Aller au contenu

Guide Pro B 2021-22 – Denain : faire aussi bien va être difficile

Denain Voltaire a été l’une des belles surprises de la dernière saison, finissant 5e ex-aequo, un exploit pour un club aux petits moyens. Rançon de cette gloire, la majorité de l’effectif s’est envolé vers des destinations plus huppées. Et Rémy Valin, le coach, doit rebâtir un collectif qui aura la

Denain Voltaire a été l’une des belles surprises de la dernière saison, finissant 5e ex-aequo, un exploit pour un club aux petits moyens. Rançon de cette gloire, la majorité de l’effectif s’est envolé vers des destinations plus huppées. Et Rémy Valin, le coach, doit rebâtir un collectif qui aura la lourde tâche de faire aussi bien que son prédécesseur. Un défi pas évident à réaliser, même si l’effectif semble équilibré.

Comme chaque saison, Basket Europe offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Pour profiter de l’intégralité de ce contenu et bien d’autres, vous pouvez vous abonner ici.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Lorsqu’on présente le 16e budget et la 15e masse salariale de la compétion, comme c’était le cas pour Denain la saison passée, on ne vise logiquement pas beaucoup plus haut que le maintien. Sauf si l’on s’appelle ASC Denain Voltaire Porte du Hainaut (ou Saint-Quentin, nous y reviendrons dans un futur article). En effet, malgré une entame de saison chaotique (le pivot Justin Raffington coupé avant même les premiers matchs officiels, le meneur Tyler Laser remercié après une seule rencontre) et un fort lot de blessures (seuls Matthieu Missonnier et Chris-Ebou Ndow ont disputé les 34 matchs de saison régulière), l’ASCDV a réussi une très brillante saison, terminant 5e ex-aequo avec Quimper, présentant un bilan de 21 victoires pour 13 défaites.

1 Le bilan de la saison passée

Une belle surprise, que l’analyse des stats amplifie. En effet, comment la 16e attaque de Pro B (76,1 points marqués), la 17e réussite aux tirs (44,5 %), la 17e équipe à la passe (17,2 par match), la moins agressive des attaques (17,7 fautes provoquées) a-t-elle pu faire aussi bien ? Pas en brillant en attaque, c’est sûr. Mais en défendant le plomb : 2e défense de Pro B (74,8 points encaissés), 3e aux rebonds (37,1 par match), seulement 44,3 % de réussite concédée aux adversaires (3e meilleure moyenne du championnat), dont 31,7 % à trois-points (meilleure équipe sur ce critère), 16,5 passes autorisées (2e plus faible moyenne), 9,2 rebonds offensifs laissés à l’adversaire (4e meilleure moyenne), etc.

Rigo Edzata (de face)

En bref, Denain n’a sans doute pas présenté le jeu d’attaque le plus brillant qui soit, mais l’équipe a fait ce qu’il fallait faire pour gagner. Et c’est bien là le principal !

2 Le recrutement

Le souci, lorsqu’un club aux moyens limités obtient de tels résultats, c’est que ses meilleurs joueurs attirent les convoitises de structures plus huppées. Conséquence : les six meilleurs marqueurs de la saison écoulée ont rejoint d’autres horizons, en première division pour Stephen Brown (Allemagne) ou David Skara (Betclic Élite), dans des clubs plus fortunés de Pro B pour d’autres (Chris-Ebou Ndow à Boulazac, Anthony Racine à Blois) alors que Ruphin Kayembe a opté pour un projet en NM1 et qu’Amaury Gorgemans est parti en D2 espagnole.

Martins Igbanu

Bref, outre le coach Rémy Valin qui a rempilé pour deux saisons, seuls sont restés à Denain les jeunes JFL Quentin Losser, Armand Mensah, Rigo Edzata et, nouveau capitaine de l’équipe, Matthieu Missonnier.

