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La nouvelle bonne réputation du Rouen Métropole Basket

Le SPO Rouen a longtemps été moqué. Pour sa minuscule salle des Cotonniers indigne du basket professionnel. Pour son sur-place au démarrage de la saison 2004-05 : 11 échecs, record strasbourgeois battu. Pour la froideur de son nouveau palais des sports trop grand pour un club mal ficelé. Pour ses re

Le SPO Rouen a longtemps été moqué. Pour sa minuscule salle des Cotonniers indigne du basket professionnel. Pour son sur-place au démarrage de la saison 2004-05 : 11 échecs, record strasbourgeois battu. Pour la froideur de son nouveau palais des sports trop grand pour un club mal ficelé. Pour ses remous en interne. Pour sa wild card sportivement imméritée alors que la ville est pourtant taillée pour le basket : une agglomération de 400 000 habitants, le club de foot en National 3. Du rugby, oui, mais encore bloqué en Fédérale. Un club de hockey-sur-glace, les Dragons, certes historiquement prestigieux, mais qui les connaît en dehors des périmètres concernés par la discipline?

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Depuis une saison et demie, ce qui coïncide avec l’arrivée comme coach du presque rookie Alexandre Ménard, 42 ans, le Rouen Métropole Basket, c’est son nouveau nom depuis bientôt quatre ans, fait parler de lui. En bien. Avec l’une des plus petites masses salariales de Pro B, il a réussi le tour de force d’éliminer Orléans à la bourse pleine et à l’effectif plus replet en quart-de-finale des playoffs 2018, avant de rendre les armes face à Fos-sur-mer, le futur promu. Puis, suite à plusieurs départs pourtant préjudiciables, notamment Obi Emegano à Dijon et Amin Stevens à Bruxelles, il a réussi une mue séduisante, puisant son recrutement en Nationale 1 (Christian Nwogbo de Brissac), dans la division (Jamar Diggs de Nantes), à l’étranger (Lonzo Coleman en D2 israélienne) et aussi en Jeep Elite. Lasanah Kromah passé brièvement par Boulazac (4 matches), est apparu début décembre au RMB, Jessie Bégarin du Portel et Jean-Baptiste Maille qui, tout de suite blessé, n’avait pas pu prouver à Limoges son vrai niveau dès l’inter-saison.

Les Normands sont actuellement à l’affut en championnat, à trois victoires du leader Orléans, et avec trois d’avance sur les premières équipes, Poitiers et Nantes, qui ne sont pas dans le top 8. Il ne fera pas bon les affronter en playoffs car Rouen est une équipe de matches couperet. Double preuve : 1) Le RMB s’est hissé jusqu’en finale de la Leaders Cup Pro B vaincu à la Disney Arena par la Chorale de Roanne avant de prendre sa revanche dans la Loire de 26 points. 2) Les Normands étaient ce week-end les seuls représentants de la Pro B à Trélazé au top 8 Coupe de France et ils ont fait chuter Antibes, la lanterne rouge de la Jeep Elite (93-86) avant de chahuter Villeurbanne, le leader de cette même Jeep Elite (81-90). Tout sauf un hasard.

Le Rouen Métropole Basket est en train d’effacer une réputation donc pas folichonne, et Alexandre Ménard, longtemps dans l’ombre au Mans de JD Jackson puis de Erman Kunter, se fait un nom dans le milieu. Il avait de quoi se montrer satisfait du week-end en terre angevine :

« Je pense que c’est un très bon évènement pour Rouen et c’est l’occasion de grandir en tant que club. Sur le plan sportif pour l’équipe, c’est aussi très intéressant de voir à quel niveau d’intensité il faut se mettre pour rivaliser avec ce genre d’équipe. Je ne pensais pas que l’on soit vraiment capable de se hisser à ce niveau surtout deux matches de suite. On n’était quand même pas très loin. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, on sentait bien qu’il y avait de la marge mais on a essayé au maximum de masquer nos faiblesses. Je suis déçu pour les garçons car je trouve qu’ils n’ont pas triché. Parfois, il y a eu des contacts qui pour nous en Pro B sont sifflés très vite et là j’ai trouvé que ça laissait pas mal jouer. Evidemment, ça va à l’avantage de l’équipe de Jeep Elite. Il faut aussi féliciter l’ASVEL qui a fait ce qu’il fallait, qui a pris le match très au sérieux, qui nous a respecté et c’est plutôt bien. C’est le sentiment d’avoir montré une belle image de la Pro B, du club du Rouen Métropole Basket. On a maintenant le cœur et les têtes tournés vers le reste de la saison. On a eu de beaux parcours en coupes, que ce soit en Leaders Cup et en coupe de France. Maintenant, on a douze matches à jouer pour atteindre les playoffs. »

A y regarder de près, la feuille de statistiques du match face à l’ASVEL ne révèle pas une vraie différence entre les deux cylindrées. Du moins sur ces quarante minutes. L’évaluation générale est presque identique (96 à 100) alors que le RMB possède un meilleur taux d’adresse (55 à 51%) et même un chiffre au rebond légèrement supérieur (32 à 31).

