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En direct avec… Tyren Johnson (ADA Blois) : « Mon pire souvenir, c’est à Blois, l’année du titre, en 2018, parce que je n’étais pas heureux à ce moment-là. »

Tyren Johnson (2,01 m, 32 ans) est une figure reconnue de Pro B. Après deux saisons de belle facture à Châlons-Reims puis Hyères-Toulon entre 2012 et 2014 puis diverses expériences autour du monde, c’est à l’ADA Blois qu’il s’est révélé comme l’un des tout meilleurs joueurs de Pro B, décrochant un t

Tyren Johnson (2,01 m, 32 ans) est une figure reconnue de Pro B. Après deux saisons de belle facture à Châlons-Reims puis Hyères-Toulon entre 2012 et 2014 puis diverses expériences autour du monde, c’est à l’ADA Blois qu’il s’est révélé comme l’un des tout meilleurs joueurs de Pro B, décrochant un titre de champion de France et de MVP en 2018. Depuis quatre saisons, Tyren Johnson est l’un des atouts offensifs des blésois et le sera encore jusqu’en 2022. Rencontre avec l’homme à tout faire de l’ADA Blois, invité de notre rubrique « En direct ».

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Quel souvenir gardez-vous de votre premier match professionnel ?

Le premier match professionnel que j’ai joué, c’était en Belgique avec l’Okapi Aalstar, lors de la saison 2010-2011. Je ne me souviens pas de l’équipe contre qui nous avons joué mais nous avons gagné assez facilement et j’ai marqué 28 points. J’en garde un très bon souvenir, car j’avais une peur bleue de venir en Europe. C’était mon premier match et j’ai finalement pu sortir de ma boîte, jouer et tout a été plus facile par la suite. (NDLR : pour sa première saison professionnelle, Tyren Johnson a cumulé 9,9 points, 4,6 rebonds, 1,8 passe, 1,1 interception et 0,9 contre pour 10,1 d’évaluation en 25 minutes de jeu sur 31 matchs.)

Quel joueur vous a rendu meilleur ?

Paul Georges (LA Clippers) et Christopher Copeland (NDLR : son coéquipier à l’Okapi Aalstar) m’ont rendu meilleur. Et comme modèle, je dirai Tracy McGrady (Ex-Houston, NBA), mon joueur préféré.

Quel a été votre adversaire le plus coriace ?

L’adversaire le plus coriace contre qui j’ai joué, c’est Cédric Bah, mon coéquipier à Blois. C’est le meilleur gars contre qui j’ai joué sur mon poste en Pro B. Il est fort comme un roc et rapide à la fois. Cédric est très difficile à contenir et à jouer au quotidien, lors des entraînements et des matchs.

Qui est le meilleur joueur actuel de Pro B ?

Humm, Tyren Johnson ! C’est clair ! (rires)

Quel a été le joueur qui vous a le plus marqué ?

Chima Moneke (Orléans) m’a vraiment impressionné. C’est un joueur qui a été sous-estimé, qui avait juste besoin d’une opportunité pour démontrer tout son potentiel. Il a de grandes qualités athlétiques, il est dominant sur son poste et il a un tir très rapide.

Qui est le meilleur coach actuel de votre championnat ?

Notre coach, Mickaël Hay. Avec lui, nous avons été champions de NM1 en 2016, puis il nous a emmenés en playoffs de Pro B dès la première année à ce niveau. En 2018, nous sommes champions de Pro B, ensuite nous allons en playoffs en 2019 et l’année dernière nous étions premiers à l’arrêt des compétitions (NDLR : avec un bilan de 19 victoires pour 4 défaites). Ça ne peut donc être que Mickaël Hay.

Photo : Tuan Nguyen Photographie
« Je suis Américain, je suis déjà à l’étranger et je ne veux pas aller dans une ville froide où il n’y a rien à faire. Mais le club n’a pas d’importance »

Quel est le club dans lequel vous rêvez de jouer ? Et au contraire, un club où vous ne voudriez pas aller ?

