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Dimitris Itoudis (CSKA Moscou), la poigne de fer

Le coach du CSKA Moscou a eu la peau de la star de l’équipe, Mike James. Ce n’est pas la première fois que Dimitris Itoudis impose l’épreuve de force.

Le coach du CSKA Moscou a eu la peau de la star de l’équipe, Mike James. Ce n’est pas la première fois que Dimitris Itoudis impose l’épreuve de force.

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La trêve artificielle entre le capricieux Mike James et son entraîneur Dimitris Itoudis a pris fin abruptement lors du match de VTB League du CSKA contre UNICS Kazan. Pendant un temps-mort, le Grec a passé un savon à l’Américain et lors de la conférence de presse d’après-match, il a commenté : « Je travaille ici depuis sept ans. Et je comprends parfaitement ce que signifie représenter le CSKA, je connais l’histoire du club. Et je respecte le jeu. Avant le match, j’ai sélectionné six étrangers pour ce match de la VTB League. Que s’est-il passé ensuite ? Je ne pense pas que cela vaille la peine d’entrer dans les détails. Au moins pour l’instant. Ce n’est pas encore le moment. Mais vous connaissez mes principes, mon attitude au travail. Vous me connaissez très bien. »

Le lendemain, le CSKA annonçait que James était suspendu pour une durée indéterminée. Des insiders écrivent que le club cherche déjà un remplaçant pour la prochaine saison, notamment en la personne du leader du Zalgiris Kaunas, Marius Grigonis.

Photo: Mike James (Euroleague)

Quatre incidents James/Itoudis

Mike James est arrivé au CSKA à l’été 2019. Ettore Messina venait de faire son retour en Italie et la première mesure qu’il a pris fut de mettre l’Américain à la porte de Milan alors qu’il était toujours sous contrat. Obsédé par la discipline, Messina avait estimé qu’il pouvait vivre sans le meilleur marqueur de l’Euroleague et s’éviter ainsi des migraines. Le talentueux Mike James n’a pas un caractère facile et le reconnaît lui-même. « J’ai toujours dit que je voulais devenir entraîneur. Mais j’aimerais entraîner une équipe scolaire. Je ne veux pas entraîner un joueur comme moi. Je n’ai pas la patience de faire face à une personnalité aussi forte et à un si bon joueur qui a des opinions. Je ne veux pas m’occuper de ça. »

Lors de sa première saison au sein du club moscovite, le comportement du joueur a été exemplaire. C’était peut-être dû à la présence de Kyle Hines, qui s’était porté garant de lui auprès de la direction. Sans doute aussi au fait qu’il n’avait qu’un contrat d’une année et donc pas de garanties sur son avenir. Au cours de l’été, son statut a changé puisqu’il a signé un contrat de trois ans avec le CSKA. Dimitris Itoudis avait déclaré : « Le CSKA a une direction qui fonctionne bien, un président permanent, un sponsor stable et des objectifs clairs. Nous sommes ici pour défendre les idéaux qui incarnent le club, son histoire et son sponsor. Chacun est jugé sur son attitude. Ensemble, nous définissons ce que signifie l’équipe, ce que signifie chaque objectif. » Et pas question de faire une exception.

Le conflit entre Itoudis et James dure depuis le début de la saison. D’après Sport, il y a eu quatre incidents graves. Le premier n’a pas filtré à l’extérieur du club de l’Armée mais apparaît sans équivoque. Le second est survenu en novembre lorsque l’Américain et son coach se sont pris de bec à l’entraînement. James a manqué un match d’Euroleague. Le troisième date de janvier après une défaite face à Fenerbahçe et a été provoqué dans le vestiaire avec Toto Shengelia. L’Américain a déclaré par la suite que le club ne lui avait pas permis d’aller aux funérailles de son grand-père -le CSKA l’aurait en fait autorisé à s’y rendre mais avec un décalage d’un ou deux jours. Il a raté un match contre l’Alba Berlin puis il est parti aux Etats-Unis du fait que c’était cette fois un ami proche qui était décédé. Puis est survenu le quatrième lors du match contre Kazan. « Itoudis a déclaré à la direction du CSKA qu’il y a longtemps qu’il ne voulait plus travailler avec James. Et les tentatives de restauration des relations entre eux sont venues de la direction du club », écrit Sports.

Mike James a donc le profil du parfait coupable, mais il est possible que les torts soient partagés. Le coach grec a eu pas mal de problèmes avec ses anciens leaders. Lors d’un match de VTB League, un affrontement avec Aaron Jackson s’était presque terminé par une bagarre sur le terrain. Cory Higgins et le capitaine Viktor Khryapa avait dû retenir Jackson qui avait filé au vestiaire. L’été venu, le CSKA avait rompu le contrat de l’Américain. Itoudis a relégué ensuite Victor Khryapa sur le banc l’obligeant à anticiper sa fin de carrière. Une issue comparable s’est produite plus tard avec l’ailier Andrei Vorontsevich, qui a fait ses malles pour Novgorod.

En janvier 2019, des insiders ont évoqué la possible démission d’Itoudis. La raison n’était pas seulement une baisse des performances, mais aussi un conflit avec la principale star, Nando De Colo. La situation s’était ensuite améliorée, le CSKA a été champion de l’Euroleague, mais chacun a pu remarquer que le Français est parti ensuite à Fenerbahçe. Autre dossier épineux, celui de Ottelo Hunter, qui souhaitait rester au CSKA, mais Itoudis n’en voulait plus et il a été remplacé par l’ancien NBAer gréco-américain Kosta Koufos, ce qui s’est avéré un désastre.

