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Vincent Collet : « ce qui est important pour nous dans cette fenêtre, c’est de faire 2 sur 2 »

Vincent Collet a coaché face à la Grande-Bretagne son 190e match en équipe de France -un record- pour une 135e victoire -également un record- et en début d’après-midi au cours d’un point presse, il est revenu sur ce match, évoqué celui face à l’Allemagne de dimanche, et encore parlé d’Andrew Albicy,

Vincent Collet a coaché face à la Grande-Bretagne son 190e match en équipe de France -un record- pour une 135e victoire -également un record- et en début d’après-midi au cours d’un point presse, il est revenu sur ce match, évoqué celui face à l’Allemagne de dimanche, et encore parlé d’Andrew Albicy, de Rodrigue Beaubois, de la défense made-in-France, du capitanat, des postes 4 et de ces fenêtres internationales marquées par des grosses surprises.

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Que pensez-vous de l’équipe allemande vis-à-vis de celle que vous avez affronté en février ?

Par rapport au match aller, les Allemands sont privés de (Malk) Zirbes (NDLR : un pivot de 2,07m) et de (Joshiko) Saibou (NDLR : un shooting guard de 1,88m), qui nous avait fait mal au match aller (NDLR : 19 points et 6 rebonds en 20 minutes). Sinon c’est quand même un peu la même équipe ; ils ont même rajouté, à la place de Zirbes, un bon intérieur qui s’appelle (Andreas) Seifhert (2,09m), qui joue à Bayreuth, qui de a bonnes mains, et qui a un profil à peu près similaire, capable de finir près du cercle. C’est une équipe contre qui on a envie de prendre notre revanche.

Que pensez-vous du fait qu’elle participe à ces qualifications alors que comme co-organisatrice, elle est déjà qualifiée pour le tournoi final ?

C’est quand même une situation très particulière que je ne comprends personnellement pas trop. Le fait que les Allemands puissent participer pour avoir des matches, je le comprends aisément car ce n’est pas facile de rester sans rencontre pendant un laps de temps aussi important. Mais leurs résultats ne devraient pas être pris en compte, ils ne devraient pas interférer dans le processus de qualification. C’est quand même un peu surprenant. Maintenant, on le savait depuis le début et même après la défaite contre l’Allemagne, l’idée c’était bien sûr de gagner les matches contre nos adversaires directs, à savoir le Monténégro et la Grande-Bretagne. Là, on l’a fait, qui plus est avec un goal average conséquent puisqu’on a +19 et +23. Maintenant on ne va pas s’interdire de battre les Allemands demain.

L’Allemagne interfère effectivement sur le processus de qualification puisqu’elle a perdu face au Monténégro et la Grande-Bretagne. Quels sont maintenant vos impératifs ?

Nos impératifs sont ceux auxquels je pensais dès le départ. Si l’Allemagne gagne deux fois contre la France et perd quatre fois contre les deux autres nations, ce qui paraîtrait bien sûr surprenant, la France peut se qualifier en battant ses adversaires directs. C’est notre objectif et si on gagne demain, ça facilite un peu les choses puisqu’ensuite, probablement qu’il suffirait de perdre de moins de 23 points contre la Grande-Bretagne si celle-ci venait à perdre contre le Monténégro demain, ce qui semble quand même plutôt probable.

Quels sont les ingrédients pour battre l’Allemagne demain ? La défense en priorité ?

Déjà c’est l’identité de l’équipe de France depuis très longtemps. Ce matin, on a montré le match de février aux joueurs à la vidéo et on a fait un retour sur quelques actions et c’est très frappant de comparer avec l’énergie que l’on a pu déployer hier soir. Il va falloir proposer une toute autre intensité défensive qu’en février, c’est une évidence. La deuxième chose –c’est ce que l’on a bien fait hier en première mi-temps, moins par la suite- c’est d’être cohérent en attaque pour justement pouvoir défendre. En Allemagne, on avait eu aussi beaucoup de pertes de balle improbables, parfois même au milieu du terrain, qui t’interdisent de défendre. Si on veut défendre, il faut que l’on joue de façon propre en attaque pour ne pas donner trop de possibilités aux Allemands de pouvoir enchaîner, ce qu’ils avaient pu faire en février.

