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De la NBA à l’Euroleague : d’Élie Okobo à Yogi Ferrell, entre réussite et flop total

L’été dernier, 14 joueurs évoluant en NBA en 2020-21 (ou lors de leur dernière saison active) ont rejoint une équipe jouant l’Euroleague. Pour quel résultat ? Si certains, tels Élie Okobo ou James Nunnally, se montrent brillants, il y a aussi des bides retentissants, comme ceux de Yogi Ferrell, Emma

L’été dernier, 14 joueurs évoluant en NBA en 2020-21 (ou lors de leur dernière saison active) ont rejoint une équipe jouant l’Euroleague. Pour quel résultat ? Si certains, tels Élie Okobo ou James Nunnally, se montrent brillants, il y a aussi des bides retentissants, comme ceux de Yogi Ferrell, Emmanuel Mudiay ou Troy Daniels, entre autres. Tour d’horizon.

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Il n’y a pas de débat, la NBA est le meilleur championnat de basket au monde. Mais est-ce que cela signifie que les joueurs y évoluant font tous partie des meilleurs au monde ? Le passage de certains d’entre-eux de la grande ligue américaine à l’Euroleague – sans conteste la meilleure compétition après la NBA – permet d’évaluer ces joueurs dans un contexte très différent. Entre une saison comportant généralement moins de matchs, un enjeu réel à chaque journée et un style de basket assez différent de celui pratiqué en NBA (sans oublier des coachs tonitruants qui ne passeraient sans doute pas aux États-Unis), la plupart des joueurs franchissant l’Atlantique n’arrivent pas en terrain conquis en Europe. Du reste, nous le verrons plus loin, ce sont surtout des joueurs ayant une expérience préalable (en Euroleague ou à des niveaux inférieurs) du basket européen qui réussissent le mieux une fois leurs valises posées en Europe. À l’examen, il est possible de ranger les prestations « euroleaguiennes » de ces 14 joueurs (dont cinq évoluant dans des clubs français) en quatre catégories.

Une franche réussite

Un peu moins de la moitié des joueurs arrivant en droite ligne de NBA (dont deux, Mike James et Vincent Poirier, en cours de saison passée) réussissent une excellente saison d’Euroleague.

Mike James – Monaco

Si l’on se base sur l’évaluation (qui combine toutes les statistiques positives et négatives de chaque joueur) comme critère principal – il est plus significatif que la seule moyenne de points –, le joueur arrivant de NBA le plus performant en Euroleague cette saison est Mike James, qui est tout sauf un inconnu sur la scène européenne (meilleur scoreur de l’Euroleague 2018-19). Étant entré en conflit avec le staff technique du CSKA Moscou la saison passée, il est parti du club en mars avant de finir la saison avec les Brooklyn Nets. Malgré un rendement correct, il n’a pas été prolongé et a signé, on le sait, à Monaco. Après avoir un peu peiné sous les ordres de Zvezdan Mitrovic, il semble avoir retrouvé tout son allant depuis la nomination de Sasa Obradovic comme entraîneur principal. En tout cas, sa présence dans les réussites est tout sauf une surprise, il dispute tout de même sa 8e saison d’Euroleague pour 16,0 points de moyenne !

Élie Okobo – LDLC Asvel

Plus surprenant, en revanche, est le début de saison d’Élie Okobo, que l’on savait fort en championnat de France (un match à 44 points) mais qui n’a pas réussi à s’imposer aux Phoenix Suns, étant qui plus est blessé lourdement à la cheville la saison dernière. Signé par LDLC Asvel, il brille cette année de mille feux en Euroleague dont il est tout de même le 2e marqueur (16,4 points, après avoir longtemps été premier) et la 14e évaluation. Un candidat sérieux pour l’équipe de France, donc.

Donta Hall – Monaco

Encore moins attendu même si ses qualités athlétiques étaient connues, Donta Hall, Monaco lui aussi, réussit un très bon début de saison d’Euroleague, ses 6,1 rebonds et 1,3 contre par match lui permettant d’obtenir une belle évaluation de 13,8 en tout juste 20 minutes par match. Un rendement pas forcément attendu d’un joueur ayant péniblement joué 22 rencontres de NBA en deux saisons pour 5,1 points de moyenne. Une très bonne pioche pour la Roca Team.

Trois autres joueurs sont à cataloguer dans les franches réussites, avec un point commun : comme Mike James et Élie Okobo, ils ont tous trois une belle expérience du jeu européen.

