Après avoir accusé un retard de 18 points le Paris-Levallois est finalement parvenu à s’imposer sur le parquet de Nanterre (88-85) hier soir pour le match 1 des quarts de finale des playoffs.
49-40 en faveur de Nanterre. A cet instant du match il était difficile d’imaginer ce qui était à venir. Portés par un Brian Conklin (17 points, 6 rebonds) et un Chris Warren (23 points à 5/9 à 3 points) des grands soirs, les hommes de Pascal Donnadieu étaient alors bien partis pour s’adjuger le premier match de la série face au voisin du Paris-Levallois. Mais c’était sans compter sur la réaction des joueurs de Frédéric Fauthoux. Invisible en première mi-temps Louis Labeyrie se réveille dans les vingt dernières minutes (20 points, 5 rebonds) bien servi par Louis Campbell auteur de 8 passes.
Hugo Invernizzi (Nanterre) :
« Il nous a manqué notre passing-game. Dès qu’ils ont commencé à switcher sur tous les écrans porteurs ou non-porteurs on n’a pas su continuer à se faire la passe, se créer notre shoot. On sait que contre ce genre d’équipe avec ce genre de défense c’est impossible. En deuxième mi-temps quand on était à +18, ils ont changé complètement leur défense et on n’a pas su s’adapter. C’est autant à cause de l’un et de l’autre qu’ils ont réussi à remporter le match. Maintenant on n’a plus le choix, jeudi c’est un match que l’on n’aura pas le droit de perdre. On a beaucoup de choses à changer par rapport aux quinze dernières minutes. Il y a quand même des choses positives, mais il va falloir s’adapter à leurs changements.
Les équipes qui viennent jouer le premier match à l’extérieur sont sur-motivées. C’est jamais évident de se lancer dans les playoffs comme ça. Après c’est quand même un avantage, on ne va pas se le cacher. C’est pas parce que trois équipes à domicile ont perdu que ça change tout. »
Maleye Ndoye (Paris-Levallois) :
« Ce qu’on a montré en deuxième mi-temps c’est notre visage. On savait avant même que le coach nous le dise que c’était pas comme ça (comme en première mi-temps) qu’on joue les playoffs donc on fait notre mea culpa. On savait qu’on devait réagir en deuxième mi-temps. Notre force c’est la défense donc on a fait les changements nécessaires, on a durci le jeu, et on a vu que ça a payé. En attaque on a eu des paniers faciles grâce à notre défense. On a imposé notre rythme et notre jeu. Je pense que c’est ce qui a fait la différence.
On n’a pas forcément douté, parce qu’on connaissait leurs points forts et on les a laissés marquer sur ces points forts. On savait que dès lors qu’on arrêtait un peu leurs 3-points et qu’on durcissait le jeu à l’intérieur, surtout les rebonds, on avait une chance de revenir. On se l’est dit, et je pense que notre abnégation et notre force de caractère nous ont aidé à aller chercher cette victoire.
Ce sont les playoffs, on va rectifier ça. On joue dans deux jours. C’est vrai qu’on ne peut pas commencer un match comme ça, surtout les laisser shooter à trois-points comme ils veulent. On sait que Nanterre vit et meurt par son shoot à trois points donc si on les laisse prendre feu, à domicile surtout, c’est très difficile de les prendre. On va rectifier ça pour dans deux jours.
On joue match après match, que ce soit à l’extérieur ou à domicile. Notre mentalité c’est de gagner le prochain match. Le premier était ici, le prochain à domicile donc on va essayer de faire la même chose pour gagner.
Un derby, c’est particulier pour les dirigeants et les supporters. Mais ce qui est le plus important pour nous en tant que joueur c’est de se qualifier et d’aller le plus loin possible. Notre mentalité c’est de gagner. Là c’est Nanterre, mais si cela avait été une autre équipe on aurait pris le match de la même façon. »
Frédéric Fauthoux (entraîneur Paris-Levallois) :
« On est toujours très satisfait d’une victoire, c’est indéniable. La manière est moyenne puisqu’elle n’a pas du tout été là en première mi-temps. Elle était un peu mieux en seconde. Il a fallu qu’on s’adapte défensivement mais Nanterre reste une équipe dangereuse. On a été trop permissif en première mi-temps sur leurs tirs à 3-points, chose qu’on ne voulait pas. Ils en marquent sept, et en plus ils nous dominaient au rebond. Peu de personnes s’y attendaient. Donc j’étais assez agacé par tout ça. Après je suis content de la réaction collective puisqu’on a rectifié ces choses là.
Vous savez c’est une série, la série ne s’arrête pas ce soir. Donc à -18, il fallait justement continuer à faire ce qu’on faisait de pas trop mal en première mi-temps et en début de seconde. Mais surtout il fallait trouver l’état d’esprit playoffs. Encaisser 49 points sur une mi-temps, ce n’est pas acceptable. Surtout qu’on connait le jeu de Nanterre par coeur et on leur a laissé des tirs trop faciles. En deuxième mi-temps ils ont marqué des tirs, mais avec nos joueurs dessus. Et ça c’est différent.
On a élevé notre intensité défensive. On a réussi à ralentir leur jeu et surtout on a réussi à les faire un petit peu déjouer. Et puis un des faits marquants, c’est quand même la cinquième faute de Conklin qui nous a fait un chantier assez remarquable.
