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Portrait : Dennis Schröder, le petit prince allemand

Rappelez-vous : le 9 septembre 2017, en huitièmes de finale de l’Euro, l’Allemagne crucifiait la France, 84-81. Avec à sa tête un meneur aux jambes de feu, Dennis Schröder (21 points, 4 rebonds, 8 passes). Après six ans passés en NBA, il est aujourd’hui considéré outre-Rhin comme le successeur de Di

Rappelez-vous : le 9 septembre 2017, en huitièmes de finale de l’Euro, l’Allemagne crucifiait la France, 84-81. Avec à sa tête un meneur aux jambes de feu, Dennis Schröder (21 points, 4 rebonds, 8 passes). Après six ans passés en NBA, il est aujourd’hui considéré outre-Rhin comme le successeur de Dirk Nowitzki. Et il sera ce dimanche à la tête de la Mannschaft face aux Bleus en ouverture de la Coupe du monde. Voici tout ce qu’il faut savoir sur Dennis Schröder.

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Une mèche de cheveux dorés, des jambes de feu, un premier pas dévastateur, Dennis Schröder (1,85m) ne passe jamais inaperçu lorsqu’il est sur un terrain de basket. Pourtant, la balle orange n’est pas le sport de ses jeunes années. Né le 15 septembre 1993 à Brunswick (Braunschweig en allemand), une ville de 250 000 habitants du nord de l’Allemagne, Dennis est le fils d’un Allemand, Axel Schröder, et d’une Gambienne, Fatou. D’une couleur de peau très foncée, le petit métis doit très jeune faire face au racisme, avouant sans détour : « Être un enfant noir en Allemagne n’était pas facile ». Pour s’évader des pesanteurs de la bêtise humaine, le garçon s’entraîne pendant des heures avec l’un de ses frères, Che (il a deux frères et deux sœurs), à faire du skateboard, arrivant même à un bon niveau. Comme un playground jouxte le skate park où il sévissait, Dennis prend l’habitude d’aller tenter quelques paniers, pour le simple plaisir du jeu.

Mais, un jour, alors qu’il a 11 ans, Liviu Calin, le coach de l’équipe de jeunes de la ville le repère et le convainc qu’il a de l’avenir dans le basket. Intéressé, le petit garçon se retrouve à s’entraîner dans les équipes de jeunes du SG Braunschweig, sous les ordres d’un Liviu Calin qu’il finit par considérer comme son deuxième père. Pour Dennis, le basket devient un moyen d’intégration : « Lorsque j’ai commencé à jouer au basket, les gens autour de moi se sont mis à me respecter, pour ce que j’étais et pour ce que je faisais pour l’équipe. Aujourd’hui, cette ville est tout pour moi », déclare-t-il dans une interview pour le site des Oklahoma City Thunders, son équipe NBA actuelle (à lire ICI, en anglais).

Photo : BBL

Une progression rapide à Braunschweig

Pendant ses premières années dans les catégories de jeunes, Dennis a pour premier supporter son père, qui ne rate aucun de ses matchs, ni même de ses entraînements, et le persuade qu’il a un avenir en NBA. Malheureusement, en 2009, alors que le jeune homme a 16 ans, son père décède. Dennis promet alors à sa mère qu’il jouera un jour en NBA. Avant d’en arriver là, le jeune homme fait ses premiers pas dans le championnat Espoirs allemand avec les SG Braunschweig, où il fait équipe avec un certain Daniel Theis, aujourd’hui aux Celtics de Boston.

Lors de sa première saison (2010-11), il produit 7,8 points et 2,1 passes par match avant de changer de dimension l’année suivante : 17,8 points et 6,7 passes. Des performances qui lui valent de commencer à jouer avec l’équipe première, les Phantoms Braunschweig, pour 2,3 points et 0,7 passe en 8 minutes (sur 30 matchs). La saison suivante (2012-13), il est pleinement intégré à l’effectif professionnel et montre tous ses progrès : 12,0 points et 3,2 passes en 25 minutes par match, ce qui lui vaut une sélection pour le All Star Game allemand, ainsi que les titres de Meilleure progression et de Meilleur jeune de la ligue.

