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NBA Draft – Top 10 prospects européens : Ismaël Kamagate, l’ascension foudroyante (10/10)

Ismaël Kamagate a gravi les échelons à une vitesse folle. En une saison, le prospect du Paris Basketball est passé de la Pro B à une sélection au All-Star Game LNB, un trophée de défenseur de l’année en Betclic Elite et même une convocation avec l’équipe de France. Conséquence : alors qu’il était ab

Ismaël Kamagate a gravi les échelons à une vitesse folle. En une saison, le prospect du Paris Basketball est passé de la Pro B à une sélection au All-Star Game LNB, un trophée de défenseur de l’année en Betclic Elite et même une convocation avec l’équipe de France. Conséquence : alors qu’il était absent des projections de Draft il y a moins d’un an, le jeune pivot de 21 ans, et de 2,11 m, a désormais des chances d’être sélectionné jeudi soir en fin de premier tour ou début de deuxième de la cuvée 2022… et ainsi de toucher du doigt son rêve : jouer en NBA.

Quelques jours avant la draft NBA, Basket Europe présente son top 10 des prospects européens susceptibles d’obtenir le précieux sésame : une sélection parmi les 60 meilleurs jeunes de leur génération. Episode 10 : Ismaël Kamagate.
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Profil & Trajectoire

2,21 m d’envergure, 2,11 m, 104 kg. Ismaël Kamagate un athlète comme le championnat de France n’en voit passer que très rarement. Cette saison, le prospect s’est fait un nom. Il a dominé les raquettes de Betclic Elite et est assurément l’une des raisons – si ce n’est la principale – du maintien du Paris Basketball. Depuis 2019, le pivot est devenu le visage du club, presque sa tête d’affiche. Mais au-delà de son physique hors-normes, et de son talent, la Kamagatour – surnom associé par le commentateur Lukas Nicot – est à la fois un grand timide, humble, et un travailleur assidu qui a connu une ascension fulgurante.

Ismaël Sindou Kamagate est un Parisien pur souche, né dans le 19e arrondissement de Paris, et ayant grandi dans le 14e. Il n’a jamais vraiment quitté la capitale. Comme d’autres, il s’est essayé, gamin, au football dans le club du coin, le Sporting Club Ouest, où il jouait gardien et défenseur. Mais l’expérience est un échec : il n’accroche pas et arrête assez rapidement. À ses 11 ans, l’un de ses amis l’emmène faire un essai dans le club de la Jeunesse Athlétique de Montrouge (JAM). Et c’est la révélation, le début du voyage. À partir de ce jour, le jeune homme ne quittera plus la balle orange.

Passé relativement sous les radars à ses débuts en Île-de-France, l’adolescent rejoint Paris-Levallois où il joue au niveau national en catégories jeunes. Puis il décide de quitter son cocon à 16 ans pour intégrer le seul centre de formation qui croit alors en lui à cette époque, celui d’Orléans. Il alterne alors entre Cadets France, Espoirs et Nationale 3. La première étape de son ascension, ponctuée de deux dernières sorties qui resteront dans les mémoires : 49 points contre Limoges en Espoirs puis 36 le lendemain contre Le Havre en Cadets.

(c) Thomas Savoja

Ismaël Kamagate connaît aussi sa première expérience en équipe de France en 2019, l’EuroBasket U18 (4,6 points, 4,7 rebonds en 13 minutes). Puis, un an après la création du Paris Basketball, le coach JC Prat, réputé formateur et dont le but est de composer une équipe avec de jeunes joueurs issus de la région francilienne, le rappelle à la maison. Une opportunité à saisir pour cet espoir qui rêvait de jouer « pour sa ville ».

Dans la rotation du Paris Basketball en Pro B lors de sa première saison, celui qui se fait appeler « iampaslong » sur ses réseaux – parce qu’il n’est « pas si grand » –  est également aligné en NM1 avec le Pôle France, l’INSEP, grâce à une double licence. Après une première saison pro écourtée par la pandémie, la seconde est celle de la confirmation. Il boucle l’exercice 2020-2021 avec une ligne de stats très rentable (8,9 points à 71,8 % aux tirs, 6,5 rebonds et 1,9 contre pour 14,8 d’évaluation en 23 minutes), d’autant qu’il réussit à monter avec son club en Elite.

(c) Thomas Savoja

Logiquement récompensé d’une sélection avec les Bleuets pour l’Euro Challengers U20 à l’été 2021 (10,2 points à 66,7 % aux tirs, 3,8 rebonds, 2,4 contres, 1,2 interception en 20 minutes), le Parisien est promis à une belle carrière. Et surtout à un beau projet, car Ismaël Kamagate prend la décision de continuer avec le novateur Paris Basketball, et comme en Pro B, de faire équipe avec les jeunes Juhann Begarin, fraîchement drafté par les Celtics, et Milan Barbitch – avec qui il joue depuis sa troisième année de basket avec le Paris Basket Avenir – dont le nom est également associé à la prochaine cuvée de Draft. Ce qui promet la présence de bon nombre de scouts NBA tout au long d’une saison dans la capitale mais qui ne l’empêche aucunement de garder le contrôle de ses émotions.

