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Grand format : Real Madrid - Partizan Belgrade et Monaco - Maccabi Tel-Aviv, deux places en jeu pour le Final Four d'Euroleague

Après 34 matches de saison régulière, huit équipes restent en course pour le titre de champion d’Europe 2023. Deux affiches des quarts de finale débutent ce mardi avec la première manche entre le Real Madrid (3e) et le Partizan Belgrade (6e) et Monaco (4e) et le Maccabi Tel-Aviv (5e). Quatre équipes, passées au peigne fin par la rédaction de Basket Europe, pour deux places au Final Four de Kaunas (19-21 mai).

Real Madrid (3e) – Partizan Belgrade (6e) : pression sur la maison blanche

Mardi 25 avril (20h45) : Real Madrid - Partizan (Game 1) au Wizink Center
Jeudi 27 avril (20h45) : Real Madrid - Partizan (Game 2) au Wizink Center
Mardi 2 mai (20h30) : Partizan - Real Madrid (Game 3) à la Stark Arena
Jeudi 4 mai (20h30) : Partizan - Real Madrid (Game 4 potentiel si 2-1 ou 1-2) à la Stark Arena
Mardi 9 mai : Real Madrid - Partizan (Game 5 potentiel si 2-2) au Wizink Center

Le Real retrouve le Partizan dans une série qui s’annonce électrique. Un duel entre deux formations portées sur l’offensive, qui ont toutes deux inscrit 2 877 points chacune cette saison. Respectivement 2e et 3e meilleures attaques juste derrière Baskonia, elles possèdent de nombreuses cordes à leur arc offensivement. C’est en défense que Madrid prend le dessus sur la durée de la saison régulière avec 115 points encaissés de moins que le Partizan, qui a plus de mal à contenir ses adversaires. Côté Madrilène, Dzanan Musa est l’homme en forme (16,1 points lors des 10 derniers matches), tandis que Kevin Punter est en pleine bourre (16,6 points lors des 10 derniers matches) côté Partizan. La bataille du rebond sera l’une des clefs du match. En difficulté dans ce secteur (18e : 29,9 par match), malgré Mathias Lessort, il faudra trouver des solutions pour contrer la bande à Walter Tavares, leader au rebond avec 36,7 prises de moyenne.

Cette saison, le Real l’a emporté au Wizink Center (105-97) tandis que le Partizan a pris sa revanche le 31 mars (104-90, Round 32), dans sa fantastique Stark Arena. Une double-confrontation offensive qui annonce forcément du beau spectacle. Et un duel entre un coach expérimenté, Zeljko Obradovic, qui possède de nombreux joueurs découvrant les playoffs Euroleague, contre une armada de joueurs d’expérience coachés par un entraîneur rookie, Chus Mateo. Avantage au coaching de Zeljko Obradovic qui n’a perdu qu’une série en 10 participations en playoffs. Malgré tout, c’est bel et bien le Real de Chus Mateo qui partira favori. Pour s’éviter des frayeurs en Serbie, dans la fièvre noire et blanche de la Stark Arena, le Real a la pression dès ces deux premières confrontations pour conserver l’indispensable avantage du terrain.

Le prono de Stephen Brun (Skweek) : 3-2 pour le Real Madrid


Le prono d’Ali Traoré (Skweek) : 3-1 pour le Real Madrid


Real Madrid (67,6 % de victoires) : En route vers un nouveau Final Four

Vincent Poirier, Walter Tavares et Guerschon Yabusele © Euroleague

À un panier du titre l’an passé, le Real remportera-t-il son premier trophée européen depuis cinq ans ? Avec un effectif pléthorique mêlant talent et expérience, le Real Madrid n’avait pas le droit de se louper cette saison en Euroleague, pour un ogre européen qui ne domine plus depuis quelques années. Et pourtant, avec trois revers en cinq matches, le Real avait mal lancé sa saison. Des débuts mouvementés pour le coach néophyte en Euroleague Chus Mateo, qui a finalement redressé la barre et rassuré les dirigeants merengues. Le Real a ensuite réalisé de très belles séries de victoires pour conclure la saison en 3e position et s’offrir sereinement l’avantage du terrain en quarts de finale. Revancharde, la maison blanche vise le titre et a des atouts indéniables à faire valoir.