Photo: Tornike Shengalia (Euroleague)

Vers un départ du Grec du CSKA

Dimitris Itoudis, 50 ans, a été à bonne école puisqu’il a été l’adjoint de Zeljko Obradovic au Panathinaikos. Son palmarès parle pour lui. Depuis son arrivée de Banvit en 2014, le CSKA a gagné 2 fois l’Euroleague, 5 fois la VTB League, et il a été élu 2 fois Entraîneur de l’Année en Euroleague. On peut rétorquer qu’il dispose de l’un des 2-3 plus gros budgets d’Europe, qu’il y a eu des bavures dans le recrutement, mais il n’est pas non plus donné à tout le monde de pouvoir gérer de tels égos.

Lorsque le CSKA était en janvier au fond du trou, Itoudis avait lâché : « Je veux dire que la vie est toujours une lutte, c’est toujours difficile, quoi que vous fassiez. Les problèmes et les ennuis font partie de la vie. Si quelqu’un pense que davantage de problèmes se posent sur lui que sur les autres, alors il devrait regarder autour de lui et comprendre que tout peut être encore plus difficile pour les autres. Et il s’avère toujours que les gens qui deviennent leaders, quoi qu’ils fassent dans la vie, le font parce qu’ils surmontent ces adversités. C’est exactement ce que nous allons faire. » De fait, la mauvaise passe est terminée. Les Moscovites ont gagné 5 de leurs 7 derniers matchs d’Euroleague -dont une victoire au Real- et sont deuxièmes au classement, à égalité avec Anadolu Efes.

Le sort de Mike James semble réglé, et le CSKA va devoir s’habituer à jouer sans le meilleur marqueur de l’Euroleague (19,3 points/match). Dans un premier temps, le président Andrei Vatutine a déclaré à Metaratings : « Malheureusement, le potentiel d’un travail conjoint avec Mike James est maintenant, hélas, invisible. La première saison de Mike au CSKA ne nous a pas posé de difficultés, c’est pourquoi un contrat de trois ans a été signé. Cette saison, le club a tout mis en œuvre pour assurer le succès de la coopération et apporter des résultats d’équipe. Les problèmes qui se sont posés n’ont pas pu être résolus d’un seul coup, nous avons donc agi en mode « manuel », mais nous n’avons pas réussi à stabiliser l’équipe… Il se trouve que la situation s’est transformée en un conflit insoluble. Malheureusement, il n’est pas possible de le régler, ce qui est très triste, mais il vaut mieux l’admettre et ne pas vivre avec l’espoir d’un miracle. »

Et puis c’est Dimitris Itoudis, qui a fermé la porte à toute réconciliation après la victoire sur le Zenit, qui a assuré la qualification du CSKA aux quarts-de-finale de l’Euroleague. « L’équipe que nous avons utilisée ici, plus les joueurs qui sont restés à Moscou en convalescence, comme Joel Bolomboy ou Nikola Milutinov, est l’équipe que nous aurons d’ici la fin de la saison. C’est une décision personnelle de faire ça. J’ai décidé de partir en guerre avec les joueurs et les entraîneurs qui veulent entrer en guerre avec cette équipe. Nous voulons des joueurs qui se respectent, qui mettent l’équipe au-dessus de leurs intérêts et qui représentent les valeurs de ce club où je suis manager. Si nous voulons être champions, nous devons être champions en tout. Si nous voulons gagner l’Euroleague, être au sommet et être un exemple pour les autres, pour nos fans et nos enfants, nous avons besoin de joueurs désireux de se respecter, prêts à respecter ce sport. Non seulement qu’ils prennent soin d’eux-mêmes, mais de tout. C’est ainsi que les trophées sont gagnés. Et ceux d’entre nous qui travaillent ici savent comment gagner des championnats »

Il faut toutefois noter que le contrat du tout puissant Dimitris Itoudis prend fin à la fin de la saison, et que des sources russes indiquent que ce sera le dernier. Dans le même temps, des publications espagnoles, et plus particulièrement Defensa Central, ont rapporté que James est dans le viseur de Real pour la saison prochaine.

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La trêve artificielle entre le capricieux Mike James et son entraîneur Dimitris Itoudis a pris fin abruptement lors du match de VTB League du CSKA contre UNICS Kazan. Pendant un temps-mort, le Grec a passé un savon à l’Américain et lors de la conférence de presse d’après-match, il a commenté : « Je travaille ici depuis sept ans. Et je comprends parfaitement ce que signifie représenter le CSKA, je connais l’histoire du club. Et je respecte le jeu. Avant le match, j’ai sélectionné six étrangers pour ce match de la VTB League. Que s’est-il passé ensuite ? Je ne pense pas que cela vaille la peine d’entrer dans les détails. Au moins pour l’instant. Ce n’est pas encore le moment. Mais vous connaissez mes principes, mon attitude au travail. Vous me connaissez très bien. »

Le lendemain, le CSKA annonçait que James était suspendu pour une durée indéterminée. Des insiders écrivent que le club cherche déjà un remplaçant pour la prochaine saison,

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Photo: Dimitis Itoudis, à droite, avec le président Andrei Vatutine (CSKA)

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