Arrivé au Mans comme assistant de Dounia Issa, en 2019, Elric Delord a été rapidement promu coach principal, et son contrat a été prolongé jusqu’en 2023. Malgré les perturbations dues au Covid-19 et à de multiples blessures, il s’est déjà fait la réputation d’un coach qui gagne.
Qu’est-ce qui vous a poussé à abandonner votre job au CNRS à Bordeaux pour être coach de basket ?
J’ai toujours voulu être en priorité entraîneur. J’ai arrêté mes études pendant un an pour passer mes diplômes d’entraîneur avant de les reprendre. Mon travail d’entraîneur, qui se faisait à Bègles avec les jeunes, me permettait de payer mes études. Je voulais être entraîneur, mais il y a tellement peu de places, c’est tellement fermé comme monde, qu’il fallait un plan B dans lequel je pouvais aussi m’épanouir. C’est pour ça que j’ai eu une carrière en informatique. Et puis j’ai eu l’opportunité d’arriver à l’ASVEL avec Pierre Vincent et je l’ai saisie. En fait, j’étais à cette époque assistant en Nationale 3 à Mérignac et j’ai remplacé l’entraîneur de Nationale 3 qui était malade, et il se trouve que c’était un ami d’enfance de Pierre Vincent. C’est pour ça qu’il y a eu une connexion, lorsque Pierre Vincent a cherché un assistant notamment avec des compétences informatiques, car l’idée était de développer des logiciels pour avoir des valeurs objectives sur ce qui était efficace ou pas dans le jeu. J’avais donc le bon profil pour Pierre à l’époque, et c’est comme ça que je suis arrivé à l’ASVEL.
A l’époque, il y avait beaucoup de spécialistes vidéo dans les clubs français ?
Pas tant que ça. L’idée était d’aller beaucoup plus loin, de sortir des stats que l’on ne peut pas avoir sur les sites classiques, que ce soit au niveau des stats avancées et de la rentabilité des systèmes de jeu. Comme personne ne connaît nos systèmes de jeu, c’était d’avoir notre propre rentabilité par rapport à ça, que ce soit aussi l’association des joueurs puisqu’il y a des combinaisons qui fonctionnent mieux que d’autres. C’était surtout pour avoir des valeurs objectives et pas seulement un sentiment.
Il faut visionner plusieurs fois chaque match ?
Photo : Elric Delord (MSB)