Joueur, il était surnommé « La Mosca Atomica » – la Mouche atomique. Gianmarco Pozzecco, le sélectionneur de l’équipe d’Italie, est un personnage étourdissant.
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À la question de savoir s’il est satisfait d’avoir embauché Gianmarco Pozzecco comme sélectionneur de la Squadra Azzurra, Giovanni Petrucci, le président de la fédération italienne, a répondu à La Gazzetta dello Sport : « Je suis de plus en plus enthousiaste quant à mon choix. Il a apporté de nouvelles méthodes d’entraînement, différentes de celles qu’il utilisait dans les clubs. Avec lui, le climat est super, il a un enthousiasme débordant, il n’y a plus de joueurs qui ne veulent pas venir en équipe nationale ».
Un enthousiasme débordant, dit-il. C’est davantage encore. Pour mieux cerner la personnalité extravertie de Gianmarco Pozzecco, qui en fait une sorte d’anti-Vincent Collet, il faut se souvenir du 8e de finale de l’EuroBasket 2022 face à la Serbie. Le Poz fut expulsé du terrain pour deux fautes techniques. Il a étreint ses joueurs, les larmes aux yeux, fait des highfives à des joueurs serbes, et rejoint les vestiaires pour voir l’Italie refaire surface et coiffer l’équipe de Nikola Jokic, deux fois MVP de la NBA (94-86). Mais Pozzecco est revenu se planquer à l’entrée du tunnel et quand le buzzer a retenti, il a sauté dans les bras de tout le monde, y compris dans ceux de Giannis Antetokounpo qu’il a croisé dans un couloir. « Je pense que l’expulsion de l’entraîneur a réveillé quelque chose en nous », a déclaré le meneur Marco Spissu. « Nous avons mieux joué défensivement. Quand nous avons bien fait circuler le ballon, nous avons réussi en attaque et marqué beaucoup de trois-points. Cela nous a remis dans le match. Vaincre un tel adversaire, c’est comme un rêve. Je suis très fier de notre équipe. »
En quart-de-finale, les Italiens ne déposèrent les armes contre la France qu’en prolongation (93-85) après avoir flirté avec la victoire. A la fin du match, Pozzecco fit un câlin plein d’émotions à Simone Fontecchio qui avait manqué le coup de grâce dans le temps règlementaire. À la veille de l’EuroBasket, il avait déclaré : « Ma femme traite le sport comme une simple profane. Elle me demande pourquoi les gars gâchent leurs vacances bien méritées avec des idiots comme moi. »
« J’étais un clown avec un objectif déclaré : devenir le plus admiré du cirque »
Vous souhaitez en savoir encore davantage sur ce personnage haut en couleurs, exubérant, atypique, unique même ? Voici un florilège constitué à partir d’interviewes, de déclarations et d’extraits de son autobiographie « Clamoroso ». Tout est savoureux.
« J’étais un enfant assez vif, avec cette vivacité qui peut être crispante. J’ai tellement fait de conneries dans mon enfance qu’il faudrait un livre rien que pour ça. J’ai commencé par le bas, pas seulement au niveau de la taille. J’étais un franc-tireur digne d’une maison de correction. La maturation…
Photo d’ouverture : Gianmarco Pozzecco (FIBA)