Comment être une des grandes espoirs du basket français, dans le groupe des internationales A -même si elle ne compte que 5 sélections-, être une joueuse flashy draftée par le Minnesota Lynx, mais se retrouver sur le bout du banc en club, au point de ne jouer que 6′ en moyenne en Euroleague et encore sur 9 des 13 matches? C’est la mésaventure qui est arrivée cette saison à Bourges à Lisa Berkani (1,76m, 21 ans) en provenance de Mondeville.
En Normandie, Lisa Berkani avait la bride sur le cou. A Bourges, elle a appris la rigueur et aussi à vivre avec une très forte concurrence. L’internationale Cristina Ouvina et la Franco-Américaine KB Sharp à la mène, les internationales Marine Johannès et Sarah Michel au poste 2. C’est forcément très frustrant pour cette joueuse aussi talentueuse que fantasque qui ne peut contester les choix stratégiques du coach Olivier Lafargue puisque Bourges est qualifié pour les quarts-de-finale de l’Euroleague.
Alors Lisa a demandé la permission d’être transférée à Villeneuve d’Ascq où l’équipe est moins fournie. Les changements d’équipe en cours de saison sont une relative nouveauté en Ligue Féminine. Ils permettent aux joueuses d’augmenter leur temps de jeu, à certains clubs de se renforcer mais pourraient nuire à la lisibilité du championnat en cas de surabondance. La LFB a mis deux gardes-fous: la deadline est fixée à la huitième journée retour -en l’occurence le 16 mars- et les clubs ne peuvent signer que 14 contrats professionnels dans une saison contre 16 en Jeep Elite. Les jokers médicaux n’existent plus sauf si une internationale se blesse sous le maillot de l’équipe de France.
Choisir le bon club au bon moment est un élément fondamental dans une carrière surtout quand celle-ci prend son essor. Pour Lisa Berkani, le maillot tango de Bourges -son club formateur- était visiblement trop grand. On verra si celui de Villeneuve d’Ascq est parfaitement adapté à sa taille.
Photo: Bourges Basket