La JDA Dijon a clôturé l’année 2019 en étant troisième de Jeep Elite et première ex-aequo de sa poule de Basketball Champions League. Tout à fait remarquable quand on sait que le club bourguignon n’a pas les ressources financières de nombre de ses concurrents. Avec 27 minutes de temps de jeu moyen en Jeep Elite pour 11,9 points et 6,7 passes, le meneur international Axel Julien (1,85m, 27 ans) n’a jamais eu un tel impact. Il vient d’être récompensé par une deuxième sélection au All-Star Game. Interview.
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Est-ce une sorte de consécration d’être retenu pour un All-Star Game ?
Forcément car c’est censé être les meilleurs joueurs de la première partie de saison, même s’il y a des façons de sélectionner différentes. Etre dans l’équipe ça veut dire que l’on a été performant sur les matches de début de saison qui comptent pour aller au All-Star. Tout petit je regardais et c’était à chaque fois les meilleurs joueurs qui jouaient. C’est vraiment cool d’être là.
Jeune, vous étiez donc un téléspectateur attentif ?
Dès que je pouvais, je regardais. Les concours, tout ça. J’en ai vu énormément. On sait que c’est la fête du basket à mi-saison avec les joueurs qui ont été forts qui sont récompensés, du coup c’est une certaine satisfaction personnelle.
Vos statistiques sont en hausse. 27 ans, c’est l’âge de la maturité pour un meneur ?
J’ai toujours à cœur d’augmenter mes statistiques année après année et c’est vrai qu’à 27 ans, c’est un âge en tant que meneur où l’expérience arrive. Je suis content qu’à cet âge-là je sois performant car sinon ça voudrait dire que je suis sur le déclin. Je suis assez content de mes performances personnelles pour l’instant et en plus ça va avec nos résultats collectifs, c’est cool. J’espère que la maturité va un peu continuer mais c’est sûr et certain que je me sens un peu plus mâture qu’il y a deux ou trois ans.
De façon collective, avez-vous la sensation d’effectuer la meilleure saison de l’histoire de la JDA ?
Une demi-saison historique c’est sûr et certain. Il reste encore la moitié des matches et on sait que dans une saison il peut y avoir des petits trous noirs et on ne sait pas quel bilan on aura à la fin. En tous les cas, dans le jeu que l’on propose en début de saison, on est vachement en avance sur certaines équipes. On a gagné huit matches à l’extérieur, ce qui est incroyable. Gagner tous les matches à l’extérieur d’une première phase c’est très, très rare.
Vous aviez la réputation d’être très dur à jouer à domicile et là c’est presque l’inverse. Vous avez une explication ?
Je n’ai pas vraiment d’explication si ce n’est que, du fait des gars qui sont restés, on a tout de suite compris qu’à l’extérieur il fallait jouer très sérieusement et pas partir dans tous les sens comme on peut le faire à domicile parce qu’on a la salle avec nous, le rythme et tout. Il faut être très sérieux à l’extérieur pour pouvoir développer notre jeu pour arriver à gêner les équipes chez elles. Alors qu’à domicile parfois on s’est un peu égaré avec des joueurs qui avaient un peu envie d’être les héros de la soirée, de se montrer au public. On a joué un peu plus personnel à domicile qu’à l’extérieur. A l’extérieur, on a joué le jeu que l’on devrait jouer tout le temps. Après nos défaites à domicile, on a réadapté ça et ça permet d’avoir une certaine constance et des résultats.
Vous avez un jeu très intense et ce n’est pas facile d’être au taquet deux fois par semaine. Or, avec un effectif réduit, vous réussissez aussi à être performant en Basketball Champions League ?