Je préfère parler de la performance collective. Bien sûr Louis a apporté ça (de l’énergie) et d’autres ont apporté autre chose. Je ne vais pas les nommer tous, mais il y a eu des attitudes défensives qui ont été meilleures, des passes qui ont été bonnes. Si vous voulez que je parle de Louis, il a fait son job comme les autres l’ont fait.
La moindre erreur, on la paye cash. Nanterre n’arrive pas troisième par hasard. On a laissé trop de passes faciles, trop de tirs faciles, on n’était pas assez près d’eux et donc ils ont eu leurs tirs ouverts. Ils devaient nous craindre sur un certain domaine et on n’était pas sur ce domaine là. L’esprit playoffs, ça reste un match comme les autres mais la motivation est supérieure dans les deux camps. Si la motivation, l’attitude ou la concentration est un peu moins d’un côté on le paye cash.
Il doit y avoir un peu de ça (de l’inexpérience) effectivement. Il y en a beaucoup qui ont joué les playoffs, mais des rotations de cinq minutes, donc ce n’est pas les mêmes responsabilités. »
Pascal Donnadieu (entraîneur Nanterre) :
« (Comment expliquer la défaite) Leur défense et notre incapacité à nous adapter. On a recherché les solutions individuelles alors qu’il n’y avait aucune raison de le faire à partir du moment où on menait d’une quinzaine de points et on s’est retrouvé à jouer un basket qu’on ne sait pas et qu’on ne doit pas faire. Donc on a été logiquement sanctionné sur la dernière partie du match avec malheureusement aussi des défaillances individuelles qui nous ont coûté cher ce soir. On sait qu’en playoffs il faut que beaucoup de joueurs soient au niveau et quand il y en a deux ou trois qui passent au travers ça devient compliqué.
Quand on voit son rendement ce soir et le match difficile de Mathias (Lessort), à partir du moment où il sort ça devient compliqué. Il y a eu ça, la quatrième de Chris (Warren) … Mais ça fait partie du jeu. On n’a pas d’excuse et puis il faut reconnaître qu’on n’a pas fait ce qu’il fallait les quinze dernières minutes.
Jusqu’à jeudi c’est récupérer. Demain on va faire une séance vidéo pour essayer de corriger et de gommer ce qu’on a très mal fait la dernière partie du match et puis partir au combat. Il n’y a rien d’autre à dire.
Ce qui nous tue c’est qu’on est dans un plan de jeu cohérent pendant 25 minutes, même avec certaines défaillances individuelles, et puis sur la dernière partie du match on manque complètement de lucidité. On recherche des solutions individuelles et on sait qu’eux sont capables d’imposer leur physique et d’être forts sur les duels et à la fin du match on ne propose que des duels. On n’en est pas sortis gagnants et eux ont été à leur avantage sur cette fin de match.
On a favorisé les mismatchs petit-grand et on a essayé de les jouer en un contre un. Ca c’est forcément aléatoire. Il n’y avait aucune raison de ne pas continuer à dérouler nos systèmes, surtout quand on mène d’une dizaine de points. Après, ça a été sanctionné par des attaques mal construites, chose qu’on n’a pas faite pendant les trois quart de la saison voire toute la saison.
Vous savez, quand vous perdez ce genre de match à domicile et que vous donnez une balle de match à votre adversaire qui va évoluer dans deux jours à domicile, le sentiment à chaud c’est d’avoir compromis nos chances sur une dizaine de minutes, pas plus. Aujourd’hui on est clairement en ballotage défavorable et c’est normal.
Ce n’est pas un problème d’état d’esprit, c’est un problème de lucidité par rapport à ce qu’ils nous ont proposé. Là-dessus, il n’y a rien à redire. Les playoffs c’est un niveau supérieur. Il faut que tout le monde s’adapte et je savais aussi qu’à partir du moment où il y aura « marée » sur la fin, ils ont des joueurs comme Campbell et Rich qui sont des joueurs suffisamment expérimentés et suffisamment matures pour gérer la fin de match comme ils l’ont gérée. Nous on l’a moins bien gérée à l’image de la dernière action. On l’a revu avec mon assistant. Quand on vole la balle, on a Chris Warren qui est complètement seul et on la donne pas du bon côté. C’est à l’image de notre fin de match. On aurait même pu égaliser et arracher la prolongation mais on a fait tout de travers pendant 15 minutes.
(Sur Suleiman Braimoh) Par rapport au fait qu’il ait très peu de vie commune avec le groupe, j’estime que ce soir il a été plutôt intéressant, notamment en première mi-temps. Après il a eu tendance à plonger quand l’équipe plongeait, mais il a fait une rentrée plutôt intéressante.
Tant qu’on est dans le moment présent, je suis obligé de rester concentré sur le moment présent. Il est bien évident que si jeudi on est éliminé ça sera une déception parce que quand tu batailles toute l’année pour aller en playoffs, pour aller le plus loin possible et que tu sors au bout de deux matchs, tu es forcément déçu. Après, une équipe en France qui gagne deux trophées, tu ne peux pas dire que c’est une mauvaise saison. Mais aujourd’hui la déception est grande au vu du scénario du match. Je veux bien que tout les ans, on gagne deux titres comme ça. »
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Photo : Karen Mandau