pour 7 défaites, de quoi fréquenter les bas-fonds du classement. S’est alors produit, à partir de la fin novembre, un beau redressement : sur les 16 dernières rencontres disputées, le club francilien n’en a plus perdu que 4, pour un bilan final de 14 victoires pour 11 défaites et une bonne 7e place au classement. Mais ce retard à l’allumage a été fatal aux ambitions nanterriennes en Eurocup, qui n’a pu passer la phase de poules, terminant même dernier de son groupe (4 v. – 6 d.).

Comme à l’habitude avec les groupes composés par Pascal Donnadieu, Nanterre s’est principalement appuyé sur une attaque pétaradante (85,4 points de moyenne, 2e attaque de Jeep Élite), très portée sur le tir à trois-points : 26,1 shoots de loin tentés par match (sur 63,6 au total) pour un beau 40,8 % de réussite (266/652, meilleure moyenne de réussite de la Jeep Élite). À l’inverse, la défense altoséquanaise est restée quelque peu permissive, encaissant 82,3 points par match (8e défense du championnat).

L’entame difficile de Nanterre 92 s’explique en partie par ces soucis défensifs mais aussi par la difficulté que Pascal Donnadieu a eue à mettre le collectif offensif en ordre de marche. D’une part parce que Kenny Chery s’est révélé un meneur plus scoreur qu’organisateur, d’autre part parce que la greffe Youssou Ndoye n’a jamais pris. Le grand pivot sénégalais, qui avait fait les beaux jours de Bourg-en-Bresse les saisons précédentes, n’a pas pu créer du lien entre son indéniable talent et le jeu très porté sur l’extérieur de Nanterre. La faute aussi à une raquette peut-être pas très équilibrée, entre un Devin Oliver poste 4 très au large, un Jean-Marc Pansa encore trop tendre (et prêté en Pro B en cours de saison), un Youssou Ndoye donc peu à l’aise dans ce système et un Taylor Smith qui a démontré que s’il était toujours un (très) petit pivot efficace en défense, il ne pouvait basculer sur le poste 4. Ce qui a du reste poussé Pascal Donnadieu à donner pas mal de temps de jeu en tant qu’ailier-fort à Damien Bouquet, le véritable couteau suisse de l’effectif.

Le résultat de la saison cahin-caha de cet effectif pas suffisamment bien ficelé, c’est une belle vague de départs, comme Nanterre en a l’habitude. Ils sont dix à avoir fait leurs valises, dont Jean-Marc Pansa, cédé à Antibes, deux Espoirs (Anthony da Silva et Armand Mensah) et l’ensemble du contingent non-JFL, dont un Dallas Moore qui devait rempiler mais a finalement opté pour un contrat plus lucratif en Chine.

Pour repeupler son roster, Pascal Donnadieu a décidé de se fixer sur un effectif de 9 joueurs professionnels, complété par trois Espoirs. Isaïa Cordinier et Damien Bouquet, auteurs d’une belle saison tous les deux, sont les seuls de l’équipe de l’an passé. Pour les accompagner, deux meneurs bien connus en France, et notamment à Nanterre pour le second, ont été rapatriés : Dwight Buycks et l’idole Chris Warren. À l’intérieur, le scoreur Tyler Stone se partagera le poste 4 avec un Ivan Février qui voudra prouver qu’il peut exister dans le contexte nanterrien. Quant au poste de pivot, il sera tenu par deux « soutiers », Brian Conklin et Alpha Kaba. Reste le problème du poste d’ailier : pour accompagner Damien Bouquet, Pascal Donnadieu a fait signer Lucas Dussoulier, brillant avec Quimper en Pro B depuis plusieurs saisons. Hélas, le prometteur ancien du centre de formation de Pau-Lacq-Orthez s’est rompu les ligaments croisés d’un genou en préparation. Hors service pour la saison, il est remplacé par un joueur Cotonou (Nanterre 92 comptant déjà 4 joueurs extra-communautaires dans son effectif) connu dans nos contrées pour avoir évolué le temps de 8 matchs l’an dernier avec Boulazac, Johnny Berhanemeskel. Quant aux Espoirs amenés à compléter l’équipe, si deux d’entre-eux ne suscitent pas tellement d’attentes (Florian Fortas et Samuel Eyango Dingo), il est peu de dire que bon nombre de regards vont se focaliser sur le troisième, l’extra-terrestre Victor Wembanyama et ses 2,20 m. À tout juste 16 ans, l’interminable poste 4 (qui n’a pas fini de grandir !) dispose d’un potentiel qui fait baver les scouts du monde entier. Et s’il est certainement encore trop frêle pour tenir longtemps le choc sous les panneaux de Jeep Élite (il doit péniblement dépasser les 100 kg…), il aura aussi l’occasion de s’ébattre avec le Pôle France en NM1 et d’y montrer toutes les facettes de son immense talent.

