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Edwige Lawson-Wade : « Becky Hammon, c’est quelqu’un de vraiment très bien, qui a un grand cœur »

Becky Hammon, assistante aux Spurs, Ilona Korstine, Directrice de la VTB League et Edwige du temps du CSKA Samara. Après avoir connu une carrière de joueuse exceptionnelle avec trois Euroleague gagnées avec Valenciennes et le CSKA Samara, une place en finale WNBA avec les San Antonio Stars, un titre

Becky Hammon, assistante aux Spurs, Ilona Korstine, Directrice de la VTB League et Edwige du temps du CSKA Samara.

Après avoir connu une carrière de joueuse exceptionnelle avec trois Euroleague gagnées avec Valenciennes et le CSKA Samara, une place en finale WNBA avec les San Antonio Stars, un titre de champion d’Europe en 2001 et une médaille d’argent olympique en 2012, Edwige Lawson-Wade mène désormais une carrière professionnelle qui donne le tourbillon. Après plusieurs expériences, la voici aujourd’hui Directrice sportive de Lattes-Montpellier.

Si l’interview s’est effectuée par le biais de Messenger, c’est qu’Edwige est actuellement à Ekaterinbourg où son mari, James Wade, est assistant-coach. Et l’été elle l’accompagne dans le Minnesota pour la saison WNBA. De quoi faire un entretien en deux parties surtout quand on évoque sa copine Becky Hammon, un autre étendard de la réussite des basketteuses sur et en dehors du terrain.

Voici la deuxième partie de l’interview.

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Pour revenir à votre situation avec votre mari James Wade, c’est une situation tout à fait originale de vivre dans plusieurs pays ?

Il y a par exemple l’ancien entraîneur d’Ekaterinbourg dont l’assistante était sa femme qui était aussi à Phoenix. (Elle réfléchit). Oui, c’est vrai, on est peut-être les seuls…

Pour James, ce fut une carrière de coach fulgurante ?

Oui. Tous les jours on sait que l’on est béni. C’est le top. Là, j’ai rejoint l’équipe à Prague et je suis rentré avec eux dans leur avion privé. C’était extraordinaire. Il est énorme, c’est un confort incroyable. Toutes les joueuses ont un siège-fauteuil. Les conditions dans lesquelles il travaille avec les meilleures joueuses au monde, on ne peut rêver mieux. Il a démarré sa carrière d’entraîneur il y a cinq ans et il est arrivé dans les plus gros clubs. Il a gagné un titre de champions WNBA cet été, là il va aller au Final Four de l’Euroleague. C’est incroyable et c’est bien car en même temps, il travaille beaucoup. Si on lui a demandé de signer deux ans de plus à Ekaterinbourg, si Minnesota lui a demandé de resigner, c’est aussi parce qu’il est compétent et qu’il fait son travail. Avoir l’opportunité c’est bien mais il faut aussi savoir la saisir.

Au départ, il était coach à Montpellier, au centre de formation ?

En fait, il a démarré sa carrière en étant coach à San Antonio. C’est un club où j’ai joué trois ans. Le GM qui était aussi le coach et qui connaissait un peu James, lui a demandé d’être stagiaire. Il a fait une année en stagiaire et le GM a vu que James avait vraiment des qualités pour être entraîneur et dès l’année d’après, il lui a proposé d’avoir un poste d’assistant. Il s’est séparé d’un de ses assistants et il a pris James. De fil en aiguille James a grimpé l’échelle.

C’est lui par exemple qui a parlé au Minnesota Lynx de Lisa Berkani ?

Oui. James est quelqu’un qui aime beaucoup le basket en général et pas seulement américain. Il aime beaucoup le basket européen et il connait les bonnes joueuses européennes. Il en parle souvent aux staffs des équipes dans lesquelles il est.

Avez-vous un projet pour votre couple. Pouvez-vous demeurer longtemps dans trois lieux géographiques aussi éloignés ?

