C’est la première fois depuis 2014 que la finale des playoffs va opposer le premier de la saison régulière, Villeurbanne, à son dauphin, Monaco. Nanterre 92 aura tout tenté à l’Astroballe au cours des Matches 1 et 2 pour déjouer la hiérarchie, mais rien n’y a fait et hier soir lors du Match 3 à Maurice-Thorez, les hommes de Pascal Donnadieu étaient au bout du rouleau et ont subi une véritable déroute (56-99). Leur coach ne veut pas que celle-ci masque une saison réussie et il se projette sur la prochaine.
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ll n’y a pas pire façon de terminer la saison ?
Oui et c’est mon grand regret. Sur la série, on a vu que Villeurbanne était au-dessus et ce soir ils l’ont plus que largement démontré. On fera en sorte que les gens ne retiennent pas ce dernier match où je pense qu’il n’y avait plus du tout d’essence dans le moteur, et mental et physique et donc on a exposé en plein vol. C’est bien entendu dommage mais, si vous c’est votre travail, moi je n’ai pas spécialement envie de m’attarder sur le match de ce soir. Je pense plutôt à la saison que l’on a effectué qui nous permet de nous qualifier pour une septième année de suite en coupe d’Europe avec la possibilité d’en faire une plutôt prestigieuse (NDLR : l’Eurocup). Il faut savoir que l’on a été compétitif en Jeep Elite et en coupe d’Europe (NDLR : Nanterre a été la seule équipe française à parvenir en quart-de-finale de la Basketball Champions League). On a joué sur tous les fronts, on a mis beaucoup d’énergie dans tout ce que l’on faisait. J’ai senti lors des deux matches à Villeurbanne que l’on était touché physiquement et mentalement et ce soir c’est la conséquence de tout ça. On a tenu sur l’énergie les deux fois à Villeurbanne et ce soir il n’y a pas eu photo. C’est une grosse cylindrée et en enchaînant les matches comme ça sur des séries, le déficit physique se creuse à chaque confrontation.
La différence sur les trois matches se fait uniquement sur la fraîcheur physique ?
Non, non. Quand vous voyez Villeurbanne et leur roster, il y a bien entendu la qualité de l’effectif. Il y a tous les ingrédients d’une équipe qui est largement supérieure à nous. Sur la saison régulière, on avait été capable de leur poser des problèmes comme à certaines équipes. Là, ils sont vraiment en mode playoffs. C’est un rouleau compresseur. Je pense que ça va faire une excellente finale contre Monaco. Ce sont deux équipes avec de gros effectifs qui mettent beaucoup d’intensité, qui peuvent faire beaucoup de changements. Je pense que ça va être une chance pour la Jeep Elite. On va assister à une belle finale avec Villeurbanne qui s’est imposé toute la saison et Monaco sur la deuxième partie et bien sûr sur les playoffs.
Ce qui faisait la particularité de la Pro A/Jeep Elite depuis l’époque de la domination de Pau, c’est que chaque année plusieurs équipes pouvaient être championnes. N’est-on pas passé dans une nouvelle ère où comme dans beaucoup de pays, les équipes aux plus gros budgets vont se retrouver en finale ?
Oui. En tous les cas ça se dessine comme ça. Il est sûr pour Villeurbanne que le fait qu’ils aient postulé et que maintenant ils soient en Euroleague -ça fait déjà quelques années qu’ils ont un budget et des moyens conséquents-, ça commence à porter ces fruits. Monaco c’est pareil. Et encore, on a réussi à se faufiler dans le dernier carré parce qu’il y a des équipes à plus gros budgets que nous qui se sont ratées. L’année prochaine ça va être féroce. A travers les premiers contacts que je peux avoir pour le recrutement, c’est la course à l’armement. Je m’aperçois que beaucoup de clubs ont des budgets conséquents pour pouvoir bâtir des équipes de haut niveau.
« Comme souvent quand on a fait une très bonne saison, on repart devant une feuille blanche »
Il y a une époque, dans les années soixante, où Villeurbanne avait la réputation de faire une OPA sur les meilleurs joueurs français. C’est un phénomène que l’on retrouve aujourd’hui ? Il n’y a pas cinquante JFL de haut niveau sur le marché. S’ils en prennent plus que la norme, il n’en restera plus beaucoup pour les autres ?