Avec ou sans lui dans l’effectif, Nanterre 92 visera quoi qu’il en soit les play-offs. Et plus si affinités… Avec un tandem de meneurs complémentaires et talentueux, un Isaïa Cordinier déjà à très haut niveau, des lignes intérieures solides et elles aussi complémentaires, tout semble devoir se mettre en place pour que l’équipe propose un jeu séduisant et efficace.

Salle :  Maurice-Thorez (3 000 places)

Photo : Nanterre 92

Président : Jean Donnadieu (79 ans)

Départs : Kenny Chery (Brescia/ITA), Anthony Da Silva (Evreux/Pro B), Armand Mensah (prêt Denain/Pro B), Youssou N’Doye (Séville/ESP), Mehdy Ngouama (Le Portel), Jean-Marc Pansa (Antibes/Pro B), Taylor Smith (KK Mornar Bar/MTN), Devin Oliver (Büyükçekmece/TUR), Spencer Butterfield

Prolongations: Pascal Donnadieu (coach), Damien Bouquet, Isaia Cordinier, Victor Wembanyama

Arrivées : Dwight Buycks (Shenzen Leopards/CHI), Chris Warren (Orman Ankara/TUR), Lucas Dussoulier (Quimper/Pro B), Ivan Février (Boulogne-Levallois), Tyler Stone (Brindisi/ITA), Brian Conklin (CSP Limoges), Alpha Kaba (Boulazac), Johnny Berhanemeskel (Boulazac).

Dwight Buycks – né le 6 mars 1989 – 1,91 m – Poste 1 – Américain

En voilà un qu’on ne pensait plus revoir en France ! Après une première saison professionnelle à Ostende, le natif de Milwaukee (Wisconsin) avait en effet fait le bonheur de Gravelines-Dunkerque en 2012-13 (18,2 points, 3,2 rebonds, 2,9 passes décisivess, 14,9 d’évaluation) avant de partir vers des championnats bien plus prestigieux ou rémunérateurs. Il a ainsi tenté sa chance en NBA lors de trois saisons, à Toronto, aux Lakers et à Detroit, sans démériter lorsqu’il pouvait s’exprimer : 6,3 pts, 1,6 rbd, 1,7 pd en 49 matchs. On l’a aussi vu à Valence et en Chine, où il a passé une bonne partie de la saison dernière après ne pas avoir convaincu à l’Olympiakos (5,0 pts, ,1,3 rbd, 3,0 pds en trois matchs d’Euroleague). En revanche, aux Shenzen Leopards (où il faisait équipe avec Allerik Freeman, aujourd’hui à LDLC Asvel), il a fait feu de tout bois, : 20,7 pts, 5,4 rbd, 6,4 pds. Meneur vif-argent capable d’évoluer sur le poste 2, il essayera de faire aussi bien que lors de son premier passage en France, où il avait décroché la Leaders Cup avec le BCM.