Photo: Andrew Albicy (FIBA)
« A l’époque c’était un pétard ambulant et il a gagné beaucoup en maturité »

Contre la Grande-Bretagne, Andrew Albicy n’a marqué que deux points et pourtant il a eu un impact majeur dans la partie. Pouvez-vous nous parler de sa performance mais aussi de ses débuts en équipe de France quand vous l’avez appelé la première fois ?

Je suis entièrement d’accord avec ce que vous venez de dire. Il fait partie des joueurs assez rares qui sont capables en marquant deux points d’avoir un impact important. Par la pression défensive qu’il a mis, il a complètement désorganisé la Grande-Bretagne et chaque match est toujours un rapport de force avec l’adversaire. Je ne crois pas que les Anglais s’attendaient à une telle intensité en début de match. Je pense que cet effet de surprise les a mis KO dans un premier temps et avant qu’ils aient repris leurs esprits, on avait un matelas conséquent. Andrew était le fer de lance de cette agressivité, la première lame. La pression que tu mets sur le meneur est celle qui rend difficile la montée de balle, qui t’empêche d’installer tes systèmes. De l’autre côté, même s’il n’a pas scoré, il a aussi mis en route notre attaque. C’est difficile de bien attaquer dans ce format-là de fenêtre où tu as trois jours de vie commune, les joueurs arrivent chacun de leur club avec des systèmes différents, il faut apprendre à jouer ensemble. On a fait un certain nombre d’erreurs qui sont tout à fait compréhensibles. C’est la même chose pour nos adversaires, je pense. Le meneur a aussi l’importance de coller les morceaux et de faire que ce soit à peu près cohérent. C’est très loin d’être parfait et même parfois d’être satisfaisant mais néanmoins, il nous a permis de jouer. Son premier match, je m’en souviens encore très bien. C’était absolument incroyable car il venait d’être sacré champion d’Europe en 2010 avec les moins de 20 et on l’avait récupéré au dernier moment car on avait eu des pépins. Tony Parker n’était pas venu à cette Coupe du monde en Turquie. Pour son premier match, il avait été extraordinaire contre l’Espagne que l’on avait battue. Il s’était retrouvé face à Rubio, il devait y avoir Calderon. A l’époque c’était un pétard ambulant et il a gagné beaucoup en maturité. Même si ce n’est pas devenu un meneur-scoreur, on a vu à la Coupe du monde l’an passé qu’il a mis des paniers importants, des gros tirs dans les moments clés. C’est la marque de la maturité, il se connaît beaucoup mieux au niveau des choix. Quand il était jeune meneur, à Paris et à Gravelines, il n’était pas toujours juste dans les prises de décision. Il a gagné dans ce registre-là. Au niveau de l’auto-évaluation, il a grandi en prenant des années et aussi en vivant des expériences en particulier à l’étranger qui, à mon sens, l’ont fait progresser.

Pendant de longues périodes, il y avait des capitaines qui restaient identifiés, alors qu’avec les fenêtres ça change, au grès des blessures, des joueurs présents ou pas. Cette fois c’est Andrew Albicy, une autre fois Moustapha Fall, Nicolas Batum, Nando De Colo. Qu’est-ce que c’est un capitaine dans une équipe nationale ?