Pour les accompagner, Denain Voltaire a été obligé de tenter des paris. James Washington, brillant meneur à Vichy-Clermont en fin de saison, n’en était à priori pas un. Mais il ne s’est pas adapté et est parti après n’avoir pas joué le troisième match de Leaders Cup de l’équipe, restant sur deux sorties bien en deça des espérances (7,0 points, 3,5 rebonds, 3,0 passes, 8,5 d’éval). Reste à espérer que cela se passe mieux pour les autres nouveaux. Pour l’arrière David Efianayi ou l’intérieur Martins Igbanu (disposant tous deux d’un passeport nigérian), la question de l’adaptation à la Pro B va logiquement se poser.  Et la réponse a été négative pour Igbanu : malgré deux très bons premiers matchs en Leaders Cup, il est reparti, remplacé par le pivot serbe Milan Milovanovic. A voir comment lui aussi s’adaptera. De même, le Québécois Guillaume Payen Boucard franchira-t-il le gap entre NM1, où il a brillé, et Pro B ? Et les jeunes Florian Pouaveyoun et Clément Frisch seront-ils à la hauteur ? Qui sera le remplaçant de Washington et quand arrivera-t-il ?

3 Les objectifs

De la réponse à ces questions découle la réussite de la saison qui démarre, bien sûr. Cela étant dit, il faut noter que l’ASCDV a mis tous les atouts de son côté, notamment en augmentant son budget de 30 % (1,908 million d’euros contre 1,463) et de 13 % sa masse salariale (621 500 €, 14e de Pro B). Et le meneur remplaçant Washington, Myles Mack, semble apporter des garanties.

Les chiffres ne faisant pas tout, il faut aussi que la cohésion se crée, que les principes de jeu de Rémy Valin soient acceptés et intégrés par tous. Plutôt convaincante en préparation (3 victoires pour une défaite, avec des Martin Igbanu, David Efianayi et Clément Frisch performants) et victorieuse en coupe de France contre l’ASA (74-67 avec Efianayi à 20 d’évaluation et Guillaume Payen-Boucard à 12 points et 10 rebonds), l’ASC Denain Voltaire s’est montrée moins à son aiselors des trois premières journées de Leaders Cup, concédant deux défaites face à Lille (69-73) et à Saint-Quentin (71-76) avant de se reprendre à Lille (81-72), avec un énorme Clément Frisch (35 d’évaluation !).

Armand Mensah

Mais ces matchs montrent que David Efianayi (31,4 % aux tirs, 11,8 % à trois-points) et Guillaume Payen-Boucard (7,0 points à 35,1 % aux tirs dont 22,3 % à trois-points) ne sont pas encore adaptés aux rigueurs de la Pro B.

Mais il n’y a pas de quoi tirer la sonnette d’alarme, d’autant que Rémy Valin a l’habitude de bâtir des collectifs où tout le monde a un rôle à jouer, sans forcément de « première gâchette ».

En haussant un peu son niveau défensif, en peaufinant son collectif, en trouvant un meneur étranger de bon calibre, Denain a les moyens de vivre une bonne saison. Sans doute pas du même calibre que la dernière, la concurrence semble s’être encore étoffée. Mais on peut penser que l’ASCDV n’aura pas trop à se soucier d’éviter la relégation, étant peut-être même capable de viser les playoffs. Après tout, Denain avait la saison passée changé son axe 1-5 en début de saison pour un excellent résultat final, peut-être que, l’histoire se répétant, la conclusion sera la même !

Les mouvements de l’intersaison

Restent au club : Rémy Valin (coach, prolongation, 2 ans), Quentin Losser (prolongation, 1 an), Armand Mensah (prolongation prêt de Nanterre, 1 an), Rigo Edzata (RDCongo, prolongation, 1 an), Matthieu Missonnier (prolongation, 1 an).

Départs : Stephen Brown (Göttingen/Allemagne), Chris-Ebou Ndow (Boulazac), Brahim Dohou (Sables d’Olonne/NM1), Anthony Racine (Blois, pigiste médical), Ismaël Cadiau, David Skara (Le Portel/Betclic Élite), Ruphin Kayembe (La Rochelle/NM1), Amaury Gorgemans (Melilla/Espagne D2).