Chris Warren – né le 22 octobre 1988 – 1,78 m – Poste 1 – Américain

Le porte-bonheur de Pascal Donnadieu est de retour, pour son troisième bail nanterrien ! Lors de ses deux premiers passages dans les Hauts-de-Seine, le Floridien a en effet participé aux plus beaux coups de l’équipe : champion de France en 2012-13, vainqueur de la Coupe de France et de la FIBA Europe Cup en 2016-17. Inutile de dire que tout le club espère que sa « patte de lapin » aura la même influence bénéfique sur les résultats de l’équipe. Outre Nanterre, le natif d’Orlando est passé par l’Australie (Adelaide), la Grèce (AEK) et, surtout, la Turquie, entre Usak Sportif, Yesilgiresun Belediye et Ormanspor Ankara, où il évoluait la saison passée. En 2017, il a été obligé de subir une année blanche, la faute à un problème cardiaque nécessitant une intervention chirurgicale et une longue convalescence. Et coach Donnadieu avait été là pour le soutenir, l’orientant vers des spécialistes reconnus et lui apportant son soutien moral. Nul doute que le meneur-organisateur n’a pas oublié et qu’il va faire tout son possible pour porter Nanterre 92 vers les sommets, au sortir d’une saison où il a montré qu’il avait parfaitement récupéré de ses soucis de santé : 15,0 pts (43,3 % aux tirs dont 38,9 % à trois-points), 3,2 rbds, 3,9 pds dans le championnat turc.

Isaïa Cordinier – né le 28 novembre 1996 – 1,91m – Poste 2/3 – Français

Le natif de Créteil partage avec Chris Warren d’avoir dû subir une année blanche, pour soigner des tendinites récurrentes aux deux genoux, en ce qui le concerne. Revenu au jeu en 2018-19 avec Antibes, il est venu à Nanterre pour montrer ses progrès. Avec bonheur, puisque sur la saison passée, il a compilé14,4 pts (50,9 % aux tirs dont 32,5 % à trois-points), 4,7 rbds et 2,5 pds pour 16,2 d’éval en 30,4 mn en Jeep Élite, faisant à peine moins bien en Eurocup : 13,4 pts (43,1 % à deux-points et 29,4 % à trois-points), 3,8 rbds, 2,9 pds. Drafté en 44e position par les Atlanta Hawks en 2016, le fils de l’international de handball Stéphane Cordinier a commencé sa formation à Antibes avant de fréquenter la Pro B sous les couleurs d’Évreux et de Denain puis de revenir dans son club formateur. Athlétique, agressif, attiré par le cercle, Isaïa Cordinier souffre toujours à trois-points. Mais l’on peut être sûr qu’il va démarrer la saison en pleine bourre, comme le démontre son triple-double réussi en préparation contre Boulazac (91-77) : 12 pts (3/8 dont 1/3), 10 rbds, 10 pds, 25 d’éval.

Photo : LNB

Florian Fortas – né le 6 février 2000 – 1,90 m – Poste 2 – Français

Aligné dans le roster officiel de Nanterre 92, le jeune arrière né à Poissy pourrait bien pointer le bout de son nez sur le terrain lorsque les circonstances s’y prêteront. Après une saison 2019-20 en Espoirs de bonne facture (27,2 mn, 12,5 pts (45,6 % aux tirs dont 34,7 % à trois-points), 2,8 rbds, 2,1 pds, 9,8 d’éval), le jeune homme a eu droit à 25 mn sur les deux premiers matchs de prépa pour 4,0 pts (2/3 aux tirs dont 1/2 à trois-points) et 1,5 rbd pour 4,0 d’éval. Au club depuis ses 15 ans, il n’aura sans doute pas un tel temps de jeu à chaque match, mais il devrait faire cette saisons ses premiers pas en Jeep Élite.

