Youri Gagarine à l’extrême gauche.
Ce n’est que trois jours avant le décollage que Youri Gagarine apprend qu’il est l’heureux élu parmi vingt candidats. Les accidents se sont multipliés durant le programme spatial et il a été coûteux en vies humaines. Les ingénieurs soviétiques sont par ailleurs assaillis par un énorme doute : l’être humain peut-il supporter l’apesanteur ? Le 12 avril 1961 au matin, Gagarine s’installe avec sérénité dans sa capsule, le Vostock, et la fusée s’envole à 9h07 depuis le cosmodrome de Baïkenour pour un vol orbital de 108 minutes. « C’est parti », lance le cosmonaute soviétique. Tout est automatisé. Et malgré quelques pépins et frayeurs, la mission va réussir. Gagarine est le premier Homme à contempler la Terre depuis l’espace. Il fait un tour complet de l’astre et à 7 000 mètres d’altitude, il est éjecté violemment de la capsule et se pose en parachute. Promu au grade de commandant, il est accueilli en triomphe par le secrétaire-général du Parti Communiste de l’URSS, Nikita Khroutchev et la foule moscovite.
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« Il fallait du cran pour se lancer le premier à cette époque, rappelle l’ancien cosmonaute français Jean-Pierre Haigneré. « La fiabilité du vol était très faible, compte tenu des tirs précédents : Gagarine avait moins d’une chance sur deux de revenir vivant. Et il le savait parfaitement. »
Né dans une famille très modeste – le père était charpentier et la mère paysanne-, Youri Gagarine s’est montré un sportif accompli pendant sa formation au Saratov Industrial College, performant aussi bien dans les sports d’hiver que d’été, dans les sports de balle que dans les courses d’endurance. Il est brillant au hockey et malgré sa petite taille (1,65m), pratique pour prendre place dans une capsule mais handicapante pour ce jeu, c’était un bon basketteur qui n’hésitait pas aussi à arbitrer des matches avec parait-il perspicacité.
« J’appréciais le basket-ball car c’est un sport qui demande de la rapidité, de la vivacité et le fait que l’esprit de compétition collective y régnait. Les shoots en mouvement et après un saut permettent de développer une vision et une coordination des mouvements de tout le corps », a écrit Gagarine dans son livre « The Road to Space ».
Comme l’a rappelé sa fille Elena, Youri était le capitaine dans toutes les équipes de basket-ball dans lesquelles il a joué, il aimait et comprenait ce jeu. Ce talentueux meneur de jeu a même participé aux entraînements du CSKA Moscou, fréqenté l’équipe nationale et était bon ami avec le légendaire entraîneur Alexandre Gomelski.
« Je ne l’ai vu qu’une seule fois, en mai 1965, au Championnat d’Europe de basket à Moscou », témoigne Vladimir Gomelski, le fils d’Alexandre. « Il a regardé les demi-finales et les finales dans la loge du gouvernement. C’était, bien sûr, une vedette. La popularité de Gagarine dans le monde était incomparable. Papa le connaissait. Une fois, avec une équipe de cosmonautes, l’équipe nationale de basket-ball de l’URSS est arrivée à Dubna, où elle a parlé avec des physiciens de la Cité des Etoiles. Papa et Gagarine ont parlé très chaleureusement. »
« Youri Alekseevich aimait beaucoup faire du sport. Outre le fait qu’il lisait beaucoup, savait beaucoup de choses, il pensait que sans faire du sport une personne ne pouvait pas exister du tout. Il le pratiquait depuis l’enfance. Bien qu’il ne soit pas très grand, il a toujours été capitaine de n’importe quelle équipe de basket-ball dans laquelle il a joué, il a très bien joué au basket-ball, il a très bien joué au hockey, il a adoré le ski nautique et toutes sortes de sports en général « , a déclaré sa fille Helana ajoutant que son père s’adonnait également à la pêche et la chasse, et qu’il était passionné par le cinéma et la photographie. « Il était heureux de démonter tout appareil qui lui tombait entre les mains. Sa santé était absolument phénoménale et lui a permis d’accomplir beaucoup de choses en peu de temps, car après avoir volé dans l’espace, il a non seulement effectué de nombreuses tâches en vue de nouveaux vols mais il a aussi aidé à préparer les astronautes qui ont volé après lui, il était le chef de la première équipe de cosmonautes. Il était responsable de toute la formation en vol des cosmonautes des premier et deuxième détachements. »