James Nunnally – Maccabi Tel-Aviv

Premier d’entre-eux, James Nunnally apporte beaucoup au Maccabi Tel-Aviv dans une compétition qu’il connaît parfaitement (99 matchs en 5 saisons d’Euroleague). S’il figure dans cette liste, c’est qu’il a été tenter une nouvelle fois sa chance en NBA (il y a déjà passé deux bribes de saisons) sans aucune réussite : 9 petits matchs à 5 minutes et 1,7 point de moyenne. Joueur de bout de banc en NBA, il s’est montré bien plus à son avantage en Euroleague, avec Milan (14,1 points) et le Maccabi Tel-Aviv (12,6 points) notamment. Un ailier fluide et adroit (44,4 % à trois-points sur 99 matchs d’Euroleague).

Nicolo Melli – Milan

De son côté, Nicolo Melli a passé plusieurs saisons à prouver qu’il était un bon joueur d’Euroleague avant d’aller tenter sa chance sans réussite en NBA. Après deux saisons moroses, il est de retour à Milan, club qui l’a formé. Et il figure parmi les joueurs majeurs de l’AX Armani d’Ettore Messina, ce qui veut tout dire sur l’impact de l’ailier-fort.

Vincent Poirier – Real Madrid

Enfin, second Français ayant réussi son retour en Europe, Vincent Poirier. Le médaillé d’argent des derniers JO est en fait parti des États-Unis, où il faisait banquette plus souvent qu’à son tour avec les Sixers, pour rejoindre le Real Madrid en cours de saison passée. Et il s’y est imposé comme un très solide remplaçant, gobant 6,2 rebonds en plus de ses 7,3 points en moins de 18 minutes. Après ses 32 maigres apparitions en deux saisons de NBA, il prouve qu’il n’est pas le moins du monde rouillé…

    Stats Euroleague 2021-22   Stats NBA     Carrière EL
JoueurÂgeClubNationMatchs jouésMinutesPointsEvaluationSaisonsMatchs jouésClubsMinutesPointsEvaluationNbre saisonsNbre matchsClubsPoints
Mike James31MonacoUSA1829,214,315,9249Phoenix/New Orleans/Brooklyn18,88,98,88185Vitoria/Pana/Milan/CSKA16,0
Elie Okobo24AsvelFrance1728,016,415,32108Phoenix15,54,85,50   
Donta Hall24MonacoUSA1820,18,613,8222Detroit/Brooklyn/Orlando14,25,19,20   
James Nunnally31MaccabiUSA1727,212,613,5337Atlanta/Philadelphie/Minessota/New Orleans/Houston8,52,62,2599Fener/Milan/Maccabi8,6
Nicolo Melli30MilanItalie1624,08,112,32105New Orleans/Dallas15,35,06,410223Milan/Bamberg/Fener7,4
Vincent Poirier28RealFrance1617,57,311,5232Boston/Philadelphie5,31,52,8384Vitoria/Real9,5

Correct, sans plus

Deux joueurs découvrant le basket professionnel européen réussissent plutôt correctement leurs premiers pas en Euroleague sans pour autant pouvoir prétendre se classer dans la catégorie des réussites.

Le premier, Dwayne Bacon, est arrivé à Monaco en octobre dernier afin de renforcer l’effectif de la Roca Team en Euroleague (il n’est pas qualifié pour le championnat de France). Après une carrière partagée entre G-League et NBA (avec tout de même 207 matchs au compteur dans la grande ligue, dont la dernière, à Orlando, pour 10,9 points en 72 matchs), il s’est tourné vers l’Europe faute de contrat en NBA. Pour ses débuts en Euroleague, il apporte sur le plan offensif tout en se montrant quelque peu unidimensionnel pour un ailier (1,9 rebond, 0,5 passe).