Photo : Nanterre 92

Johnny Berhanemeskel – né le 30 octobre 1992 – 1,88 m – Poste 2 – Canado-Érythréen

Lucas Dussoulier out pour la saison (voir plus bas), Nanterre 92 a dû lui trouver un remplaçant. Le club s’est tourné vers Johnny Berhanemeskel, qui a un temps évolué à Boulazac la saison dernière. Formé à l’université d’Ottawa (Canada), sa ville natale (19,0 points par match), il a ensuite laissé des ardoises copieuses à peu près partout où il est passé, de Tallin (Estonie) à Larissa (Grèce) en passant par Horeca Araberri (LEB Oro, deuxième division espagnole), Bremerhaven (Allemagne), Saragosse (Espagne, seule équipe avec laquelle il n’ait guère performé, 7,6 pts par match) et les Ottawa Blackjacks de la CEBL, où il a joué cet été (12,8 pts, 2,8 rbds, 2,5 pds). En France, il a disputé 8 matchs avec le BBD avant l’interruption du championnat, faisant forte impression par son adresse : 14,4 points (58,8 % aux tirs dont 51,3 % à trois-points), 2,4 rebonds et 1,6 passe décisive pour 13,4 d’évaluation. Bien plus petit que Lucas Dussoulier (2,03 m), il aura sans doute un rôle différent dans l’effectif nanterrien, qui ne manquera évidemment pas de faire appel à ses qualités de shooteur longue distance.

Photo : Dominique Breugnot – MSB

Damien Bouquet – né le 19 juin 1994 – 1,97m – Poste 2-3-4 – Français

Après quatre saisons de progression constante en Pro B, l’ancien pensionnaire du centre de formation de Strasbourg a démontré la saison passée qu’il avait tout à fait le niveau pour évoluer en Jeep Élite. Certes, ses stats n’ont rien de mirobolant (4,6 pts (50,0 % à deux et trois-points), 1,6 rbd, 1,9 pd, 6,4 d’éval en championnat, 3,5 pts (42,9 % à deux-points et 26,3 % à trois-points), 1,8 rbd, 2,5 pds, 2,9 d’éval en Eurocup) mais ses 18,9 mn de temps de jeu en Jeep Élite et ses 23,1 mn en Eurocup montrent bien la confiance que Pascal Donnadieu lui accorde. Il faut dire que le natif de Beaune se rend utile aux quatre coins du terrain, apportant une énergie considérable et ne rechignant pas à se frotter aux sales besognes. Comme en plus, il s’est montré capable de rendre de bons services sur le poste 4 et qu’il progresse régulièrement sur son tir à trois-points, nul doute qu’il gagnera encore en importance dans le dispositif de Pascal Donnadieu.

Photo : Nanterre 92

Lucas Dussoulier – né le 27 juillet 1996 – 2,03 m – Poste 3 – Français

La tuile. Alors qu’il atteignait enfin son rêve de pouvoir évoluer en Jeep Élite, l’ailier formé au Centre Fédéral puis à Pau-Lacq-Orthez a vu ses espoirs se briser pour cette saison, en même temps que le ligament croisé de l’un de ses genoux. Out pour la saison, le Girondin voulait pourtant prouver que les progrès enregistrés en Pro B, à Charleville-Mézières puis à Quimper (10,0 pts (42,5 % aux tirs dont 37,9 % à trois-points), 4,1 rbds, 2,3 pds, 12,4 d’éval la saison dernière), pouvaient être transposés à l’étage supérieur. Il va lui falloir attendre une saison pour cela, avec une longue convalescence pour patienter… Il est sous contrat jusqu’en 2023.

Ivan Février – né le 8 février 1999 – 2,04m – Poste 4 – Français

Prometteur depuis ses années cadet, le Lillois tarde à confirmer dans l’élite française. Très bon lors de ses campagnes avec l’équipe de France U18 puis U20, il n’a en revanche guère progressé statistiquement au cours de ses trois saisons à Levallois. L’année passée, avec les Metropolitans 92, il jouait 12,7 mn par match pour 4,6 pts (46,7 % à deux et trois-points), 1,5 rbd, 0,2 pd et 4,2 d’éval. Manquant de puissance pour s’imposer sous les panneaux, il dispose en revanche d’un tir à trois-points très fiable, qui devrait lui permettre de s’épanouir dans le jeu de Nanterre. En tout cas, ses deux premiers matchs de préparation semblent l’indiquer : 13,0 pts (50,0 % à deux et trois-points), 2,0 rbds, 0,5 pd. Il lui sera sans doute demandé de prendre un peu plus de rebonds.