Deuxième attaque et deuxième au ratio points marqués / points encaissés

Deuxième meilleure équipe au nombre de points marqués derrière Vitoria-Gasteiz, non-qualifié aux playoffs, le Real excelle en attaque avec 85,6 points marqués (49,1 % aux tirs, 4e). Son incommensurable effectif est sans égal et tous les joueurs possèdent des qualités offensives majeures. 4e à la passe décisive, Madrid voit son jeu collectif progresser. La maison blanche est même passée tout près de dépasser l’Olympiakos à l’évaluation collective avec 102,3 (contre 103 pour les Grecs). Dominatrice également au rebond (36,7 par match, 1erbilan), elle mise moins sur les interceptions et plus sur la dissuasion au tir, notamment celle de sa star cap-verdienne, l’immense Walter Tavares. Ultra-favori pour le titre de meilleur défenseur, également nominé pour le titre de MVP de la saison, il s’est une nouvelle fois sublimé en défense. Le pivot établit un nouveau record de contres sur une saison avec 77 contres, surpassant les 68 d’Ekpe Udoh en 2016-17. Avec 4,3 contres, son équipe est d’ailleurs largement numéro un aussi dans ce secteur.

Mention bien à très bien pour nos 4 Frenchies

À eux quatre, ils comptabilisent plus de minutes et de matches en Euroleague cette saison que les Français évoluant à Monaco (114 rencontres contre 107). La deuxième équipe la plus française de la compétition derrière l’ASVEL doit beaucoup à ses joueurs tricolores. Chacun dans leur rôle, ils ont réussi à se mettre en évidence. Guerschon Yabusele, pour sa deuxième saison, est évidemment le chef de file. Approchant les 10 points de moyenne en 23 minutes, il s’avère essentiel malgré un temps de jeu partagé avec Gabriel Deck, autre cadre de l’équipe. Avec 42 % à 3-points il se place juste derrière Mario Hezonja et ses 46,8 %.

Petr Cornelie est la bonne surprise avec 15 minutes de jeu. Débarqué l’été dernier, lui aussi affiche une adresse plus que satisfaisante derrière l’arc, juste derrière le Dancing Bear au niveau de l’efficacité (39,5 %). L’ex-Palois a débuté 16 matches titulaire, soit un de plus que Yabusele. Vincent Poirier est le 3e Frenchie le plus utilisé avec 14 minutes, lui qui reste le plus souvent dans l’ombre de Walter Tavares, mais qui donne corps et âme des deux côtés du terrain dès qu’il entre en jeu. Enfin, l’expérimenté Fabien Causeur, 13 minutes de moyenne, n’a pris part qu’à 25 rencontres pour 7 titularisations, lui qui a profité dernièrement de la blessure de Sergio Llull pour rentrer plus souvent dans la rotation.

Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :

N°1 : Dzanan Musa (16,6 d’évaluation : 15,5 points, 2,9 rebonds, 2,6 passes décisives en 24min) : souvent imbuvable pour les arbitres et ses adversaires, le scoreur bosnien a pris les rênes de l’équipe en attaque pour sa première saison pleine en Euroleague, avec culot et fiabilité (39 % à 3-points, 59,3 % à 2-points). MVP des journées 6 et 9.

N°2 : Walter Tavares (16,2 d’évaluation : 10,3 points, 6,5 rebonds, 2,3 contres en 24min) : deux fois meilleur défenseur, il pourrait bien tripler la mise et rejoindre Kyle Hines. Ultra-dominateur au contre et dans le haut du panier au rebond par possession, il est sans contestation le meilleur pivot défensif de la compétition.

N°3 : Gabriel Deck (15,4 d’évaluation : 11,9 points, 5,3 rebonds en 25min) : une saison plus que réussie malgré quelques blessures pour l’homme à tout faire du Real. Plus qu’une alternative en attaque (62,1 % à 2-points), son adresse longue distance reste perfectible (31,8 % à 3-points).

