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Dans Buzzer, le président délégué, Gaétan Muller, évoque l’économie de l’ASVEL en Euroleague

Très intéressante émission Buzzer cette semaine sur RMC Sport avec un éclairage sur l’ASVEL qui doit faire son entrée en Euroleague nouvelle version la saison prochaine, celle-ci étant portée à 18 équipes.

Très intéressante émission Buzzer cette semaine sur RMC Sport avec un éclairage sur l’ASVEL qui doit faire son entrée en Euroleague nouvelle version la saison prochaine, celle-ci étant portée à 18 équipes.

Quelques fondamentaux que les lecteurs de BasketEurope connaissent ont été rappelés. A savoir que si Villeurbanne possède le plus gros budget (9,158M€) et la plus grosse masse salariale (2 966 500€) de la Jeep Elite, c’est un nain à l’échelle de l’Euroleague où le budget moyen est de 21,8M€. Ajoutons qu’avec les distorsions en matière de charges sociales, l’écart est très certainement encore plus important en ce qui concerne les masses salariales net.

Buzzer a fait appel à un économiste, Pierre Rondeau, qui en quelque sorte a enfoncé le couteau dans la plaie rappelant quelques vérités déjà exprimées ici même par son confrère Didier Primault, ou encore le président de la LNB Alain Béral, à savoir que « le modèle économique de l’Euroleague marche sur la tête » avec un endettement global de 200 millions d’euros pour les 16 clubs actuels ; le Real (28,9M€ pour la seule saison 2017-18) et le Barça (27,1M€) pouvant prétendre au trophée du plus gros panier percé.

Pour Pierre Rondeau, l’ASVEL se retrouve face à la quadrature du cercle :

« C’est impossible de faire bonne figure, économiquement et sportivement, de prétendre atteindre le Final Four, faire bonne figure dans la compétition et pouvoir performer dans la durée car concrètement si on veut performer dans la durée, il faut dépenser économiquement. Et l’ASVEL ne peut pas dépenser économiquement. Première idée, en France, un club de sport n’a pas le droit de s’endetter, il doit maintenir un budget à l’équilibre alors qu’en Espagne, en Russie, on va dans la gabegie financière pour réussir sportivement. L’ASVEL ne peut pas prétendre performer sportivement si elle ne eut pas performer économiquement. Si son budget resté inchangé l’ASVEL serait 14e au niveau économique de l’Euroleague. Est-ce que l’ASVEL doit prétendre se maintenir à la 14e place de l’Euroleague ? Ce qui serait assez dommageable pour un club français… »

Présent sur le plateau, le président délégué de l’ASVEL, Gaétan Muller, n’a pas contredit l’économiste :

« Notre objectif n’est pas du tout d’aller sur ce type de budget avec des pertes de 30M€. C’est un budget qui peut fonctionner pour des clubs omnisports comme le Barça ou le Real Madrid où on sait que c’est le football qui injecte pas mal d’argent et qui vient éponger. On est sur un modèle beaucoup plus fiable. On veut élever nos recettes et surtout réfléchir à différentes choses. La première, c’est la formation (…) A travers la Tony Parker Adequat Academy, par exemple, on a décidé de miser un maximum sur les joueurs français et la formation française. Le deuxième point c’est de pouvoir pérenniser des contrats sur des durées plus longues. La plupart du temps les joueurs sont signés sur un an ou deux ans. On a commencé à le faire avec Charles Kahudi que l’on a signé cinq ans, Livio Jean-Charles que l’on a signé trois ans, la même chose avec Amine Noua (…) On a 250 000 euros de droits TV quand on est résident non permanent mais au bout de deux ans on passe à entre 1M€ et 1,5M€. On veut tenir le coût durant ces deux premières années. On a des recettes ticketing. On va multiplier le nombre de matches donc les recettes et aussi à travers les affiches qui vont être présentées, le fait qu’on va jouer le Real, le Barça, le CSKA, on est en mesure de faire venir du public -pas forcément d’augmenter les prix de manière considérable- mais on peut générer des recettes supplémentaires. »

Seul l’avenir dira si l’ASVEL a eu raison de se jeter dans la gueule du loup.

Photo: AJ Slaughter (Eurocupbasketball)

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