La championne du monde et d’Europe Nina Poznanskaya a une autre anecdote à propos de Youri Gagarine :
« C’était à Moscou, au Palais des Sports de Luzhniki, lors de la visite des équipes des Etats-Unis. L’Amérique était opposée à l’Union soviétique pour des matchs amicaux traditionnels. Je me souviens de la date avec certitude : le 23 avril 1961. Nos basketteuses et basketteurs se préparaient pour le match avec les équipes nationales américaines. Nous étions dans les vestiaires, déjà en survêtement, quand tout à coup… accompagné de l’ancien président de la Fédération de basket-ball de l’URSS Nikolai Vladimirovich Semashko, Youri Gagarine est venu vers nous. Il est venu voir les rencontres entre l’URSS et les USA, et avant le match, il a décidé de passer nous voir. Onze jours seulement s’étaient écoulés depuis son vol historique, et ce fut donc un grand bonheur de voir le premier cosmonaute de l’univers descendre littéralement vers nous. Les deux parties étaient sérieusement excitées. Nous et Youri. Les filles regardaient Gagarine et n’en croyaient pas leurs yeux : ce gars simple avec un sourire si ouvert était-il le premier cosmonaute au monde ?! Et lui aussi regardait avec admiration, de vrais championnes du monde ! Ce jour-là, notre équipe a organisé un match avec les Américaines à la vitesse « spatiale » et a gagné avec un gros écart. Et après le match, Youri Alekseevich a été pris en photo avec nos équipes. »
Gagarine a même laissé une dédicace sur le Livre d’Or du Palais des sports :
« Je vous remercie sincèrement pour les moments heureux que j’ai vécus dans votre Palais des Sports. J’ai vraiment aimé le jeu de nos équipes nationales de basket-ball. Bravo les femmes ! Je les félicite pour une victoire bien méritée, je souhaite que nos athlètes soient à l’honneur partout. Héros de l’Union soviétique, pilote-cosmonaute de l’URSS, le major Gagarine. 23/04/61 « .
Youri Gagarine ne verra pas l’Américain Neil Armstrong marcher sur le sol lunaire. Il est mort dans le crash de son MIG-15 en mars 1968, à 34 ans.
A la mémoire d’un basketteur, d’un cosmonaute et, surtout, d’une personne très respectée, le Comité des sports de l’URSS a créé en 1970 le Youri Gagarine Memorial for Basketball. Pendant de nombreuses années, l’URSS, la Tchécoslovaquie, les États-Unis et la Yougoslavie y ont participé. Puis, le tournoi a été oublié. En 2012, principalement pour préserver la mémoire du premier vol habité dans l’espace, les compétitions de basket en l’honneur de Youri Gagarine ont été relancées en 2012 à Oufa, une ville à l’ouest de la Russie. Si, au départ, elles se déroulaient uniquement dans les écoles de la ville, à l’heure actuelle, les compétitions ont acquis le statut d’événements républicains et se tiennent dans toutes les municipalités du Bachkortostan, une République constitutive de la Fédération de Russie. Des dizaines de milliers d’enfants participent à ces tournois. Par tradition, des cosmonautes célèbres viennent récompenser les vainqueurs du tournoi qui sont invités à visiter le célèbre cosmodrome de Baïkonour.
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« Il fallait du cran pour se lancer le premier à cette époque, rappelle l’ancien cosmonaute français Jean-Pierre Haigneré. « La fiabilité du vol était très faible, compte tenu des tirs précédents : Gagarine avait moins d’une chance sur deux de revenir vivant. Et il le savait parfaitement. »
Né dans une famille très modeste – le père était charpentier et la mère paysanne-, Youri Gagarine s’est montré un sportif accompli pendant sa formation au Saratov Indistrial College, performant aussi bien dans les sports d’hiver que d’été, dans les sports de balle que dans les courses d’endurance. Il est brillant au hockey et malgré sa petite taille (1,65m), pratique pour prendre place dans une capsule mais handicapante pour ce jeu, c’était un bon basketteur qui n’hésitait pas aussi à arbitrer des matches avec parait-il perspicacité.
« J’appréciais le basket-ball car c’est un sport qui demande de la rapidité, de la vivacité et le fait que
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