N°4 : Guerschon Yabusele (11,6 d’évaluation : 9,8 points, 4 rebonds en 23min) : le Dancing Bear a beaucoup apporté à l’équipe et reste sur 25 points contre le Maccabi lors de l’ultime journée. Affamé en vue des playoffs !

N°5 : Mario Hezonja (8,8 d’évaluation : 10,4 points en 19min) : le Croate a mis du temps à s’imposer dans la rotation de Chus Mateo. Utilisé le plus souvent en sortie de banc, il est en feu avec 16,6 points de moyenne lors des 6 derniers matches et une confiance retrouvée.

N°6 : Vincent Poirier (8 d’évaluation : 5,9 points, 3,9 rebonds en 14min) : remplaçant de Tavares, il joue moins cette année. En 31 matches disputés, il tourne à 60,9 % à 2-points et ajoute 1 contre par match.

N°7 : Petr Cornelie (7,2 d’évaluation : 6,2 points, 3,3 rebonds en 15min) : son profil d’intérieur pouvant s’écarter du cercle pour planter à 3-points a vite séduit Chus Mateo. Pour sa première saison, il affiche une réussite de 71,4 % à 2-points et 39,5 % à 3-points en 31 rencontres.

N°13 : Fabien Causeur (3,3 d’évaluation : 4 points en 13min) : moins en vue cette saison dans un effectif toujours plus garni, le Breton – qui aura 36 ans le 16 juin –  n’a dépassé que trois fois la barre des 10 points en 25 apparitions et pourrait voir son utilisation fondre encore en playoffs si Llull revient.

Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives du Real Madrid


Partizan Belgrade (58,8 % de victoires) : un soutien sans pareil

Disparu des radars de la plus grande compétition européenne depuis 2014, le Partizan est de retour en Euroleague et déjà aux playoffs. Et comment ne pas dire « merci » aux pensionnaires de la Stark Arena de Belgrade pour cette saison ? Le club historique, basé à Novi Beograd – partie récente de la ville – a assuré sa qualif (6e place) après une saison régulière remarquable. Et celle-ci ne se limite pas aux résultats. Le Partizan, c’est à la fois un jeu porté sur l’offensive, une rage de vaincre et une ferveur hors du commun.

La Stark Arena, atout majeur du Partizan

Le 6e homme fait une nouvelle fois un travail exemplaire. Son immense enceinte pouvant dépasser les 20 000 fans donne une énergie folle à son équipe, qui le lui rend bien. Dans une folle ambiance, les joueurs n’ont pas d’autres choix que de se transcender sur le terrain et de faire des merveilles (12 victoires pour 5 défaites). La meilleure affluence d’Europe enregistre 17 723 spectateurs de moyenne et des chiffres records en billetterie. Pas des plus calmes, ils reprennent à tue-tête les chants du Partizan… et sont logiquement récompensés de leur incroyable dévouement avec cette 6e place synonyme de playoffs. Avec une telle ferveur, logique que Mathias Lessort et compagnie en profitent pour fêter chaque victoire comme il se doit, au beau milieu du public, mégaphone à la main.

Une attaque de folie

De retour sur le devant de la scène européenne, 13 ans après son dernier Final Four en 2010, le Partizan s’est appuyé sur ses qualités offensives. 2e au tir avec 50,2 % d’adresse générale et 39,6 % à 3-points, elle est logiquement la 3e attaque de la compétition avec 85,2 points de moyenne… Adroite, elle ne se repose que partiellement sur le tir à 6,75 m avec 21,2 prises par match à 3-points (17e position). C’est dire si elle est capable de trouver tout type de solution, et notamment en provoquant un maximum de fautes (2e : 22,7 fautes, juste derrière Monaco) pour chercher des points faciles sur la ligne des lancers (1er bilan aux lancers : 82,7 %). Dans cette folle attaque, cinq joueurs sortent du lot : Kevin Punter, Dante Exum, Mathias Lessort, Zach LeDay et James Nunnally, qui cumulent à eux cinq plus de 62 points par match.