J’ai eu aussi beaucoup d’appréhension l’année dernière car pour beaucoup c’était la première fois que l’on allait connaître ce rythme-là. Finalement ça s’était très bien passé. On a eu des petits pépins physiques… On avait aussi mis un peu moins de force dans certains matches de coupe d’Europe car on était tombé dans une poule très forte et on savait que ça serait très dur de se qualifier. L’an passé, on s’était vraiment concentré sur le championnat et c’était passé comme ça au niveau de la forme physique. Cette année, on joue les deux tableaux, on est très bien en BCL, mais on était très fatigué, on était arrivé à un point où il fallait que l’on s’arrête. On avait besoin d’un break. On a été sérieux jusqu’au bout pour gagner les trois derniers matches car c’était très resserré. J’espère que l’on va repartir après ce break. On s’appuie sur du sérieux et une défense assez costaude si bien que l’on peut se permettre de passer un peu à côté en attaque et de gagner, comme cela a été le cas à Paris et pour le dernier match contre Strasbourg. On n’a pas été capable de mettre des tirs pour nous donner de l’air et c’est grâce à la défense que l’on a réussi à rester devant. On s’appuie sur ça pour quand même gagner malgré cette fatigue et Laurent (Legname) est toujours derrière nous pour nous pousser, pour que l’on donne notre meilleur. Il gère aussi de mieux en mieux les fatigues de l’équipe. On verra comment ça se passe les deux ou trois prochains mois mais pour l’instant on arrive malgré tout à tenir.
Laurent Legname est très exigeant et il est célèbre pour ses coups de gueule, mais comment est-il dans la vie de tous les jours ?
Ce qui surprend beaucoup de monde quand j’en parle c’est qu’à l’entraînement, il élève très peu la voix. Peut-être une fois par mois va-t-il faire comme sur certains temps-morts mais sinon il est assez calme. Il nous laisse travailler, il nous dit les choses quand c’est bien et quand c’est moins bien ou quand c’est nul. Il n’utilise pas sa voix à l’entrainement car nous gueuler tout le temps dessus, ça ne servirait à rien. A un moment donné on n’aurait plus ce côté réaction, quand quelqu’un nous crie dessus toute la journée, c’est tout le temps pareil. Il garde ça pour les matches car il sait que ça peut nous faire réagir. On accepte ça parce que quand il le fait c’est pour le bien de l’équipe. Il n’a jamais agressé quelqu’un individuellement. A partir de là on peut accepter de se faire secouer un peu le cocotier.
« Il faut écouter son corps, se limiter, mais je ne dirai pas « ne rien faire » car tout le monde a besoin de s’évader de temps en temps »
Les blessures touchent beaucoup d’équipes notamment Pau, Limoges ou encore Villeurbanne. Avoir tous ses joueurs disponibles n’est-ce pas aussi un des secrets de la réussite de la JDA ?
On a eu deux petits bobos. Rasheed Sulaimon a eu un petit problème à l’aine et David Holston qui a loupé quelques matches récemment. Laurent (Legname) accorde énormément d’importance à la pré-saison. Il sait que c’est un fond de travail pour toute l’année. On est épargné. Est-ce dû à ça ? A la chance ? On ne sait pas trop. L’année dernière, c’était pareil, on a eu des petits pépins mais pas de longues absences ou des absences à répétition de plein de joueurs. On espère que ça va continuer car on a besoin de tout le monde pour être performant. On a un effectif réduit donc forcément quand il en manque un c’est moins de rotations.
Sur vos cinq saisons à la JDA, vous n’avez manqué qu’un match ?
Contre le HTV lors de la troisième saison. Je me suis rappelé ça en début d’année. C’est assez rare, je pense, sur cette longévité. Et même en Pro B, je n’avais pas loupé énormément de matches.
C’est dû à une bonne constitution ?
J’essaye aussi d’écouter mon corps. Il m’est arrivé de ne pas m’entraîner pendant deux ou trois jours car je sentais des douleurs musculaires et je n’avais pas envie d’aller trop loin. On a aussi un staff médical qui est compétent, qui est à l’écoute. On essaye de gérer la récup le mieux possible quand on enchaîne les matches, à ne pas faire les idiots. Certaines équipes, quand elles ont deux trois blessés, c’est très compliqué. Nous, on a réussi à éviter ça mais c’est vrai que ça peut changer une saison.
Le quotidien L’Equipe a fait récemment un dossier sur les excès des joueurs américains des années 80-90 et la grande leçon est de dire qu’aujourd’hui ce n’est plus possible…
Le corps ne pourrait plus l’accepter par rapport à l’intensité. Je n’ai pas mis les pieds sur un terrain dans les années 80-90 mais c’est ce qu’il en ressort c’est qu’aujourd’hui c’est plus physique, plus intense, et l’enchaînement des matches est plus important. Et forcément les écarts peuvent se payer. Les blessures que j’ai pu observer survenaient souvent le lendemain ou le surlendemain d’une soirée. Sur un travail physique, une douleur se faisait ressentir. Si tout le monde nous dit qu’il faut être sérieux pour être en bonne forme, c’est qu’il y a une raison. On ne nous dit pas ça juste pour nous embêter.