Dwayne Bacon – Monaco

De son côté, Kostas Antetokounmpo a bénéficié d’une attention liée au fait qu’il est le « petit » frère de Giannis, la star des Milwaukee Bucks. Kostas a débuté le basket en Grèce, mais il est parti aux États-Unis en 2013 à l’âge de 15 ans. Drafté sur son nom plus que sur ses prestations (5,2 points avec la fac de Dayton lors de sa seule saison universitaire, en 2017-18), il a alterné entre G-League (beaucoup) et NBA (un tout petit peu, pour des stats anecdotiques). Énorme athlète mais encore très frustre techniquement et tactiquement, il joue à peine plus de 13 minutes par match en Euroleague, pour des stats moyennes (3,1 rebonds) à l’exception du contre, domaine dans lequel il excelle : 1,0 contre de moyenne. Il faudra voir comment il progresse dans les mois à venir…

    Stats Euroleague 2021-22   Stats NBA 
JoueurÂgeClubNationMatchs jouésMinutesPointsEvaluationSaisonsMatchs jouésClubsMinutesPointsEvaluationNbre saisons EL
Kostas Antetokounmpo24AsvelGrèce1413,35,68,3322Dallas/Lakers4,01,01,00
Dwayne Bacon26MonacoUSA1123,511,87,14207Orlando/Charlotte19,47,36,50

Des productions mitigées

Parlons maintenant de deux joueurs qui, pour le moment, n’ont pas montré grand-chose, par la faute pour l’un d’une adaptation encore loin d’être accomplie, pour l’autre d’un environnement peu propice à son épanouissement (son club, l’Anadolu Efes, bataille tant en championnat turc qu’en Euroleague).

Dante Exum – Barcelone

Arrivé en décembre à Barcelone, l’Australien Dante Exum n’avait jusqu’alors joué qu’en NBA au niveau professionnel. Mais le 5e choix de la draft 2014 avait montré des promesses à ses débuts, ses performances et son rôle sont allés décroissant au fil des années. Au point qu’il n’a joué que 6 rencontres avec Cleveland la saison passée, pour 3,8 points en 19 minutes. Depuis, il n’avait pas foulé les parquets et le manque de compétition se fait logiquement sentir, d’autant que le meneur découvre l’Euroleague. Une découverte difficile, il n’a dépassé qu’à une seule reprise (en 5 matchs disputés) les 4 points. Sarunas Jasikevicius, le coach de Barcelone, attend certainement plus de son joueur.

Elijah Bryant – Anadolu Efes Istanbul

Pour sa part, Elijah Bryant n’a pas l’excuse de la découverte : il a joué deux saisons d’Euroleague avec le Maccabi Tel-Aviv avec de bonnes statistiques (8,4 puis 9,8 points) avant d’aller tenter sa chance en NBA aux Milwaukee Bucks. Auteur d’un match pétaradant en saison régulière (16 points, 6 rebonds, 3 passes en 32 minutes), il s’est en revanche retrouvé à la portion congrue en playoffs, n’entrant à 11 reprises que pour 4,5 minutes et 1,3 point. De retour en Europe, il connaît des difficultés avec l’Anadolu Efes Istanbul, un club qui a du mal à mettre en route cette année après une saison passée de toute beauté (victorieux de l’Euroleague). Peu à son aise cette saison en Euroleague, il se montre plus à son avantage en championnat (12,5 points et 5,6 rebonds). Il devrait pouvoir hausser son niveau dans les mois qui viennent.

    Stats Euroleague 2021-22   Stats NBA    
JoueurÂgeClubNationMatchs jouésMinutesPointsEvaluationSaisonsMatchs jouésClubsMinutesPointsEvaluationNbre saisons ELNbre matchsClubsPoints
Dante Exum26BarceloneAustralie519,44,45,66245Utah/Cleveland18,64,75,60   
Elijah Bryant26Anadolu EfesUSA1417,56,24,811Milwaukee32,016,015,0375Maccabi/Anadolu8,6

Le bide

Les quatre derniers joueurs à arriver en droite ligne de NBA sont pour le moment (ou définitivement, pour l’un d’eux) en échec total. Joueurs de bout de banc outre-Atlantique ou bien plus cotés, disposant d’une expérience de plusieurs saisons dans la grande ligue nord-américaine, ils n’ont pas réussi à faire leur trou en Euroleague.

Emmanuel Mudiay – Zalgiris Kaunas

Le plus gros crash est sans aucun doute celui d’Emmanuel Mudiay, joueur qui tournait quand même à 14,8 points avec les Knicks en 2018-19 et qui ne s’est vraiment pas montré à son avantage avec le Zalgiris Kaunas, au point d’être remercié après 5 petits matchs. À sa décharge, il n’a pas joué en 2020-21. Mais il semble que le joueur, pourtant jeune (25 ans), connaît de sérieuses difficultés : retourné aux États-Unis, il a signé un 10 days contract avec les Sacramento Kings pour une production insignifiante de 1,5 point en 5,5 minutes sur 2 matchs.