Tyler Stone – né le 8 septembre 1991 – 2,03 m – Poste 4-5 – Américain

Grand bourlingueur devant l’Éternel, Tyler Stone a fréquenté pas moins de 9 clubs au cours de ses six premières saisons professionnelles. Passé par la Turquie (Denizli Belediye, 2e division), la Grèce (Rethymno), le Japon (Chiba Jets, Shimane Susanoo Magic), Israël (Hapoel Galil Gilboa), l’Italie (Cantu), la VTB League (Enisey Krasnoyarsk, son seul échec) et Porto-Rico (Piratas de Quebradillas), il a passé la dernière saison à Brindisi, avec de belles stats. En Lega A (le championnat italien), il a tourné à 14,7 pts (42,1 % aux tirs dont 27,3 % à trois-points), 7,2 rbds, 1,8 pd, 15,5 d’éval. Et il a fait encore mieux en BCL, compilant 17,2 pts, 7,4 rbds et 2,9 pds pour 17,2 d’évaluation en 30min. De quoi se voir qualifié de « meilleur rapport qualité-prix d’Europe » par la compétition. Joueur clutch, le natif de Memphis (Tennessee) est reconnu comme l’un des meilleurs scoreurs dans les dernières minutes d’un match. En outre, il peut au besoin se décaler sur le poste 5. Il devrait être l’arme offensive majeure de la raquette nanterrienne, même si le tir de loin n’est pas son fort.

Victor Wembanyama – né le 4 janvier 2004 – 2,20 m – Poste 4 – Français

La question mérite d’être posée : à 16 ans, avec son physique plus que maigrelet (il a pris 7 kg cet été mais doit à peine dépasser les 100 kg) et malgré tout son (immense) talent, Victor Wembanyama peut-il espérer déjà jouer un rôle en Jeep Élite ? Bien sûr, son potentiel est incroyable, au point que ses entraîneurs en équipe de France de jeunes disent de lui qu’il serait exceptionnel même s’il faisait 20 cm de moins (à ce propos, il n’a toujours pas terminé sa croissance !). Alliance hors norme de mobilité, de jump, de vision du jeu, de capacités dans tous les domaines du basket, le local du club – il est né à Nanterre – a tout pour lui. Et il a prouvé l’année passée qu’il était déjà dominant en Espoirs (13 matchs, 20,1 mn, 10,2 pts (52,4 % aux tirs dont 28,0 % à trois-points), 4,8 rbds, 3,3 contres, 0,9 pd, 13,8 d’éval) et qu’il écrasait la concurrence aussi bien à l’Euro U16 de 2019 (23,6 mn, 9,0 pts (54,5 % à deux-points, 16,7 % à trois-points), 9,6 rbds, 1,3 int, 5,3 ctrs, 1,4 pd, 19,6 d’éval) qu’à l’ANGT, face à des joueurs parfois de cinq ans plus vieux que lui : 28,1 mn, 15,8 pts (55,6 % aux tirs dont 20,0 % à trois-points), 12,0 rbds, 0,8 pd, 2,8 ints, 6,0 ctrs (!), 30,0 d’éval. En outre, ses deux premiers matchs de préparation avec les pros sont des plus encourageants, avec notamment une sortie contre Châlons-Reims (où jouaient de nombreux Espoirs, le recrutement du CCRB ayant pris du retard) à 4 pts (2/5 dt 0/2), 6 rbds, 3 ctrs, 1 pd, 9 d’éval en 21 mn. Prometteur, mais il faut raison garder : le jeune homme doit se renforcer physiquement, acquérir de l’expérience (rien de plus logique) et stabiliser son tir de loin. En attendant, Nanterre a pris la judicieuse décision de lui faire signer une licence AS, qui lui permettra d’évoluer avec le Pôle France en NM1 en alternance avec les pros. De quoi profiter d’un gros temps de jeu et de s’aguerrir face à des adultes expérimentés sans avoir à prendre de risques face aux golgoths des raquettes de Jeep Élite. En tout cas, profitons de lui tant qu’il joue en France, il sera rapidement en NBA, peut-être même drafté en 1e position…

