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Espagne 95, Argentine 75- Une deuxième couronne mondiale sur la tête des Espagnols

Treize ans après son triomphe au Japon, l’Espagne a posé la couronne mondiale une deuxième fois sur sa tête en sortant invaincue de deux semaines de compétition. Pas mal pour une équipe privée de Pau Gasol, Nacho Rodriguez et de ses naturalisés Serge Ibaka et Nikola Mirotic et dont les journalistes

Treize ans après son triomphe au Japon, l’Espagne a posé la couronne mondiale une deuxième fois sur sa tête en sortant invaincue de deux semaines de compétition. Pas mal pour une équipe privée de Pau Gasol, Nacho Rodriguez et de ses naturalisés Serge Ibaka et Nikola Mirotic et dont les journalistes européens sollicités par Eurohoops prévoyaient qu’elle serait la grande désillusion de cette Coupe du monde*.

Collectivement, stratégiquement, tout comme au niveau de l’intensité, les Espagnols ont été au-dessus de l’Argentine dans cette finale. Luis Scola a passé l’une de ses plus mauvaises soirées de ses 39 ans sur Terre. Asphyxié, bloqué, éteint. Il aura attendu 35 minutes pour marquer son seul panier sur dix tentatives(!), la défense espagnole ne lui donnant que des miettes de lancers-francs. Tout ça à cause des jambes plus fraîches des Espagnols et de leur QI basket.

Individuellement, ce sont Ricky Rubio (20 points, 7 rebonds), Marc Gasol (14 points, 7 rebonds, 7 passes) et les frères Juancho et Willy Hernangomez (11 points chacun) qui se sont mis en évidence ainsi que le meilleur ennemi du basket français, l’immense Rudy Fernandez (11 points et… 10 rebonds).

Cette Coupe du monde est aussi le triomphe de la ligue espagnole ACB qui avait 15 représentants sur les 24 joueurs de la finale dont 5 du Real Madrid. Ce sont d’ailleurs trois joueurs du Real qui ont été les meilleurs marqueurs argentins: Gabriel Deck (24 points), Nicolas Laprovittola (17) et Facundo Campazzo (11). Il y en avait 41 des sociétaires de l’ACB répartis dans les 32 équipes et ils ont auront été au moins aussi remarqués que les NBAers. C’est une remarque que l’on fait généralement: le jeu FIBA, son style et ses règles, est différent de celui de la NBA et les Espagnols sont extrêmement expérimentés dans l’exercice.

La prochaine Coupe du monde aura lieu de nouveau en Asie, aux Philippines, au Japon et en Indonésie. A défaut d’être performants sur le terrain, les pays de ce continent sont devenus des acteurs majeurs en dehors.

Photo: Sergio Llull (FIBA)

Les Argentins restaient dans les starting blocks (7-0, 2-14) avec 0/5 pour la paire Campazzo-Scola. Heureusement, l’Albiceleste trouvait son pompier de service en la personne de l’improbable Nicolas Brussino qui inscrivait les huit premiers points des Gauchos. Ceux-ci revenaient au score grâce à un 10-0 avant que les Espagnols redonnent un coup de booster pour mener 23-14 après un quart-temps.

La balle circulait parfaitement côté espagnol et la défense agressive argentine n’était pas aussi performante que face à la France. Et comme les Sud-Américains pêchaient en adresse, ils voyaient les Espagnols prendre la fuite, 31-14. Malgré une nouvelle réaction des Argentins, après 20 minutes, l’écart était encore de 12 points (43-31).

Rudy Fernandez, 34 ans, avait apporté son écot avec 8 points dans le quart-temps. Collectivement, les Espagnols avaient réussi deux fois plus de passes (12). L’impact de Luis Scola avait été quasi inexistant (zéro point, 1 d’éval), Facundo Campazzo (1/7 aux tirs) ayant beaucoup vendangé.

Même s’il avait peu scoré jusque là, Marc Gasol était la tour de contrôle de la Rioja. Il étouffait Luis Scola et en attaque, il servait de deuxième meneur. Sur un échange Gasol-Rubio, l’Espagne crevait le plafond des vingt points d’avance, 54-33 (25e).

A la 28e minutes, les Espagnols avaient pris deux fois plus de rebonds que les Argentins (36 à 18) dont on s’apercevait enfin qu’ils étaient petits !

Les Argentins lâchaient leurs dernières poussées d’adrénaline (68-54, 33e, 78-66, 35e) mais il est quasi impossible de déstabiliser la Rioja quand elle a les deux mains sur un trophée. Ce sont les maîtres de la passe à dix sur un pressing fut-il argentin. Et l’Espagne finissait fort pour gagner cette finale de vingt points (95-75).

Evidemment, tout ceci n’a tenu qu’à un lancer raté de l’Australien Patty Mills en demi-finale…

Seulement 1,9% des journalistes européens sollicités par Eurohoops voyaient l’Espagne sur la plus haute marche du podium, 5,8% sur la deuxième et 9,6% sur la troisième. Pire: ils estimaient à 17,3% qu’elle serait la déception du tournoi.

La boxscore est ICI

Photo: Ricky Rubio (FIBA)

Le classement final:

1- Espagne, 2- Argentine, 3- France, 4- Australie, 5- Serbie, 6- République tchèque, 7- Etats-Unis, 8-Pologne.

9- Lituanie, 10- Italie, 11- Grèce, 12- Russie, 13- Brésil, 14- Venezuela, 15- Porto Rico, 16- République dominicaine

17- Nigéria, 18- Allemagne, 19- Nouvelle-Zélande, 20- Tunisie, 21- Canada, 22- Turquie, 23- Iran, 24- Chine, 25-Monténégro, 26- Corée du Sud, 27- Angola, 28- Jordanie, 29- Cote d’Ivoire, 30- Sénégal, 31-Japon, 32- Philippines.

Qualifiés pour les Jeux Olympiques:

Nigeria (Afrique), Argentine et Etats-Unis (Amérique), Iran (Asie), Espagne et France (Europe), Australie (Océanie), Japon (pays organisateur).

Photo: Sergio Rodriguez, FIBA

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