« Ce qui nous manque, ce sont les tirs à trois-points. On arrive à la mi-temps à -2, ce qui est déjà bien. On gagne deux quarts-temps, ce qui est exceptionnel face à l’ASVEL, franchement. Mais malheureusement on marque zéro point à trois-points à la mi-temps. On en met à la fin du match mais c’est un peu tard car ils ont pu resserrer dans la raquette. Là où on a eu le plus de mal c’est pour tenir un joueur comme Miro Bilan. En Pro B, c’est plus facile de switcher, de tenir les un-contre-un ou de re-switcher derrière. Miro Bilan à 2,13m, pour nous c’est pas facile même si les gars ont fait tout ce qu’ils pouvaient avec le reste d’énergie qui leur restait. Je suis content car on a quand même réussi à produire du jeu face à ce genre d’équipe, même si on perd 18 ballons. On a fait 21 passes, de mon œil de coach, j’ai trouvé qu’on a proposé des choses avec un peu d’effervescence, un petit peu fun, sympa. Malgré la pression ! Peut-être que l’on aurait pu encore plus rivaliser, les faire douter un peu plus avec deux, trois coups de sifflets en notre faveur », ajoutant très vite, « je n’ai pas les compétences pour estimer le travail des arbitres. »

Evidemment, dans ce type de circonstances, une équipe venant de Pro B est davantage rageuse qu’une autre qui, quelques jours auparavant, jouait un quart-de-finale d’Eurocup. Le Newyorkais Lasanah Kromah (1,98m, 27 ans), champion NCAA avec Connecticut, était on fire ce week-end: 40 points contre Antibes, et encore 16 face à Villeurbanne, 23/36 aux shoots sur l’ensemble des deux matches, Pour avoir fréquenté la Jeep Elite récemment avec Le Portel, l’ancien champion d’Europe juniors -génération Nicolas Batum-, Jessie Bégarin (1,90m, 30 ans) peut facilement comparer les deux divisions :

« Quelque soit la défaite, tu as des regrets. On savait que l’on avait « rien à perdre » et on a joué notre va-tout sur ce match. Et comme l’a dit le coach, avec les réserves que l’on avait car on a du enchaîner sur un week-end avec un effectif réduit, ce n’est pas évident. C’est une équipe qui est supposée avoir plus de capacités physiques que nous. Ce n’était pas un match de Pro B mais un vrai de Jeep Elite. C’est vrai que la dimension physique change un peu. C’est dans les détails qu’il y a une grosse différence surtout contre le premier du championnat, une équipe qui joue en Eurocup, des joueurs qui ont joué en Euroleague, certains en NBA. On a montré que l’on pouvait jouer les yeux dans les yeux avec ce type d’équipe et à ce niveau-là. Ça va nous aider pour la suite du championnat. »

Pour le RMB et son coach, il reste maintenant à transformer leurs deux coups d’éclat en coupe sur la longueur d’un championnat, saison régulière et playoffs, et réaliser pourquoi pas une nouvelle montée en Jeep Elite mais cette fois sans passe-droit.

« Plus qu’un match de référence, je dirai que c’est un week-end de référence », déclare Alexandre Ménard. « Nous, on a joué mercredi. Il faut s’en rappeler. Enchaîner ensuite deux matches de ce niveau, à cette intensité, je trouve que pour nous c’est très bien. Ça prouve que l’on peut y aller. Ça serait dommage maintenant de reculer. Je suis content de ce week-end là en tant que coach, par rapport aux joueurs qui ont pu se frotter à un évènement de haut niveau. Après la Leaders Cup, le top 8 de la Coupe de France, c’est top surtout en allant jusqu’en demi-finale. On n’avait pas non plus la prétention de battre l’ASVEL de manière très facile, mais… On aurait peut-être pu faire encore un petit peu mieux… mais c’est très bien. »

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Depuis une saison et demie, ce qui coïncide avec l’arrivée comme coach du presque rookie Alexandre Ménard, 42 ans, le Rouen Métropole Basket, c’est son nouveau nom depuis bientôt quatre ans, fait parler de lui. En bien. Avec l’une des plus petites masses salariales de Pro B, il a réussi le tour de force d’éliminer Orléans à la bourse pleine et à l’effectif plus replet en quart-de-finale des playoffs 2018, avant de rendre les armes face à Fos-sur-mer, le futur promu. Puis, suite à plusieurs départs pourtant préjudiciables, notamment Obi Emegano à Dijon et Amin Stevens à Bruxelles, il a réussi une mue séduisante, puisant son recrutement en Nationale 1 (Christian Nwogbo de Brissac), dans la division (Jamar Diggs de Nantes), à l’étranger (Lonzo Coleman en D2 israélienne) et aussi en Jeep Elite. Lasanah Kromah passé brièvement par Boulazac (4 matches), est apparu début décembre au RMB, Jessie Bégarin du Portel et Jean-Baptiste Maille qui, tout de suite blessé, n’avait pas pu prouver à Limoges son vrai niveau dès l’inter-saison.

Les Normands sont actuellement à l’affut en championnat, à trois victoires du leader Orléans, et avec trois d’avance sur les premières équipes, Poitiers et Nantes, qui ne sont pas dans le top 8. Il ne fera pas bon les affronter en playoffs car Rouen est une équipe de matches couperet. Double preuve :

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Photos: Jean-Baptiste Maille et Earvin Bassoumba (Hervé Bellenger, FFBB)

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