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Portrait – Usman Garuba, le nouveau prodige venu d’Espagne

Après Ricky Rubio il y a une douzaine d’années et Luka Doncic il n’y a guère plus de deux ans, l’Espagne est en train de voir apparaître un troisième phénomène destiné aux plus hautes sphères. Son nom : Usman Garuba (2,01m, 17 ans). Hier soir, pour sa première sortie en Euroleague, l’intérieur du Re

Après Ricky Rubio il y a une douzaine d’années et Luka Doncic il n’y a guère plus de deux ans, l’Espagne est en train de voir apparaître un troisième phénomène destiné aux plus hautes sphères. Son nom : Usman Garuba (2,01m, 17 ans). Hier soir, pour sa première sortie en Euroleague, l’intérieur du Real Madrid a obtenu face au Real Madrid la meilleure évaluation de son équipe (20) avec 12 points et 4 rebonds en 16 minutes.

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On ne présente plus l’Espagnol Ricky Rubio, multi-médaillé avec sa sélection nationale (dont un titre à la dernière Coupe du monde) et meneur titulaire en NBA, ni le Slovène Luka Doncic, champion d’Europe 2017 avec sa sélection nationale, MVP de l’Euroleague 2017-18, rookie of the year 2018-19 en NBA et tournant à pratiquement 30 points, 10 rebonds et 10 passes décisives de moyenne en ce début de saison NBA.

Le point commun de ces deux joueurs, nés respectivement en 1990 et 1999 ? Ils ont fait leurs premières armes en Espagne avant de franchir l’Atlantique, marquant leur passage en Liga Endesa de leur empreinte : jusqu’à il y a peu, ils étaient les deux plus jeunes joueurs de la ligue à avoir enregistré un double double, à 17 ans et 9 mois pour le Slovène, à 18 ans et 3 mois pour le Catalan.

Photo : FIBA Europe

Des phénomènes de précocité, donc. Mais ils sont en passe d’être aujourd’hui dépassés par un autre joueur hors norme, Usman Garuba. Fils d’émigrés nigérians ayant fui les violences de leur patrie d’origine pour s’installer en Espagne dans les années 1990, le jeune pivot (2,01m, né le 9 mars 2002) a commencé à faire parler de lui il y a déjà trois ans. Alors âgé de 14 ans, il avait écrasé l’Euro U16, terminant MVP de la compétition avec des stats hallucinantes par rapport à son âge : 16,3 points (à 71,5 % aux tirs), 12,4 rebonds, 2,0 passes, 2,9 contres, le tout pour 28,4 d’évaluation ! Et il avait récidivé deux ans plus tard (il a loupé l’édition 2017 suite à une blessure au genou), toujours en U16, terminant dans le cinq majeur de la compétition (le titre de MVP lui étant soufflé par Marko Pecarski, vainqueur de l’Euro avec la Croatie) avec « seulement » 16,3 points (59,2 % à deux-points, 26,7 % à trois-points), 12,3 rebonds, 2,9 passes, 1,6 contre et 25,4 d’éval.

Autant dire que, malgré sa jeunesse, le bondissant Nigérian d’origine laissait augurer du meilleur, même si certains mettaient ses performances sur le compte d’un physique très en avance sur sa génération. Une hypothèse pas forcément viable, au vu de ce que le joueur a produit depuis. Ainsi, l’été dernier, au cours de l’Euro U18 remporté par l’Espagne, Garuba (tout juste 17 ans) a une nouvelle fois fini dans le cinq majeur de la compétition (derrière son coéquipier Santi Aldama), produisant 15,6 points (48,9 % à deux-points, 25,0 % à trois-points), 12,9 rebonds, 2,3 passes et 2,1 contres pour 22,6 d’éval.

Toujours dans les catégories de jeunes, le joueur du Real Madrid laissait quelques solides ardoises lors de l’Adidas Next Generation Tournament (NGT). En 2017-18, il tournait à 15,0 points et 7,2 rebonds dans ce tournoi réservé aux U18 (à 16 ans, donc) et 12,0 points et 6,5 rebonds lors de la phase finale. Et l’an dernier, il a progressé à 16,5 points et 7,0 rebonds lors du tournoi qualificatif de Münich avant de produire 15,3 points et 7,2 rebonds lors des finales à Vitoria.

Usman Garuba et Santi Aldama – Photo : FIBA Europe

Dans le même temps, celui qui bénéficie d’une envergure de 2,18m a principalement joué avec l’équipe 2 du Real Madrid, qui évolue en EBA, la quatrième division espagnole. Là, Usman Garuba a tourné, en 2017-18, à 11,1 points (53,9 % à deux-points, 25,0 % à trois-points), 9,2 rebonds et 1,7 contre. Des chiffres qui ont grimpé la saison passée à 14,6 points (62,6 % à deux-points, 25,0 % à trois-points), 12,0 rebonds, 2,1 passes et 1,5 contre. Propre.

En récompense de ses prestations, Usmane a eu deux occasions de fouler le parquet avec l’équipe première du Real lors de la saison passée, devenant le troisième plus jeune joueur de l’histoire du club à entrer sur le parquet, après Roberto Nunez et l’inévitable Luka Doncic. Contre San Sebastian, en 14 minutes, il marquait ainsi 7 points (3/3 aux tirs), prenait 6 rebonds et réalisait une interception, soit un joli 14 d’évaluation (faut-il rappeler qu’il n’avait pas 16 ans à ce moment ?).