Photo : FFBB

Brian Conklin – né le 5 septembre 1989 – 1,98m – Poste 4 – Américain

Encore un retour au club ! Outre Chris Warren, Brian Conklin a en effet déjà fréquenté les bords de Seine en 2016-17. Et il se plaît visiblement bien en France, pour avoir également joué deux saisons à Limoges, dont la dernière : 10,9 pts (51,1 % aux tirs dont 41,8 % à trois-points, sur 0,6 shoot/match), 4,3 rbds, 1,1 pd, 10,3 d’éval en Jeep Élite, 23,0 mn, 13,3 pts (55,1 % à deux-points et 42,9 % à trois-points), 3,1 rbds, 1,1 pd, 11,8 d’éval en Eurocup. Tout sauf un artiste, le natif d’Eugene (Oregon) est réputé pour sa capacité à aller au charbon, à marquer de près – et de loin la saison passée –, ainsi que par son sens du collectif. Un palmarès déjà étoffé : champion de Nouvelle-Zélande en 2013, champion de République Dominicaine en 2016, vainqueur de la FIBA Europe Cup et de la Coupe de France en 2017 avec Nanterre et MVP à Porto-Rico en 2019.

Samuel Eyango-Dingo – né le 16 mai 2001 – 2,07 m – Poste 4-5 – Français

Encore un Espoir « là pour faire le nombre » mais qui devrait avoir sa chance lorsque les circonstances le permettront. L’année passée, le natif de Longjumeau a alterné entre championnat Espoirs (24 matchs, 20,0 mn, 9,9 pts (58,9 % aux tirs dont 13,8 % à trois-points et 53,8 % aux lfs), 5,5 rbds, 1,0 contre, 1,0 pd, 11,9 d’éval) et NM1 avec Rueil via une licence AS (11 matchs, 6,7 mn, 1,4 pt (31,2 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points), 1,3 rbd, 0,6 pd. Il est également entré deux fois en jeu en Jeep Élite, pour un total de 12’, 0 points et 0,5 d’éval. Sauf avalanche de blessures dans l’effectif, pas sûr qu’il ait beaucoup plus de temps de jeu cette année.

Photo : FFBB

Alpha Kaba – né le 29 janvier 1996 – 2,08m – Poste 5  – Français

Sinusoïdal : c’est le qualificatif qui résume le mieux le parcours du natif de Blois depuis ses débuts dans les équipes de jeunes de l’ADA Blois. Passé ensuite au centre de formation de Pau-Lacq-Orthez, il s’exporte plus tard au Mega Leks, où ses qualités athlétiques exceptionnelles font fureur. De quoi lui valoir, en 2017, une 60e place à la draft NBA. Ne trouvant pas de franchise prête à le signer, le neveu de Bangaly Kaba opte alors pour l’Asvel, où il se montre intéressant dans un rôle de pivot remplaçant avant de se faire pincer pour des paris sur le basket, activité interdite aux basketteurs professionnels. Après sa suspension, il a rebondi à Boulazac, où il vient de réaliser une saison pleine, à 8,8 pts (57,3 % aux tirs mais 58,0 % aux lancers francs), 8,6 rbds, 1,2 ctr, 0,2 pd et 13,9 d’éval en 22,1 mn. Il trouvera peut-être un peu de stabilité à Nanterre, son profil de pivot rebondeur pouvant correspondre aux attentes du staff.

