Cette saison, le meneur de Boulogne-Levallois fut l’une des très grosses pointures du championnat. Son impact sur le jeu et les résultats de son équipe, sa régularité et son talent individuel ont fait de lui le MVP de la saison régulière de Betclic Elite. Déjà distingué (meilleur marqueur du championnat allemand et grec), Will Cummings (1,88 m, 29 ans) n’en finit pas de s’élever. Un parcours remarquable pour ce natif de Floride (Jacksonville), issu d’une famille… sans aucun vécu basket, et jamais drafté. Basket Europe l’a rencontré.
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On est à trois journées de la fin, un match à Cholet se profile le lendemain, et en cette fin de matinée, ce lundi là, les Metropolitans démarrent l’échauffement qui précède l’entraînement. L’ambiance est décontractée, les rires et les conversations vont bon train, et le capitaine Lahaou Konaté déclenche un mini débat… footballistique, en comparant les mérites respectifs du jeu du PSG et de Liverpool. « Liverpool , c’est le meilleur jeu que l’on peut voir à l’heure actuelle », assène Konate, un avis qui n’est évidemment pas partagé par tout le monde. Un peu largué sur le sujet, Vince Hunter embraye en lançant la conversation sur le jeu de Golden State.
Dans le cercle formé par les joueurs de Vincent Collet autour du préparateur physique, Will Cummings observe tout ce petit monde, un léger sourire au coin des lèvres, il travaille, effectue consciencieusement chaque mouvement, il ne dit rien. Le seul jeu qui intéresse le meneur des Métros, c’est celui de son équipe, le sien diront ses détracteurs, ce qui est tout de même un peu réducteur, même si effectivement le meneur floridien a un impact démesuré sur son équipe. Oui le jeu des banlieusards tourne énormément autour de son talent, oui il est un vrai joueur dominant, en championnat, où il squatte le top 10 dans plusieurs catégories statistiques : 4e scoreur (17,3 points de moyenne), 5e à l’évaluation (16,9), 9e passeur (5,0), et 10e aux interceptions (1,5). Et il s’est montré tout aussi efficace en Eurocup, dont il est le 2e scoreur (17,9 points) et le 2e à l’évaluation (21,1). Il a même quitté la compétition sur un feu d’artifice, lors de l’élimination en quarts de finale face à Valence (98-85) où il a battu son record de points en carrière (31) et à l’évaluation (37). Mais oui, Will Cummings a besoin de la balle et n’est pas un acharné de la passe décisive.
Ce que ne nie pas son coach Vincent Collet. « Mais j’ai parlé avec lui, pour qu’on puisse améliorer son jeu en utilisant ses capacités et en passant plus la balle. Peut-être que ses coéquipiers vont trouver qu’il ne le fait pas assez, mais il le fait un peu plus. Mais c’est important aussi de respecter sa nature, et le laisser utiliser au mieux ses points forts, en essayant de continuer à développer le reste », analyse le technicien des Métros, où l’emprise de Cummings sur le jeu devient encore plus cruciale, puisqu’il est seul à la mène, depuis la blessure de David Michineau en février.
L’impact limité à la passe de son meneur, Vincent Collet ne le découvre pas. « Dans tous les clubs où il est passé avant, il est en dessous de quatre passes décisives. C’est un scoreur, il a été meilleur marqueur du championnat de Grèce (avec l’Aris Salonique en 2017), tout ça je le savais. Pour nous, c’était aussi une garantie, en termes d’agressivité offensive, qui pose à chaque fois problème à nos adversaires, par sa capacité à franchir le rideau défensif ».
Des qualités individuelles faites pour le basket moderne : « Je n’avais pas vu ça depuis Tony » (Vincent Collet)
Will Cummings n’a en effet pas à faire la preuve de sa redoutable efficacité offensive. En pénétration, à la finition, de loin, il a un registre parfaitement maîtrisé et redoutable, de virtuose doué, qui peut ne pas faire plaisir à tout le monde. « C’est mon travail aussi d’expliquer ça aux autres, quand le bureau des pleurs s’ouvre. C’est important l’acceptation dans une équipe, de chercher…
Photo d’ouverture : Will Cummings (Thomas Savoja)