Arrivées : Clément Frisch (Strasbourg, Espoirs, prêt, 1 an), Guillaume Payen Boucard (Canada, Mulhouse/NM1, 1 an), Florian Pouaveyoun (Tarbes-Lourdes/NM1, 1 an), David Efianayi(Nigéria/USA, Horsens/Danemark, 2 ans), Milan Milovanovic, Novo Mesto/Slovénie, 1 an), Myles Mack (Balikesir BuyuksehirBelediyespor/Turquie D2).

L’effectif 2021-22

Meneur :, Armand Mensah (22 ans, 1,79 m)

Arrière :  Myles Mack (28 ans, 1,75 m), Matthieu Missonnier (23 ans, 1,88 m), David Efianayi (Nigéria-USA, 25 ans, 1,88 m)

Ailier : Guillaume Payen-Boucard (Canada, 31 ans, 1,98 m), Florian Pouaveyoun (22 ans, 2,03 m)

Ailier-fort : Quentin Losser (21 ans, 2,03 m), Clément Frisch (19 ans, 2,01 m)

Pivot : Rigo Edzata (Congo/JFL, 24 ans, 2,04 m), Milan Milovanovic (Serbie, 30ans, 2,08 m)

Entraîneur : Rémy Valin

Florian Pouaveyoun

Les joueurs

Le cinq majeur probable

Myles Mack
Né le 25 février 1993 (28 ans)  –  1,75 m  –  Poste 1  –  Américain

Stats TBL (Turquie D2) : 16,7 points à 51,5 % aux tirs (dont 36,0 % à trois-points), 2,8 rebonds, 6,3 passes, 2,5 interceptions, 2,5 balles perdues pour 17,5 d’évaluation en 33 minutes (30 matchs)

Pour remplacer un James Washington peu à l’aise dans son rôle de meneur-organisateur tel que Rémy Valin souhaitait lui voir endosser, Denain a fait appel à un tout autre profil en la personne de Myles Mack, un micro-meneur  à la fois scoreur et créateur. Originaire du New Jersey, il y a fait ses humanités à la fac de Rutgers, en sortant en 2015. Après une année sans jouer, il a effectué sa première saison professionnelle (2016-17) au Danemark, s’y montrant de suite efficace : 16,5 points, 42,4 % à trois-points, 4,8 passes. L’exercice suivant s’est beaucoup moins bien passé avec Turow, en Pologne : le natif de Patterson n’a joué que 8 rencontres pour 8,4 points et 4,1 passes. Bien mieux la saison suivante à Gilwice, autre club de première division polonaise, le rapide meneur est ensuite parti pour la Turquie, où il a passé les deux dernières saisons en D2, avec le club de Balikesir. Il s’y est montré très performant, produisant 22,0 points et 9,1 passes la première année. Adroit à trois-points, plutôt bon rebondeur pour sa taille (5,8 par match en 2019-20), il perd toutefois pas mal de ballons (4,0 par match en 2019-20). Il va devoir rapidement s’acclimater à son nouvel environnement pour apporter tout ce que Denain attend de lui.

David Efianayi
Né le 19 décembre 1995 (25 ans) – 1,88 m – Poste 2 – Américano-Nigérian

Stats Basketligaen (Danemark) : 20,2 points à 58,7 % aux tirs (dont 38,1 % à trois-points), 4,0 rebonds, 3,7 passes, 1,5 interception, 2,8 balles perdues pour 21,4 d’évaluation en 33 minutes (37 matchs)

