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ITW Cyril Méjane, directeur éditorial de Skweek : « On avance étape par étape »

À quelques heures du lancement des playoffs de l’Euroleague, et de la série des quarts de finale entre Monaco et le Maccabi Tel-Aviv (ce mardi à 20h15, par ailleurs diffusée en clair sur La Chaîne L’Equipe), nous avons fait le point sur la première année de lancement de Skweek avec son directeur éditorial, Cyril Méjane. La plateforme détentrice des droits de l’Euroleague, qui dépend de Fedcom Media, offre à ses abonnés un traitement « jamais vu » dans le basket français et européen. Et elle « avance sereinement » sur ses prochains projets, à commencer par l’obtention de nouveaux droits.

Combien de personnes travaillent pour Skweek ? Sont-elles toutes installées en Principauté ?
« Fedcom Media est une société monégasque dirigée par Oleg Petrov, avec une bonne dizaine de personnes, pour la plupart basées à Monaco. Concernant la partie éditoriale, que je dirige, elle concerne beaucoup plus de monde. En comptant les journalistes, les commentateurs, les consultants, les reporters et la production télé, sans la partie technique, on doit être aux alentours d’une trentaine de personnes. La plupart sont en freelance ou des pigistes, et ils travaillent en majorité depuis nos bureaux à Paris. Si on ajoute la partie production TV, avec 21 Production (NDLR : filiale de L’Equipe), ça monte encore un peu plus.

Combien y a-t-il de personnes sur un match de Monaco, ou de l'ASVEL, par exemple ?
Beaucoup de monde (sourires). Il faut savoir que, pour produire un match, on récupère d’abord le signal international. La partie production TV n’est pas faite par Skweek mais par un prestataire de l’Euroleague, qui s’occupe de la captation du match. Ils sont déjà beaucoup mais cela ne dépend pas de nous. Sur notre partie privative, pour Skweek, il y a une dizaine de personnes pour la partie production TV et, sur site, pour la partie éditoriale, on retrouve un chef d’édition, un commentateur, ses deux consultants, un réalisateur, un chargé de production, et il y a toujours un journaliste reporter d’images (JRI). Au-delà des personnes sur site, il y a des personnes qui travaillent en montage pour faire des reportages. Tous les jours, on monte des sujets, des interviews, des documentaires, pour pouvoir les diffuser les soirs de matches en avant-match ou à la mi-temps en fonction de l’enjeu de la compétition.

Oleg Petrov © Philippe FITTE / Fedcom Media

Combien de commentateurs Skweek emploie pour l’ensemble des matches à couvrir ?
Il y a au total 15 commentateurs différents, dont David Cozette (NDLR : ou encore Maximilien Le Liard, Frédéric Mazéas, Clément Halberstadt, Niels Onimus). Et il y a, je crois, 9 consultants, dont Stephen Brun, Ali Traoré et Alain Digbeu.

« C’est très important pour Skweek de collaborer avec L’Equipe sur l’Euroleague. C’est une très bonne chose pour le basket français, et pour le basket en général, d’avoir un diffuseur en clair »

Le coût moyen de production d’un match de championnat de France revient à environ 25 000 euros pour France 3. Qu’en est-il pour Skweek en Euroleague ?
C’est supérieur à cette somme, tout simplement parce que la captation du match n’est pas la même. Au lieu de cinq ou six caméras pour la Betclic Elite, on est au minimum à 10 caméras au niveau de l’Euroleague. Obligatoirement, le prix est plus important. Je ne peux pas donner le prix exact parce que ça passe par un prestataire extérieur, le prix est chez eux. Mais on est sur un dispositif beaucoup plus important que sur un match de championnat, entre les caméras du prestataire plus notre propre dispositif privatif, avec notre car-régie à nous, et cinq caméras en plus. Pour les matches à l’extérieur, notre production est faite depuis un studio à L’Equipe.

