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Fabien Romeyer (directeur sportif JDA Dijon) : « Dans l’imaginaire des gens, il est devenu normal que Dijon soit dans le top 5 chaque saison »

Le directeur sportif de la JDA Dijon Fabien Romeyer s’est confié à Basket Europe suite à la saison écoulée. Il en fait le bilan et parle des compétitions européennes, de Nenad Markovic, du contexte sportif et économique de la JDA, de l’impact de l’ASVEL et de Monaco sur le championnat et, bien évide

Le directeur sportif de la JDA Dijon Fabien Romeyer s’est confié à Basket Europe suite à la saison écoulée. Il en fait le bilan et parle des compétitions européennes, de Nenad Markovic, du contexte sportif et économique de la JDA, de l’impact de l’ASVEL et de Monaco sur le championnat et, bien évidemment, du mercato.

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Quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Si l’on prend le bilan dans sa finalité, on perd face à l’ASVEL, c’est dommage car on n’arrive pas à éviter le sweep. On a pu compter sur un public exceptionnel mais on est tombé sur une équipe qui est passée en mode Euroleague. Sur la série, il n’y a rien à dire, ils ont amplement mérité la qualification. Si l’on prend l’ensemble de la saison et que l’on s’intéresse au « comment » on est arrivé là, la saison est très positive, avec les moyens que l’on a, de faire le top 5 en championnat, le parcours en playoffs et en Europe. On est tombés dans une poule avec Ludwigsbourg et l’Hapoel Holon qui vont tous les deux jusqu’au Final Four de la Basketball Champions League (BCL). Donc c’est une saison très positive dans ce qu’on appelle le « combien » on est arrivé mais aussi dans le comment on est arrivé là. On a eu des difficultés en début de saison. On avait gardé 60 % de l’effectif, on pensait que cela allait être une force mais ça nous a donné d’autres problèmes finalement car il y a un nouveau coach qui arrive avec des principes différents. Le temps de tout mettre en place, ça peut parfois être long. On n’a pas non plus été épargné par la Covid et les blessures. Quand on a récupéré un effectif avec des joueurs valides et qu’ils ont compris ce que le staff voulait, on a été compétitif et on est monté crescendo.

Comment jugez-vous la première saison avec Nenad Markovic, ainsi que votre relation avec lui ?
On entretient une très bonne relation, étant un ancien coach, je veux que les idées de l’entraîneur et de son staff soient focalisées sur le terrain, qu’ils n’aient pas a gérer les aléas en dehors du basket. Je travaille avec des teams managers qui font un excellent travail, totalement au service du sportif. Donc je dirais que l’on a un très bonne relation, dans l’échange notamment. Chacun est à l’écoute, on peut parler basket, de projet de jeu, des choix stratégiques, tactiques, mais aussi de recrutement donc c’est très agréable. On le fait de concert, on a un échange quotidien dont la façon joue l’équipe, ce que l’on peut améliorer… Il y a aussi un échange avec le staff au sens large, tout le monde est ouvert. Pour une  première saison dans un nouveau club, ce n’est jamais simple. Il faut s’adapter au contexte de la JDA, on est club qui n’a pas non plus le plus de moyens, mais qui performe très bien. C’est un challenge qui peut ne pas être facile à accepter pour tout le monde mais le club avance dans le bon sens. Dans l’ensemble, c’est une première saison très positive, il a parfaitement géré son arrivée dans un club qui a surperformé, et a répondu présent sans trahison, sans chercher d’excuses. L’équipe était déjà construite quand il est venu, et il n’a jamais eu un mot déplacé à propos d’un joueur, jamais ! Il s’est bien adapté au club, et au territoire, ce qui, je trouve, est important. C’est capital de comprendre comment les gens travaillent et de ne pas vouloir tout révolutionner mais d’apporter sa touche personnelle.