Coach

Pascal Donnadieu – Né le 29 mai 1964 – Français

On ne va pas une nouvelle fois refaire l’histoire de Pascal Donnadieu, employé de banque entraînant Nanterre à ses heures perdues en Départementale et devenu champion de France, vainqueur de la coupe de France et de la FIBA Europe Cup tout en étant le premier adjoint de Vincent Collet en équipe de France, avec à la clé un titre de champion d’Europe et une médaille de bronze à la dernière Coupe du monde. Bref, un parcours unique, qui met en lumière la compétence d’un technicien sachant recruter les joueurs adaptés au style qu’il prone, basé sur l’attaque et, surtout, le tir à trois-points. Même s’il apprécie de travailler en famille (33 saisons au club présidé par son père alors que son frère est GM), il avoue avoir parfois l’envie de tester ses qualités dans un autre contexte. Ce ne sera pas pour cette saison, et tout Nanterre s’en réjouit.

Photo : Nanterre 92

Assistants :

Franck Le Goff (49 ans) Philippe Da Silva (41 ans)

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Ce n’est pas parce que, depuis des années, l’on est un « Petit Poucet » de la Jeep Élite que l’on doit s’interdire de voir haut. Et Nanterre continue de manifester de grandes ambitions. Après une saison plutôt réussie en championnat de France malgré un départ laborieux, le club de la préfecture des Hauts-de-Seine, qui a comme pratiquement tous les ans revu dans les grandes largeurs son effectif, veut viser les sommets et s’est armé en conséquence.

On ne peut pas dire que la saison 2018-19 du club de la famille Donnadieu ait commencé de la meilleure des manières : au bout de neuf matchs disputés, Nanterre 92 présentait le peu brillant bilan de 2 victoires pour 7 défaites, de quoi fréquenter les bas-fonds du classement. S’est alors produit, à partir de la fin novembre, un beau redressement : sur les 16 dernières rencontres disputées, le club francilien n’en a plus perdu que 4, pour un bilan final de 14 victoires pour 11 défaites et une bonne 7e place au classement. Mais ce retard à l’allumage a été fatal aux ambitions nanterriennes en Eurocup, qui n’a pu passer la phase de poules, terminant même dernier de son groupe (4 v. – 6 d.).

Comme à l’habitude avec les groupes composés par Pascal Donnadieu, Nanterre s’est principalement appuyé sur une attaque pétaradante (85,4 points de moyenne, 2e attaque de Jeep Élite), très portée sur le tir à trois-points : 26,1 shoots de loin tentés par match (sur 63,6 au total) pour un beau 40,8 % de réussite (266/652, meilleure moyenne de réussite de la Jeep Élite). À l’inverse, la défense altoséquanaise est restée quelque peu permissive, encaissant 82,3 points par match (8e défense du championnat).

L’entame difficile de Nanterre 92 s’explique en partie par ces soucis défensifs mais aussi par la difficulté que Pascal Donnadieu a eue à mettre le collectif offensif en ordre de marche. D’une part parce que Kenny Chery s’est révélé un meneur plus scoreur qu’organisateur, d’autre part parce que la greffe Youssou Ndoye n’a jamais pris. Le grand pivot sénégalais, qui avait fait les beaux jours de Bourg-en-Bresse les saisons précédentes, n’a pas pu créer du lien entre son indéniable talent et le jeu très porté sur l’extérieur de Nanterre. La faute aussi à une raquette peut-être pas très équilibrée, entre un Devin Oliver poste 4 très au large, un Jean-Marc Pansa encore trop tendre (et prêté en Pro B en cours de saison), un Youssou Ndoye donc peu à l’aise dans ce système et un Taylor Smith qui a démontré que s’il était toujours un (très) petit pivot efficace en défense, il ne pouvait basculer sur le poste 4. Ce qui a du reste poussé Pascal Donnadieu à donner pas mal de temps de jeu en tant qu’ailier-fort à Damien Bouquet, le véritable couteau suisse de l’effectif.

Le résultat de la saison cahin-caha de cet effectif pas suffisamment bien ficelé, c’est une belle vague de départs, comme Nanterre en a l’habitude. Ils sont dix à avoir fait leurs valises, dont Jean-Marc Pansa, cédé à Antibes, deux Espoirs (Anthony da Silva et Armand Mensah) et l’ensemble du contingent non-JFL, dont un Dallas Moore qui devait rempiler mais a finalement opté pour un contrat plus lucratif en Chine.