Malgré son jeune âge, il donne l’impression d’avoir toujours la tête sur les épaules. « Je ne calcule pas si des scouts viennent me voir. Je ne regarde pas à quelle place on m’annonce à la Draft. Je suis quelqu’un qui vit le moment présent et c’est en réalisant une bonne fin de saison que ça me donnera plus de chances de me faire remarquer », avait-il dit et répété en cours de saison. Un genre introverti et réfléchi qui plait à Vincent Collet. Ce n’est pas étonnant si le sélectionneur des Bleus l’a déjà appelé à plusieurs reprises avec les A en tant que sparring-partner, c’est bien pour préparer l’avenir. Mais l’avenir pour lui, c’est déjà maintenant.

Carte d’identité
Surnom : Kamagatour
Poste : 5-4
Taille : 2,11 m / 104 kg (2,21 m d’envergure)
Date de naissance (lieu) : 17 janvier 2001 (Paris, France)
Nationalité : Française
Equipe : Paris Basketball
Stats 2021-2022 : 11,3 points (à 64,3 % aux tirs), 6,3 rebonds, 1,6 contre et 0,7 interception pour 15,0 d’évaluation en 27,1 minutes en Betclic Elite (34 matches)

Sa saison 2021-2022

Cette saison, Ismaël Kamagate a littéralement explosé avec le Paris Basketball. En France, il est devenu un intérieur respecté. Commençons par ses stats (ci-dessus) : elles ont littéralement gonflé. Même lors de ses deux premières saisons en deuxième division, il n’avait jamais eu un tel rendement. Cette qualité à élever son niveau d’un championnat à l’autre, c’est clairement une qualité recherchée en NBA. Au-delà des stats, le pivot a passé un cap physique. Sans sourciller, il a été plébiscité 27 minutes par match, prenant largement le relais dans la raquette parisienne après le départ de Kyle O’Quinn. Petit plus pour un big men : il ne se blesse jamais. La Kamagatour n’a jamais connu de grave blessure, y compris cette saison.

C’est naturellement que le numéro 8 parisien a reçu des distinctions individuelles lors de cet exercice 2021-2022 : notamment une sélection au All-Star Game – qui plus est dans le cinq de départ – à la mi-saison mais surtout le titre de défenseur de l’année, acquis grâce à la troisième meilleure moyenne au contre (1,6) du championnat de France. Sa performance record à 9 contres – un record pour un Français en LNB – face à Roanne en début de saison n’est qu’un exemple de l’impact qu’il peut avoir défensivement.

Son impact peut aussi se mesurer offensivement, il a largement contribué à quelques victoires de prestige : 21 points et 10 rebonds face à Bourg-en-Bresse, 19 points et 7 rebonds contre Dijon, 17 points, 6 rebonds et 3 interceptions dans un derby gagné à Nanterre, 16 points face à l’ASVEL… En répétant aussi ce genre de performances contre des équipes moins huppées.

Au final, le club francilien termine au 15e rang de la saison de Betclic Elite. Ce n’est pas un bilan collectif sensationnel (13-21), mais il faut aussi retenir que cette équipe, même irrégulière, fut capable de battre les gros comme l’ASVEL ou les Metropolitans 92. La relégation a été évitée, et le spectacle assuré, notamment celui d’Ismaël Kamagate, d’un dunk rageur, d’un contre autoritaire, ou même d’un shoot mi-distance. Chaque semaine, le jeune pivot s’est illustré par une action déterminante ou spectaculaire.

Points forts / points faibles

S’il est plus petit qu’un Rudy Gobert, son envergure (2,21 m) et sa capacité à monter sur les autres pivots avec une facilité déconcertante nous font dire qu’il peut trouver sa place en NBA. On a l’impression que le pivot parisien est monté sur ressorts. Il profite principalement de son explosivité, sa vitesse et de sa longueur pour à la fois scorer dans la raquette et protéger le cercle, ce que les scouts NBA appellent un « rim-runner ».

Il dispose de toutes les qualités naturelles d’un vrai pivot : le rebond, la dissuasion, les moves, la capacité à jouer sur pick-and-roll pour finir en alley-oop, au contact ou même avec un petit shoot à mi-distance… Globalement, c’est déjà un très bon finisseur (64,3 % aux tirs cette saison, et de plus en plus de tirs réussis hors de la raquette). Et c’est même parfois un bon passeur, sa lecture de jeu est relativement bien cultivée pour un intérieur. Ses plus : sa mentalité et son éthique de travail ultra développée, qui lui ont permis en seulement trois ans de diversifier son jeu.