A mon avis, à un moment donné, soit Ekaterinbourg ou soit Minnesota vont lui demander de faire un choix car ça se chevauche un tout petit peu. Ce que l’on sait c’est que pendant deux ans de plus, on sera en Russie et il a signé aussi à Minnesota. Je sais que maintenant qu’il est entraîneur on n’aura pas de visibilité sur quatre ou cinq ans. Ce sont toujours des contrats de deux ans, trois ans si on a de la chance. C’est la vie que l’on va mener. Pour l’instant le petit apprend le russe car c’est important qu’il puisse le parler à l’école. Là, il est à la crèche. A son âge, il apprend très, très vite. Tant que je vois que lui est épanoui, c’est le plus important. Comme il est très heureux partout où on est, ça me va.

« Un cerveau c’est un cerveau. Il n’y a pas besoin d’être un mec pour connaître le basket masculin comme il n’est pas besoin d’être une femme pour connaître le basket féminin. »

Que pensez du fait que votre ancienne coéquipière Becky Hammon, dont vous êtes proche, puisse être la première femme coach en NCAA chez les hommes. On a évoqué sa signature à Colorado State, elle qui a déjà été la première assistante coach en NBA, aux San Antonio Spurs ?

C’est marrant parce que je discutais avec elle il y a deux jours. Becky, c’est quelqu’un que l’on ne rencontre pas tous les jours. C’est quelqu’un de vraiment très bien, qui a un grand cœur, qui connaît très bien le basket. Ça ne me choque pas que ça soit elle qui casse les barrières, que ce soit à elle que l’on propose les premiers postes comme ça. Après, c’est vrai que c’est bien que les choses bougent. Un cerveau c’est un cerveau. Il n’y a pas besoin d’être un mec pour connaître le basket masculin comme il n’est pas besoin d’être une femme pour connaître le basket féminin. Tant mieux si c’est elle qui a ce premier poste. Je sais très bien qu’elle sera plus que capable de réussir que ce soit en NCAA ou en NBA.

Elle peut aussi avoir une proposition de la NBA ?

En fait, elle a eu pas mal d’offres dans le basket universitaire masculin. C’est juste qu’elle est en NBA. Il faut savoir ce que c’est la NBA. C’est la Ferrari. On n’en part pas comme ça même si on a des propositions intéressantes. En plus, elle est chez les Spurs. Je ne dis pas que demain elle sera head coach en NBA mais je pense qu’elle peut aussi évoluer en NBA et elle va peut-être vouloir savoir jusqu’où elle peut aller. Je ne sais pas quelle porte elle ouvrira la première. Peu importe l’une ou l’autre, ça va être quelque chose d’incroyable et je pense qu’elle va réussir.

C’est un vrai exemple pour les femmes, on peut supposer que il y en aura plein désormais qui vont suivre cette pionnière ?

Oui. Déjà ça a commencé puisqu’il y a une autre coach, Jenny Boucek, qui est passée cet de la WNBA à la NBA (NDLR : aux Sacramento Kings après avoir œuvré comme head coach aux Sacramento Monarchs. Les Kings avaient déjà embauché Nancy Lieberman comme assistante en 2015). Ça empêche de se mettre des limites. Déjà Becky était une joueuse de petite taille (1,68m) qui a réussi et elle a dû faire rêver des gamines en leur faisant comprendre que n’importe qui pouvait réussir. Pas que les grandes. Et maintenant que n’importe qui peut être entraîneur à n’importe quel niveau, pas seulement les hommes. C’est très important ce qu’elle fait et il ne peut pas y avoir un meilleur « role model » dans le basket.

De votre génération championne d’Europe 2001, vous êtes aussi plusieurs joueuses à occuper des postes à responsabilités, Yannick Souvré comme Directrice de la Ligue masculine de volley, Audrey Sauret comme manager général du club de Charleville en Pro B alors que ce n’était pas le cas avant ?

Il y a aussi Cathy Melain et Isabelle Fijalkowski qui sont plus dans le coaching. C’est vrai que ça évolue mais en même temps, ça se professionnalise. Avant il n’y avait pas de managers généraux, il n’y avait pas de budget pour ça, de ligues aussi structurées avec des salariés. Tout ça va avec la modernisation du sport.