Catalogué gros scoreur (ses stats au Danemark en témoignent), le natif d’Orlando est un petit arrière qui a réalisé des cartons à peu près partout où il est passé. Dans la fac de Gardner Webb, il a tourné lors de sa saison senior à 18,1 points et 3,7 rebonds, avec 42,0 % à trois-points. Pour sa première saison professionnelle, en 2019-20, sous les couleurs des Bakken Bears, déjà au Danemark, il a été très correct, avec 12,4 points, 2,6 rebonds et 3,3 passes. En revanche, lors du tour préliminaire de BCL disputé avec ces « ours », il n’a produit que 6,0 points à 33,3 % aux tirs, 3,5 rebonds, 2,5 passes en 2 matchs. Adroit, explosif, il semble toutefois quelque peu s’évaporer lorsque le niveau de jeu augmente, comme en attestent ses perfs en BCL ou en Leaders Cup cette saison : 10,3 points, 31,4% aux tirs, 11,8 % à trois-points (2/17), 3,7 rebonds, 2,0 passes, 7,0 d’évaluation. Il va pourtant se faire violence pour retrouver le niveau qu’il a démontré en préparation (14,8 points à 76 % à deux-points et 53 % à trois-points). Denain va avoir besoin de ses points sur les lignes arrière.

Guillaume Payen-Boucard
Né le 16 mars 1990 (31 ans) – 1,98 m – Poste 3 – Canadien

Stats NM1 : 15,1 points à 47,5 % aux tirs (dont 36,3 % à trois-points), 7,2 rebonds, 5,9 passes, 1,6 interception, 0,9 contre, 3,1 balles perdues pour 17,6 d’évaluation en 37 minutes (23 matchs)

Depuis le début de sa carrière professionnelle en 2016, le Québécois a alterné entre ligues canadiennes (entre 5,7 et 19,7 points selon les saisons) et passages plus probants en NM1, à GET Vosges pour sa première saison et à Mulhouse ces deux dernières années. Où il s’est montré à son avantage : 16,5 points et 8,5 rebonds en 2019-20 et 15,1 points la saison dernière. On l’a également vu le temps de deux matchs en République Tchèque, au Sluneta Utsi. Une expérience malheureuse : 2 matchs, 0 point marqué. Fort rebondeur, bon passeur, contreur avisé, il noircit toutes les cases de la feuille de stats. Seul bémol, une adresse à trois-points fluctuante. Un joueur au bon physique et aux fondamentaux de qualité.

Clément Frisch
Né le 7 janvier 2002 (19 ans) – 2,01 m – Poste 4 – Français

Stats Jeep Élite : 0,5 point à 33,3 % aux tirs (dont 0/1 à trois-points), 0 rebond, 0 passe, 0 interception, 0 balle perdue pour 0,0 d’évaluation en 3 minutes (4 matchs)

Stats Espoirs : 18,4 points à 55,5 % aux tirs (dont 39,2 % à trois-points), 9,0 rebonds, 3,2 passes, 0,8 contre, 1,7 interception, 2,3 balles perdues pour 23,5 d’évaluation en 31 minutes (12 matchs)

À Strasbourg, où il a été formé, le natif de Décize (58) n’a pas réussi à concrétiser avec les pros les belles promesses de ses prestations en Espoir, où il a terminé meilleure évaluation et MVP du championnat. D’où le projet d’aller s’aguerrir en Pro B avant de retrouver l’étage supérieur. Il devrait pouvoir réussir son pari si l’on s’en remet à son intersaison et à ses dernières sorties. Cet été, avec l’équipe de France U19, il a décroché l’argent au Mondial dans un rôle qui est allé croissant tout au long de la compétition : 8,0 points, 5,4 rebonds, 40,0 % aux tirs, 31,6 % à trois-points. Après une préparation en demi-teinte (10,3 points mais 1/11 à trois-points), il n’a pas forcément rassuré sur ses deux premières sorties en Leaders Cup : 5 points (2/10 aux tirs dont 0/1 à trois-points), 9 rebonds, 9 d’éval puis 10 points (5/14 aux tirs dont 0/3 à trois-points), 4 rebonds, 5 d’éval. Puis est venu la victoire de Denain à Lille (81-72), où il a fait étalage de toutes ses capacités : en 34 minutes, 20 points (9/15 aux tirs dont 2/6 à trois-points), 16 rebonds, 3 passes, 2 contres, 1 interception, 1 balle perdue (34 minutes) pour 35 d’éval ! Shooteur gourmand – et parfois trop –, il n’est pas forcément très à l’aise à trois-points et manque de densité défensive. Mais s’il réitère sa perf lilloise, il sera l’une des très bonnes surprises de la saison de Pro B.

