Jonathan Jeanne (2,17m, 20 ans) est jugé inapte en France à la pratique du basket à cause du syndrome de Marfan, une maladie génétique qui avait touché précédemment son grand-père. Son club, le MSB, l’a toujours soutenu et c’est à contre-coeur qu’il a dû le licencier. Le Guadeloupéen vit toujours au Mans et assiste aux matches de son frère Jérémy, 22 ans, qui porte le maillot du second club de la ville, la JALT. Financièrement, le joueur est couvert par les assurances.
Le Maine Libre publie ce matin une très intéressante interview de Jonathan qui se livre avec une totale franchise. Il revient sur les jours « de rêve » passés aux Etats-Unis avant la draft NBA de juin où il a été efficace lors des workouts, ce qui le conduisait tout droit au premier tour, à la réussite, la gloire, l’argent. Ce sont des examens approfondis qui ont révélé le syndrome de Marfan.
Le choc évidemment a été terrible. Et il y en a eu un second lorsque le diagnostic a été confirmé par les spécialistes français dont le professeur Guillaume Jondeau, le médecin référent en France en la matière. Pourtant, Jonathan n’a pas tiré une croix sur le basket:
« Je suis en pleine forme physique et le médecin de Lyon a confirmé que mon aorte n’avait pas d’anomalie. Je garde la foi. Dieu ne m’a pas mis au basket pour me faire arrêter là, maintenant. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. D’autres sportifs de haut niveau ont déjà été dépistés et pratiquent toujours leur sport comme Isahia Austin et Ronnie Turiaf. »
Et Jonathan Jeanne de préciser à notre confrère:
« Je veux continuer à jouer au basket. Avec Bouna (NDLR: Ndiaye, son agent), on travaille sur plusieurs options dans le monde entier. Isahia Austin a pu rejouer en Serbie, maintenant il est en Chine. C’est une motivation pour moi. Pour le moment, on n’a aucun plan de travail. »
Jonathan Jeanne ajoute qu’il a été invité quelques jours par les Spurs et que le coach Gregg Popovich a pris le temps de discuter avec lui en évoquant sa femme malade.
« Parler avec ce coach qui est quasiment un dieu là-bas, c’est juste incroyable. Il m’a regonflé. »
Il reste que Jonathan Jeanne devra préserver au maximum ce qu’il a de plus précieux, bien plus que le basket. La vie.