Au rugby, c’est un rôle plus important alors qu’au football, je pense que c’est plus notre équivalent. Au rugby, il y a jusqu’à l’entraînement des capitaines la veille des matches. On peut dire qu’au rugby le capitaine est une figure de proue. Au basket, en fonction des organisations, je pense à la nôtre à la Coupe du monde l’an passé, on avait plusieurs leaders. Il faut en désigner un mais dans mon esprit, et dans le leur aussi, c’était le message que l’on véhiculait, il y avait plusieurs voix qui se faisaient entendre. Là, il semblait logique qu’Andrew prenne le relais. On a vu hier ce qu’il a pu faire. La façon dont on voulait aborder cette fenêtre sur les aspects défensifs, je trouvais que c’était une très bonne chose qu’il puisse lui être le parfait relais de ce que le staff voulait faire passer comme message.

Photo: Rodrigue Beaubois (Euroleague)
« Rodrigue fait partie des gens qui sont susceptibles d’être sélectionnés pour l’été prochain »

On a vu hier des grosses surprises comme la défaite de la Lituanie face au Danemark et la volée qu’a pris la Turquie par la Croatie. La France a été épargnée pour l’instant par ce type de contre-performances. Est-ce la preuve qu’il y a une profondeur de joueurs chez nous supérieure à certains pays ?

Ces surprises, on les constate pratiquement à chaque fenêtre. Toutes les nations sont confrontées à la même problématique. Il n’y a malheureusement pas de réponses idéales. Pour ces fenêtres, les joueurs arrivent de leurs clubs dans la précipitation et là ça a été aggravé par le principe des bulles car comme il faut partager les salles pour s’entraîner, le temps d’entraînement a été réduit par rapport aux autres fenêtres. Déjà lors des fenêtres pour la Coupe du monde cela avait été visible, on a la chance d’avoir un réservoir important. Je crois qu’un autre élément est important : notre identité est défensive et ça va plus vite de mettre en place des choses en défense qu’en attaque. Pour avoir une attaque fluide, performante, on sait qu’il faut beaucoup s’entraîner, jouer ensemble, il faut de la complicité. C’est forcément plus aléatoire. Je pense que c’est un élément qui nous a permis ça pour l’instant mais il faudra confirmer demain contre les Allemands car ce qui est important pour nous dans cette fenêtre, c’est de faire 2 sur 2. On n’est pas tout à fait à la moitié du chemin car on a joué l’équipe la moins forte. La plus forte des deux, c’est bien sûr l’Allemagne demain. On verra demain soir si on a été capable de faire face.

C’était face à la Grande-Bretagne le premier match comme sélectionneur où vous avez joué à huis clos. Etait-ce plus facile de communiquer avec vos joueurs ?

La première chose c’est que c’est quand même très particulier. Je le disais avant le match à Pascal Donnadieu (NDLR : son assistant), que l’on a l’impression de faire un scrimmage. On n’est pas habitué à ça, c’est quand même dommage. On aime tellement partager les émotions. Le sport de haut niveau c’est un spectacle sportif aujourd’hui et ça doit se partager avec le public. On sait que c’est dû à la situation et c’est déjà bien de pouvoir jouer et on apprécie à sa juste valeur mais on espère que ça ne va pas durer très longtemps. Après, pour coacher, c’est très intéressant parce que la communication avec les joueurs est beaucoup plus facile. Vous pouvez annoncer les systèmes, vous pouvez replacer les joueurs lorsqu’ils ne sont pas bien placés. Si le Palais avait grondé comme c’est le cas habituellement, je n’aurais pas pu parler aux joueurs aussi facilement.

Au poste 4, on a vu Amath Mbaye. Ne manque-t-on pas un peu de joueurs de ce profil en France notamment en Jeep Elite ?

Ce sont des périodes… En l’occurrence, ça nous intéressait aussi de faire évoluer Alex Chassang. Hier, il a été un peu retrait mais par rapport à ce qu’il a montré aux entraînements, où il était très bon, on a bon espoir qu’il en soit différemment demain contre les Allemands. Ce n’est pas le match d’hier qui nous permet de le juger complètement. On en a des postes 4 mais beaucoup sont à l’étranger et n’étaient pas disponibles pour cette fenêtre. Il y en a cinq qui jouent en Euroleague entre Louis Labeyrie à Valence, Livio Jean-Charles à Olympiakos, Guershon Yabusele et Amine Noua à Villeurbanne et Adrien Moerman à Efes Pilsen. On n’est pas totalement démuni mais vous avez raison, en Jeep Elite, il n’y a pas pléthore de joueurs à ce poste-là.