Quelle est la différence avec les matches à l’extérieur ? Y’a-t-il un accord avec les TV étrangères ?
Non, il n’y a pas d’accord. En fait, on a les droits de l’Euroleague pendant quatre ans. On récupère le signal international de tous les matches de toutes les équipes, et pas seulement de l’ASVEL ou de Monaco car on diffuse tous les matches. Et, pour les matches de l’ASVEL et de Monaco à l’extérieur, on fait notre émission à nous avec ce signal depuis les studios de 21 Production. Et on a toujours une journaliste bord de terrain, Julie Yalap ou Charlotte Sauvaget, qui sont présentes sur site à l’étranger pour pouvoir nous faire vivre l’ambiance, nous raconter ce qu’il se passe et faire les interviews des joueurs des équipes françaises.


Au-delà des studios partagés avec 21 Production, quelle est la nature de l’accord avec La Chaîne L’Equipe ? Les matches en clair sont-ils une belle vitrine pour Skweek ?
Oui, c’est très important pour nous de collaborer avec L’Equipe sur l’Euroleague. C’est certain que c’est une très bonne chose pour le basket français, et pour le basket en général, d’avoir un diffuseur en clair. Les audiences ont été très bonnes toute la saison. C’est bien pour tout le monde. Ça nous permet d’avoir un partenaire en clair pour mettre en valeur le basket français, et puis il y a cet accord de production entre 21 Production qui nous permet de travailler tous ensemble et d’avoir des moyens techniques qui sont parfaits pour nos idées, notre façon de produire et ce qu’on veut pour notre antenne.

« Il y aura sept heures d’antenne le vendredi et sept heures d’antenne le dimanche lors du Final Four de Kaunas. Ce dispositif, c’est du jamais vu pour le basket en France »

Y aura-t-il des nouveautés dans le dispositif de Skweek sur les playoffs d’Euroleague, qui débutent ce mardi (en co-diffusion en clair avec La Chaîne L’Equipe) ?
Je ne vais pas parler au nom de L’Equipe, même s’il faut préciser que L’Equipe diffuse avec les commentateurs de Skweek, à savoir pour les matches de Monaco : David Cozette et Ali Traoré. Sur les quarts de finale, il n’y aura pas de nouveautés concernant Skweek : on va garder le même dispositif avec une prise d’antenne à 45 minutes avant le début du match, avec des reportages et notamment un inside avec Monaco pendant toute la durée des playoffs, comme on l’avait fait avec Bourges en quarts de finale de l’Euroleague féminine, à savoir un journaliste qui sera en permanence avec eux. On aura également des interviews, des invités, sur le même état d’esprit que toute la saison. La seule différence concernera les matches à Tel-Aviv puisque, au lieu d’avoir deux commentateurs en plateau depuis les studios de L’Equipe, nos commentateurs seront sur place.

Quelle est la politique de la chaîne en matière de reportages ? Et en matière de réseaux sociaux ?
On fait beaucoup de reportages. On en fait deux à quatre selon les semaines. Il y a des insides, comme on a pu le faire avec Bourges ou l’ASVEL. Il y a des interviews, on en a fait énormément depuis le début de la saison, à la fois sur les équipes françaises mais également avec les équipes étrangères, on a fait par exemple Ettore Messina, les joueurs français du Real Madrid, Mam Jaiteh… Sans parler des invités qu’on a en plateau, bien entendu. On a également fait des reportages autour du basket, par exemple celui d’Alexandre Mazzia, un chef trois étoiles ancien basketteur. On essaie de varier les types de reportages, et de ne pas s’intéresser qu’au terrain. Bien sûr, il y a aussi des sujets plus traditionnels avec des angles et thématiques qui vont permettent de lancer les débats. Ces sujets sont diffusés dans les avant-matches ou à la mi-temps mais ils sont aussi mis à la disposition gratuitement sur nos réseaux sociaux : sur YouTube, Twitter, Instagram et TikTok pour certains. On essaie de faire de plus en plus de contenus en vertical pour s’adapter à certains formats de réseaux sociaux également. Puis on a un « Pass découverte » qui permet de regarder les avant-matches de tous les matches en clair donc il n’y a aucune raison que nos reportages ne vivent pas ailleurs que sur la plateforme. C’est une façon de valoriser le travail de la rédaction mais aussi une façon de faire connaître la chaine et de mettre en valeur le basket français et européen.