Je ne rêvais pas vraiment de jouer en Europe, mais j’accepte n’importe quel travail. Par-là, je veux dire que je peux jouer dans une grande ville comme Paris ou Barcelone. Mais je ne veux pas aller en Russie, je ne pense pas pouvoir aller là-bas. Après, je ne veux pas aller dans une petite ville ennuyeuse. J’ai besoin de bouger constamment. Je suis Américain, je suis déjà à l’étranger et je ne veux pas aller dans une ville froide où il n’y a rien à faire. Mais le club n’a pas d’importance.

Quelle est la salle proposant la meilleure ambiance ?

Les supporters les plus chauds que j’ai connus sont ceux du club d’Okapi Aalstar : chaque match était complet et les gens ne s’asseyaient jamais.

Et la ville où vous avez préféré jouer ?

J’ai adoré jouer à Chihuahua au Mexique, avec Los Soles de Ojinaga. Ça a été l’une de mes meilleures expériences professionnelles. C’est une ville proche des États-Unis et il y a un mode de vie similaire. Le temps est superbe et les conditions de vie sont incroyables. Je n’étais qu’à deux heures trente de ma famille, en Louisiane. Jouer au basket était plus facile, ce n’était pas autant de pression et les gens ne me traitaient pas comme un simple joueur de basket-ball.

Quel est votre meilleur souvenir ?

C’était avec Los Soles de Ojinaga, en 2017. Nous avons joué pour le titre de champion de l’État de Chihuahua mais nous avons finalement perdu en finale. Personne ne nous attendait à ce niveau car l’année précédente, nous étions l’une des pires équipes. Quand je suis arrivé, j’ai joué mon premier match avec les pieds brûlés à cause de la cryothérapie. J’ai fait tout le match en jouant sur la pointe des pieds et j’ai inscrit 30 points. (rires) C’était vraiment une année spéciale au vu de ce que nous avons fait avec l’équipe.

À l’inverse, quel est votre moins bon souvenir ?

Mon pire souvenir, c’est à Blois, l’année du titre, en 2018, parce que je n’étais pas heureux à ce moment-là. J’ai travaillé très dur pendant de nombreuses années pour gagner un titre, en étant obsédé par la victoire. Lorsque j’ai finalement remporté le championnat, je pensais que j’allais être très heureux mais en fait je me suis senti très mal parce que je me suis aperçu que j’avais raté tant de choses en étant obnubilé par le titre au lieu de profiter de ce qui m’entourait. À l’époque, je ne comprenais pas le basket européen, je pensais, comme on me l’avait appris, que le monde entier était contre moi, j’avais l’impression de jouer contre mon adversaire et aussi contre mon équipe. Ce qui fait que je n’aimais pas forcément mes coéquipiers, je ne cherchais pas à les comprendre, je les jugeais. Ce qui est fou, c’est que maintenant la plupart de ces gars sont des amis proches !

Avez-vous un match référence ?

C’est assez difficile d’en choisir un seul, j’ai joué beaucoup de matchs où j’ai fourni de grosses prestations. Je dirai que le match contre Fos-Provence lors de la 2e journée de championnat l’année dernière est une référence pour moi (victoire 101-98 après prolongation). J’ai fait un gros match et j’ai réussi de gros shoots. C’était dur mais nous avons gagné et ce match m’a marqué (NDLR : Tyren Johnson a fini la rencontre en tant que MVP et a inscrit 33 points à 61,1% aux tirs, 5 rebonds, 3 passes pour 33 d’évaluation).

Photo: Tuan Nguyen Photographie
« Je porte le numéro 2 car mon meilleur ami portait ce numéro et il est décédé il y a trois ans »

Et un match dont vous avez honte ?

C’était lors de ma première saison professionnelle, avec Okapi Aalstar. Nous jouions contre Liège Basket. J’étais un jeune joueur et mon coach décide de me placer au poste 4 car mon coéquipier qui jouait à ce poste-là était pénalisé par les fautes. C’était la première fois de ma vie que je jouais à ce poste, face au grand frère de Blake Griffin (NDLR: le joueur des Pistons de Detroit), Taylor Griffin. Il m’a littéralement marché dessus, c’était terrible. Les supporters adverses m’ont chambré tout le match, à chaque prise de position, je me faisais dominer et je me retrouvais dans le décor. C’était un grand moment de solitude.

Si vous pouviez voler le move d’un joueur, lequel serait-ce ?

Si je pouvais, je volerais le crossover d’Allen Iverson.

