Gagner au Mans imposait d’être à 100% pour une équipe dijonnaise qui individuellement n’a pas les mêmes ressources que son adversaire sarthois. Au lieu de ça, jamais la JDA Dijon n’a eu hier soir la flamme indispensable pour les grandes occasions. Et les hommes de Laurent Legname ont enregistré leur plus lourde défaite (65-88) depuis celle concédée face à Monaco début décembre. La JDA n’était-elle pas depuis quelque temps en sur-régime?
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L’entrée en matière de Jacques Alingue (une claquette à la barbe de Youssoupha Fall) n’a pas été un indicateur de ce qui s’est produit ensuite. A l’aller, l’intérieur de la JDA, qui rend vingt centimètres à son rival, avait totalement hypnotisé le géant manceau qui s’était contenté de trognons (6 points, 3 rebonds). Cette fois, le meilleur joueur de la Jeep Elite du mois de mars n’a pas réellement pesé dans la peinture même si ses statistiques (8 points, 6 rebonds) sont honnêtes. Pour l’anecdote, il a été victime de la part de Yous Fall d’un contre qui a fait rugir Antarès de plaisir et rappelé que les David ne peuvent pas toujours faire trébucher les Goliath.
Quant au démarrage de Ryan Pearson (8 des 10 premiers points de la JDA), lui qui retrouvait Antarès où il a laissé un souvenir très mitigé, il fut un trompe l’œil et l’ensemble de sa bonne prestation offensive (19 points avec notamment un 3/4 à trois-points) a été loin d’être suffisante pour renverser le cours du match. Pas plus que celle de Valentin Bigote, auteur d’une belle série avant la mi-temps et au total de 14 points (3/6 à trois-points) dans la continuité de ses dernières sorties notamment des 22 pions infligés à Antibes.
Pas d’énergie
Ce qui a manqué le plus à la JDA ? Une défense étanche. D’ailleurs ce même Valentin Bigote le reconnaissait sans détours :
« Pour moi, honnêtement, on a montré le même visage sur les deux mi-temps. Défensivement, on n’a pas été assez dur et ils ont eu beaucoup de choses faciles. En attaque, c’est sûr que l’on n’a pas eu d’adresse mais le match on aurait dû le gagner défensivement et ça n’a pas été le cas. On ne met pas beaucoup de points, 65, mais eux en mettent 88. C’est beaucoup trop à l’extérieur. Oui, ils étaient meilleurs qu’Antibes mais ce n’est pas forcément ça. Je trouve qu’on n’a pas mis d’énergie dès le début du match. Tout le long du match on a traîné ça. On prend 20 points au final. C’est lourd, c’est une grosse défaite et c’est dommage car on aurait pu revenir sur eux.»
La JDA a été également pénalisée par les faillites individuelles de la majorité de ses Américains. Ainsi son arrière Rasheed Sulaimon (12,8 points sur 25 matches), menotté par la défense du MSB, n’a marqué ses deux points que sur la dernière action, sur un dunk plein de frustration, et alors que les Manceaux avaient cessé de défendre. Il avait raté ses 7 premiers shoots. Quant à la triplette David Holston, Markus Kennedy, Rion Brown, elle a apporté une maigrelette ligne chiffrée cumulée de 10 points, 5 passes et… 0 rebond. Et personne n’a pu stopper DJ Stephens (21 points) qui en deux actions successives a montré les deux facettes de son talent : un alley-oop acrobatiques suivi d’un trois-points catapulté avec le corps bien droit ; l’Américain en transforma 4 en 9 tentatives.
Les Dijonnais ont été cuits à petits feux et ont finalement hissé le drapeau blanc dès le début de la deuxième mi-temps. Laurent Legname a d’ailleurs fait monter au feu cinq minutes Nicolas Dorez (2,04m, 19 ans) qui n’avait été aperçu auparavant que deux fois en Jeep Elite. L’Alsacien se souviendra longtemps du contre infligé par Romeo Travis qui n’a pas fait de cadeau à l’espoir.
« Eh ! Oh ! On est Dijon. 16e masse salariale »
Non, la JDA n’a pas fait montre de ses vertus légendaires, la détermination et l’abnégation. Elle a même fauté plusieurs fois par excès d’individualisme comme lorsque Valentin Bigote, en contre-attaque, s’est empalé sur un défenseur manceau oubliant deux équipiers démarqués et qui ont grogné.