Jarrell Brantley – Unics Kazan

La faible production avec l’Unics Kazan de Jarrell Brantley est plus « excusable », dans le sens où il n’a jamais été autre chose qu’une utilité en NBA, jouant 37 matchs en deux saisons pour 2,4 points en 6 minutes. Il n’a guère plus été responsabilisé en Euroleague, ne se montrant de toutes manières pas vraiment convaincant lorsque coach Velimir Perasovic lui accordait un tant soit peu plus de temps de jeu. Très maladroit (35,3 % à deux-points, 12,0 % à trois-points), ses prestations sont bien pâles.

Troy Daniels – Milan

Pour sa part, Troy Daniels a comme Emmanuel Mudiay connu une saison 2020-21 blanche. Et il a visiblement beaucoup de mal à se remettre en route. À Milan, Ettore Messina ne lui accorde guère de confiance, et le joueur ne fait pas grand-chose pour la gagner, à cause notamment d’une adresse très fluctuante. Bref, lui qui a joué 339 matchs de NBA (6,6 points en 15 minutes) n’est pas à son aise en Euroleague.

Yogi Ferrell – Panathinaïkos

Enfin, Yogi Ferrell représente clairement le plus gros flop de la saison en Euroleague pour les joueurs arrivant de NBA. Lui qui a joué 259 matchs de NBA en 5 saisons (dont deux à plus de 10 points de moyenne) s’est totalement loupé au Panathinaïkos, qui s’est séparé de lui mi-novembre après 5 matchs catastrophiques : 8 points à 3/14 aux tirs en cumulé ! Depuis, il a repris du poil de la bête en Eurocup avec le Cedevita Olimpija Ljubljana, pour qui il a produit 16,0 points et 18,3 d’évaluation sur trois matchs.

    Stats Euroleague 2021-22   Stats NBA 
JoueurÂgeClubNationMatchs jouésMinutesPointsEvaluationSaisonsMatchs jouésClubsMinutesPointsEvaluationNbre saisons EL
Emmanuel Mudiay25KaunasUSA/RDC519,17,45,66302Denver/Knicks/Utah/Sacramento23,810,99,80
Jarrell Brantley25UnicsUSA1813,33,11,6237Utah6,32,43,50
Troy Daniels30MilanUSA1010,04,41,37339Phoenix/Memphis/Charlotte/Lakers/Houston/Minessota/Denver14,96,64,70
Yogi Ferrell28PanaUSA58,01,60,85259Brooklyn/Dallas/Sacramento/Cleveland/Clippers20,17,77,90

Toutes photos Euroleague – Photo d’ouverture : Mike James et Élie Okobo

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Il n’y a pas de débat, la NBA est le meilleur championnat de basket au monde. Mais est-ce que cela signifie que les joueurs y évoluant font tous partie des meilleurs au monde ? Le passage de certains d’entre-eux de la grande ligue américaine à l’Euroleague – sans conteste la meilleure compétition après la NBA – permet d’évaluer ces joueurs dans un contexte très différent. Entre une saison comportant généralement moins de matchs, un enjeu réel à chaque journée et un style de basket assez différent de celui pratiqué en NBA (sans oublier des coachs tonitruants qui ne passeraient sans doute pas aux États-Unis), la plupart des joueurs franchissant l’Atlantique n’arrivent pas en terrain conquis en Europe. Du reste, nous le verrons plus loin, ce sont surtout des joueurs ayant une expérience préalable (en Euroleague ou à des niveaux inférieurs) du basket européen qui réussissent le mieux une fois leurs valises posées en Europe. À l’examen, il est possible de ranger les prestations « euroleaguiennes » de ces 14 joueurs (dont cinq évoluant dans des clubs français) en quatre catégories.

Une franche réussite

Un peu moins de la moitié des joueurs arrivant en droite ligne de NBA (dont deux, Mike James et Vincent Poirier, en cours de saison passée) réussissent une excellente saison d’Euroleague.

Mike James – Monaco

Si l’on se base sur l’évaluation (qui combine toutes les statistiques positives et négatives de chaque joueur) comme critère principal – il est plus significatif que la seule moyenne de points –, le joueur arrivant de NBA le plus performant en Euroleague cette saison est Mike James, qui est tout sauf un inconnu sur la scène européenne (meilleur scoreur de l’Euroleague 2018-19). Étant entré en conflit avec le staff technique du CSKA Moscou la saison passée, il est parti du club en mars avant de finir la saison avec les Brooklyn Nets.

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