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/654909/reportage-en-immersion-dans-le-temple-du-basket-serbe-belgrade/

Des lacunes en défense dans la raquette, malgré Lessort

Mathias Lessort est le meilleur rebondeur de la compétition, grâce à ses qualités mais aussi son temps de jeu parmi les plus élevés des « big men » d’Euroleague. Son équipe est la 18e de la ligue au nombre de rebonds par match (29,9) et souffre par moment dans le domaine. Pas la plus haute en taille, la raquette du Partizan a parfois des difficultés pour contenir son adversaire à l’intérieur. En témoigne l’adresse de son adversaire à 2-points : 58,1 % de moyenne (16e de la ligue). Côté statistique, si l’attaque est flamboyante, la défense est moins à son avantage avec le plus grand nombre de points encaissés du top 8 et le 13e de la ligue.

Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :

N°1 : Mathias Lessort (19,5 d’évaluation : 12,1 points, 7,3 rebonds en 30min) : il est entré dans le cœur du Partizan. Meilleur rebondeur de la ligue et pièce essentielle de coach Obradovic. Dans la course au titre de MVP, le Martiniquais enregistre 8 double-doubles en 34 matches, autant que Vezenkov. A accordé un entretien exclusif à BasketEurope fin février.

N°2 : Dante Exum (14,8 d’évaluation : 13,3 points, 2,4 rebonds, 2,8 passes décisives en 23min) : en sortant du banc, il est le 15e scoreur de la ligue et performe longue distance (42,4 %) comme près du cercle (60,5 %).

N°3 : Kevin Punter (14,2 d’évaluation : 15,5 points, 2,4 passes décisives en 27min) : seul membre du club 50-40-90 dans la ligue avec 50,2 % à 2-points, 41,7 % à 3-points et 90,6 % aux lancers. À la peine à l’adresse en phase aller, il casse la baraque au retour avec 50 % à 3-points et 45 lancers de suite réussis, série en cours.

N°4 : Zach LeDay (13,9 d’évaluation : 10,9 points, 5,1 rebonds en 30min) : le compère de Lessort à l’intérieur n’est pas l’arme offensive numéro un mais s’avère toujours précieux dans le jeu du Partizan.

N°5 : James Nunnally (8,8 d’évaluation : 9,3 points en 22min) : encore une saison pleine d’adresse pour celui qui fait partie du club des « monsieur propre », sans prendre des dizaines de shoots par soir : 63,7 % à 2-points, 40 % à 3-points et 85,4 % aux lancers. Rappelons qu’il tourne à 44 % en carrière derrière l’arc en 146 rencontres.

Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives du Partizan Belgrade

Début de la série mardi 25 avril à 20h45 à Madrid sur Skweek


AS Monaco (4e) – Maccabi Tel-Aviv (5e) : petit avantage pour la Roca Team

Mardi 25 avril (20h15) : Monaco - Maccabi Tel Aviv (Game 1) à Gaston-Médecin
Jeudi 27 avril (20h15) : Monaco - Maccabi Tel Aviv (Game 2) à Gaston-Médecin
Mardi 2 mai (20h05) : Maccabi Tel Aviv - Monaco (Game 3) à la Menora Mivtachim Arena
Jeudi 4 mai (20h05) : Maccabi Tel Aviv - Monaco (Game 4 potentiel si 2-1 ou 1-2) à la Menora Mivtachim Arena
Mardi 9 mai : Monaco - Maccabi Tel Aviv (Game 5 potentiel si 2-2) à Gaston-Médecin

Avec l’avantage du terrain, acquis grâce à la quatrième place de la saison régulière, Monaco fait figure de favori dans ce quart de finale. Le trio Mike James – Jordan Loyd – Elie Okobo fera face au duo Wade Baldwin IV – Lorenzo Brown qui carbure à plein régime. Le Maccabi récupère aussi l’intérieur Alex Poythress, blessé au poignet depuis décembre. Avec 7 succès lors des 8 derniers matches, les Israéliens sont en grande forme au moment d’aborder les playoffs et ont chipé la 5e place lors de la 34e journée.