Comment sont gérés les highlights ?
Par notre service « digital » en interne, on a différentes personnes qui travaillent sur la partie digitale ou social media, et par un prestataire externe qui collabore au quotidien avec nous. Ces highlights sont montés quasiment en temps réel pour être prêts à la fin de chaque match. Ils sont diffusés sur la plateforme mais aussi sur tous les réseaux sociaux. Et c’est très important pour nous car les plus grosses audiences, elles sont faites par les highlights. C’est normal.

Comment sera couvert le Final Four de Kaunas, du 19 au 21 mai prochain ?
On va mettre en place un gros dispositif sur le Final Four de Kaunas, que Monaco y soit ou pas. On aura un studio sur site avec Maximilien Le Liard à la présentation, qui sera accompagné d’Alain Digbeu. Et il y aura également nos commentateurs et consultants sur site, avec David Cozette, Stephen Brun et Ali Traoré, pour commenter les quatre matches (NDLR : les deux demies le 19, le match pour la 3e place et la finale le 21). Ils seront bien entendus diffusés en intégralité. Nous aurons l’exclusivité sur tous les matches mais L’Equipe diffusera sans doute aussi Monaco si le club se qualifie. Nous concernant, on prendra l’antenne une heure avant le premier match et on ne s’arrêtera pas jusqu’à la fin du débrief du deuxième match. Il y aura donc sept heures d’antenne le vendredi et sept heures d’antenne le dimanche.

Un programme chargé…
Clairement, oui (rires). Ce dispositif, c’est du jamais vu pour le basket en France. De mon expérience, par le passé, on faisait les Final Four sur place aussi mais jamais autant d’heures d’antenne non stop, jamais autant de tournages. Avoir autant de monde sur place, c’est du jamais vu. Et ça, c’est grâce à la politique de Fedcom Media. On va pouvoir proposer aux spectateurs quelque chose d’unique, et on l’espère, avec Monaco au Final Four.


« On est en train d’avancer sur d’autres droits pour continuer à valoriser le basket français »

Etes-vous satisfait des retombées d’abonnement ?
Très contents. On est très satisfaits du nombre d’abonnés, de notre lancement, et du nombre de personnes devant chaque match, en plus pour certains en clair dernièrement avec le titre de l’ASVEL féminin en Eurocup et la finale de FIBA Europe Cup pour Cholet (NDLR : match retour ce mercredi soir à 20h). On est, tout simplement, très heureux de ce début d’aventure. D’autres choses vont encore arriver pour avoir encore plus de monde sur cette plateforme.

Diffuser les finales de l’Eurocup féminine et de la FIBA Europe Cup vous a-t-il permis de mieux vous faire connaître ?
Bien sûr, ça nous permet déjà de travailler avec des clubs différents de ceux avec lesquels on a l’habitude de travailler depuis le début de la saison. Cette collaboration avec les clubs est très importante pour nous. On ne veut pas juste arriver en disant ‘’on diffuse et puis c’est tout’’. Si je reprends l’exemple de la finale de l’ASVEL féminin - et cela n’a rien à voir avec le fait de diffuser l’ASVEL en Euroleague -, pour le match retour de la finale à Istanbul, on a mis en place une opération spéciale dans des bars à Lyon pour que toutes les personnes qui n’avaient pas d’abonnement à Skweek ou qui n’avaient pas prévu de regarder Skweek en gratuit ce soir-là (NDLR : Skweek a retransmis la double confrontation de la finale de l’Eurocup féminine en clair) puissent profiter de l’événement et faire la fête dans les bars lyonnais. C’est un type d’événement qu’on va reproduire. Et oui, c’est important de faire d’autres compétitions que l’Euroleague et l’Eurocup (NDLR : contrat de quatre ans). On est en train d’avancer sur d’autres droits pour continuer à travailler avec tout le monde et continuer à valoriser le basket français.

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/662660/la-finale-de-la-fiba-europe-cup-wloclawek-cholet-en-clair-sur-skweek/

Skweek s’est positionnée pour récupérer les droits de la Betclic Elite. Mais la chaine est-elle intéressée par la NBA, la BCL, les compétitions des équipes nationales ?
On n’en est encore pas là. On avance étape par étape. Il faut prendre le temps de voir ce qui est possible et envisageable, et dans quelle mesure on peut collaborer avec les autres diffuseurs, comme on le fait avec L’Equipe sur l’Euroleague. On avance sur différents droits mais il n’y a pas d’urgence, en fait. Bien sûr, il y a des deadlines et des appels d’offres mais on n’est pas dans l’urgence. On sait où on va, on sait ce qu’on veut, on sait ce qu’on aura à la rentrée. Officiellement, on ne se positionnera pas sur une compétition plutôt qu’une autre. On verra ce qui est faisable. On avance sereinement.