Milan Milovanovic
Né le 7 septembre 1991 (30ans) – 2,08 m – Poste 5 – Serbe

Stats Ligue Adriatique : 4,8 points à 52,5 % aux tirs (dont 0 trois-points), 2,9 rebonds, 0,2 passe, 0,1 interception, 1,3 balle perdue pour 5,3 d’évaluation en 12 minutes (12 matchs)

Fraîchement débarqué pour remplacer un Martins Igbanu qui ne s’est pas adapté à la France, Milan Milovanovic a été international serbe dans les équipes de jeunes, participant notamment à l’Euro U20 de 2011 (6,2 points et 4,3 rebonds). Au niveau professionnel, il a surtout sévi dans les pays de l’Est, en Serbie bien entendu (et en Ligue Adriatique, avec l’Étoile Rouge et le Mega Bemax), mais aussi en Slovaquie, en Roumanie, en Pologne et en Slovénie. Assez mobile et plutôt vertical, il a de bonnes mains mais il ne tire de loin que sous la torture, et encore. Il faut dire que son adresse est fluctuante, en témoignent des stats aux lancers francs naviguant de 50 à 84 % selon les saisons.

Le banc

Armand Mensah
Né le 22 janvier 1999 (22 ans) – 1,79 m – Poste 1 – Français

Stats Pro B : 4,8 points à 47,2 % aux tirs (dont 44,7 % à trois-points), 1,6 rebond, 2,4 passes, 0,7 interception, 1,3 balle perdue pour 5,9 d’évaluation en 15 minutes (31 matchs)

Formé à Nanterre, le petit combo guard n’a pas réussi à franchir le cap de la Jeep Élite. Raison pour laquelle il a alterné en 2019-20 entre Nanterre et Rueil via une licence AS avant de rejoindre Denain la saison passée. Un peu timide offensivement (un peu plus de 3 shoots par match sur une quinzaine de minutes en Leaders Cup), il peut devenir un bon backup à la mène avec quelques efforts dans la gestion de la balle.

Matthieu Missonnier
Né le 10 octobre 1997 (23 ans) – 1,88 m – Poste 1-2 – Français

Stats Pro B : 5,4 points à 39,3 % aux tirs (dont 26,1 % à trois-points), 2,1 rebonds, 3,7 passes, 1,3 interception, 2,2 balles perdues pour 6,4 d’évaluation en 25 minutes (34 matchs)

Le capitaine de Denain Voltaire est un joueur qui déborde d’énergie et de motivation. Il fallait bien ça pour arriver jusqu’en Pro B, lui qui a connu la NM2 à Prissé-Mâcon jusqu’à ses 18 ans avant d’intégrer le centre de formation de Chalon puis de passer deux saison en NM1 à Lorient et GET Vosges. Arrivé l’année passée à Denain, il s’y est imposé comme un chien de garde défensif, faisant 31 fois partie du cinq majeur. Bon passeur (10 offrandes à Lille), il est en revanche peu à son aise à trois-points et aux lancers francs : 52,6 % la saison dernière. Les axes de travail du Chalonnais sont donc tout trouvés.

Florian Pouaveyoun
Né le 8 mai 1999 (22 ans) – 2,03 m – Poste 3-4 – Français

Stats NM1 : 7,8 points à 61,8 % aux tirs (dont 24,0 % à trois-points), 5,9 rebonds, 0,8 passe, 1,8 interception, 0,5 contre, 1,3 balle perdue pour 10,3 d’évaluation en 23 minutes (24 matchs)

Le Nantais a fréquenté les centres de formation de Rouen puis Pau (2018-20) sans réussir à forcer la porte de la première division. Il est donc descendu la saison dernière en NM1, à Tarbes-Lourdes, pour prendre des responsabilités. Une bonne pioche, grâce notamment à ses qualités athlétiques. Mais sa technique laisse encore à désirer et il est catastrophique à trois-points. Volontaire, il a les moyens de gagner du temps de jeu. S’il travaille sur ses lacunes.

