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Vidéo : Un reportage sur Jean-Pierre Staelens, 71 points dans un match du championnat de France

L’INA profite de la performance fantastique de Donovan Mitchell avec Cleveland contre Chicago pour rappeler que 71 points représente également le record de points dans la première division française par Jean-Pierre Staelens en 1967. En plus de ce reportage d’époque, voici ce que l’on écrivait à ce s

L’INA profite de la performance fantastique de Donovan Mitchell avec Cleveland contre Chicago pour rappeler que 71 points représente également le record de points dans la première division française par Jean-Pierre Staelens en 1967. En plus de ce reportage d’époque, voici ce que l’on écrivait à ce sujet dans un dossier sur les cartons en France et en Europe.

Déjà un demi-siècle

Un peu moins de deux cents pionniers furent inscrits sur les feuilles de marque lors de la première saison du championnat de France de Nationale 1, en 1949-50. Le meilleur marqueur de journée d’ouverture fut ainsi, automatiquement, le premier à prendre place au palmarès national. Marc Albos de l’AS Mo­naco vécut, sans le savoir, un moment historique. Il passa 12 points (sur les 37 de l’ASM) à l’Avia Club et ce fut suffisant pour devancer tous les autres concurrents.

Quinze jours plus tard, ce total très modeste passait déjà à la trappe. Robert Monclar, le père de Jacques, 1,97m de muscle, atteignit la barre de la vingtaine. Et puis, en trois ans, le record allait tomber à six reprises. Les étrangers se taillant la part du lion.

Ce fut tout d’abord le hongrois François Nemeth, une force de la nature d’1,96 m et 100 kg, champion du Monde universi­taire de handball, poloïste, boxeur, qui demeura trois ans en France avant d’émigrer en Argentine et de prendre la nationa­lité de ce pays.

Jacques Dessemme (1,78m, 80 sélections en équipe de France) entra également dans les annales, tout comme Alva­ro Salvadores Salvi, qui s’était révélé au Championnat du Monde de 1950 avec l’Espagne et qui disputa ensuite les Jeux Olympiques avec le Chili, et le Balte de Mulhouse Vitas Grybauskas. 42 points à l’actif de Grybauskas. C’était déjà pas si mal car, en ces temps-là, c’était souvent le score de toute une équipe. Mais le 21 février 1954, un fin intérieur d’1.98 m, spécialiste des «claquettes» et doté d’un bon tir à mi-distance à une main, emmenait le record vers des hauteurs stratosphé­riques. Roger Haudegand (RSC Marly) passait 58 points à Nilvange. Haudegand fut LE scoreur de cette génération qui ne connut pas l’invasion américaine. Ses 7 titres de meilleur marqueur (en 8 saisons) sont gravés dans le marbre. Trois ans plus tard, il poussait même le bouchon un peu plus loin : 62 points.

Neuf records en moins de huit ans. Alors que depuis 1957, un seul nom a été ajouté au palmarès : celui de Jean-Pierre Staelens, le 4 mars 1967. Ce soir-là, tout fut réuni pour l’exploit.

  • Avec ses 197 cm, Staelens, le Tourquennois de l’AS Denain-Voltaire, jouait près du cercle, en faux-pivot. C’était un scoreur qui, un an plutôt (le 13 février 66) avait déjà flirté avec le record de Haudegand face à Franconville, 61 points.
  • Il disposait en Jean Degros d’une formidable rampe de lancement. Déifié à Denain, haï dans toutes les autres salles de France, Degros était un patron, un vrai, et surtout un extraordinaire passeur. Peut-être le N°1 français de tous les temps.
  • Denain était alors en tête de la Poule B (12 victoires, 1 défaite) et affrontait la lanterne rouge, le RSC Valenciennes (2 victoires, 11 défaites). Rappel : il n’y avait pas -ou très peu- d’Américains en N1 et les équipes faibles étaient alors vraiment très faibles.
  • Staelens, qui n’avait pas encore 22 ans, était ultra motivé. C’était la dernière journée de la saison régulière (une poule finale à 4 servait en­suite de playoffs) et le pivot de Denain était tou­jours menacé par Jean-Claude Bonato dans sa quête du titre de top-scoreur national.

A la mi-temps, le capital-point de Staelens était de 28. Correct. Aux vestiaires, on lui remit en mémoire le record d’Haudegand. « Il se piqua donc au jeu et accumula les paniers avec une maîtrise insolente et quelques-uns dans des positions impossibles. Et aux ovations délirantes de ses supporters à cinq minutes de la fin et à son 63e point, il comprit qu’il avait effacé le Haudegand des tablettes », écrivit André Delsaret, le lendemain dans L’Equipe. Le Denaisien ajouta 3 pa­niers et deux lancers. Pour un total de 71 points sur les 125 de Denain, qui avait pulvérisé son rival nordiste relégué à 50 longueurs ! Un record qui a fêté tranquillement son demi-siècle.

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