Pour repeupler son roster, Pascal Donnadieu a décidé de se fixer sur un effectif de 9 joueurs professionnels, complété par trois Espoirs. Isaïa Cordinier et Damien Bouquet, auteurs d’une belle saison tous les deux, sont les seuls de l’équipe de l’an passé. Pour les accompagner, deux meneurs bien connus en France, et notamment à Nanterre pour le second, ont été rapatriés : Dwight Buycks et l’idole Chris Warren. À l’intérieur, le scoreur Tyler Stone se partagera le poste 4 avec un Ivan Février qui voudra prouver qu’il peut exister dans le contexte nanterrien. Quant au poste de pivot, il sera tenu par deux « soutiers », Brian Conklin et Alpha Kaba. Reste le problème du poste d’ailier : pour accompagner Damien Bouquet, Pascal Donnadieu a fait signer Lucas Dussoulier, brillant avec Quimper en Pro B depuis plusieurs saisons. Hélas, le prometteur ancien du centre de formation de Pau-Lacq-Orthez s’est rompu les ligaments croisés d’un genou en préparation. Hors service pour la saison, il est remplacé par un joueur Cotonou (Nanterre 92 comptant déjà 4 joueurs extra-communautaires dans son effectif) connu dans nos contrées pour avoir évolué le temps de 8 matchs l’an dernier avec Boulazac, Johnny Berhanemeskel. Quant aux Espoirs amenés à compléter l’équipe, si deux d’entre-eux ne suscitent pas tellement d’attentes (Florian Fortas et Samuel Eyango Dingo), il est peu de dire que bon nombre de regards vont se focaliser sur le troisième, l’extra-terrestre Victor Wembanyama et ses 2,20 m. À tout juste 16 ans, l’interminable poste 4 (qui n’a pas fini de grandir !) dispose d’un potentiel qui fait baver les scouts du monde entier. Et s’il est certainement encore trop frêle pour tenir longtemps le choc sous les panneaux de Jeep Élite (il doit péniblement dépasser les 100 kg…), il aura aussi l’occasion de s’ébattre avec le Pôle France en NM1 et d’y montrer toutes les facettes de son immense talent.

Avec ou sans lui dans l’effectif, Nanterre 92 visera quoi qu’il en soit les play-offs. Et plus si affinités… Avec un tandem de meneurs complémentaires et talentueux, un Isaïa Cordinier déjà à très haut niveau, des lignes intérieures solides et elles aussi complémentaires, tout semble devoir se mettre en place pour que l’équipe propose un jeu séduisant et efficace.

Salle :  Maurice-Thorez (3 000 places)

Photo : Nanterre 92

Président : Jean Donnadieu (79 ans)

Départs : Kenny Chery (Brescia/ITA), Anthony Da Silva (Evreux/Pro B), Armand Mensah (prêt Denain/Pro B), Youssou N’Doye (Séville/ESP), Mehdy Ngouama (Le Portel), Jean-Marc Pansa (Antibes/Pro B), Taylor Smith (KK Mornar Bar/MTN), Devin Oliver (Büyükçekmece/TUR), Spencer Butterfield

Arrivées : Dwight Buycks (Shenzen Leopards/CHI), Chris Warren (Orman Ankara/TUR), Lucas Dussoulier (Quimper/Pro B), Ivan Février (Boulogne-Levallois), Tyler Stone (Brindisi/ITA), Brian Conklin (CSP Limoges), Alpha Kaba (Boulazac), Johnny Berhanemeskel (Boulazac).

Dwight Buycks – né le 6 mars 1989 – 1,91 m – Poste 1 – Américain

En voilà un qu’on ne pensait plus revoir en France ! Après une première saison professionnelle à Ostende, le natif de Milwaukee (Wisconsin) avait en effet fait le bonheur de Gravelines-Dunkerque en 2012-13 (18,2 points, 3,2 rebonds, 2,9 passes décisivess, 14,9 d’évaluation) avant de partir vers des championnats bien plus prestigieux

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