Monaco n’aura pas d’autre choix que d’assurer à la maison face à une équipe israélienne presque invincible à la Menora Mivtachim Arena (15 victoires – 2 défaites), un record cette saison à domicile en Euroleague. Monaco n’a d’ailleurs jamais gagné le moindre match dans cette salle et reste sur une courte défaite lors de la phase aller en octobre (78-70). Le sans-faute est donc obligatoire à Gaston-Médecin pour la Roca Team, qui avait trouvé les clés pour l’emporter début mars sur le Rocher lors de la phase retour (86-67). Moins bonne équipe du top 8 à l’extérieur avec seulement 5 succès – aucun contre le top 8 – Tel-Aviv devra créer la surprise mardi ou jeudi pour déjouer les statistiques et s’offrir une chance de terminer le travail dans son jardin.

Le prono de Stephen Brun (Skweek) : 3-2 pour Monaco


Le prono d’Ali Traoré (Skweek) : 3-1 pour Monaco


AS Monaco (61,8 % de victoires) : taillée pour le Final Four

Mike James et Elie Okobo © Euroleague

De nouveau qualifiée aux playoffs, cette fois-ci avec l’avantage du terrain, la Roca Team ira-t-elle au Final Four ? Un an après son élimination au Pirée dans une série passionnante (3-2), le club de la principauté a montré qu’il pouvait viser encore plus haut et aborde son quart de finale face au Maccabi en position de favori, quatre jours après avoir brillamment remporté son premier titre de la saison, la Coupe de France (90-70, contre l’ASVEL).

Solidement installée dans le top 4

La Roca Team a débuté sa saison par 5 succès pour 1 défaite loin de ses terres… à Tel-Aviv (78-70, Round 3) dans le sillage de Mike James, qui a démarré en mode MVP. Monaco, qui a même pris la place de leader quelques temps n’a ensuite pas connu de crise majeure, malgré des coups de moins bien et une fin de saison moins aboutie, alors que la 4e place était acquise dès la 32e journée (3 défaites lors des 4 dernières journées, après une série de 5 succès de suite en mars).

3-points et lancers : une adresse qui fait tâche

10e adresse générale (47 %) et dernière à 3-points de la ligue (31,7% !), l’AS Monaco est consciente de ses difficultés, elle qui ne possède pas vraiment de shooteur d’excellence. Elle s’essaie majoritairement à 2-points (42,2 tentatives, leader de la ligue devant le Maccabi) et fuit autant que possible les tirs primés (21,1 tentatives, 18e), hormis Mike James qui bénéficie de toute sa liberté (l’Américain prend un quart des tirs à 3-points de son équipe).

Moins performante de loin, l’équipe de Sasa Obradovic performe au rebond offensif (12,4, leader devant le Maccabi de nouveau) et récupère de nombreuses possessions, une stratégie payante. Si les Israéliens s’adaptent assez bien à ces soucis d’adresse en playoffs, cela risque de pénaliser lourdement la Roca Team. Même combat aux lancers ! Équipe qui provoque le plus de fautes (22,8 par match), elle gâche bon nombre de ses munitions sur la ligne de réparation (16e : 75,3 %).

Excepté Mike James, Monaco est une vraie force collective

Bien que 13e à la passe décisive (15,5 de moyenne), la Roca Team prend soin du ballon (10,6 pertes de balle par match, leader de la ligue) et a trouvé un certain équilibre entre talent individuel et force collective. Sous les ordres de Sasa Obradovic, le club de la Principauté se montre agressif des deux côtés du terrain. Il subit le plus de fautes mais intercepte aussi le plus de ballons (7,3 par match), preuve de l’organisation défensive monégasque.