(c) FIBA

Quel va être le budget de la JDA Dijon la saison prochaine ?
Pour l’instant, on reste sensiblement sur le même budget que l’on avait cette année. Effectivement, on n’est pas dans les plus gros budgets du championnat, mais le groupe JDA travaille pour qu’à terme, on puisse se développer. La force du club, c’est d’être innovant, de trouver des idées dans son modèle économique. Les gens du club bossent sur ça tout en gardant une identité, à savoir l’exigence défensive. Quand on recrute quelqu’un, on lui présente ça, cette idée de partage. On veut un partage défensif, offensif, et avec le public. C’est important pour nous ! Après deux saisons covid, quand on voit les playoffs, il y a eu un vrai partage avec le public même si il y a la défaite au bout. C’est aussi et surtout le but d’un club, de communier avec ses fans. Le public a joué son rôle magnifiquement cette saison. La JDA arrive à fidéliser des joueurs, qui trouvent un intérêt à jouer dans ce club. Il y a un travail dans toutes les strates du club, avec une volonté commune qui est de faire avancer le club. C’est ça la force de Dijon, mais on sait que c’est très fragile, c’est le propre du haut niveau. Par exemple Burgos en Espagne, qui a remporté la BCL il y a quelque temps et qui descend en deuxième division cette saison. On sait qu’on a eu des bons résultats, donc on remet les compteurs à zéro à chaque saison. Cela nous force à retravailler, à s’investir de nouveau.

Qu’en est-il du mercato et des quelques mouvements déjà réalisées ?
On a déjà fait quelques opérations, on a une liste de joueurs qu’on a observé cette saison, mais aussi celle d’avant. On est sur un marché différent, on ne peut pas se positionner partout car financièrement on n’est pas encore au niveau des autres. Mais tout d’abord, on a un objectif qui est de fidéliser les joueurs. On a eu les prolongations de Jacques (Alingue) et Robin (Ducoté). C’est très positif pour nous, en particulier pour Robin qui est un pur produit de la formation. Au delà de ses performances, cela montre que l’on peut sortir des joueurs du centre de formation. On garde la même identité, donc c’est important qu’il soit avec nous. David Holston reste aussi, donc il y a une base de joueurs sous contrat, c’est une base de continuité. On voulait et on veut toujours garder des joueurs dont je ne peux pas dire les noms, Rashard (Kelly) en faisait partie, on avait fait une bonne offre, mais on a fait face à un club qui a pratiquement doublé son salaire, c’est comme ça. On ne se lamente pas sur le cas de Rashard (Kelly), on bascule sur d’autres options. On ne va pas perdre notre énergie sur des choses que l’on ne peut pas contrôler. C’est dommage car il avait fait une très belle saison, même si au début c’était un peu compliqué puisqu’il découvrait un nouveau championnat. Par la suite, il avait été excellent, c’est dommage de ne pas avoir réussi à le conserver. Je peux juste vous dire que l’on va essayer de garder, à minima, 50% de l’effectif. Il y a aussi Jonathan Rousselle, un JFL que l’on connait bien. En milieu d’année, à cause des blessures, on s’était déjà rapproché de lui car il jouait un peu moins à Bilbao, et puis c’est aussi un joueur que je connais déjà. Ensuite, il y a eu les départs de Terrell Gomez, et on a prêté Ilias Kamardine. Pour ce qui est du staff, je peux confirmer qu’à l’heure actuelle, on devrait poursuivre avec les mêmes personnes.

(c) FIBA

Il y a deux grosses locomotives en France, ASVEL et Monaco… De quel oeil voyez-vous ça ?
Je ne considère pas ça comme quelque chose de décourageant, c’est même plutôt positif à vrai dire, cela nous force à être plus compétitif. Plus les locomotives sont fortes, plus cela permet aux autres de se professionnaliser, cela nous force à bien travailler. Il n’y a pas véritablement de concurrence avec ces équipes-là. Donc je ne le vois pas d’un oeil négatif, c’est un vrai plus, ce qu’ils font, on le voit partout en Europe, en Espagne, en Turquie. Les grosses cylindrées sont championnes dans presque chaque championnat. Au final, les équipes d’Euroleague sont très souvent championnes dans leurs pays. On est forcé de progresser, en tout cas de ne pas stagner. L’impact de ces équipes est visible sur les plus petites équipes et sur les compétitions européennes, en particulier sur la BCL. Ce que l’on apprécie dans cette compétition, c’est qu’elle récompense le championnat, les résultats en playoffs. Quand on regarde les équipes qui participent à la BCL, elles ont joué les playoffs dans leurs ligues, ce sont des équipes légitimes, il y a une certaine éthique sportive. Si ces équipes (en BCL) progressent, c’est aussi car elles sont tirées vers le haut. Contrairement à l’Eurocup qui est illisible. Cela n’a rien à voir avec Paris et Bourg attention, mais c’est incompréhensible pour les gens. Normalement, il s’agit de la deuxième meilleure compétition en Europe, mais ce n’est pas concevable de faire comprendre au public que certains clubs soient en Eurocup, c’est impossible. Je crois en l’équité sportive et la BCL, c’est une vraie belle compétition qui ne cesse de progresser.