Aujourd’hui, il faut être ascétique, ne pas faire un seul dérapage sinon on risque de le payer ?
Je n’irai pas jusque-là. Chaque joueur a sa constitution physiologique. Certains ont besoin de ne faire aucun écart parce qu’ils vont prendre du poids rapidement ou leurs muscles sont fragiles ou peu importe. Et d’autres peuvent se permettre des écarts, sortir régulièrement en semaine et n’avoir aucun problème avec l’alcool le lendemain à l’entraînement. Il faut écouter son corps, se limiter, mais je ne dirai pas « ne rien faire » car tout le monde a besoin de s’évader de temps en temps. Mais c’est vrai qu’il faut faire de plus en plus attention.
Avant de resigner à la JDA, aviez-vous eu des propositions intéressantes d’autres clubs de Jeep Elite ?
J’ai resigné l’année dernière, 1+1. J’arrive en fin de contrat à la fin de la saison. J’ai failli partir à Nanterre. Nanterre et Limoges étaient très intéressés mais Dijon m’a proposé la même chose pour rester avec en plus la certitude de jouer en Champions League alors que Nanterre était dans les qualifs. Je n’avais donc aucune raison de partir à part d’avoir un nouveau challenge. J’ai donc décidé de rester un an plus un. Et c’est pareil je refais une année parce que l’année dernière on a fait une saison super et je voulais rester dans ça.
Vous êtes-vous senti concerné lorsque l’équipe de France est montée sur le podium en Chine ?
Oui et non. Ce qu’ils ont fait n’a rien à voir avec ce que nous on avait fait. C’était une compétition complètement différente. Moi, j’avais à cœur qu’ils montrent le vrai visage de l’équipe de France, pas juste, on a du talent, on a une bonne équipe et on se fait éliminer par une équipe qui a plus envie que nous. Là, ils ont montré de l’envie, du cœur, et je suis vachement satisfait de ce qu’ils ont fait. Je suis content de m’être battu pour ça.
Vous êtes prêts à recommencer à la prochaine fenêtre internationale ?
Je suis toujours prêt à répondre présent pour l’équipe de France. Comme beaucoup d’autres joueurs c’est dans ma nature. Pour les qualifs de l’Euro, s’ils ont besoin de moi bien sûr je serai là. Et même si derrière il n’y a pas de sélection pour le championnat d’Europe, il n’y aura aucun souci.
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Est-ce une sorte de consécration d’être retenu pour un All-Star Game ?
Forcément car c’est censé être les meilleurs joueurs de la première partie de saison, même s’il y a des façons de sélectionner différentes. Etre dans l’équipe ça veut dire que l’on a été performant sur les matches de début de saison qui comptent pour aller au All-Star. Tout petit je regardais et c’était à chaque fois les meilleurs joueurs qui jouaient. C’est vraiment cool d’être là.
Jeune, vous étiez donc un téléspectateur attentif ?
Dès que je pouvais, je regardais. Les concours, tout ça. J’en ai vu énormément. On sait que c’est la fête du basket à mi-saison avec les joueurs qui ont été forts qui sont récompensés, du coup c’est une certaine satisfaction personnelle.
Vos statistiques sont en hausse. 27 ans, c’est l’âge de la maturité pour un meneur ?
J’ai toujours à cœur d’augmenter mes statistiques année après année et c’est vrai qu’à 27 ans, c’est un âge en tant que meneur où l’expérience arrive. Je suis content qu’à cet âge-là je sois performant car sinon ça voudrait dire que je suis sur le déclin. Je suis assez content de mes performances personnelles pour l’instant et en plus ça va avec nos résultats collectifs, c’est cool. J’espère que la maturité va un peu continuer mais c’est sûr et certain que je me sens un peu plus mâture qu’il y a deux ou trois ans.
De façon collective, avez-vous la sensation d’effectuer la meilleure saison de l’histoire de la JDA ?
Une demi-saison historique c’est sûr et certain. Il reste encore la moitié des matches et on sait que dans une saison il peut y avoir des petits trous noirs et on ne sait pas quel bilan on aura à la fin. En tous les cas,
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Photos: FIBA