« En WNBA, faut être très patient et quand on est européen, on n’a pas envie de passer ses étés à attendre une opportunité parce qu’il y a l’équipe de France »

Vous êtes avec Isabelle Fijlkowski et Sandrine Gruda la seule joueuse à avoir réussi en WNBA. Outre le talent intrinsèque, qu’est-ce qui explique cette réussite ? En plus, vous n’étiez pas une joueuse de grande taille, au contraire.

La patience. Il faut savoir que lorsque l’on est joueuse européenne et que l’on va aux Etats-Unis, ils nous connaissent moins bien, ils nous font moins confiance, etc. il faut prendre beaucoup de temps. Moi, par exemple, la première année on m’a dit que le problème c’était peut-être la dextérité. La deuxième année, c’était mon shoot. La troisième année, c’était ma défense. Et au bout du compte, ils se sont rendus compte que je défendais bien, que je savais shooter… Et après j’ai joué. Il faut être très patient et quand on est européen, on n’a pas envie de passer ses étés à attendre une opportunité parce qu’il y a l’équipe de France. J’ai pu être patiente parce que mon mari est Américain et l’été de toutes façons, on est aux Etats-Unis et que j’avais envie de réussir dans cette ligue. Il y a par exemple une joueuse italienne (Cecilia Zandalasini) qui a été à Minnesota, qui avait cartonné au championnat d’Europe et qui a joué cinq minutes. Regardez Sandrine (Gruda). A Los Angeles, elle joue cinq minutes. Le respect pour les joueuses européennes n’est pas le même.

Peut-être parce que vous avez un mari américain, que vous avez un nom américain et que vous parlez parfaitement anglais, les Américains croient que vous êtes Américaine ?

Non, pas du tout (rires). Mon accent français s’entend quand je parle anglais… Non, il faut être patient et faire ses preuves. Ce n’est pas évident. Et puis j’ai changé deux ou trois fois de club avant d’atterrir à San Antonio où j’ai eu un coach qui m’a fait confiance et aussi des coéquipières qui m’ont fait énormément confiance notamment Becky Hammon, qui poussait beaucoup pour que je joue. Ça aide aussi.

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Pour revenir à votre situation avec votre mari James Wade, c’est une situation tout à fait originale de vivre dans plusieurs pays ?

Il y a par exemple l’ancien entraîneur d’Ekaterinbourg dont l’assistante était sa femme qui était aussi à Phoenix. (Elle réfléchit). Oui, c’est vrai, on est peut-être les seuls…

Pour James, ce fut une carrière de coach fulgurante ?

Oui. Tous les jours on sait que l’on est béni. C’est le top. Là, j’ai rejoint l’équipe à Prague et je suis rentré avec eux dans leur avion privé. C’était extraordinaire. Il est énorme, c’est un confort incroyable. Toutes les joueuses ont un siège-fauteuil. Les conditions dans lesquelles il travaille avec les meilleures joueuses au monde, on ne peut rêver mieux. Il a démarré sa carrière d’entraîneur il y a cinq ans et il est arrivé dans les plus gros clubs. Il a gagné un titre de champions WNBA cet été, là il va aller au Final Four de l’Euroleague. C’est incroyable et c’est bien car en même temps, il travaille beaucoup. Si on lui a demandé de signer deux ans de plus à Ekaterinbourg, si Minnesota lui a demandé de resigner, c’est aussi parce qu’il est compétent et qu’il fait son travail. Avoir l’opportunité c’est bien mais il faut aussi savoir la saisir.

Au départ, il était coach à Montpellier, au centre de formation ?

En fait, il a démarré sa carrière en étant coach à San Antonio. C’est un club où j’ai joué trois ans. Le GM qui était aussi le coach et qui connaissait un peu James, lui a demandé d’être stagiaire. Il a fait une année en stagiaire et le GM a vu que James avait vraiment des qualités pour être entraîneur et dès l’année d’après, il lui a proposé d’avoir un poste d’assistant. Il s’est séparé d’un de ses assistants et il a pris James. De fil en aiguille James a grimpé l’échelle.

C’est lui par exemple qui a parlé au Minnesota Lynx de Lisa Berkani ?

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