Pascal Donnadieu (Nanterre) : “On est passé tout près d'un exploit retentissant”

Pascal Donnadieu, coach de Nanterre, battu en finale de la Leaders Cup : “Il y a deux sentiments. Le premier, c'est la déception d'être passé si près d'un exploit retentissant. Le deuxième, c'est une immense fierté même si, à chaud, c'est compliqué. On a proposé de belles choses avec une équipe diminuée : Desi Rodriguez (cheville) jouait sur une jambe et Ibou (Ibrahima Fall Faye) avait des douleurs au genou. Mais ça s'est joué sur des détails et il y a une fierté extraordinaire d'avoir fait ce qu'on a fait.

J'ai vraiment peu de choses à reprocher à mes joueurs. On a souffert de la fatigue liée au temps de jeu important de nos joueurs cadres. On jouait une compétition de trois matches en trois jours et c'est pour ça que je considère que le match de ce soir est aussi courageux que les deux premiers, simplement, l'adversaire était encore un ton au-dessus avec plus de fraîcheur physique. On le voit bien à travers leur équipe et leurs moyens financiers. On ne peut pas parler de surprise. Paris faisait partie des postulants pour gagner cette Leaders Cup. Pour moi, c’était le deuxième favori de cette compétition derrière Monaco. C’est plus les deux saisons d’avant qui étaient un échec. Cette saison ils sont dans la normalité et en relation avec leurs moyens sportifs.

On a un calendrier extrêmement dur sur les 11 derniers matches. Notre ambition est de figurer le plus haut possible. Si on arrive à préserver cette 5e place, ce serait remarquable. Notre objectif est d’être dans le top 6, ce qui devrait donner de bonnes opportunités pour une Coupe d’Europe. Il ne faut pas oublier qu’on pourrait pourquoi pas vivre une aventure en Coupe de France. Le niveau de jeu qu’on a proposé pendant trois jours doit nous montrer qu’on est sur le bon chemin. Avant la Leaders Cup, je ne pensais pas qu’on serait en capacité d’enchainer trois matches avec un tel niveau de jeu, et encore une fois avec beaucoup de jeunes joueurs français. Ce tournoi est une très bonne expérience. Ça nous permettra d’avancer une fois la déception passée.”

Benjamin Sene, meneur de Nanterre : “Ce fut un match d'une grande intensité, on était peut-être un peu émoussés physiquement sur la fin de la finale. Peu de gens nous voyaient aller en finale avant le début de la compétition, nous étions presque les seuls à y croire. Je suis fier de toute l'équipe, du staff, et très très déçu de ne pas repartir avec ce trophée. Il faudra s'en remettre mais on est encore en course en Coupe de France et bien sûr en championnat. Notre équipe grandit, les victoires permettent d'engranger beaucoup de confiance. Cette équipe est jeune, mine de rien, et on grandit semaine après semaine. On corrige petit-à-petit nos défauts du début de saison, comme les rebonds. On n’a pas été si ridicules que ça sur le tournoi dans ce domaine. On est sur la bonne voie.”

Tuomas Iisalo, coach du Paris Basketball, vainqueur de la Leaders Cup : “C'est un sentiment incroyable. Le premier titre d'un club, c’est unique. Une fois que le buzzer retentit, plus personne ne peut vous l’enlever. Nous parlions hier de notre force de caractère face à Monaco (98-93 en demi-finale) et le match de ce soir était pourtant le plus difficile de tous. Nous ne sommes appuyés sur tout le travail effectué depuis août, sur ce qu'on avait prévu quand les choses devenaient plus difficiles. Nous avons réalisé notre meilleur quart-temps défensif à la fin et nous avions besoin de stops car à un moment, c'était difficile de nous imaginer remporter ce match. Nanterre a fait un tournoi incroyable, j'ai beaucoup de respect pour eux. Il faut que je revoie le match pour comprendre comment on a réussi à rester en course. Mais les joueurs ont trouvé un moyen et je ne pourrais pas être plus fier d'eux. C'est le premier titre du club et je suis avant tout très heureux pour tous ceux qui sont là depuis le début (création du Paris Basketball en 2018).”

Propos recueillis à Saint-Chamond.