Des statistiques qui viennent confirmer la très bonne saison d’ensemble de Monaco où chacun vient apporter sa pierre à l’édifice, même lorsque Mike James s’est absenté, suspendu en raison d’une soirée interdite à Athènes. On aurait pu croire que cela déstabiliserait grandement l’équipe, or elle a performé (3 victoires en 3 matches) et s’est montrée pleine de maîtrise. Son retour à la compétition aurait presque déséquilibré l’équipe avec une fin d’année plus poussive de celui qui est devenu le meilleur marqueur américain de tous les temps en Euroleague cette saison. Nul doute qu’il saura revenir à son top niveau au moment des playoffs, lui qui pourra s’appuyer sur sa belle finale de Coupe de France. Dans tous les cas, coach Obradovic n’hésitera pas à lui faire une place sur le banc s’il n’apprécie pas sa prestation !

Des rotations limitées mais un effectif qui garde la forme

Sasa Obradovic a souvent fait le choix de s’appuyer sur ses joueurs phares en Euroleague, à commencer par Mike James, 4e temps de jeu de la compétition. En tournant parfois à 8 voire 9 joueurs, le coaching du Serbe a pu surprendre, notamment lorsque l’on voit la densité des effectifs des autres mastodontes de la ligue. Les jeunes Yoan Makoundou et Matthew Strazel ne sont pas ou très peu utilisés et le trio James – Loyd – Okobo enregistre 82 minutes à lui tout seul.

Seul Jordan Loyd s’est blessé dans ce trio (7 matches manqués), d’abord au nez puis à l’épaule entre décembre et janvier. Préservé lors de la finale de Coupe de France, il devrait être au rendez-vous des quarts de finale, tout comme Chima Moneke, gêné par un genou douloureux depuis plusieurs semaines. Du côté de l’effectif monégasque, hormis la suspension de James (3 matches) et deux matches sans jouer pour Jaron Blossomgame, aucun autre cadre n’a manqué la moindre rencontre (Okobo, Brown III, Diallo, Motiejunas, Hall).

Les évaluations individuelles de l’équipe :

N°1 : Mike James (16,8 d’évaluation : 16,3 points, 3,6 rebonds, 4,6 passes décisives en 31min) : MVP du mois d’octobre, l’Américain a fini la saison avec une suspension de 2 matches et plus d’irrégularité. Amateur de tirs compliqués, il ne tourne qu’à 28,7 % à 3-points mais reste décisif dans les moments clés. Prend un quart des tirs primés de son équipe et pèse sur le manque d’adresse longue distance. Nominé pour le titre de MVP.

N°2 : Jordan Loyd (13,1 d’évaluation : 12 points, 2,7 passes décisives en 25min) : l’une des pièces maîtresse en attaque mais aussi dans le top 10 à l’interception. Souvent juste et propre (1,2 perte de balle seulement), il s’est vite intégré et a été performant avec ou sans Mike James.

N°3 : Donta Hall (12,9 d’évaluation : 8,1 points, 5,3 rebonds en 19min) : le vertical pivot US n’a pas fait dans la demi-mesure sur le parquet. Au-delà de sa flopée de dunks et de contres trustant les top 10, il est impeccable au rebond et assure près du cercle (74,7 % à 2-points et 0,9 contre par match).

N°4 : Elie Okobo (12,6 d’évaluation : 12,8 points, 3,6 passes décisives en 26min) : MVP de la 16e journée – seul Français à avoir obtenu cette distinction cette saison – l’ex-arrière de l’ASVEL a trouvé sa place aux côtés de Loyd et James, et a parfaitement suppléé ces derniers durant leurs absences (seul membre du trio avec 34 matches disputés).

N°5 : Alpha Diallo (11,6 d’évaluation : 10,9 points, 4,2 rebonds, 2,1 passes décisives en 25min) : une polyvalence et un impact défensif majeur en sortie de banc (4e à l’interception : 1,4 par match). Un homme fort de la saison monégasque qui doit franchir un cap longue distance pour exploser (33,3 % à 3-points).