Cette saison, il fait encore mieux. Il ne joue plus avec l’équipe réserve, mais uniquement avec l’équipe première. S’il n’a pas encore eu l’occasion de s’exprimer en Euroleague, il a pris part aux six premières rencontres de Liga Endesa, avec bonheur. En 20,0 minutes de temps de jeu, il score 6,0 points (52,0 % à deux-points, 40,0 % à trois-points), gobe 6,3 rebonds, donne 0,6 passe, perd 2,0 ballons, contre 1,0 balle et compile 8,5 d’évaluation. Point d’orgue de sa saison, pour le moment, son match face à Murcie : en 22 minutes, il a marqué 13 points ((6/9 à deux-points, 0/1 à trois-points), pris 10 rebonds, effectué une passe et deux contres, le tout pour 24 d’éval ! En réalisant cette performance à 17 ans et 6 mois, Usman Garuba a donc dépassé les deux phénomènes cités en début d’article en matière de précocité dans la réalisation d’un double double.

Arrivé au Real alors qu’il avait 11 ans, Usman Garuba est un étonnant mélange de puissance, de mobilité et de détente. Concerné par la défense, et pas seulement au contre malgré un excellent timing dans ce secteur, il est supposé pouvoir tenir un meneur comme un pivot, du moins dans les compétitions de jeunes. Reste que, et c’est normal pour un joueur de cet âge, le jeune homme souffre de quelques lacunes, la première tenant à sa taille, 2,01m. Jouant au poste de pivot dans les catégories de jeunes, où il est déjà « petit » par rapport à ses adversaires, il est plus utilisé comme ailier-fort à l’étage supérieur. Et, s’il ne grandit plus, son avenir passera peut-être par une reconversion vers le poste d’ailier. Mais, s’il possède une bonne vision du jeu, Usman Garuba souffre de lacunes dans le tir extérieur, notamment derrière l’arc. Avec l’équipe 2 du Real, il n’a jamais dépassé les 25,0 % dans l’exercice et lors des divers tournois de l’Adidas NGT, il a compilé 22,2 % (4/18), des chiffres similaires à ce qu’il a pu produire lors des Euro de jeunes auxquels il a participé. Petite lueur d’espoir, il est cette saison en Liga Endesa à 40,0 %, mais sur un faible nombre de tirs à trois-points : 2/5. À voir comment cette adresse va évoluer pendant la saison.

Photo : Euroleague

L’autre gros « chantier », relativement lié, tient aux lancers francs. Sur ses six premiers matchs en ACB, Garuba réalise un faible 4/11 (36,4 %) dans un secteur qui ne lui a jamais vraiment souri (47,8 % lors de l’Euro U18 dernier, 59,5 % pendant la dernière saison avec le Real Madrid 2, etc.).

Même si certains scouts NBA sont sceptiques sur l’évolution d’un joueur déjà très mûr physiquement, cela n’empêche pas qu’il soit déjà positionné très haut dans les « mock drafts » (prévisions de classement à la draft NBA) de 2022, son année d’éligibilité à la NBA : NBA Draft Room le classe 5e, ESPN 8e. Spectaculaire, adroit balle en main, vif en transition, doté d’une bonne intelligence de jeu, Usman Garuba a tout pour séduire une franchise NBA, d’autant qu’il se donne toujours à 100 %. Reste que, comme pour tout joueur de son âge, l’avenir n’est pas encore tout tracé. Il lui faut continuer à travailler sur ses points faibles, à progresser dans tous les compartiments du jeu, à s’affirmer dans le monde professionnel. Sauf blessure handicapante, rien ne permet de douter qu’il n’y réussira pas. Et qu’il rejoindra les deux autres phénomènes de précocité, Ricky Rubio et Luka Doncic, dans la meilleure ligue du monde.

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On ne présente plus l’Espagnol Ricky Rubio, multi-médaillé avec sa sélection nationale (dont un titre à la dernière Coupe du monde) et meneur titulaire en NBA, ni le Slovène Luka Doncic, champion d’Europe 2017 avec sa sélection nationale, MVP de l’Euroleague 2017-18, rookie of the year 2018-19 en NBA et tournant à pratiquement 30 points, 10 rebonds et 10 passes décisives de moyenne en ce début de saison NBA.

Le point commun de ces deux joueurs, nés respectivement en 1990 et 1999 ? Ils ont fait leurs premières armes en Espagne avant de franchir l’Atlantique, marquant leur passage en Liga Endesa de leur empreinte : jusqu’à il y a peu, ils étaient les deux plus jeunes joueurs de la ligue à avoir enregistré un double double, à 17 ans et 9 mois pour le Slovène, à 18 ans et 3 mois pour le Catalan. Des phénomènes de précocité, donc. Mais ils sont en passe d’être aujourd’hui dépassés par un autre joueur hors norme, Usman Garuba. Fils d’émigrés nigérians ayant fui les violences de leur patrie d’origine pour s’installer en Espagne dans les années 1990, le jeune pivot (2,01m, né le 9 mars 2002) a commencé à faire parler de lui il y a déjà trois ans. Alors âgé de 14 ans, il avait écrasé l’Euro U16, terminant MVP de la compétition avec des stats hallucinantes par rapport à son âge : 16,3 points (à 71,5 % aux tirs), 12,4 rebonds, 2,0 passes, 2,9 contres, le tout pour 28,4 d’évaluation !

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Photo d’ouverture : Euroleague

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