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L’enquête de Radio France sur la reconversion de Tony Parker comme homme d’affaires

La cellule investigation de Radio France a enquêté sur les activités économiques de Tony Parker, président de l’ASVEL. Sa réussite est moins évidente qu’elle ne l’est souvent présentée.

Tony Parker © Infinity Nine Media

Depuis sa retraite des parquets en 2019, Tony Parker multiplie les investissements dans de nombreux domaines d’activités. La cellule investigation de Radio France a décidé de prendre un peu de hauteur sur la gestion des affaires du meilleur joueur de l'histoire du basket français.

La journaliste Marion Bothorel a présenté les contours de son enquête par écrit sur le site de France TV Infos et dans une chronique sur France Inter. Un travail de longue haleine qui met en exergue les difficultés du businessman de 42 ans à la fois dans le monde du basket et ailleurs.

TP "fait les fins de mois" à l’ASVEL

Sur le plan basket, l’enquête rappelle d’abord que l’ASVEL, dont il est actionnaire majoritaire depuis 2014, est en difficulté financière avec 7 millions d’euros de dettes en 2023. En cause, des sponsors défaillants comme Skweek, plateforme liée au milliardaire et président de l’AS Monaco Aleksej Fedoricsev, qui n’a versé qu’1,7 des 7 millions d’euros promis (réduit à 2,9 millions d’euros via un avenant), et Smart Good Things, dont les pratiques ont conduit à des sanctions de la Ligue Nationale de Basket. “C’est lui-même qui a choisi deux sponsors, qui se sont révélés défaillants”, note la cellule investigation de Radio France.

Cette dernière donne d’ailleurs la parole au président de la Direction nationale du conseil et du contrôle de gestion (DNCCG), le gendarme financier de la LNB, qui surveille de près la gestion du club villeurbannais, forcé de réduire son budget de 23 % pour la saison en cours. “Pourquoi on en est arrivés là ? Parce que la situation financière du club s'est énormément dégradée malgré son soutien, explique Patrick Hianasy. Aujourd’hui, l’ASVEL se trouve dans une situation où, sans l’appui de son actionnaire principal qu’est M. Tony Parker, le club ne pourra pas faire face à ses dépenses.”

Une collaboration avec la République démocratique du Congo qui interroge

En outre, l’ex star des Spurs a signé un contrat d’ambassadeur aux contours relativement flous avec la République Démocratique du Congo (RDC) pour attirer des investissements, sur le modèle de la campagne “Visit Rwanda”. Il prévoit notamment d’y ouvrir une nouvelle Tony Parker Academy, bien que ses deux précédents projets similaires à Lyon et Saint-Ouen rencontrent des difficultés financières, comme le souligne l'enquête : “Seulement une centaine d'élèves y ont terminé leur scolarité et le modèle est déficitaire, cumulant plus de trois millions d'euros de dettes en 2022”.

Par ailleurs, son projet immobilier dans la station de ski de Villard-de-Lans, une résidence quatre étoiles avec activités haut de gamme, suscite une forte opposition locale, dénonçant un modèle dépassé et néfaste pour l’environnement. Autre sujet en cause : des promesses non tenues à des candidats de l’émission “Qui veut être mon associé ?” diffusée sur M6. Autant d’interrogations qui écornent quelque peu l’image d’entrepreneur à succès de Tony Parker.

L’enquête écrite, qui sera complétée dans Secret d’infos ce samedi 8 mars à 13h20, est à retrouver en intégralité ici.

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