N°6 : Donatas Motiejunas (10 d’évaluation : 8,7 points, 3,6 rebonds en 17min) : Utilisé avec parcimonie, Dimo est parfois le facteur X. Sa palette de « moves » poste bas permet de diversifier les options dans un registre opposé à Donta Hall. Des difficultés aux lancers (56,8 %) et à 3-points (24,6 %), à l’image de l’équipe, malgré son expérience. Surmotivé à l’idée de jouer un Final Four à Kaunas, sa ville natale.

N°7 : John Brown III (6,8 d’évaluation : 5,5 points, 3,6 rebonds en 22min) : le guerrier américain apporte bien plus en défense que sa simple ligne de stats (1,3 interception, 1,6 faute provoquée). Un soldat d’Obradovic toujours prêt à donner son corps pour récupérer une possession et qui compte gagner des titres sur le Rocher.

N°8 : Chima Moneke (5,4 d’évaluation : 4,3 points, 3,8 rebonds en 13min) : en 11 rencontres, le Nigérian a montré de belles choses tout en restant assez timide. Co-MVP de la 28e journée (26 d’éval et la victoire à Vitoria). Touché au genou et ménagé, il n’a pas joué en avril, y compris en finale de Coupe de France.

N°9 : Jaron Blossomgame (4,3 d’évaluation : 5,2 points, 2,7 rebonds en 18min) : la plus grosse déception du côté des recrues. Un rendement bien maigre pour celui qui tourne à 23,9 % à 3-points et 54,8 % aux lancers.

N°10 : Yakuba Ouattara (2,1 d’évaluation : 3,6 points en 10min) : le plus souvent utilisé pour des missions défensives, capitaine « Yak » a cette capacité à changer la dynamique d’une rencontre par son agressivité et ses tirs longue distance (37,7% à 3-points), une arme qui manque à cet effectif de qualité.

N°11 : Matthew Strazel (0,9 d’évaluation : 2,2 points en 8min) : une année à apprendre dans l’ombre de Mike James et du trio d’arrières. Principalement utilisé en Betclic Elite, il a eu des opportunités de se montrer en fin de saison (14 points à Istanbul face à l’Efes, et 13 contre Valence).

* Yoan Makoundou (4,9 d’évaluation : 4,4 points, 3 rebonds en 10min, 7 matches joués*) : a saisi ses trois véritables opportunités avec 15min ou plus de temps de jeu, dont 16 points, 8 rebonds en 19min lors de la 34e journée. Comme Strazel, la concurrence est plus que rude à son poste et Obradovic n’aime pas souvent élargir ses rotations.

** Adrien Moerman (2,1 d’évaluation : 2,9 points, 2,8 rebonds en 14min, 16 matches joués) : mis à l’écart début janvier après un important passage à vide, son séjour sur le Rocher s’est vite écourté. A rebondi au Zenit Saint-Pétersbourg aux côtés de Thomas Heurtel.

Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives de l’AS Monaco


Maccabi Tel-Aviv (58,8 % de victoires) : une forteresse imprenable ?

Lorenzo Brown © Euroleague

De nouveau en playoffs et 5e, comme l’an passé, le Maccabi a-t-il les ressources pour retrouver le Final Four, 9 ans après son sacre en 2014 ? Emmené par sa bande d’Américains (10 en tout !), le club-nation israélien a réalisé une très solide saison régulière. En finissant la saison en boulet de canon, l’équipe d’Oded Kattash a réussi à chiper le cinquième spot qualificatif en playoffs, qui lui permet d’éviter le Real, le Barça ou l’Olympiakos en quarts de finale. Elle peut remercier son duo magique Lorenzo Brown – Wade Baldwin mais aussi et surtout ses fans, qui ont pleinement contribué à son superbe bilan à domicile (15 victoires – 2 défaites, record de la saison en Euroleague).

Injouable à la maison, à la peine loin de sa terre promise

Le Maccabi Tel-Aviv s’est sublimé dans sa Menora Mivtachim Arena. Seulement battue par Barcelone et l’Étoile Rouge cette saison dans sa salle pleine à craquer de 10 500 fans (96 % d’occupation moyenne), elle bénéficie à la fois de la passion débordante de ses fans et de la distance qui la sépare des autres formations européennes.

