Exit le magnifique cycle Julien Mahé, place à l’ère Philippe Da Silva. À Saint-Quentin, l’intersaison a été mouvementée et la présaison tout autant avec une dernière blessure à quelques jours du coup d’envoi du championnat. Celle de l’ailier ivoirien Jean-Philippe Dally, absent pour un mois, et remplacé temporairement par Boris Dallo.
Le 27 septembre, date de son premier match en Betclic Elite chez le promu Boulazac, le SQBB “ne sera pas prêt à 100%”, nous a confié Philippe Da Silva, “mais il y a la volonté d’être le plus en place possible”.
Avec seulement trois joueurs présents par rapport à la saison dernière (Giovan Oniangue, Lucas Boucaud , Loïc Schwartz), le club des Hauts-de-France aura une “nouvelle identité” et une “philosophie pas simple à assimiler” pour le groupe, dixit le coach. A contrario, il part avec la joie d’avoir pu construire “son équipe”, celle dans laquelle il “aime donner de la liberté aux joueurs”. “Tout le monde a envie de progresser et de cohabiter ensemble”, décrit-il.
Un ressenti partagé par Giovan Oniangue, arrivé à Saint-Quentin la saison dernière : “Dès les premiers jours, il y avait une super ambiance dans le groupe, comme si on se connaissait depuis deux ans, c’est incroyable. Les mecs sont souriants, joyeux, contents d’être là. C’est une base et un des fondamentaux d’une équipe qui veut réussir.”
On a confié un caméscope aux joueurs lors de leur stage à Luxeuil-les-Bains 👀🎥
— Saint-Quentin Basket Ball (@SQBB_Officiel) September 21, 2025
Un groupe en formation, des rires, des échanges… Découvrez les coulisses de leur voyage 🎞😂#Ensemble pic.twitter.com/w8c6xSMegr
À domicile, Saint-Quentin plus fort que tout
Dans une Betclic Elite à 16 équipes et hautement compétitive, de quoi peut rêver ce nouveau SQBB ? “Nous avons toutes les capacités pour être la bonne surprise”, prévient Philippe Da Silva. Mais le coach reste prudent : “Nous aborderons cette saison match après match [...] Il y aussi une part de vérité que nous ne contrôlons pas. Les blessures, l’enchaînement des matchs qui peut faire la différence sur la perte de confiance.” Mais Saint-Quentin peut s’appuyer sur un allié de taille…
“C’est vraiment notre 6e homme.” S’il y a eu du changement dans l’effectif et sur le banc de Saint-Quentin, une chose ne change pas : “la ferveur du public”. Avant que Philippe Da Silva ne pose ses valises au SQBB, Giovan Oniangue lui avait prévenu de l’amour des supporters de Pierre-Ratte, “rares parmi ceux de Betclic Elite qui se déplacent et font du bruit dans les autres salles”.
“J’étais choqué de voir à quel point ils étaient passionnés”, se rappelle Giovan Oniangue lors de ses premiers matchs sous le maillot du SQBB. Depuis, il a “appris à les connaître” et sait une chose : “Plus on va gagner des matches, mieux ce sera. Ils vont encore nous porter.”
Une motivation supplémentaire qui a convaincu Philippe Da Silva de quitter Nanterre : “Je suis un vrai passionné et ressentir cet engouement tous les jours autour du club, car c’est vraiment le cas dans le centre-ville, c’est génial.” “Ils sont un vrai facteur X”, ajoute le coach qui a déjà vu la capacité des Saint-Quentinois à “mettre la pression sur l’adversaire.”
Da Silva - Oniangue, un nouveau trajet ensemble
Cette saison est aussi l’occasion pour Philippe Da Silva et Giovan Oniangue de se retrouver au sein du même effectif. “C’est une belle histoire, on se connaît depuis longtemps”, note l’aîné des deux. Ils ont évolué ensemble sous le maillot de Paris Levallois lors de la saison 2011-2012, lors de la première (vraie) saison pro du second.
Le technicien franco-portugais s’en rappelle : “Quand je le compare à la génération des espoirs qu’il y avait, c’était peut-être le joueur qui partait un peu en retard. Mais ses qualités de travail, de guerrier, mentales, font que c’est lui qui est en train de durer. Son challenge est de vouloir progresser, repousser ses limites.”
L’entraîneur, qui a aussi duré au plus haut niveau, est “sensible à la longévité” d’Oniangue, qui atteint ainsi les 17 saisons professionnelles dans le championnat de France : “À un certain âge, il faut avoir cette ambition de venir s’entraîner tous les jours. Forcément il prend de l’âge, en plus c’est quelqu’un qui joue beaucoup avec le cœur, avec le physique.”
À 34 ans, le joueur a d’ailleurs reçu toute la confiance de son coach, nous partage-t-il : “Il m’a dit 'Écoute Giovan, tu vas progresser encore.’ C’est important d’entendre ça, en plus j’ai encore les jambes pour.”
“L’histoire du bus”, souvenir commun d’un 10 décembre 2011
Interrogés sur leur passif commun, les deux nous ont partagé dans un large sourire une anecdote savoureuse. Voici “l’histoire du bus”, par Philippe Da Silva :
“Nous étions en déplacement, nous revenions de Cholet où nous avions gagné et ils m’ont oublié à la station service à deux heures du matin. L’intendant n’était pas descendu du bus et avait oublié de compter. Quand je sors de la station service, je vois le bus démarrer mais je pensais que c’était une blague. Finalement, il est bien parti. Je n’avais pas de téléphone, pas de papier. C’est un routier qui m’a pris. Nous avons essayé de passer par ma maman, ma femme, la femme du coach pour arriver finalement à avoir le coach au téléphone. Personne ne s’en était rendu compte car les jeunes, ils sont souvent au fond du bus, d’autres dorment, mettent les casques, regardent un film puis tout le monde n’était pas sorti du bus.”
Après quelques recherches, il semblerait que ce match date du 10 décembre 2011. Philippe Da Silva se souvenait avoir réalisé une bonne rencontre. Confirmation, il avait terminé la partie avec 5 points, 3 rebonds et 6 passes décisives, avec la victoire à la clé.
Propos recueillis lors du Media Day de Betclic Elite, le 19 septembre 2025.