Il lui reste tout de même quelques axes de progression. Tout d’abord, pour tenir le choc face à des pivots expérimentés tels que Joel Embiid, Bam Adebayo ou Steven Adams, Ismaël Kamagate doit encore prendre du poids. Sur le terrain, il doit aussi progresser sur la ligne des lancers-francs. S’il provoque relativement bien des fautes, son 65,4 % de réussite cette saison dans ce secteur pourrait contraindre ses adversaires à l’envoyer sur la ligne pour l’empêcher de développer son jeu. C’est aussi un très bon défenseur mais sera-t-il capable d’empêcher des arrières de driver aussi bien qu’il résiste contre d’autres intérieurs ?

Et puis, il est utilisé au poste 5 mais il n’exclut pas de jouer au poste 4. « Kevin Durant est grand, il est habile, il peut courir, il shoote, il fait tout. Avant, je me voyais en lui car je faisais plus de choses. Maintenant, mon activité est plus restreinte, j’évolue plus comme un intérieur. Je n’ai pas forcément la latitude pour faire ce que je veux. Mon poste naturel, c’est le poste 4, mais à Paris, je joue poste 5. Au plus haut niveau, je ne pense pas que je continuerai à jouer poste 5. Il y a des joueurs plus grands et plus physiques que moi, et comme ma force c’est plus l’agilité et la vitesse, je dois ajouter du dribble et du shoot », avait-il confié au Quotidien du Sport en mai dernier. Mais sera-t-il capable de se convertir en poste 4, dans un registre qu’on ne lui connait pas en France ? Sa technique de dribble reste encore limitée et sa mécanique de shoot est certes de plus en plus intéressante à mi-distance mais il n’a par exemple pas tenté le moindre tir derrière l’arc en trois saisons à Paris. Rien ne dit à ce stade qu’il sera capable de devenir une menace extérieure, ou plutôt moins ciblée sur le jeu intérieur, avec une ligne à 3-points plus lointaine aux Etats-Unis. Mais sait-on jamais.

Projection : entre le 25e et le 46e choix

Les belles prestations d’Ismaël Kamagate avec le Paris Basketball lui ont valu de faire grimper sa cote outre-Atlantique. Comme souligné ces dernières semaines par tous les sites spécialisés, le prospect intéresse tout le monde aux Etats-Unis. Avec son profil longiligne et avec une marge de progression qui semble encore importante, le Parisien est en mesure de créer la surprise au premier tour de la Draft. S’il est sélectionné en début de deuxième tour – ce qui semble plus probable à la lecture des projections -, une équipe pourrait le choisir soit pour le laisser un an de plus en Europe, et pourquoi pas à Paris qui a déjà réalisé ce processus avec Juhann Begarin, soit tenter de l’intégrer à sa second unit.

Mis notamment à l’essai par les Dallas Mavericks (26e choix), les Toronto Raptors (33e choix), les Portland TrailBlazers (36e et 57e choix) et les Charlotte Hornets (13e, 15e et 45e choix), il est toutefois placé par le site référence, ESPN, à la 43e position (Los Angeles Clippers) dans sa dernière mock draft. Mais notons aussi qu’il est annoncé plus haut par tous les autres sites, dont Sports Illustrated et Bleacher Report qui l’envoient tous deux à San Antonio au 25e choix (la franchise texane dispose aussi des 20e et 38e choix). Il avait aussi été cité plus tôt parmi les choix préférentiels des Houston Rockets (17e et 26e choix), des Minnesota Timbervolwes (19e, 40e, 48e et 50e choix) et des Detroit Pistons (46e choix).

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Comparaison NBA : Ian Mahinmi / Jaxson Hayes / Rudy Gobert / Gorgui Dieng

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2,21 m d’envergure, 2,11 m, 104 kg. Ismaël Kamagate un athlète comme le championnat de France n’en voit passer que très rarement. Cette saison, le prospect s’est fait un nom. Il a dominé les raquettes de Betclic Elite et est assurément l’une des raisons – si ce n’est la principale – du maintien du Paris Basketball. Depuis 2019, le pivot est devenu le visage du club, presque sa tête d’affiche. Mais au-delà de son physique hors-normes, et de son talent, la Kamagatour – surnom associé par le commentateur Lukas Nicot – est à la fois un grand timide, humble, et un travailleur assidu qui a connu une ascension fulgurante.

Ismaël Sindou Kamagate est un Parisien pur souche, né dans le 19e arrondissement de Paris, et ayant grandi dans le 14e. Il n’a jamais vraiment quitté la capitale. Comme d’autres, il s’est essayé, gamin, au football dans le club du coin, le Sporting Club Ouest. Mais l’expérience est un échec : il n’accroche pas et arrête assez rapidement. À ses 11 ans, l’un de ses amis l’emmène faire un essai dans le club de la Jeunesse Athlétique de Montrouge (JAM). Et c’est la révélation, le début du voyage. À partir de ce jour, le jeune homme ne quittera plus la balle orange. Passé relativement sous les radars à ses débuts en Île-de-France, l’adolescent rejoint Paris-Levallois où il joue au niveau national en catégories jeunes. Puis il décide de quitter son cocon à 16 ans pour intégrer le seul centre de formation qui croit alors en lui à cette époque, celui d’Orléans…

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Photo : Ismaël Kamagate (Thomas Savoja)

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