Contraintes de se déplacer plusieurs heures en avion, au beau milieu d’un calendrier souvent infernal, toutes les équipes y vivent un enfer. Les playoffs ne dérogeront pas à la règle et l’ambiance promet d’être incroyable… toutes les places en vente pour le match 3 sont parties en 4 minutes.

La meilleure base arrière d’Europe ?

La doublette composée de Lorenzo Brown et de Wade Baldwin a régalé. Un très bon casting pour les dirigeants israéliens qui n’ont pas loupé leur intersaison et qui s’inscrivent sur le long terme avec ces deux-là. Et ils ont des arguments ! Le MVP informel de l’EuroBasket 2022 Lorenzo Brown a débuté la saison sur les chapeaux de roue, l’ex joueur NBA (26 matches) Wade Baldwin l’a terminé de la plus belle des manières. À eux deux, ils combinent 33,2 des 83,6 points par match du Maccabi. Aucun duo n’avait été aussi prolifique depuis De Colo - Teodosic pour le CSKA Moscou en 2016-17 (36,2 points). À cette base arrière, on peut ajouter Bonzie Colson qui réalise une belle première saison au plus haut niveau européen, lui qui serait sur les tablettes de pratiquement toutes les écuries d’Euroleague pour cet été.

Physiquement supérieure au rebond

Deuxième équipe qui tente le plus à 2-points, le Maccabi prend un bon paquet de tirs sur deuxième chance. L’équipe flaire d’ailleurs 12 rebonds offensifs par match (2e de la compétition dans ce secteur derrière Monaco, et même 3e au rebond général). Pourtant agressive, la formation israélienne ne compte que 18,8 fautes subies par match, soit le dernier bilan de la ligue, alors qu’elle charcute pas mal de l’autre côté (21,9 fautes, 3e). Il faut dire qu’il est difficile de faire plus physique que le Maccabi et sa légion d’Américains qui verrouille tout en n’hésitant pas à commettre des fautes.

Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :

N°1 : Lorenzo Brown (16,7 d’évaluation : 16,5 points, 3,1 rebonds, 5,7 passes décisives en 31min) : dans le top 5 des meilleurs passeurs mais avec du déchet (2,8 pertes de balle). Il a étendu son bail jusqu’en 2026, preuve que tout va bien pour l’international espagnol, qui attend la coupe du monde avec impatience.

N°2 : Wade Baldwin IV (16,4 d’évaluation : 16,7 points, 3,6 rebonds, 5 passes décisives en 28min) : il vient de prolonger son bail lui aussi, pour deux saisons. Le 2e scoreur de la ligue, MVP du mois de mars, réalise une phase retour fantastique.

N°3 : Bonzie Colson (13,7 d’évaluation : 10,9 points, 5,7 rebonds en 26min) : l’ex-Strasbourgeois débutait au plus haut niveau européen. Une véritable réussite lorsque l’on voit l’impact du joueur américain sur son aile.

N°4 : Josh Nebo (11,9 d’évaluation : 7,7 points, 3,9 rebonds en 22min) : le surpuissant pivot a débuté timidement la saison mais monte en puissance à l’approche des playoffs. On a hâte de le voir combattre près du cercle avec Donta Hall, qui l’avait dominé en saison régulière.

N°5 : Roman Sorkin (9,4 d’évaluation : 7,3 points, 3,2 rebonds en 17min) : l’une des meilleures progressions de la saison, à n’en pas douter. Précieux au rebond offensif, l’Israélien rentabilise parfaitement son temps de jeu en sortie de banc.

Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives du Maccabi Tel-Aviv

Début de la série mardi 25 avril à 20h15 à Monaco sur Skweek et La Chaîne L’Équipe

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/663625/grand-bilan-de-la-saison-reguliere-deuroleague-de-lasvel-a-baskonia-tous-en-vacances/

Photo : Mathias Lessort (Euroleague)

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