Quentin Losser
Né le 11 septembre 1999 (22 ans) – 2,03 m – Poste 5 – Français

Stats Pro B : 4,5 points à 47,0 % aux tirs (dont 0 tir à trois-points), 3,2 rebonds, 0,7 passe, 0,6 interception, 0,8 balle perdue pour 5,9 d’évaluation en 15 minutes (33 matchs)

Comme Martins Igbanu, le Rémois n’est pas un pivot de très grande taille, mais il compense par son timing, sa dureté et son envergure. Passé par le centre de formation de Hyères-Toulon puis de Châlons-Reims, il est venu à Denain s’aguerrir et gagner du temps de jeu. Fiable de près, moins aux lancers francs et de loin, il peut se montrer bon rebondeur. Manque encore de régularité dans ses performances. 6,5 points à 66,7 % aux tirs, 2,0 rebonds 7,5d’éval sur ses deux premières sorties en Leaders Cup.

Rigo Edzata
Né le 23 février 1997 (24 ans) – 2,04 m – Poste 4-5 – Congolais (JFL)

Stats Pro B : 6,9 points à 50,7 % aux tirs (dont 28,8 % à trois-points), 4,9 rebonds, 0,5 passe, 0,6 contre, 0,3 interception, 0,7 balle perdue pour 9,4 d’évaluation en 19 minutes (34 matchs)

L’homme à tout faire sur les lignes intérieures denaisiennes. Solide, le natif de Brazzaville (République Démocratique du Congo) est un bon rebondeur au tir fiable. Bon aux lancers francs, il est plus erratique à trois-points. Passé par les Espoirs de Cholet, il y a fait une bonne saison 2016-17 (13,7 points, 6,3 rebonds, 16,0 d’éval) mais a coincé l’année suivante : 9,7 points, 5,3 rebonds, 13,7 d’éval. Arrivé en 2018 à Denain, il y progresse de saison en saison. 10,0 points (50,0 % aux tirs dont 3/6 à trois-points) et 6,3 rebonds pour 13,3 d’éval sur les trois premiers matchs de Leaders Cup. La saison de l’éclosion ?

Le coach

Rémy Valin
Né le 9 décembre 1977 (44 ans) – Français

Il a déjà 12 saisons en tant qu’entraîneur au compteur. Un fidèle : Évreux de 2007 à 2015, Rouen de 2015 à 2017, Denain depuis. Avec à la clé une place en playoffs, une 5e place la saison dernière et un titre en Leaders Cup. Un coach apprécié, qui aime lancer les jeunes joueurs et qui a une philosophie défensive.

Assistante : Jade Sage (28 ans)

Photo d’ouverture et toutes photos : crédit Pascal Thurotte – ASC Denain Voltaire

x

[armelse]

Logo

Lorsqu’on présente le 16e budget et la 15e masse salariale de la compétion, comme c’était le cas pour Denain la saison passée, on ne vise logiquement pas beaucoup plus haut que le maintien. Sauf si l’on s’appelle ASC Denain Voltaire Porte du Hainaut (ou Saint-Quentin, nous y reviendrons dans un futur article). En effet, malgré une entame de saison chaotique (le pivot Justin Raffington coupé avant même les premiers matchs officiels, le meneur Tyler Laser remercié après une seule rencontre) et un fort lot de blessures (seuls Matthieu Missonnier et Chris-Ebou Ndow ont disputé les 34 matchs de saison régulière), l’ASCDV a réussi une très brillante saison, terminant 5e ex-aequo avec Quimper, présentant un bilan de 21 victoires pour 13 défaites.