Que pensez-vous du bon début de saison de Rodrigue Beaubois et son rapport avec l’équipe de France ?

Le bon début de saison, on l’observe. On va regarder toute la saison et en fonction de ce qui se passe, on verra. Rodrigue fait partie des gens qui sont susceptibles d’être sélectionnés pour l’été prochain sachant que dans l’ossature de l’équipe que l’on avait à la Coupe du monde, on a des joueurs très forts sur cette position-là. Malgré tout Rodrigue fait partie de la réflexion. Il y a souvent eu des ratés parfois malencontreux. On parlait tout à l’heure de la Coupe du monde 2010 : si Andrew est arrivé c’est parce que Rodrigue s’est cassé le pied à Pau en traversant le terrain. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Personne en n’était responsable, c’était la malchance. D’autres fois, on s’est raté de peu. J’ai vu ses matchs et j’ai été ravi de le voir à ce niveau-là. La blessure de Shane Larkin lui a redonné des responsabilités accrues dans l’équipe d’Efes Pilsen, il en a profité et j’espère qu’il va continuer. Pour l’équipe de France, plus il y a de joueurs performants à très haut niveau, mieux c’est. Après, il faudra faire des choix bien entendu mais c’est une situation préférable à une pénurie.

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Que pensez-vous de l’équipe allemande vis-à-vis de celle que vous avez affronté en février ?

Par rapport au match aller, les Allemands sont privés de (Malk) Zirbes (NDLR : un pivot de 2,07m) et de (Joshiko) Saibou (NDLR : un shooting guard de 1,88m), qui nous avait fait mal au match aller (NDLR : 19 points et 6 rebonds en 20 minutes). Sinon c’est quand même un peu la même équipe ; ils ont même rajouté, à la place de Zirbes, un bon intérieur qui s’appelle (Andreas) Seifhert (2,09m), qui joue à Bayreuth, qui de a bonnes mains, et qui a un profil à peu près similaire, capable de finir près du cercle. C’est une équipe contre qui on a envie de prendre notre revanche.

Que pensez-vous du fait qu’elle participe à ces qualifications alors que comme co-organisatrice, elle est déjà qualifiée pour le tournoi final ?

C’est quand même une situation très particulière que je ne comprends personnellement pas trop. Le fait que les Allemands puissent participer pour avoir des matches, je le comprends aisément car ce n’est pas facile de rester sans rencontre pendant un laps de temps aussi important. Mais leurs résultats ne devraient pas être pris en compte, ils ne devraient pas interférer dans le processus de qualification. C’est quand même un peu surprenant. Maintenant, on le savait depuis le début et même après la défaite contre l’Allemagne, l’idée c’était bien sûr de gagner les matches contre nos adversaires directs, à savoir le Monténégro et la Grande-Bretagne. Là, on l’a fait, qui plus est avec un goal average conséquent puisqu’on a +19 et +23. Maintenant on ne va pas s’interdire de battre les Allemands demain.

L’Allemagne interfère effectivement sur le processus de qualification puisqu’elle a perdu face au Monténégro et la Grande-Bretagne. Quels sont maintenant vos impératifs ?

Nos impératifs sont ceux auxquels je pensais dès le départ. Si l’Allemagne gagne deux fois contre la France et perd quatre fois contre les deux autres nations, ce qui paraîtrait bien sûr surprenant, la France peut se qualifier en battant ses adversaires directs. C’est notre objectif et si on gagne demain, ça facilite un peu les choses puisqu’ensuite, probablement qu’il suffirait de perdre de moins de 23 points contre la Grande-Bretagne si celle-ci venait à perdre contre

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Photo d’ouverture: FFBB

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