Photo : Keith Allison

Du Nike Hoop Summit à la NBA

Entretemps, Dennis Schröder a fréquenté les sélections nationales de jeunes : il participe en 2011 à l’Euro U18 (13,5 points et 4,9 passes décisives) et l’été suivant à l’Euro U20 (6,1 points et 2,0 passes). Puis, au cours de son excellente saison 2012-13, il est sélectionné pour le Nike Hoop Summit, le premier Allemand à connaître cet honneur depuis Dirk Nowitzki. À Portland, aux côtés de Livio Jean-Charles (qui finit MVP avec 27 points), l’espoir allemand totalise 18 points (à 5/10 aux tirs) et 6 passes (meilleur passeur de la rencontre). Ces performances ne manquent pas de provoquer l’intérêt des franchises NBA et, en juin 2013, Dennis Schröder est drafté à la 17e place par les Hawks d’Atlanta.

Après une première saison difficile en remplaçant de Jeff Teague (3,7 points en 49 matchs), au point d’aller faire un tour en G-League, le jeune Allemand épure son jeu (notamment en perdant moins de ballons) et progresse régulièrement, atteignant les 11,0 points et 4,4 passes en 2015-16. Jeff Teague envoyé aux Pacers d’Indiana, « DS17 » (son surnom) devient le meneur titulaire des Hawks. Une responsabilité qu’il endosse en montant son niveau de jeu : 17,9 puis 19,4 points entre 2016 et 2018. Ce qui n’empêche pas les Hawks de l’échanger à l’intersaison 2018, l’envoyant à Oklahoma City, chez le Thunder de Russell Westbrook, Paul George et Steve Adams. Retrouvant là un rôle de remplaçant, Dennis Schröder n’en produit pas moins des statistiques replètes : 15,5 points (à 41,4 % aux tirs), 3,6 rebonds, 4,1 passes. Surtout, les chiffres sur la première partie de la saison- démontrent son influence sur le jeu de l’équipe : lorsque son +/- (le différentiel, positif ou négatif, au score lorsque le joueur est sur le terrain) est positif, le Thunder présente un bilan de 20 victoires pour 1 défaite alors qu’en cas contraire, OKC en est à 6 victoires pour 17 défaites.

Photo : FIBA Europe

Dennis Schröder, cœur fidèle

En plus d’être devenu un joueur dominant en NBA, Dennis Schröder est également le leader incontesté de l’équipe d’Allemagne, pour laquelle il a connu sa première sélection en juillet 2014. Depuis lors, il a participé à toutes les campagnes de la Mannschaft, produisant 21,0 points et 6,0 passes à l’Euro 2015 puis 23,7 points et 5,6 passes à l’Euro 2017, où l’Allemagne a atteint les quarts-de-finale après avoir éliminé la France. Il a également participé à quatre matchs lors des fenêtres de qualification à la Coupe du monde, enregistrant des moyennes de 23,5 points et de 7,5 passes.

Une belle preuve d’attachement à son pays, peut-être seulement dépassé par celui qu’il porte à sa ville natale : depuis 2018, il est le propriétaire du club où il a débuté, les Phantoms Braunschweig, qu’il entend emmener dans le Top 5 de la BBL, la ligue allemande. Parallèlement, Dennis Schröder a développé plusieurs activités, dans le sport (Golden Patch Management) et la mode (Flex Gang). Et il s’est marié en juillet dernier avec son amour de jeunesse, Ellen Ziolo, qui est également la mère de leur fils, né en février, Dennis Malick Jr.

Homme d’affaires, fidèle à ses amours (club ou pays), star en devenir de la NBA, Dennis Schröder est surtout celui dont les Français devront arriver à limiter le rendement pour obtenir la victoire lors de leur premier match de cette Coupe du monde. Plus facile à dire qu’à faire…

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Une mèche de cheveux dorés, des jambes de feu, un premier pas dévastateur, Dennis Schröder (1,85m) ne passe jamais inaperçu lorsqu’il est sur un terrain de basket. Pourtant, la balle orange n’est pas le sport de ses jeunes années. Né le 15 septembre 1993 à Brunswick (Braunschweig en allemand), une ville de 250 000 habitants du nord de l’Allemagne, Dennis est le fils d’un Allemand, Axel Schröder, et d’une Gambienne, Fatou. D’une couleur de peau très foncée, le petit métis doit très jeune faire face au racisme, avouant sans détour : « Être un enfant noir en Allemagne n’était pas facile ».

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Photo d’ouverture : FIBA Europe

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