D’ailleurs, c’est un peu tout ça que Laurent Legname a stigmatisé lors de son intervention en conférence d’après-match :
« Sur le match, il n’y a absolument rien à dire. Le Mans nous a été supérieur dans tous les domaines et la défaite est logique. Force est de constater que depuis le succès contre Nanterre, nos trois derniers matches sont non conformes à ce que je veux que l’on fasse. Les raisons sont toutes simples. Vous le savez l’être humain est très fragile… On n’est pas une équipe à être habituée aux louanges, aux compliments, on n’est pas formaté pour ça. Et quand pendant deux mois, deux mois et demi on a fait des choses extraordinaires, c’est parce qu’il y avait cette notion de groupe, d’énergie, de collectif, d’intensité, de prouver que l’on peut exister dans cette ligue. Les joueurs ont fait de gros efforts et on a produit des performances de haut niveau. Il n’est pas question de jeter ça à l’eau, de dénigrer ce que l’on a fait. Mais à partir du moment où l’être humain se relâche et inconsciemment pense que l’on est capable de rivaliser avec Limoges, Le Mans, on prend 20 points à chaque fois car c’est l’écart qu’il y a normalement entre les deux équipes. On n’a plus faim, tout simplement. Maintenant, c’est aux joueurs de réagir, de retrouver cette envie, cette faim. Ça serait dommage de dilapider toutes les choses que l’on a fait très bien, tout le mérite en revient aux joueurs avec tous les efforts qu’ils ont fait depuis le début de la saison pour fournir une saison qui est sur 30 matchs super pour Dijon. On peut perdre mais on n’a pas le droit de fournir une prestation comme ça. On a vu ce soir tous les principes que je ne veux pas voir dans le basket. De l’individualisme, du manque d’effort, se faire dominer, ne pas avoir envie… Il faut réagir. Mais s’il y en a qui pense qu’ils sont devenus de superstars, ce n’est pas le cas. Ce sont de très bons joueurs et lorsque l’on joue ensemble, on peut être une bonne équipe et ils l’ont prouvé, ils ont du talent. »
Les Dijonnais demeurent globalement sur une excellente dynamique (9 victoires en 13 matches) mais leurs échecs consécutifs à l’extérieur, à Limoges (-22) et donc au Mans (-23) sonnent comme un rappel à l’ordre.
« Il faut que l’on arrête de parler de playoffs, de top 4 », insiste Laurent Legname. « On est Dijon. Eh ! Oh ! On est Dijon. 16e masse salariale avec des joueurs que l’on a , qui ont des qualités, qui ont fait des choses, je le répète, extraordinaires depuis août. La saison n’est pas finie. On va arrêter de parler de playoffs, de top 4. On va voir ce que l’on est capable de faire à Levallois. Si on reste dans le même registre, on perdra encore de vingt points. Tout simplement. »
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L’entrée en matière de Jacques Alingue (une claquette à la barbe de Youssoupha Fall) n’a pas été un indicateur de ce qui s’est produit ensuite. A l’aller, l’intérieur de la JDA, qui rend vingt centimètres à son rival, avait totalement hypnotisé le géant manceau qui s’était contenté de trognons (6 points, 3 rebonds). Cette fois, le meilleur joueur de la Jeep Elite du mois de mars n’a pas réellement pesé dans la peinture même si ses statistiques (8 points, 6 rebonds) sont honnêtes. Pour l’anecdote, il a été victime de la part de Yous Fall d’un contre qui a fait rugir Antarès de plaisir et rappelé que les David ne peuvent pas toujours faire trébucher les Goliath.
Quant au démarrage de Ryan Pearson (8 des 10 premiers points de la JDA), lui qui retrouvait Antarès où il a laissé un souvenir très mitigé, il fut un trompe l’œil et l’ensemble de sa prestation offensive (19 points avec notamment un 3/4 à trois-points) a été loin d’être suffisante pour renverser le cours du match. Pas plus que celle de Valentin Bigote, auteur d’une belle série avant la mi-temps et au total de 14 points (3/6 à trois-points) dans la continuité de ses dernières sorties notamment des 22 pions infligés à Antibes.
Pas d’énergie
Ce qui a manqué le plus à la JDA ? Une défense étanche. D’ailleurs ce même Valentin Bigote le reconnaissait sans détours :
« Pour moi, honnêtement, on a montré le même visage sur les deux mi-temps. Défensivement, on n’a pas été assez dur et ils ont eu beaucoup de choses faciles.
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Photo: FOXAEP