1 Le bilan de la saison passée

Une belle surprise, que l’analyse des stats amplifie. En effet, comment la 16e attaque de Pro B (76,1 points marqués), la 17e réussite aux tirs (44,5 %), la 17e équipe à la passe (17,2 par match), la moins agressive des attaques (17,7 fautes provoquées) a-t-elle pu faire aussi bien ? Pas en brillant en attaque, c’est sûr. Mais en défendant le plomb : 2e défense de Pro B (74,8 points encaissés), 3e aux rebonds (37,1 par match), seulement 44,3 % de réussite concédée aux adversaires (3e meilleure moyenne du championnat), dont 31,7 % à trois-points (meilleure équipe sur ce critère), 16,5 passes autorisées (2e plus faible moyenne), 9,2 rebonds offensifs laissés à l’adversaire (4e meilleure moyenne), etc.

Rigo Edzata (de face)

En bref, Denain n’a sans doute pas présenté le jeu d’attaque le plus brillant qui soit, mais l’équipe a fait ce qu’il fallait faire pour gagner. Et c’est bien là le principal !

2 Le recrutement

Le souci, lorsqu’un club aux moyens limités obtient de tels résultats, c’est que ses meilleurs joueurs attirent les convoitises de structures plus huppées. Conséquence : les six meilleurs marqueurs de la saison écoulée ont rejoint d’autres horizons, en première division pour Stephen Brown (Allemagne) ou David Skara (Betclic Élite), dans des clubs plus fortunés de Pro B pour d’autres (Chris-Ebou Ndow à Boulazac, Anthony Racine à Blois) alors que Ruphin Kayembe a opté pour un projet en NM1 et qu’Amaury Gorgemans est parti en D2 espagnole.

Martins Igbanu

Bref, outre le coach Rémy Valin qui a rempilé pour deux saisons, seuls sont restés à Denain les jeunes JFL Quentin Losser, Armand Mensah, Rigo Edzata et, nouveau capitaine de l’équipe, Matthieu Missonnier.

Pour les accompagner, Denain Voltaire a été obligé de tenter des paris. James Washington, brillant meneur à Vichy-Clermont en fin de saison, n’en était à priori pas un. Mais il ne s’est pas adapté et est parti après n’avoir pas joué le troisième match de Leaders Cup de l’équipe, restant sur deux sorties bien en deça des espérances (7,0 points, 3,5 rebonds, 3,0 passes, 8,5 d’éval). Reste à espérer que cela se passe mieux pour les autres nouveaux. Pour l’arrière David Efianayi ou l’intérieur Martins Igbanu (disposant tous deux d’un passeport nigérian), la question de l’adaptation à la Pro B va logiquement se poser.  Et la réponse a été négative pour Igbanu : malgré deux très bons premiers matchs en Leaders Cup, il est reparti, remplacé par le pivot serbe Milan Milovanovic. A voir comment lui aussi s’adaptera. De même, le Québécois Guillaume Payen Boucard franchira-t-il le gap entre NM1, où il a brillé, et Pro B ? Et les jeunes Florian Pouaveyoun et Clément Frisch seront-ils à la hauteur ? Qui sera le remplaçant de Washington et quand arrivera-t-il ?

3 Les objectifs

De la réponse à ces questions découle la réussite de la saison qui démarre, bien sûr. Cela étant dit, il faut noter que l’ASCDV a mis tous les atouts de son côté, notamment en augmentant son budget de 30 % (1,908 million d’euros contre 1,463) et de 13 % sa masse salariale (621 500 €, 14e de Pro B).

Les chiffres ne faisant pas tout, il faut aussi que la cohésion se crée, que les principes de jeu de Rémy Valin soient acceptés et intégrés par tous. Plutôt convaincante en préparation (3 victoires pour une défaite, avec des Martin Igbanu, David Efianayi et Clément Frisch performants) et victorieuse en coupe de France contre l’ASA (74-67 avec Efianayi à 20 d’évaluation et Guillaume Payen-Boucard à 12 points et 10 rebonds), l’ASC Denain Voltaire s’est montrée moins convaincante lors des trois premières journées de Leaders Cup,

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Commentaires

Fil d'actualité