Fabien Causeur, arrière du Real Madrid, vainqueur de l’Olympiakos en demi-finale (87-76) : « On est vraiment très heureux d’être de retour en finale. C’était un match compliqué car mener de 20 points à la mi-temps, c’est très bien mais on sait tous qu’avec les fans et le rapproché, ça devenait chaud. Le momentum était clairement pour eux dans le troisième quart-temps. On a fait beaucoup plus d’erreurs qu’en première mi-temps et ils nous ont surtout empêché de courir. On est revenu à l’expérience dans le dernier quart-temps avec le jeu de pick-and-roll de Chacho (Sergio Rodriguez) notamment. Contrôler le rebond défensif, c’était la clé du match.
On est très soudés. Il y a toujours eu cette colonne vertébrale avec les trois Espagnols (Llull, Rodriguez et Fernandez) et… le Français, moi-même, parce que ça fait 7 ans que je suis ici (rires). Honnêtement, ça fait un mois que je ne joue pas donc je ne savais pas trop dans quelle situation j’allais être : j’étais anxieux. Quand je rentre à la fin du premier quart-temps et que je fais un contre, le coach a vu que j’étais dedans donc il m’a laissé (4 points en 6 minutes).
Je travaille toute l’année. Les gens qui me voient au jour le jour, ils me voient venir 1 heure avant l’entraînement, repartir 30 minutes après… Guerschon (Yabusele) m’a dit que j’étais une ''caille-ra'' parce que ça fait un mois que je ne joue pas et quand je rentre, je défends sur tout le monde et je mets le shoot qu’il faut mettre (rires). J’ai travaillé toute ma carrière pour ça. Jouer des Final Four, c’est un rêve de gamin, je les regardais avec mes parents. Les jouer, c’est autre chose, c’est un stress supplémentaire.
Cette année, on est favoris mais on connait le système. L’an dernier, on n’était clairement pas favoris, l’Olympiakos a marché sur l’eau pendant tout le championnat, toute la finale et ils perdent sur un shoot à deux secondes de la fin. C’était un peu cruel. Nous, quand on a dominé la saison, c’est dur de la jouer sur un match. On verra dimanche. Le premier n’a jamais gagné depuis qu’il y a ce nouveau format de l’Euroleague. On espère être les premiers.
Je ne sais pas si on pratique le meilleur basket en Europe. Mais on est en haut parce qu’on a des gars qui se sont vraiment super bien acclimatés, comme Vince (Poirier) et Guerschon (Yabusele). On sent qu’ils sont comme des poissons dans l’eau maintenant. Et l’année dernière, les deux ne l’ont pas joué. Ils ont encore plus envie de prouver que ce sont des joueurs de ce niveau-là.
Je vais retrouver Sloukas pour une troisième fois en finale, c’est vrai. J’ai très peur de lui car quand il ne fait pas un très bon match comme aujourd’hui, il a souvent envie de rebondir sur le suivant, comme contre le Maccabi en quarts. C’est un grand joueur. Il faudra être prêt. »
Guerschon Yabusele, ailier-fort du Real Madrid : « Même si je n’ai pas joué l’année dernière, je connais déjà le Final Four parce que je l’ai joué en 2022 contre l’Anadolu Efes. Je sais déjà comment est l’atmosphère, l’expérience. C’est mieux d’être sur le terrain. Je ne sais pas pourquoi mais quand je regarde de l'extérieur, comme l'année dernière, j'ai l'impression d'avoir plus de pression alors que quand je suis dans mon match, je pense juste à gagner.
Avec l’Olympiakos, on savait qu’il fallait les coller du début. C’est ce qu'on a fait (28-10 au premier quart-temps). On a vraiment mis le ton et on a remis des couches. Ils ont été surpris. Même quand ils sont revenus à -10, on a réagi à chaque fois, on a contrôlé le match.
Est-ce le meilleur basket pratiqué en Europe depuis trois ans ? Bien sûr. J’ai la chance de jouer dans le meilleur club d’Europe. J’ai la chance d’être dans chacune des finales. J’apprends chaque jour et je progresse. Je suis avec des joueurs qui ont une expérience incroyable, qui nous parlent dans les moments importants. C’est comme ça qu’on apprend et qu’on déroule aussi avec l’équipe de France derrière. Il y a des automatismes qu’on arrive à reproduire. Ça m’aide vraiment beaucoup dans ma carrière.
Aujourd’hui, j’ai joué contre Mous (avec qui j’étais à l’ASVEL), j’aurais pu jouer contre Amine (Noua) si ça avait été le Pana. Dans chacune des équipes, je connais un peu les gars. Concernant Mathias (Lessort), il fait une saison incroyable. On s’appelle assez souvent. Ça va être un match spécial pour lui et moi parce qu’avec la saison qu’on a eu, on veut chacun la victoire.
Je ne suis pas surpris de voir le Panathinaïkos ici. Le niveau de l’Euroleague s’élève chaque année. Ce qu’on voit sur le terrain, c’est assez incroyable. Leur retour est incroyable. Ils ont les outils pour faire ce genre de choses. On va les respecter et on les regardera les yeux dans les yeux dimanche. »
À Berlin.