Pour le moment, Skweek est diffusé en France et à Monaco. Y a-t-il un projet de vous étendre en Europe ?
À l’avenir, c’est quelque chose d’envisageable, oui.

Vous qui avez travaillé entre autres à RMC, sentez-vous un désir de développer le basket plus grand à Fedcom Media ?
C’est différent. C’est difficile de comparer. Il y avait une volonté de développer à RMC, bien sûr. Mais c’est clair que les ambitions sont beaucoup plus importantes. Le propriétaire de Fedcom, Aleksej Fedoricsev, est quelqu’un qui adore le basket. Il regarde du basket quand il est chez lui, il vit pour son club et la ville de Monaco. Il y a de belles ambitions et il y a surtout UNE belle ambition, c’est celle d’Aleksej Fedoricsev, d’Oleg Petrov et de tous les gens de Fedcom Media et Skweek, c’est celle de mettre en avant le basket français et européen, de faire grandir et accompagner le basket, qui est un sport qui compte beaucoup de licenciés en France (NDLR : 708 000 au dernier décompte sur la saison 2022-2023, deuxième sport collectif derrière le foot) et qui est reconnu en France grâce notamment à la puissance de la NBA. On est un nouvel acteur mais on veut aller encore plus loin et faire partie de ce développement. »

Elie Okobo © Euroleague

Trois questions à Cyril Méjane sur la série des quarts de finale d’Euroleague entre Monaco et le Maccabi Tel-Aviv :

Selon vous, quelles sont les chances de Monaco dans cette série (en trois manches gagnantes) ?
Pour moi, ils sont favoris de la série. Il y a une forme de logique puisque les Monégasques ont terminé quatrièmes et le Maccabi cinquièmes. Ils ont l’avantage du terrain et un effectif assez incroyable avec des joueurs comme Mike James et Elie Okobo qui sont juste fabuleux, on le voit à chaque match. Maintenant, ça ne va pas être facile. Le Maccabi n’a perdu que deux matches à domicile cette saison donc ça sera très compliqué d’aller en prendre un là-bas. Mais Monaco a toutes les armes pour réussir, même à l’extérieur, avec ses joueurs d’expérience, et même son secteur intérieur. La démonstration contre l’ASVEL en finale de la Coupe de France samedi a démontré que la Roca Team est prête et que les joueurs sont ultra motivés. 

Sur quel aspect la série peut-elle basculer ?
Il y a plusieurs choses. Si Monaco arrive à gagner un match à Tel-Aviv, j’imagine que ce sera un moment décisif car c’est tellement difficile d’aller gagner là-bas. On peut comparer ça au Partizan Belgrade par exemple. Après, l’aspect du jeu qui me parait crucial dans cette série, c’est la défense. Les deux équipes ont de très gros talents offensifs, plusieurs joueurs capables de faire la différence seuls. Donc l’équipe qui défendra le mieux, celle qui prendra le plus de rebonds, aura de grandes chances de gagner les matches et de se qualifier pour le Final Four.

Votre pronostic ?
3-1 ou 3-2. Disons 3-1 pour Monaco !

Le calendrier de la série :
Mardi 25 avril (20h15) : Monaco - Maccabi Tel-Aviv (Match 1)
Jeudi 27 avril (20h15) : Monaco - Maccabi Tel-Aviv (Match 2)
Mardi 2 mai (20h05) : Maccabi Tel-Aviv - Monaco (Match 3)
Jeudi 4 mai (20h05) : Maccabi Tel-Aviv - Monaco (Match 4 potentiel)
Mardi 9 mai (à déterminer) : Monaco - Maccabi Tel-Aviv (Match 5 potentiel)

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/659679/skweek-lance-un-pass-a-prix-reduit-pour-les-deux-derniers-mois-des-coupes-deurope/

Photo d’ouverture : Cyril Méjane (Fedcom Media)

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