(c) Infinity Nine Media

Quels sont vos objectifs pour la saison prochaine ?
Alors pour la Coupe de France on ne s’y projette pas encore. D’abord, le tout premier objectif, c’est de finaliser l’effectif pour la saison prochaine. On ne veut pas trop se projeter, cela reste du basique. Il faut bien se préparer, et la préparation va être un indicateur. On aimerait continuer à performer, mais comme je l’ai déjà dit, c’est fragile, tout est fragile ! La BCL n’est plus galvaudée, aujourd’hui c’est plus le cas. Avant certaines équipes ne la jouaient pas, elles faisaient beaucoup tourner, maintenant cela n’est plus possible, tout le monde joue la compétition à 100%, car il y a une belle exposition. On veut continuer d’exister sur le championnat et en Europe. Donc faisons notre préparation, et ensuite on se projettera sur la saison en temps et en heure. En tout cas, il y a toujours volonté de mouvement au sein du club, à l’image du président, de la directrice générale. Je suis arrivé il y a presque deux ans, et je peux témoigner du travail colossal qui est fait dans la structuration du club. Quand je me rappelle de Dijon il y a quelques années, je me dis « Whoa ! ». Vraiment, il y a eu une énorme évolution, et on veut continuer d’aller dans cette direction-là.

Avez-vous une crainte que la vague sur laquelle surfe la JDA depuis quelques saisons s’essouffle ?
À un moment ou un autre, cela risque d’arriver. Je pars du principe que si le sportif tire les infrastructures, c’est mauvaise signe, et ça n’est pas durable. Pour moi, c’est le contraire, les infrastructures doivent tirer le sportif vers le haut. Le club a superformé, mais dans le même temps, a continué d’évoluer, c’est une récompense du travail de fond. Si l’année prochaine, on finit neuvième par exemple, ce que je ne souhaite pas du tout (rires), il ne faudra pas dire que c’est une catastrophe, puisqu’en réalité c’est plus ou moins notre place en terme de budget. Avec les dernières saisons, dans l’imaginaire des gens, il est devenu normal que Dijon soit dans le top 5 chaque saison, mais la réalité, c’est que l’on superforme. Et tout ça, c’est grâce au bon travail effectué dans le club. On a ce poids positif qui est d’assumer l’excellence du travail fait en amont. Cela nous force aussi, on a cette d’obligation de se dire que, ce qui a été fait avant, il ne faut pas, et on ne veut pas le gâcher. Une mauvaise saison arrivera forcément un jour, le plus tard possible je l’espère. Il y a eu des performances au-delà de ce qui était prévu et c’est aussi ce qui fait le charme du sport ! Il y a un an, on termine premier de la saison régulière, alors qu’on est loin des budgets que proposent ces équipes. Tant que les fondations sont solides, et c’est le plus important, ça tire le sportif vers l’avant, et on veut perpétuer cela le plus longtemps possible. On prend la mesure du travail qui est fait, il manque des choses, c’est sûr donc on savoure aussi le chemin parcouru.

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Quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Si l’on prend le bilan dans sa finalité, on perd face à l’ASVEL, c’est dommage car on n’arrive pas à éviter le sweep. On a pu compter sur un public exceptionnel mais on est tombé sur une équipe qui est passée en mode Euroleague. Sur la série, il n’y a rien à dire, ils ont amplement mérité la qualification. Si l’on prend l’ensemble de la saison et que l’on s’intéresse au « comment » on est arrivé là, la saison est très positive, avec les moyens que l’on a, de faire le top 5 en championnat, le parcours en playoffs et en Europe. On est tombés dans une poule avec Ludwigsbourg et l’Hapoel Holon qui vont tous les deux jusqu’au Final Four de la Basketball Champions League (BCL). Donc c’est une saison très positive dans ce qu’on appelle le « combien » on est arrivé mais aussi dans le comment on est arrivé là. On a eu des difficultés en début de saison. On avait gardé 60 % de l’effectif, on pensait que cela allait être une force mais ça nous a donné d’autres problèmes finalement car…

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Photo : Dijon (FIBA)

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