C’est une logique économique et sportive et je crois qu’il ne faut pas être rageux par rapport à ça. Chacun doit trouver son créneau et c’est normal que les meilleurs joueurs JF soient contactés par Villeurbanne qui en plus va disputer l’Euroleague. Et c’est normal que les joueurs JFL qui sont plutôt dominants en Jeep Elite aient envie de tester la plus haute compétition en Europe et en l’occurrence c’est l’Euroleague. Bien sûr que c’est plus dur pour nous de bâtir des équipes derrière avec des budgets moins conséquents mais c’est la règle du sport professionnel. Je ne suis pas du tout aigri par rapport à ça. C’est pour ça que j’ai tenu à rendre un hommage appuyé à un garçon comme Lahaou Konate, à de jeunes Américains aussi, à travers la saison de Jeremy Senglin. De toutes façons, on sait où on est, on sait ce que l’on doit faire pour essayer de se maintenir dans la première partie de tableau. C’est faire en sorte que des joueurs franchissent le maximum de paliers dans notre club. Je ne sais pas où ira Lahaou l’année prochaine mais il le mérite tellement sur les deux saisons qu’il a fait chez nous… C’est toujours comme ça que ça a fonctionné à Nanterre et ça continuera de la même manière. On voudrait bien les garder les joueurs mais à un moment donné, économiquement, il y a des choses qui ne sont pas réalisables.
Pour remuer le couteau dans la plaie, il s’avère que c’est la plus grosse défaite de Nanterre en Pro A/Jeep Elite?
Oui (sourire). La deuxième mi-temps, c’était long pour vous, je pense, quand il n’y a pas de suspense avec un tel écart entre les deux équipes. J’aurais peut-être pu sauver les meubles en s’accrochant, en essayant de perdre de 20-25 points. Souvent on dit que dans un groupe les 9-10e sont des joueurs très importants et ces garçons là comme Corentin Carne ont été exemplaires tout au long de l’année, ils n’ont jamais pleuré sur leur temps de jeu et en plus, ils ont apporté à l’équipe. Je trouvais que c’était important que ces jeunes joueurs restent sur le terrain en deuxième mi-temps. Est-ce qu’on aurait pris beaucoup moins autrement ? Bien sûr que ça ne fait pas plaisir, c’est difficile d’encaisser un telle défaite mais je veux aussi me tourner vers le bilan de la saison et surtout à partir de demain construire l’équipe de l’année prochaine car malheureusement quand on fait une saison comme on en a fait une, à travers les matches de coupe d’Europe et de Jeep Elite, il y a des joueurs qui sont très convoités. Comme souvent quand on a fait une très bonne saison, on repart devant une feuille blanche. Ça, c’est problématique.
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ll n’y a pas pire façon de terminer la saison ?
Oui et c’est mon grand regret. Sur la série, on a vu que Villeurbanne était au-dessus et ce soir ils l’ont plus que largement démontré. On fera en sorte que les gens ne retiennent pas ce dernier match où je pense qu’il n’y avait plus du tout d’essence dans le moteur, et mental et physique et donc on a exposé en plein vol. C’est bien entendu dommage mais, si vous c’est votre travail, moi je n’ai pas spécialement envie de m’attarder sur le match de ce soir. Je pense plutôt à la saison que l’on a effectué qui nous permet de nous qualifier pour une septième année de suite en coupe d’Europe avec la possibilité d’en faire une plutôt prestigieuse (NDLR : l’Eurocup). Il faut savoir que l’on a été compétitif en Jeep Elite et en coupe d’Europe (NDLR : Nanterre a été la seule équipe française à parvenir en quart-de-finale de la Basketball Champions League). On a joué sur tous les fronts, on a mis beaucoup d’énergie dans tout ce que l’on faisait. J’ai senti lors des deux matches à Villeurbanne que l’on était touché physiquement et mentalement et ce soir c’est la conséquence de tout ça. On a tenu sur l’énergie les deux fois à Villeurbanne et ce soir il n’y a pas eu photo. C’est une grosse cylindrée et en enchaînant les matches comme ça sur des séries, le déficit physique se creuse à chaque confrontation.
La différence sur les trois matches se fait uniquement sur la fraîcheur physique ?
Non, non. Quand vous voyez Villeurbanne et leur roster, il y a bien entendu la qualité de l’effectif. Il y a tous les ingrédients d’une équipe qui est largement supérieure à nous. Sur la saison régulière, on avait été capable de leur poser des problèmes comme à certaines équipes. Là, ils sont vraiment en mode playoffs. C’est un rouleau compresseur. Je pense que ça va faire une excellente finale contre Monaco. Ce sont deux équipes avec de gros effectifs qui mettent beaucoup d’intensité, qui peuvent faire beaucoup de changements. Je pense que ça va être une chance pour la Jeep Elite. On va assister à une belle finale avec Villeurbanne qui s’est imposé toute la saison et Monaco sur la deuxième partie et bien sûr sur les playoffs.
Ce qui faisait la particularité de la Pro A/Jeep Elite depuis l’époque de la domination de Pau, c’est que chaque année plusieurs équipes pouvaient être championnes. N’est-on pas passé dans une nouvelle ère où comme dans beaucoup de pays, les équipes aux plus gros budgets vont se retrouver en finale ?
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