Pourquoi avoir choisi le 2 comme numéro de maillot ?

Je porte le numéro 2 car mon meilleur ami portait ce numéro et il est décédé il y a trois ans. À mes débuts en France, je portais le numéro 12 car il n’était pas possible d’avoir le 2 en Pro B et je l’avais pris car j’étais numéro 1 et lui numéro 2, nous étions comme des frères. En 2018, j’ai pu porter son numéro et j’ai décidé de lui faire honneur.

Avec quels joueurs avez-vous le plus d’affinités ?

J’ai beaucoup d’affinités avec Torey Thomas (STB Le Havre, NM1), qui jouait avec moi à Blois en 2017-18. Il fait partie de ceux qui ont fait que je suis devenu MVP.

Quels sont vos sujets de conversation dans les vestiaires ou entre les entraînements ?

Nous avons une équipe assez jeune, on plaisante. Nous ne parlons pas vraiment. Nous plaisantons juste beaucoup. Parfois, avec Alexis Tanghe, on parle d’histoires et des différents joueurs. Nous parlons de différentes choses, lui et moi.

Avec qui monteriez-vous votre cinq de légende ?

Je prendrai Torey Thomas (STB Le Havre, NM1), Benjamin Monclar (ADA Blois) puis Tyren Johnson (rires), Christopher Copeland et Justin Burrell (NDLR : coéquipier de Tyren Johnson à Châlons-Reims en 2012-13).

Que feriez-vous si vous ne jouiez pas au basket ? Où vous voyez-vous après le basket ?

Si je ne jouais pas au basket, j’aurais aimé être riche (rires). Sinon, j’ai plusieurs options : entraîneur de basket, producteur de musique, photographe ou graphiste/designer. J’aime la photographie et la musique. Je prends des photos depuis l’âge de 20 ans et je fais de la musique depuis mes 13 ans. La musique, c’est quelque chose que j’adore et j’essaie d’en faire quand j’ai du temps libre. Après ma carrière, je ne ferai pas seulement du graphisme et de la musique. J’ai aussi créé des camps de basket pour les jeunes joueurs et je publie des livres, des vidéos, des podcasts, des cours en ligne.

Photo d’ouverture : Tuan Nguyen Photographie

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Quel souvenir gardez-vous de votre premier match professionnel ?

Le premier match professionnel que j’ai joué, c’était en Belgique avec l’Okapi Aalstar, lors de la saison 2010-2011. Je ne me souviens pas de l’équipe contre qui nous avons joué mais nous avons gagné assez facilement et j’ai marqué 28 points. J’en garde un très bon souvenir, car j’avais une peur bleue de venir en Europe. C’était mon premier match et j’ai finalement pu sortir de ma boîte, jouer et tout a été plus facile par la suite. (NDLR : pour sa première saison professionnelle, Tyren Johnson a cumulé 9,9 points, 4,6 rebonds, 1,8 passe, 1,1 interception et 0,9 contre pour 10,1 d’évaluation en 25 minutes de jeu sur 31 matchs.)

Quel joueur vous a rendu meilleur ?

Paul Georges (LA Clippers) et Christopher Copeland (NDLR : son coéquipier à l’Okapi Aalstar) m’ont rendu meilleur. Et comme modèle, je dirai Tracy McGrady (Ex-Houston, NBA), mon joueur préféré.

Quel a été votre adversaire le plus coriace ?

L’adversaire le plus coriace contre qui j’ai joué, c’est Cédric Bah, mon coéquipier à Blois. C’est le meilleur gars contre qui j’ai joué sur mon poste en Pro B. Il est fort comme un roc et rapide à la fois. Cédric est très difficile à contenir et à jouer au quotidien, lors des entraînements et des matchs.

Qui est le meilleur joueur actuel de Pro B ?

Humm, Tyren Johnson ! C’est clair ! (rires)

Quel a été le joueur qui vous a le plus marqué ?

Chima Moneke (Orléans) m’a vraiment impressionné. C’est un joueur qui a été sous-estimé, qui avait juste besoin d’une opportunité pour démontrer tout son potentiel. Il a de grandes qualités athlétiques, il est dominant sur son poste et il a un tir très rapide.

Qui est le meilleur coach actuel de votre championnat ?

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